Cher journal.
Et me voilà de retour à l'hôpital.
J'en ris jaune rien que d'y penser.
Mes yeux ont des poches sous les yeux d'une grandeur effrayante.
Je suis redevenue un squelette.
Je peux à peine bouger tellement mon corps est vide d'énergie.
Mais pire.
J'ai franchi ce cap que je mettais pourtant interdit de franchir.
Mes bras, autrefois immaculés, sont recouverts de bandages rougeâtres.
Au début, ce n'était qu'une petite coupure. Le sang perlait à peine. Puis une espèce de satisfaction perverse, malsaine, s'est emparée de moi. Voir ce liquide carmin couler le long de mon avant-bras me procurait comme un plaisir fou. Cela me faisait l'effet d'une drogue. Alors j'ai continué.
Chaque jour, la taille et la profondeur de mes entailles augmentaient inexorablement.
Je faisais en sorte que cela passe inaperçu en mettant des hauts à manches longues ou bien un pull ou une veste par-dessus mes coupures.
Puis un jour, la lame a dérapé dans ma main ensanglantée et a coupé une veine importante de mon poignet.
A l'ordinaire, je n'émettais aucun son pendant mes mutilations, même pas une larme ne coulait.
Mais la panique s'est emparée de moi et je me suis mise à crier, ramenant toute la maison dans la salle de bain.
Pendant que Maman faisait tout pour arrêter un minimum l'hémorragie, Papa lui appelait le SAMU. Quant à ma sœur, elle était partie chez une amie réviser un contrôle et passer du bon temps.
J'ai dû m'évanouir entre temps car je ne souviens de rien d'autre.
Je me retrouve à l'hôpital encore une fois.
Pourtant je ne voulais pas mourir.
Non.
Je voulais juste évacuer la Douleur par une autre, totalement différente, plus physique.
Oui physique.
Tandis que ma plus grande Douleur est mentale.
J'ai eu peur.
Très peur.
Je ne veux pas mourir.
Pourtant j'ai mal.
Très mal.
Je veux que tout cela se termine.
Je ne veux plus avoir mal !
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