Jour II
Cher Journal,
Aujourd'hui on est lundi et je suis allée au lycée, je déteste le lundi. Comme tous les autres jours de la semaine d'ailleurs... Ça a été une journée très épuisante psychologiquement, comme tous les autres jours tu me diras...
Tout d'abord j'ai fait une nuit blanche, et je me suis endormie très tôt ce matin, et bien évidemment je n'ai pas entendu mon réveil sonner. Je me suis levée et préparée en vitesse et j'ai couru jusqu'au lycée aussi vite que je pouvais.
Tu n'auras pas de mal à deviner qu'avec la chance que j'ai, les autres élèves de ma classe étaient déjà rentrés dans la salle et par conséquent je me suis fait remarquer. J'ai envie de te dire, la semaine ne pouvait pas mieux commencer...
Mon retard était une bonne occasion pour que mes camarades de classe se moquent de moi, chose dont ils ne se lassent pas, et ils en profitent dès qu'ils le peuvent.
Je me suis alors fait la plus petite possible et j'ai marché jusqu'à ma place : seule dans le coin devant le professeur. La seule place que personne ne veut pour deux raisons : parce que c'est trop près du prof et donc c'est compliqué d'y bavarder sans se faire prendre et aussi parce que j'y suis...
Au lycée personne ne m'approche, comme si j'étais un microbe, comme si j'étais toxique ou je ne sais quel autre qualificateur me définissant que les autres utilisent.
La matinée s'est passée comme d'habitude, je suis seule, au premier rang, j'entends les autres parler de moi dans mon dos, je les entends dire des choses que jamais je n'oserai répéter.
Vient le moment du déjeuner, le repas que je redoute le plus. Le seul endroit où tu te fait remarquer parce que tu es seule, mais ça à la limite j'ai l'habitude, mais ce qui s'est passé aujourd'hui est pire que tout.
J'ai pris mon plateau, et je me dirige vers ma place habituelle quand tout à coup, je sens mon pied partir en avant et tout le poids de mon corps se dirige en arrière, droit vers le sol. Je suis tombée. Tout le monde me regarde. Tout le monde rigole. Si ils pouvaient se rouler par terre ils le feraient.
Je me relève et vois une peau de banane à mes pieds. Quelqu'un a dû la lancer devant mes pieds sans que je la vois pour que je tombe. Je range vite mon plateau et je sors du self en courant, sans manger.
Pendant le reste de la journée je vais tout de même en cours, j'évite de croiser le regard de mes autres camarades de classe et des élèves que je croise dans les couloirs.
A la fin de la journée, je rentre à la maison, mais je sais que quelque chose de pire que le lycée m'y attends.
En effet, sans surprise lorsque je rentre à la maison, je retrouve mon père affalé dans son fauteuil, endormi, une bouteille à la main et des dizaines d'autres autour de lui. Il est encore saoul.
Comme tu le sais déjà mon journal, mon père n'a pas supporté la mort de ma mère, et depuis ce jour-là il ne fait plus attention à moi. Le voir tous les jours comme ça me fait très mal, j'espère un jour qu'il se reprendra en main.
Voilà pour cette journée, je pense que je t'en ai assez raconté pour aujourd'hui. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi, au moins je peux te confier tout ce que je veux et toi tu ne peux pas me juger.
A bientôt. Si je suis encore là...
Lily
Ma petite Lily je suis tellement désolé pour tout ce qui t'arrive. Je suis heureux de pouvoir t'aider un petit peu en te laissant écrire sur mes pages blanches. Je suis persuadé que ton père est une personne forte et qu'il va se relever, qu'il va se reprendre en main,pour toi, mais aussi pour ta mère, pour la rendre fière de là où elle est.
Ne fais pas de bêtises Lily...
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