Cher journal.

Quelques fois, je me surprends à regarder les fines cicatrices qui restent, indélébiles, sur mes bras. Je repense au jour où j'ai failli foutre ma vie en l'air.

Et aujourd'hui, je suis contente de ne pas l'avoir fait. Sinon je n'aurais pas rencontré Alice. J'aimerai me confier, lui expliquer tout ce qui se passe dans ma vie et tout ce que j'ai sur le cœur. Mais dans ces moments-là, j'ai l'impression de me retrouver face à mes parents quand ils ne savaient encore rien.

Ma gorge se serre à nouveau et mon estomac fait des montagnes russes.

Alors j'attends. Il n'y a que ça que je puisse faire.

Je sais qu'elle ne me laissera pas tomber, ce n'est pas son style. Mais j'ai peur qu'elle me trouve sale, ce que je suis certainement, et qu'elle prenne peur. Peut-être même qu'elle serait dégoutée. J'ai beau savoir tout au fond de moi-même que c'est une personne de confiance, mon esprit ne peut s'empêcher de voir les pires scénarios possibles.

Je ne veux plus jamais me retrouver toute seule.

Plus jamais.