Chapitre 8
Malo se trouvait dans un panache de fumé noir, des flammes l’entouraient et par-dessus tout sa réspiration était largement affaiblie. Un bus se trouvait à sa gauche tandis qu’il regardait cette voiture devant lui, impuissant, les flammes léchaient presque son corps, les hurlements bourdonnaient dans ses oreilles et son esprit lui répétait de ne pas avoir peur. Peur ? De quoi ? il ne savait pas, il était enfermé dans un cauchemar conscient. Mais comparé à d’habitude, celui-ci était tout autre, il voyait l'intégralité de la scène d’un angle différent, à l’opposé de ce qu’il avait vécu. Alors qu’il alla avancer dans ces fameuses flammes, une douce voix le ramena à la réalité.
-Malo réveille toi…
-Hm…
-Je vois que tu es grognon quand on te réveille. Ce dernier, sans réfléchir à l’espace dans lequel il se trouvait, se retourna, ses rougeurs prirent possession de ses joues aussi vite que son rythme cardiaque s’accéléra. Salut toi… nez à nez avec Koa, il comprit que ce dernier jouait clairement de la situation, leurs regards s’échangeaient mille mots et la main libre de ce dernier glissa dans ses cheveux désordonnés. J’aime si fort tes rougeurs.
-Si tu continues à être si doux avec moi, je vais finir par me rendormir… profitant des caresses dans ses cheveux, Malo se tortilla et ferma les yeux un instant, respirant la douce odeur de son partenaire.
-Tu es si beau…
Des rougeurs, encore plus de rougeurs. Malo le savait et le sentait, ses pommettes le brûlaient et pourtant, cette fois-ci il ne ressentit aucune gêne, le regard de Koa sur lui était d’une puissance inouïe.
-Tu n’es pas mal non plus…
-Pas mal ? s’indigna Koa, causant l'hilarité de Malo qui se rapprocha, nez contre nez, il déposa du bout des lèvres un timide baiser aux creux de son sourire. Plus que pas mal on dirait…
-J’ai craqué sur toi quand je t’ai aperçu dans la rue, le matin de notre rendez-vous… avoua Malo, se faisant violence pour ne pas quitter les yeux vairons de Koa.
-Le jour où tu m’a raccroché au nez tu veux dire ?
-Arrête avec ça ! frappant l’épaule de Koa avec douceur, il se rapprocha et glissa son menton sur le cou de ce dernier, humant son odeur et murmurant à son oreille : Je t’ai remarqué tu sais… Enfin, j’ai surtout vu que tu regardais Laka.
-Le lys… ton odeur, c’est ce qui m’a fait me retourner sur toi, et je dois bien avouer que ta complicité avec ce chiot était réconfortante.
-Réconfortante ?
Malo se redressa et verrouilla son regard à celui de Koa, ce dernier allait une fois de plus se confier à lui, et il n’attendait que ça, l’entendre parler était d’une douceur infinie pour calmer son loup.
-J'avais lu ton roman toute la nuit donc j'étais légèrement fatigué… Et puis prise de tête avec Aurore, ma co-éditrice.
-Le dragon ?
-Nate ? osa demander Koa en riant.
-Je l’ai entendu parler d’elle oui.
-Elle est spéciale, mais pour le moment elle n'a jamais voulu me vendre le peu de part qu’il lui reste de cette entreprise.
-Tout ça, ce n'est pas qu'à toi ?
-Non elle a encore trente pourcent de mon entreprise, en parlant d’elle… je n’aimerais pas qu’elle débarque ici en me prenant la tête, ça te dit d’aller manger un bout ? j’ai beaucoup de travail cet après-midi et je pense que tu devrais rentrer te reposer. Touché par cette phrase, Malo se redressa d’un geste vif, se renfermant sur lui-même. Alors Koa voulait le chasser ? Malo rien n’est contre toi dans ce que j’ai dit, ne cherche pas de double sens là ou il n’y en a pas. Un seul souffle et ses muscles se détendirent instantanément.
-Tu as raison, je devrais rentrer, ça ne te gêne pas si je re-travaille mon dessin chez moi au lieu de ta salle de réunion ?
-Je pense que ça sera bien moins anxiogène pour toi, surtout pendant cette période.
Debout au milieu de la pièce, Malo la détailla, plusieurs trophés de basketball étaient disposés sur un meuble près de la fenêtre, un tableau d’un peintre inconnu montrant un phare de bord de mer était accroché, prenant l'entièreté d’un mur; tandis qu’il observa les différents livres dans la bibliothèque du fond son regard se fit happer par une photo, la seule photo posée sur le bureau de Koa, on pouvait l’y voir, un ballon de basket à la main, un sourire resplendissant faisait briller ses yeux.
-Tu as l’air si différent sur cette photo…
-J’étais jeune, avant de partir du canada l'équipe du Montana m’avait proposé un poste de meneur, j’ai joué pour eux pendant deux ans et…
-Tu t’es fait les ligaments croisés avec fracture ouverte, ça a mis fin à ta carrière.
Se retournant sur Koa, il le regarda d’un air désolé.
-La presse en a beaucoup parlé lorsque j’ai bâti cette entreprise, l’espoir du basketball se convertit dans la littérature.
-J’ai surtout lu l’article qui disait à quel point tes coéquipiers étaient dévastés par ton état de santé. Une fois de plus, sans le vouloir, Malo gagnait un point dans le cœur de Koa. T’y as rejoué depuis ?
-Quelques fois au Canada, depuis, non. Tu aimes le basket ?
-J’aime beaucoup oui. Le sourire de Koa le rendait fiévreux, il était heureux d’échanger avec ce dernier, malheureusement il sentait très clairement que son loup tentait de prendre possession de ses faits et gestes… déglutissant amèrement, Malo lâcha un doux sourire. Je vais y aller, Laura doit surement m’attendre avec Laka.
-Oh, tu manges avec elle ?
-Oui, écoute Koa…
-Pitié ne me dis pas que tu regrettes ou que j’ai outrepassé ton consentement…
-Quoi ? fronçant les sourcils, Malo s’approcha de Koa qui venait de se lever et posa avec douceur ses mains sur son torse. Je ne regrette rien, je pense seulement que les quelques jours qui vont suivre ne vont pas être faciles pour moi… et je t’assure j’aimerais ne pas utiliser les suppresseurs, mais lorsque tu es vers moi… cette envie de t’avoir… de… grognant, son corps le brûlant, il se recula, échappant à son contact physique et avoua : l’envie de t’avoir en moi est insoutenable, enfin, d’avoir n'importe qui en moi d’ailleurs, si je dois être vraiment honnête, même ce type que tu as pour employé je…
-Malo du calme… se stoppant net face au ton amusé et tendre de Koa, Malo s’empressa de laisser couler son visage contre la paume de ce dernier. Tu n’as pas à te justifier avec moi.
-Tu n’as rien outrepassé, mon consentement était total malgré la situation. Rassura Malo.
-Merci, maintenant va retrouver ta meilleure amie avant qu'elle me déteste.
-Personne ne peux te détester.
-Dis ça à tous ceux dont j’ai refusé les manuscrits.
-Mais quel méchant éditeur ! riant face à son propre humour, Malo sentit son coeur se réchauffer au léger rire de Koa, ce visage si parfait lui manquait déjà.
-Va-t-en loup.
Trop accaparé par ses pensées sur la beauté de Koa, que Malo loupa les mots de ce dernier. Il récupéra son sac ou il rangea son ordinateur et défit la serrure le séparent des couloirs, il avait une envie irrésistible de faire demi-tour et d’embrasser Koa pour lui dire au revoir, mais il se ravisa, il ne donnerait pas cette satisfaction à son loup qui le torturait pour avoir plus qu’un simple baiser.
-Merci.
-De ?
-Me rendre vivant.
Sans attendre de réponse, Malo s'échappa du bureau de Koa. La sensation de vide qu’il ressentait en permanence se creusait davantage au fur et à mesure qu’il s’éloignait de l’odeur et de la présence de l'éditeur. Montant dans l'ascenseur, il sortit son téléphone, répondit à Laura en lui affirmant qu’il arrivait et récupéra le numéro de Koa, Koa… son prénom résonnait dans tout son être, sans réfléchir, il cliqua sur l'icône messagerie et texta trois mots qu’il envoya le regard embué de larmes.
<< Envoyé à : Koa Darcy.
Tu me manques. >>
Sortant de l'ascenseur en cherchant du regard sa meilleure amie et sa chienne, il regarda furtivement la notification qui venait de sonner sur son téléphone.
<< Reçu de : Koa Darcy.
Regarde dans la poche de ton sweat.
ps : aussi fou que cela puisse paraître, toi aussi. >>
Rangeant son mobile dans la poche de son jean, il tâtonna son sweat et sentit un petit bout de papier glissé dans sa main, une écriture noire et manuscrite était visible, quelques mots et une odeur qui lui rechauffait le coeur en un instant.
<< Juste pour que tu saches que je ne t’abandonnerais jamais. >>
Sortant de l’immeuble presque en sautillant, c’est avec un large sourire qu’il se retrouva accroupi, embrassant avec fougue sa chienne qui aboyait adorablement. Son bout de papier dans la poche de son jean, son chiot et sa meilleure amie, Malo se sentait serein.
-Alors ? Le regard de Laura se fit insistant, Malo alla répliquer mais sans comprendre réellement pourquoi, son regard se leva en direction de l’immeuble, la fenêtre du bureau de Koa était bien trop haute pour qu’il distingue quelque chose, mais il savait, il sentait que ce dernier l'observait. Malo ? tout va bien ?
-Oui. Son regard de nouveau voilé de larmes se posa sur Laura, cette dernière plissa les yeux, ayant pour une fois du mal à déchiffrer les émotions de ce dernier. Je vais bien.
Le pouce de Laura passa doucement sur ses pommettes, Malo pensa que c'était pour ses rougeurs, jusqu'à ce que cette dernière ne s’agace.
-Ne me dis pas que tu vas bien alors que tu as encore des traces de larmes sur ton visage Malo, que s’est-il passé ? c’est ce jeune narcissique ? il t'a fait du mal ??
-Il n’est pas narcissique. Rétorqua Malo avant de grimacer au visage colérique de sa meilleure amie. Et il ne m'a pas fait de mal ! Je t’assure.
-Mais dis-moi… Malo se tassa sur lui-même au regard et à la voix enfantine et taquine de Laura. Tu l'as bien plus dans la peau que ce que j’imaginais !
-Je ne dirais rien de plus.
Partant en récupérant sa chienne dans sa main vide, il sifflota tout en souriant discrètement.
-Croyez-moi Malo Payol, vous allez tout me dire dans les moindres détails.
-Tu n’as pas un monsieur je sais tout à retrouver ? taquina ce dernier.
-Pour le moment, je prends soin de mon meilleur ami.
-Ça tombe bien… parce que je vais avoir besoin de toi.
-Est-ce-que je peux dire que je te l'avais dit ?
-Que j’allais avoir mes chaleurs ou que j’allais l’embrasser passionnément ?
S'arrêtant net au milieu de la rue, Laura canalisa son envie de sautiller de joie, les mains jointes elle les tapa entre elles.
-Comment ça ???
-Je l'ai embrassé… Un doux sourire aux lèvres, Malo sentit le rouge lui venir aux joues, une délicieuse morsure de chaleur et il taquina sa lèvre inférieure, sentant encore et toujours celles de Koa. Je l'ai fait, il m'a demandé s'il pouvait et j'ai fait le premier pas…
-Il t'a demandé ? Genre est-ce que je peux t'embrasser ??
-En plus poétique…
De son sourire carnassier, Laura agrippa le bras de Malo et pressa le pas jusqu'à la maison de ce dernier, bien encline à lui soutirer des informations.
-Tu m’en diras tant…
Une fois arrivé dans sa maison, Malo était dans un calme olympien mais sourire aux lèvres, raconta la totalité de ce qui s’était passé avec Koa tout en s’occupant des gamelles de sa chienne; une fois fini, il la regarda dormir sur le dos, il prit une énième photo de cette dernière et s’asseya sur le canapé face à sa meilleure amie, fronçant les sourcils il récupéra sa gourde d’eau et interrogea Laura.
-Dis-moi ce qu’il ne va pas ?
-Rien Malo, pourquoi ça n'irait pas ?
Loin d’être bête et connaissant sa meilleure amie par cœur, Malo récupéra sa main dans la sienne et la pressa doucement.
-Je te connais, tu ne fais pas de remarque, tu as l’air ailleurs, comme si ce que je te disais ne te faisait pas plaisir…
-Si Malo ! bien sur que ça me fait plaisir, je suis heureuse pour toi.
-Mais ?
Malo se redressa au regard sérieux de Laura, un poil sur la défensive, ses sens et sa dévotion exacerbée pour Koa se mettait en alerte, son loup lui faisait bien comprendre qu’il ne laisserait personne dire du mal de Koa, bien évidemment, ses chaleurs augmentaient considérablement cette idolâtrie envers l’alpha.
-S’il te plait ne te met pas autant sur la défensive, je veux simplement te protéger.
-Je t’écoute ? Qu'as-tu contre Koa ?
-Pour commencer, rien de spécial. Malo soupira au regard de sa meilleure amie, elle avait des choses à dire malgré tout. Je t’aime Malo et je ne veux juste pas qu’il te fasse du mal, on ne sait rien de lui et de ses relations passées, ni de comment il se comporte avec…
-Les oméga ? termina Malo à sa place, agacé. Il se comporte très bien, même plus que bien… je n’ai jamais vu un alpha aussi compatissant, et il ne fait pas semblant, ce n'est pas un jeu sinon il aurait largement pu profiter de moi aujourd’hui.
-Je veux juste te protéger, tu as assez souffert dans ta vie, je refuse que quelqu’un te fasse du mal, alors comprends moi Malo, c’est un alpha qui est très connu en plus de ça.
-Koa n'est pas Jason, et encore ce n'était pas un monstre non plus.
Malo soutenait le regard mauvais de sa meilleure amie, il savait très bien ce qu'elle pensait de son ex-conjoint, mais cette dernière avait beaucoup trop d’amour envers Malo pour remettre ce sujet sur le tapis.
-Tu ne sais pas réellement qui il est.
À la remarque de Laura, Malo se leva furibond, Laka, sa chienne s’alerta en tournant la tête avec interrogation. Soufflant bruyamment, l’oméga contourna le salon et en s'accoudant au plan de travail de sa cuisine, il osa défier sa meilleure amie.
-Parce que toi oui peut-être ?
-J’ai fait des recherches. Malo la fusilla du regard, cette dernière savait pertinemment que Malo détestait la presse à sensations, au-delà de la détester, il n’en croyait pas un mot. Malheureusement Laura était son opposé sur ce coup là, elle se nourrissait chaque jour de ces potins, qu’ils soient vrais ou non, bien-sur elle le faisait dans le respect, sans jamais s’en prendre à qui que ce soit ni en relayant ses informations, c'était simplement un passe-temps comme un autre, seulement cette fois-ci, c'était une personne directement liée à son meilleur ami.
-Développe. Grogna Malo, son loup le torturant un peu plus.
-Tu savaits qu’il avait disparu du jour au lendemain ? Son père avait émis des avis de recherche il y a huit ans.
-Je sais qu’il est parti a l’etranger oui, il avait ses raisons il me l’a dit. “un point pour moi” pensa Malo.
-Et tu sais aussi qu’il a fait six mois de détention pour mineur ?
-Quoi ?
-Pour trafic de drogue oui.
Mettant les pièces du puzzle dans son esprit, Malo soupira, et affirma :
-Koa n’a pas eu une enfance facile, j’imagine qu’il a fait ça pour pouvoir nourrir son petit frère ainsi que lui-même.
-Ça fait beaucoup de suppositions.
-Tout comme toi qui fais beaucoup de spéculations sans savoir la vérité.
-Tu marques un point.
Malo ne lâcha pas du regard sa meilleure amie, cette dernière, un peu déboussolée, lui fit signe de tête afin qu’il vienne la rejoindre. Même si son agacement était féroce, il utilisa la lucidité qu’il lui restait afin de se calmer, en soit Laura voulait que son bien, il était bien placé pour savoir que si quelqu’un lui faisait du mal, elle serait toujours la première à le défendre. S’asseyant face à elle, il accepta fébrilement sa main sur la sienne, méfiant.
-Écoute, je sais que je ne le connais pas vraiment, mais il est profondément gentil, je le ressens… c’est toi qui m'as dit de me lancer ! De laisser mes émotions parler, de me laisser aller et de voir où ça mène, alors peut-être que mes chaleurs y sont pour quelque chose, ou peut-être pas… mais ce que je sais, c’est que ça fait longtemps que je me suis pas senti aussi serein aux côtés d’un autre homme, je suis pas en train de dire que je vais l'épouser Laura, seulement je veux apprendre à le connaître sans écouter les on-dit, surtout ceux de tes torchons de pseudo journalistes.
-Il te fait du bien ?
-Oui, je me sens bien quand je suis vers lui.
-Hm… s’il te fait du mal…
-Tu le tues. Compléta Malo avec un doux sourire. Je sais, et merci de veiller sur moi comme tu le fais… mais s’il te plait, n'écoute pas tout ce qui se dit sur lui, je suis persuadé que c’est un homme bon, et qui a beaucoup souffert…
-Comme toi.
Deux mots et Malo inspira douloureusement, << comme moi oui…>> pensa-t-il, il l’avait senti cette part d’ombres, de colère et de douleur en Koa, n’importe qui pouvait la voir dans le regard hétérochrome de ce dernier, mais Malo plus que quiconque pouvait non seulement la voir mais la comprendre.
-Je ne sais pas de quoi l’avenir est fait, mais aussi fou que cela puisse paraître, j’ai l’impression qu'il doit être là, et l’envie que Koa en fasse partie.
-Comme l’impression qu’il te complète ?
Hochant la tête avec un sourire timide mais lumineux, Malo le regard brillant soutint celui radouci de sa meilleure amie en avouant :
-Oui.
-Tu devrais te reposer, je vais te préparer à manger.
-Tu restes ?
-Malo, ce n’est pas parce que j’ai déménagé que je ne vais pas être la pour tes périodes de chaleurs.
Le rouge aux joues, Malo baissa la tête en sentant son corps bouillir, ses pensées s'étaient éloignées de Koa un instant et son loup en avait profité pour lui rappeler sa vraie nature, être un oméga n'était pas joyeux dans ces périodes-là.
-Je vais prendre une douche, après faut que je travaille sur mes dessins. Sans attendre de réponse, sachant que Laura et lui se comprenaient en un regard, il se hâta de caresser sa chienne avant de plonger sous le jet d’eau brûlant de sa douche italienne.
Ses muscles se détendaient au même rythme que ses muscles, si bien qu’il ne vit pas le temps passer jusqu'à ce que l’eau devienne froide, annonçant la fin du ballon d’eau chaude. Plus d’une heure de douche, c’est ce qu’il allait avoir droit trois fois par jour pendant les sept jours suivants celui-ci. Prenant son temps pour se sécher, il sursauta à la voix de Laura.
-Malo ! Quelqu’un à la porte pour toi ! se dépêchant d’enfiler son caleçon et son t-shirt, il en oublia son jogging et fonça vers l’entrée, les cheveux mouillés dégoulinant sur le sol et sur son corps. Laka aboya a cette vue, inquiète pour son maître qu’elle voyait courir sans aucune raison. Mais tu vas choper la mort comme ça ! s’écria Laura en récupérant un plaid sur le canapé qu'elle lui mit sur les épaules.
Malo la remercia avec un regard et ouvrit la porte d'entrée à la volée, loupant un battement cardiaque à la vue qui s’offrait à lui.
-Salut… Koa se tenait face a lui, légérement débraillé avec son jogging et son sweat a capuche blanc, Malo le trouvait beau à en tomber.
-Tu… Je… tu n'avais pas énormément de travail ? bégaya Malo au regard brûlant de Koa sur lui.
-Si, c’est toujours le cas, mais j’avais besoin de respirer un peu, la sueur coulant sur sa tempe, il l’essuya d’un geste vif et ne loupa pas le regard suppliant d’envie de Malo. Je voulais simplement t’apporter un petit quelque chose pour te souhaiter bon courage, même si j'espère avoir de tes nouvelles par téléphone…
-Malo va avoir besoin de repos, ses suppresseurs sont puissants, mais pas efficaces lorsqu’un alpha est proche de lui.
Tiraillé entre l’agacement et les remerciement, Malo, profondément touché, récupéra timidement le bouquet de roses et les chocolats que lui tendait Koa, le remerciant sans s’approcher il huma les effluves de fleurs tout en voyant une petite carte à l’intérieur, se promettant de la lire tranquillement plus tard.
-Laura a raison, tu dois te reposer. Jetant un coup d'œil à la meilleure amie de Malo, il hocha poliment la tête en comprenant l'inquiétude de cette dernière.
-Je veux un baiser. Le voyant s’approcher aussi délicatement qu’un félin lorgnant sa proie, Koa sentit son coeur battre à tout rompre, le regard de Laura était mitigé entre deux émotions, dire qu’il n’avait pas peur d’elle serait mentir, il savait pertinemment que cette femme serait capable de beaucoup de choses pour défendre Malo. Une main douce glissa sur sa nuque, se faisant doucement attiré contre les lèvres de son interlocuteur. Je peux ?
Un léger hochement de tête et Koa se laissa fondre dans ce baiser, chaste mais puissant. Il se recula avec prudence, et déposa un baiser sur le nez de Malo, souriant aux rougeurs de ce dernier, il murmura contre ses lèvres.
-On se revoit dans une semaine, je t'emmènerai dîner.
-Un date ? lacha Malo soudainement excité à cette idée, ses rougissements s’accentuèrent pour le plus grand plaisir de Koa.
Il se recula, laissant Malo rentrer un peu plus dans sa maison, et d’un sourire assuré, il répondit :
-Un vrai rencard oui.
-Rencard dans la bouche de Koa Darcy ça sonne bizarre !
Amusé de la taquinerie de Malo, Koa commença à partir dans de petites foulées et acheva les rougeurs de Malo en une phrase.
-Un rendez-vous galant pour le plus beau des loups ! et Koa partit, le sourire aux lèvres, les pensées adoucies mais tiraillé par la phrase de Laura parlant des suppresseurs de Malo, sans savoir que ce dernier souriait de la même intensité, dos à la porte d'entrée qu’il venait de fermer, un pansement de plus épousait la béante cicatrice qu’avait son âme.
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