La maison de mon enfance.

LA MAISON DE MON ENFANCE

Je serai toujours reconnaissante envers mes parents pour la merveilleuse enfance qu'ils m'ont donnée. Ils n'étaient pas bien riches mais ils ont tout fait pour préserver mon innocence. Mon père était un rude travailleur. De sa main, il bâtit une modeste et agréable maison pour sa famille et chaque fois que je pense à mon enfance, je revois ma petite maison familiale. Je la revois au milieu des arbres, je revois sa grande cour, son petit jardin d'hibiscus et de lilas. Je revois encore les meubles d'acajou qui décoraient le salon, la petite cuisine où ma mère nous préparait des plats succulents. Je revois la chambre de mes parents et celle de ma grande sœur. Je revois ma grand-mère assise sous la galerie entrain de dissimuler sous son caraco des sucreries qu'elle ne voulait partager avec personne. Je me revois courir à travers le jardin, perdue dans mon monde d'innocence comme Alice aux pays des merveilles. J'avais huit ans, tout ce que je savais, c'était que le monde était magique, qu'il était peuplé de fleurs et d'oiseaux. Mais un jour, mon père tomba gravement malade et on l'emmena à l'hôpital d'où il ne revint jamais. Veuve, malade et endettée, ma mère vendit la belle petite maison au milieu des arbres qui fut complètement détruite par l'ouragan Georges. Bien des années plus tard, cette brave femme mourut de chagrin et de stress alors moi et ma sœur nous nous retrouvâmes seules dans un grand bidonville au milieu de voisins qui n'arrêtaient pas de se chamailler entre eux. Il fallait attendre la nuit, pour pouvoir enfin rêver à ma guise, pour pouvoir retrouver dans mon cœur, dans ma mémoire ma maison familiale et avec elle une partie de mon enfance, mon petit jardin d'hibiscus et de lilas, mon père qui prend son bain en chantant pendant que ma mère prépare un bon poulet rôti dans sa cuisine et que ma grande sœur rêve de son prince charmant en lisant ses romans sur son lit. Ma grand-mère est aussi là bien vivante, sous la galerie avec ses sucreries et moi, je virevolte tel un oiseau, je m'amuse, je chante, je coure, pieds nus dans la grande cour, au milieu du petit jardin. Je suis enfin libre ! Heureuse et Confiante en l'avenir.

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