05 mars

Cher journal.

L'hôpital doit me prendre pour une folle.

Hier un psychologue vient, tente de me faire parler.

Mais comment faire parler quelqu'un alors qu'on ne sait même pas la nature de son problème ?

Je me suis obstinément tu, le regard dans le vague.

Les larmes menaçant de couler tant il forçait.

Le psychologue était reparti sans avoir « récolté » une seule information.

Ou alors si.

Mon silence perpétuel.

Le soir même, j'étais en pleurs dans le lit grinçant de l'hôpital

Mais j'ai beau supplier Maman de me faire sortir de ce que j'appelle ma Prison, rien ne se passe.

Aucune de mes amies n'est venue me voir.

Je me sens seule, meurtrie

Ce que m'a fait cet homme me tue.

A petits feux.

Sans que je le voie, il arrive à m'assassiner. Sans être près de moi.

Je vois Maman maigrir, pâlir.

Elle décline en même temps que mon déclin se fait plus voyant.

Je crois que mon médecin est au courant de ma situation.

Mais ne dit rien.

Il se tait.

Reste silencieux.

Il me sourit quand il passe me voir.

Il essaye inlassablement de me parler.

Ne me force pas à manger. Ou alors juste pour que je me maintienne en vie.

Me touche le moins possible.

Je veux lui faire confiance.

Mais j'ai peur.

Mes nuits sont toujours aussi courtes.

J'ai du mal à tenir un stylo.

Mon écriture tremble, les larmes tombent sur les pages de mon cahier.

Je pleure tellement en me confiant dans ses lignes que je pense qu'il sera illisible si quelqu'un souhaite un jour se plonger dans mes sombres pensées.

Mes joues sont constamment rouges.

Mes yeux n'ont pas le temps de dégonfler.

Quand je crois que plus aucune larme n'allait coule. Mes réserves semblent inépuisables.

Oublier.

Oublier.

Oui.

Je ne souhaite qu'une chose :

Oublier.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top