Cher journal.

Il s'en est passé du temps depuis que j'ai commencé à écrire entre tes pages.

Depuis ça.

Dire que j'aurais dit à ma tante, celle qui t'as confié à moi, que je n'aurais pas besoin d'un nouveau carnet. Que ça ne me servirait à rien d'avoir un énième carnet qui prendrait la poussière sur mes étagères.

Je ne sais plus comment j'en suis à noircir tes pages, à toi. Peut-être pour extérioriser toutes les émotions qui avaient déferlés en moi, depuis ça...

Mais pourtant c'est toi que j'ai choisi. Peut-être parce que tu es noir et pleins de traits gris qui partent dans tous les sens. Peut-être parce que ton design se rapprochait beaucoup de ce que je ressentais à moment-là.

Je me confiée à toi sans barrières, je laissais mon stylo déposer son encre sur tes pages. Je disais tout. Tout ce qui me passait par la tête. Je te confiais mes peurs, ma tristesse, mes cauchemars, mes envies, mes besoins... Tout.

J'ai commencé à cause de ça. Le 23 février.

J'ai noirci tes pages jour après jour, sans relâche.

Tu étais comme un pansement pour apaiser mes plaies.

Les empêcher de se rouvrir de trop.

Ce que je ne pouvais à personne, je te le disais. J'en ressentais le besoin constant. Tu m'aidais à me calmer et j'arrivais à mettre des mots sur ce qui m'arrivait...

Pourtant maintenant...

Je ne couche plus sur le papier mes angoisses et autres, mais tout ce qui se passe depuis qu'elle est arrivée.

Depuis qu'elle est dans ma vie, tes pages ne sont plus un mélimélo d'émotions noires mais elles sont remplies par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.

Le souvenir sombre de ça s'efface petit à petit même s'il restera toujours encré en moi comme une moule à son rocher.

Alors ça peut être idiot de remercier un simple carnet, mais je voulais te dire merci.

Merci de m'avoir laissé écrire sur tes pages tous mes tristes souvenirs.

Merci de m'avoir laissé pleurer sur tes pages ou même les déchirer parce que je me savais plus comment évacuer ce que j'avais en moi.

Merci d'être devenu mon confident depuis ça.

Merci.

Merci, cher journal.