Cher journal.

Contre toute attente,

C'est à mon père que je me suis confiée.

C'est à Papa que j'ai dit que j'ai été violée.

C'est à Papa que j'ai dit que j'ai été souillée.

C'est à Papa que j'ai dit que j'ai été détruite.

Cela s'est fait tellement naturellement, lors de sa visite quotidienne, que j'en ai presque peur.

Maman était partie chercher des choses à grignoter au distributeur avec ma petite sœur.

Nous étions alors seul, Papa et moi, dans la chambre d'hôpital.

J'ai dit cela sans détour, sans réfléchir, de façon abrute.

Je crois que Papa s'est retrouvé paralysé sur sa chaise, malgré les soupçons qu'il couvait depuis un bout de temps déjà.

Enfin c'était la seule hypothèse qui semblait la plus logique d'après lui.

D'après mon comportement parait-il.

Tout comme Maman a priori.

Toujours est-il que même en sachant tout cela, en le disant à voix haute, Papa et moi avons beaucoup pleuré.

A présent, je ne l'ai dit officiellement qu'à Papa,

Mais Maman a dû parfaitement comprendre la situation.

Surtout en voyant l'état de nos visages.

Après cela, ma famille était partie très rapidement.

Je crois qu'on avait tous besoin de se mettre au calme et de pouvoir digérer la nouvelle.

Mon cœur semble comme allégé.

Mais malheureusement pas soigné.

J'ai repris espoir.

Je ne souhaite qu'une seule chose à l'heure actuelle :

Que mon cœur soit soigné et libéré de son mal.