🥀 Cher Journal,

   Je l'ai vu, j'y étais, j'y ai assisté. Oui! J'étais là corps et âme. J'ai assisté au combat entre la vie et la mort. La mort a bel et bien gagné et pour célébrer sa victoire, elle a cruellement planté en moi cette maudite fleur fanée, la tristesse, qui, pour survivre a besoin de cette aride pluie que nul rayon de soleil n'a pu sécher, que nul parole n'a pu consoler ; mes larmes.

   Et puis, elle est repartie, la mort, cherchant parmi la foule une énième proie tel un prédateur aveuglé par sa faim, m'abondonnant seule dépourvue genoux sur le sol humidifié par le sang, mains paralysées, regard perdu, visage décomposé, cœur ruiné..

   Bizarrement, à cet instant là, mes larmes ne coulaient guère .

   🍂 Est-ce mon cœur qui a été solidifié par la haine? Ou Est-ce mes larmes qui partageaient ma douleur et pleuraient silencieusement en arrosant cette maudite fleur présente au fond de moi?

    Je me contentais de l'observer pour la dérnière et énième fois. Son regard si innocent que calme, sa peau si douce bleutée par le froid, ses lèvres pulpeuses brisées en mille morceaux, son visage livide.

  🍂 Serait-ce un sourire, qu'elle essayait de dissimuler? Ou n'était-ce que mon imagination qui me jouait des tours ?

  Je continais à l'observer tranquillement. Je ne cessais de la contempler, c'était un ange, un ange parti trop tôt. C'est alors qu'un vacarme assourdissant résonna me sortant soudainement de ma torpeur, se propageant ici et là , entre les plantes flétrient, le nuage aveuglant interminable noirci par la fumée, les cadavres étalés sur le sol et aussi au sein des demeures détruites, des batiments anéantis...oui, anéantis par la guerre.

    🥀 Cher ami, mon Journal,

Désormais, je porterai ce nom seule, ce nom de famille qui, rien que le fait de sentir ses vibrations entre mes oreilles affaiblient par le bruit insupportable des hélicoptères, des bombes atomiques et des cris des pauvres âmes qui essayaient tant bien que mal de se battre contre la mort , a le don de me mettre dans tous mes états.

   Alors j'ai couru, sans savoir réellement vers où aller, je courais, je tombais, puis me relevais me dirigeant vers l'inconnu avec seule arme,

L'envie de survivre...

                                                                                                                                 (Il s'agit d'une histoire fictive)