26 février
Cher journal.
Hier, j'ai bien cru que mon vœu avait été exaucé.
Cela faisait quatre jours que je n'avais pas mangé.
Et le peu que j'arrivais à avaler, je le vomissais quelques heures après, sans que la nourriture ait eu le temps de m'apporter mes besoins nutritifs.
Pendant que j'étais dans le bus qui me menait au lycée, j'ai été prise de vertiges.
La chaleur était insupportable et ma tête bourdonnait, comme si des marteaux piqueurs travaillaient pour un nouveau bâtiment dans ma boîte crânienne.
Sans que j'aie eu le temps de remarquer quoi que ce soit, je tombais dans les pommes.
Je me suis réveillée, il y a deux heures.
J'aurais voulu partir, ne pas me réveiller.
Tout aurait été alors fini.
Je n'aurais plus fait de cauchemars.
Je n'aurais plus eu cette angoisse constante qui me ronge au plus profond de moi-même.
Je serais libre, vivante, sereine, bien dans ma peau.
En un mot : moi.
Oui, j'aurais été moi.
Mais la vie est cruelle.
Je l'ai découvert à mes dépends.
Plusieurs fois par jour, je vois les infirmières, les aides-soignants, les internes et les médecins, déambuler dans ma chambre d'hôpital.
Ils n'arrêtent pas de me demander : « Avez-vous faim Mademoiselle ? » « Avez-vous mal quelque part Mademoiselle ? » « Avez-vous besoin de quelque chose en particulier Mademoiselle ? » « Vous pouvez vous confier auprès de moi si vous en ressentez le besoin Mademoiselle. »
Je n'ai qu'une envie :
Leur rire au nez, à eux et à leurs sourires faux.
Ai-je l'air d'aller bien ?
Je ne dors plus.
Je ne mange plus.
La peur est devenue mon quotidien.
Je maigris à vue d'œil.
J'ai l'impression de devenir folle, paranoïaque.
Je ne suis plus moi-même.
Je ne souhaite qu'une seule chose :
Mettre fin à tout cela.
Que cela s'arrête.
Pour de bon.
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