Ses lettres étaient resplandissantes, elles rechauffaient son cœur, elle ne faisait que de les lires et relire de jours en jours. Son James était son sauveur, et ça depuis le début. Jamais elle n'aurait cru vouloir un jour passer ce cap de la tristesse, jamais elle n'aurait cru vouloir être libre.

Elle préparait alors ses valises, les remplissait de toutes les affaires qu'elle pouvait posséder dans cette maison de malheur. Parce que oui, elle allait enfin partir loin de Douglas, le mari qui n'avait jamais su être à la hauteur.

Elle avait le sourire collé aux lèvres, d'avoir enfin pu réaliser que jamais cela ne changerait, que cet homme misérable ne s'arrêterait jamais de la frapper. Oui, elle était enfin heureuse, parce qu'elle avait enfin comprit.

Mais n'était-ce pas trop beau ? L'avait-elle vraiment mérité ce bonheur après tout ?

Elle n'avait même pas eu le temps de se poser cette question, qu'elle entendait une simple voix murmurer à son oreille ;

"Où comptes-tu partir Holly ?"

Cette voix elle était si dure, c'était une voix qu'elle aimait autrefois mais qu'aujourd'hui elle détestait tant.

Était-ce vraiment si dure à comprendre ? La voir avec des valises à la main prête à partir ? Ne pouvions nous pas comprendre que cette jeune femme rêvait seulement d'être heureuse rien qu'un instant ? Pourquoi se posait-il la question ? Pourquoi avait-elle du mal à y répondre ? C'était alors qu'elle continuait comme si de rien était...

"Je t'ai posé une question il me semble."

C'était bel et bien vrai, il le lui avait demandé. Mais elle avait perdue son timbre de voix depuis bien longtemps... À quoi s'attendait-il seulement ? Depuis presque deux ans maintenant, elle n'avait jamais plus parlé, et aujourd'hui il espérait qu'elle le fasse ? Pourquoi malgré cette soudaine envie de partir, de prendre son envole, pourquoi sa voix lui faisait défaut ?

Il l'attrapait par les cheveux et l'a forçait alors à se retourner vers lui. Leurs regards se croisèrent, et elle y appercevait une immense rage, une immense haine. Elle était pétrifiée c'était bien ça le mot. Face à ce regard monstrueux, à ce regard qu'elle n'espérait jamais voir.

"Tu voulais me la mettre à l'envers ? C'est ça ?"

Oui Douglas, c'était bien le cas. Holly souhaitait s'en aller retrouver un homme meilleur, un homme qui saurait prendre soin d'elle comme il le fallait.

Il attrapait alors avec force sa mâchoire et la serra de plus en plus fort. Le regard de plus en plus noir. Cette haine de plus en plus immense.

Non, elle n'allait pas s'en sortir comme ça. Finalement, elle n'était pas faite pour être heureuse et elle avait la confirmation en sentant sa joue brûler dû à la claque qu'elle venait à l'instant de recevoir.

Ce n'était qu'une claque pas vrai ? Une claque qui se transformait en plusieurs. Une claque qui devenait des coups de pieds, des coups de points.

Une claque seulement ? Oui mais une qui faisait saigner fortement.

Elle sentait de nouveaux les coups s'enchaîner et la douleur s'accentuer. Elle était pourtant si prêt du but, mais la laisserait-il partir un jour ?

Son pied frappait ses côtes tandis qu'il tirait sur ses longs cheveux en frappant son beaux visages de sa mains gauche. Oui cet homme qu'elle avait su aimer autrefois la battait.

Il l'a battait et ne voulait s'arrêter.
Il l'a battait mais le voulait-il vraiment ?

Elle arrivait à murmurer un seul petit mot ;

"Arrête..."

Mais n'était-ce pas les mots de trop pour Douglas ? Elle n'avait su parler pendant presque deux ans et aujourd'hui la seule chose qu'elle savait dire, était cela ?

Non, ça ne lui plaisait pas.
Oui, il l'avait frappée bien plus fort.
Non, il ne s'en voulait absolument pas.

Elle avait le regard vide, les coups étaient si nombreux. Un coup par ci, un coup par la. Elle sentait le sang couler le long de son visage, elle avait ce goût amer dans la bouche. Elle sentait ses jambes s'affaiblirent.

Oui elle avait mal, comme jamais elle n'avait eu mal. Parce que ce soir elle n'avait pas réussi à être heureuse.

C'est alors qu'il s'arrêtait, comme jusqu'à présent. Il trouvait toujours le moyen de s'arrêter au dernier moment.

Alors elle murmurait ;

"Merci."

Il se retournait, il l'a regardait et elle savait qu'elle n'aurait jamais dû parler quand elle sentait ses mains autour de son coup, le serrer avec une force presque inhumaine.
Elle savait que ses mots étaient de trop, quand elle n'arrivait alors plus à respirer. Il l'a regardait avec un regard noir, un regard de haine, et pourtant plus les secondes passaient, plus son regard était beaux. Parce que oui, malgré tout cela, Holly était peut-être bien sur la bonne voie pour être heureuse ? Pourquoi ?

Elle savait qu'elle allait mourir, et c'était sûrement cela la solution. Peut être n'aurait-elle jamais rencontrer l'homme qui faisait chavirer son cœur, mais au moins elle n'en serait pas déçu.

Parce que oui, ce soir Holly était morte.

Holly avait été tuée par son mari, qu'elle aimait tant.

Mais une chose était sur, elle était enfin heureuse.

Holly avait mérité son bonheur.