21 mai

Cher journal.

Onze jours que je t'ai remercié.

Et depuis je n'ai pas écrit une phrase entre tes lignes.

Tu as été mon socle pendant quatre mois.

Ma vie reprend son cours et moi je me libère doucement de son emprise.

Comme d'habitude j'enchaîne les rendez-vous chez la psychologue. J'ai beau avoir plus de facilités à parler de ça, ce n'est pas rare que j'éclate en sanglots pendant les séances. Je crois qu'en parler sera toujours horriblement difficile, mais avec le temps qui passe. Ma psychologue me dit de ne pas hésiter à me confier si j'en ressens le besoin, peu importe la personne tant que je me sens en confiance.

Mais moi je veux en parler le moins possible. J'essaye de garder un maximum les souvenirs de ça dans un coin de ma tête et de ne plus y faire attention.

Mais comment faire quand lorsqu'on me touche, je ne peux pas m'empêcher de frémir de dégoût et de paniquer ?

Bien sûr, j'ai déjà évoqué ce problème avec ma psychologue, mais elle n'a pas de méthode miracle.

Elle me dit de fixer le visage de la personne qui me touche et de me répéter qu'elle ne me fera pas de mal. Que j'ai confiance en elle. Le problème c'est que ça ne marche pas avec tout le monde. Alors je préfère m'écarter au plus vite. Les seuls touchers que j'arrive à supporter comme avant sont ceux de ma vie et ça me réjouit énormément.

Mes plus gros problèmes restent les cauchemars et le dégoût constant que j'ai pour mon corps.

Savoir qu'il m'a touché partout me donne des frissons et d'affreuses nausées.

Je n'arrive plus à me regarder dans les yeux quand je me prépare et je n'arrive pas à dévoiler ma peau plus que le stricte nécessaire.

Si j'arrive à mettre une jupe courte, un short ou une robe, elle aussi, il faut absolument que je mette un collant opaque pour cacher mes jambes. Je ne mets plus de décolleté et privilégie les vêtements larges et les jupes et robes longues.

Je cache un maximum mon corps à la vue des autres.

Il n'est pas rare quand je fais des cauchemars que j'aille rejoindre ma petite sœur dans son lit et que je la prenne dans mes bras.

Dans ces moment-là, elle ne dit rien, ne me pose aucune question. Elle se contente de me caresser les cheveux, parfois elle chantonne un air calme. Elle me soutient tout le reste de la nuit. C'est à se demander qui de nous deux est la grande sœur.

Je me demande si elle a deviné ce qui m'était arrivé...

Moi je n'arrive pas à lui dire. Je ne veux pas qu'elle sache. Mais elle n'est pas bête. C'est même le contraire.

Mais je veux la préserver.

Je veux un minimum remplir mon rôle de grande sœur.

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