Chapitre VII : ... Et les batailles, ...

- « Taka ! J'avais confiance en toi ! » fit Jiyuu, « Ou plutôt je devrais dire... Uchiha Sasuke ! »

Sasuke ne dit rien.

- « Tu as avec toi ma future femme... C'est extrêmement indécent ne trouves-tu pas ? » continua-t-il.

Hinata fronça les sourcils. Il faudrait qu'ils arrêtent de vouloir faire d'elle leur femme ! Elle n'était pas un objet !

- « Concentre-toi ! » lui dit Sasuke.

Jiyuu voyant qu'il était inutile de discuter donna le signal pour attaquer l'homme devant eux.

Ils étaient une dizaine à se jeter sur lui. Et lui, de sa seule épée, désarma chacun d'eux. Il utilisait sa maitrise parfaite du taijutsu et du kenjutsu pour les désarmer et les faire se cogner entre eux.

Hinata, son byakugan activé ne voyait aucun geste inutile dans ses mouvements. Il se retourna subitement vers elle et,

- « CONCENTRE-TOI ! » lui intima-t-il.

Et enlevant son attention de Sasuke, elle comprit que trois hommes venaient se saisir d'elle. Elle prit instantanément la position du Hakke Rokujuuyon Sho. Elle frappa puissamment chacun des hommes avec cette technique de son clan, et grâce à sa souplesse naturelle, elle bloqua leur tenketsu et en profita pour bloquer certains muscles des jambes et des bras pour qu'ils ne puissent plus bouger.

Sasuke empalait le dernier soldat de Jiyuu. Ce dernier fixait les deux ninjas devant lui. Ils étaient puissants, mais il ne comptait pas rentrer chez son père bredouille. Il dégaina à son tour son épée.

Hinata se mit en garde, prête à répliquer.

- « Ne bouge pas d'où tu es... » lui ordonna Sasuke qui se positionna entre eux.

Jiyuu chargea et Sasuke fonça droit sur lui. Leurs échanges de lames étaient rapides, très rapides. Des étincelles fusaient dès lors que leurs épées s'entrechoquaient. C'était un pur duel d'épéistes.

Jiyuu avait la puissance, lorsque sa lame rencontrait le sol ou un arbre, celui-ci se déchiquetait sous le coup. Alors que Sasuke avait la rapidité et la technicité pour éviter les coups et toucher l'adversaire sans qu'il s'en rende compte.

Hinata suivait le combat aidée de son byakugan. Elle se dit qu'à l'épée, ils étaient quasiment équivalents mais que si Sasuke utilisait son ninjutsu, s'en était fini de Jiyuu. A travers ses yeux, elle vit alors ce dernier propulser une énorme quantité de chakra dans son bras jusqu'à son épée, elle ne put s'empêcher de crier,

- « SASUKE-KUN !!!!! »

A l'entente de son nom, ce dernier fronça le sourcil, lui aussi avait vu cette poussée de chakra dans son arme. Il l'évita en se baissant rapidement et le coup de Jiyuu frappa un bloc de rochers derrière eux, bloc qui se brisa instantanément en plusieurs morceaux. Sasuke tendit alors son bras et le chargea d'électricité jusqu'à la lame. En un éclair il fit traverser sa lame au travers du corps de Jiyuu, et une immense fulguration violette quitta le corps de l'homme empalé pour monter jusqu'au ciel. Ce dernier tomba à la renverse, les yeux révulsés.

Hinata arriva au niveau de Sasuke et constata les dégâts. L'homme à terre n'était pas mort mais gravement blessé. Tout en rengainant son épée, l'Uchiha dit,

- « Il faut partir... Nos têtes sont maintenant mises à prix dans ce pays ! »

Hochant la tête, elle le suivit.


Ils marchèrent toujours en évitant la route principale. Ils traversèrent vite la frontière. Hinata était soulagée. Les hommes du pays de la pluie n'oseraient pas attaquer sur le territoire ennemi.

Elle profita d'un temps de pause où Sasuke remplissait sa gourde en bambou, pour lui parler.

- « Sasuke-kun... »

Il se tourna légèrement vers elle, son œil noir brillant comme une perle.

- « Je te remercie de m'avoir sauvée et protégée jusque-là... Mais... Tu peux me laisser ici, je ne risque plus rien ! » lui dit-elle d'une traite.

Il prit un moment avant de lui répondre. Et finalement, se tournant face à elle, lui dit,

- « Ce n'est pas possible ! »

- « Hein ? » fit-elle les yeux ronds.

- « J'ai précisé à Kakashi que je te ramènerai en personne ! » continua-t-il.

- « Je t'assure que... »

- « Et puis... » l'interrompit-il, « Je ne voudrais pas que tu essayes à nouveau de te suicider ! »

A ces mots, violents et brutaux dans ses oreilles, Hinata écarquilla ses yeux. Elle sentit monter dans sa poitrine une émotion qui voulait tout exploser en elle.

- « Je ne... Je ne vais pas... » essaya-t-elle d'articuler en tripotant ses doigts machinalement.

Il continuait de la fixer. Il était si sûr de lui, il était son exact opposé. Elle se tût et baissa la tête. 

Sasuke avait observé la jeune femme devant lui lorsqu'il lui avait sorti ces mots. Il ne la connaissait pas vraiment, "Cette Hyuuga...". Il se souvenait d'une enfant discrète, bizarre, toujours en train de fuir regard. Mais au moins, elle ne lui courait pas après et ne l'avait jamais "ennuyé".  Et maintenant elle était devenue une belle jeune femme aux traits raffinés et délicats. Il se sentait mal à l'aise avec elle et ne savait pas pourquoi. Il n'arrivait pas à chasser l'inconfort qu'il ressentait.


Ils marchèrent sans plus échanger de mots, la nuit tombait, et il fallait se poser quelque part. Ils montèrent sur une petite colline, il y avait quelques arbres, dont un immense qui surplombait la colline. La vue donnait sur la rivière et la forêt. Hinata fit le feu sans un mot, Sasuke revint avec du poisson qu'il mit à griller. C'était leur aliment de base durant leur marche.

Hinata fixait la rivière où les étoiles se reflétaient. C'était beau.

Et puis, elle pensa au retour... Elle allait devoir affronter l'hokage et lui expliquer pourquoi elle s'était laissée tomber de la falaise. Elle plongea sa tête dans ses bras, qui entouraient ses genoux. Elle voulait à nouveau disparaître pour ne pas avoir à s'expliquer.

Elle tourna la tête vers Sasuke. Lui, était parti et vivait loin du village.

- « Euh... Sasuke-kun... » commença-t-elle.

Elle savait qu'il était un garçon calme, qu'il n'aimait pas être dérangé mais elle avait besoin d'en savoir plus. Il l'observa, silencieux.

- « Comment est la vie... loin du village ? »

- « Dure ! » dit-il sans hésiter.

- « ... »

- « Tu n'aimerais pas ! » continua-t-il.

Elle tiqua. Avait-il deviné son idée de dernière minute ? Et comment pouvait-il dire qu'elle n'aimerait pas ? Il ne la connaissait pas, ils ne s'étaient quasiment jamais parlé jusqu'à maintenant. Uchiha Sasuke, toutes les filles se pavanaient devant lui. Elle, elle ne le trouvait pas moche mais Naruto lui semblait tellement plus inspirant. Elle sourit toute seule, en repensant à leur enfance. 

Il l'avait vu sourire et fronça les sourcils. "Elle est vraiment bizarre..."

Il retourna les brochettes de poissons fixa le feu, perdu dans ses pensées. Son visage sérieux ne trahissait aucune émotion. Mais pour Hinata, il avait quelque chose de familier, son sérieux lui rappelait quelqu'un. Elle observait l'homme en face d'elle avec des yeux nostalgiques, et lorsqu'il croisa son regard, il l'évita. Ce fut fugace, mais elle avait vu sa gêne.

- « Pourquoi ? » dit-il en retrouvant sa contenance et sa froideur.

Hinata attendait sa question, pour une fois que c'était lui qui commençait une discussion.

- « Pourquoi t'être jetée dans le vide ? » lâcha l'Uchiha avec ses yeux sombres.

Le coeur d'Hinata s'arrêta. « Pourquoi veut-il le savoir ? » Et puis elle réfléchit... Il voulait reprendre la main, la déstabiliser après qu'elle l'ait déstabilisé. Un mécanisme de défense naturelle chez l'homme, l'attaque comme défense.

Elle se redressa, ce qui surprit quelque peu l'homme qui s'attendait à la voir s'effondrer. Elle s'assit droite face à lui, les mains sur les genoux et toujours le regard plongé dans le sien, elle se confia,

- « Je ne voulais plus vivre... Je ne voulais plus ressentir cette souffrance... », elle prononça sa dernière phrase en plaçant sa main sur sa poitrine et en serrant son t-shirt.

Sasuke l'observait, les flammes qui rougeoyaient lui coloraient le visage de teintes rouges et orangées. Il était difficile pour Hinata de décrypter l'homme en face d'elle. Il était si fermé, mais devait-elle le décrypter ? Ou juste accepter ses réactions comme elles venaient... ? Après tout, il avait tant souffert lui aussi.

Hinata replongea dans ses souvenirs. Elle était la seule de toutes les filles de l'académie à ne pas être tombée sous son charme. Elle préférait la chaleur et la vigueur de Naruto à l'irritabilité de Sasuke. La seule fois où elle avait voulu lui courir littéralement après, c'était lorsqu'avec tous les chunin de sa génération ils voulaient le retrouver pour le stopper, le tuer même. Mais Naruto les en avait dissuadés.

L'Uchiha lui semblait trop inaccessible, enfermé dans sa douleur... Un peu comme elle par moment. Elle comprit qu'elle aussi devait paraître inaccessible à certains, à sa famille notamment.

Sasuke se leva, une brochette de poisson dans chaque main, et en tendit une à Hinata. Il alla ensuite s'asseoir dos à elle et regarda le paysage du haut de la colline.

- « Il y a longtemps, je ne voulais plus vivre aussi... » dit-il tout à coup.

Hinata allait commencer à manger lorsqu'elle l'entendit prononcer ces paroles, elle fixa l'homme qui lui tournait le dos avec ses grands yeux clairs.

- « Et comment... as-tu réussi à surmonter ta souffrance ? » lui demanda-t-elle, intéressée.

Il ne répondit pas, elle pensait qu'il l'avait ignorée à nouveau et puis,

- « Je ne crois pas avoir réussi ! » lâcha-t-il.

Ils étaient deux âmes en souffrance sur cette colline et ils ne savaient pas quoi faire pour guérir. Hinata l'observa à nouveau, et à ce moment précis, elle ne pouvait tolérer que quelqu'un d'autre souffre autant qu'elle.

- « Mais Sasuke-kun est devenu un héros... Tu as sauvé des milliers de gens, grâce à toi et à Naruto-kun, la guerre a cessé... » lui rappela Hinata.

Il soupira et elle savait. Elle savait que la gloire, les victoires ne pouvaient combler le trou béant que la douleur creuse dans la poitrine.

- « Je suis idiote ! Excuse-moi... » dit-elle avec un petit rire.

Et voyant qu'il avait légèrement tourné le visage vers elle, elle continua,

- « J'aimerais que tu trouves la paix Sasuke-kun ! » lui avait-elle dit d'un ton incroyablement sincère, ce qui toucha l'homme en plein coeur.

Elle se souvint que la dernière fois qu'elle avait utilisé ce ton c'était alors qu'elle se déclarait à son amour d'antan qui gisait par terre face à Pain. Souffrait-elle en y repensant ? Non... Cela l'étonnait-elle ? Oui.

Avant ce soir, à chaque fois qu'elle repensait au blondinet, elle avait cette douleur à la poitrine qui la rongeait. Mais ce soir, elle était en paix.

- « Quand je t'ai vu, je me demandais pourquoi tu travaillais au pays de la pluie... » dit-elle sans vraiment s'adresser à lui.

- « Je faisais comme vous... » dit-il simplement.

- « Maintenant je le sais, oui ! Mais à notre arrivée, quand je t'ai vu au côté de Jiyuu... »

- « Tu... Tu savais que c'était moi !? » l'interrompit-il, « Depuis le début ? »

Hinata sourit gentiment face à sa surprise. Puis en le fixant, elle pointa du doigt ses yeux avec le byakugan activé.

- « Hm ! Évidemment... tu as pu voir mon visage sous mon masque ! » sourit-il.

Il n'empêchait qu'à aucun moment il n'a senti son pouvoir se déclencher... Serait-ce possible qu'elle arrive à contrôler la puissance de ses yeux afin de ne pas être détectée ? Cette question en tête, il observait le visage de la Hyuuga, une fille innocente qui ne semblait pas consciente des capacités incroyables qu'elle avait.

Elle s'endormit peu de temps après avoir mangé. Son cœur était plus léger. Quelque chose de lourd et de difficile venait de quitter son âme et elle remerciait le ciel pour cela. Elle s'endormit avec un léger sourire aux lèvres en dépit du sol dur sous son corps.

Elle ne sentit pas les premières gouttes sur sa peau, c'est seulement quand l'averse les arrosa qu'elle se réveilla en sursaut. Sasuke n'avait pas vu venir la pluie, alors qu'il savait repérer les changements de temps depuis qu'il voyageait seul mais bizarrement, pas ce soir. Il était déjà près d'elle quand elle se réveilla et soulevait sa cape pour l'abriter. Ils coururent sous le grand arbre qui surplombait la colline. Il détacha sa cape de son cou et la laissa entièrement à Hinata.

Elle l'observa un moment, il s'accroupissait au pied de l'arbre, les gouttes de pluie passaient tout de même au travers du feuillage fourni. Elle s'accroupit à côté de lui et lui mit la moitié de la cape sur ses épaules. Elle ne pouvait pas le laisser se tremper pour la protéger, elle.

Ils étaient accroupis tous les deux, côte à côte, attendant l'averse passer.

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