Cher journal.

J'ai quitté l'hôpital.

Et je déménage.

Loin.

Loin de cette ville de malheurs qui m'a tant fait souffrir.

Je n'ai dit au revoir à personne.

Mais en même temps...

A qui l'aurais-je dit ?

Plus personne ne se préoccupe de moi.

Sauf ma famille.

Cette décision à néanmoins beaucoup déplu à ma petite sœur qui est obligée de quitter ses amis.

Ce fut un véritable déchirement pour elle.

Quitter tout ce à quoi elle tenait hormis nous.

Tout cela pour moi.

Sans qu'elle le sache.

Pour elle, c'est juste une histoire de mutation de Papa.

Que de mensonges.

Sa vie n'est plus qu'un amas truffé de mensonges, tous aussi graves les uns que les autres.

Et quand elle le saura ?

Que pourrais-je lui dire ?

Et puis qui je protège ?

Moi ?

Ou elle ?

Mon esprit ressemble à une pelote de laine.

Un coup, il est démêlé et tout et très clair.

Le jour d'après, tout n'est que fouillis et déchiffré une lettre se représente à gravir le mont Everest.

Je veux juste qu'elle ait une enfance normale.

Une enfance normale.

Tout s'enchaine.

Les malheurs s'enchainent.

J'ai l'impression d'être le personnage principal d'un roman tragique et romantique pour adolescents.

Toutes ces histoires ponctuées d'un « Happy End ».

Un magnifique « Happy End », le héros ou l'héroïne de l'histoire se retrouve enfin avec la personne qu'elle aime, à vivre sa parfaite petite histoire d'amour.

Mais, mon histoire à moi semble plus pencher pour une « Bad End ».

Même en le disant à voix haute, le terme en lui-même sonne moins bien que « Happy End ».

Pourtant je veux y croire.

Je veux croire que dans cette nouvelle ville je pourrais repartir à zéro.

Oublier.

Tout oublier.

Je veux y croire.

C'est mon espoir.