Chapitre 6
-C'est moi.
Seul le silence lui répondit dans un premier temps.
-Qu'est-ce que tu me veux ? grogna-t-il
-Te parler.
-Entre.
Il poussa la porte, et rentra.
La chambre était sobre. Les murs étaient tapissés de diverses teintes de bleu, et il y avait de la moquette grise au sol. Un lit deux places était placé au centre de la chambre, et accroché sur un mur, un écran plat avec diverses consoles de jeux. Il y avait aussi une bibliothèque remplie de livres et de romans policiers. Un bureau avec un ordinateur était présent au fond de la pièce.
Mitsuru était assis sur la chaise en face du bureau, et le regardait fixement.
-Je t'écoute.
-Je voudrais m'excuser pour tout à l'heure. Je n'aurais pas du approcher Hikaru comme ça, aussi mignon soit-il.
Mitsuru sourit, mais continua à le regarder fixement.
-C'est bien de t'excuser. Nous ne sommes pas des animaux de compagnies.
-Jirou m'a déjà fait la leçon.
-Bien. Mais ce n'est pas que pour ça que tu viens, non ?
-Oui. Coach m'a proposé de... hum..
-De venir habiter ici ?
-Heu... oui..
-Je m'en doutais. Mais qu'est-ce que j'ai à faire là dedans moi ?
-Je voulais savoir si tu étais d'accord. Je n'ai pas envie de vous gêner, toi et ton frère.
-Personnellement, tant que tu ne refais plus ce que tu as fait tout à l'heure, ça me va.
-Et si c'est pour le taquiner ?
-Pardon ?
-Hm... J'ai remarqué que ses pupilles s'affinent quand il se met en colère. C'est pour ça que je l'appelle Chaton. Entre autre chose.
-C'est-à-dire ? demanda-t-il en haussant un sourcil
-Je ne suis pas sûr que dire ça devant son frère soit très intelligent...
-Au point où tu en es..
Il haussa les épaules, et dit.
-Et bien ton frère ne me laisse pas vraiment indifférent.
-Hm... En effet, ce n'est pas une chose à me dire. Mais je m'en doutais. Mais bon, en connaissant Hikaru... fit-il en souriant sadiquement
-Quoi ?
-Tu le découvriras bien assez tôt. Mais on s'emballe. J'accepterais que tu viennes habiter ici, si Hikaru est d'accord.
Il conservait son sourire sadique, et Froy commençait vraiment à douter.
-Je vais allez le voir...
-Tu vas à droite, et c'est la porte avec une grosse tache de peinture.
Le blanc releva un sourcil.
-Haruya était en train de se promener dans le couloir avec un criquet dans la main. Atsuya est arrivé en sens inverse en courant, et il est rentré dans Haruya, qui a écrasé le criquet sur la porte. Après nettoyage, une grosse tache marron ne pouvait pas s'enlever, donc Hikaru a jeté de la peinture sur sa porte en disant que si quiconque retouchait à sa porte, il s'arrangerait pour qu'il ne puisse plus jamais touché ne serait-ce que la poignée. Bonne chance.
Froy déglutit, et même une fois en dehors de la chambre, l'image du sourire sadique de Mitsuru restait dans son esprit. C'est ainsi que, quand il se retrouva devant la porte avec une grosse tache bleu, il se demandait comment il devait le prendre, ce sourire.
Il soupira, puis toqua. Pas de réponse. Il fronça les sourcil, puis refit son geste. Toujours rien.
-Hikaru ?
Silence.
-J'entre.
Il appuya sur le poignée, puis passa la tête dans l'entrebâillement.
Hikaru était couché sur son lit, ses coussins éparpillés autour de sa tête, et sa couette à moitié sur ses jambes. Il était sur le dos, serrant un oreiller contre lui. Ses oreilles étaient droites, et sa queue était en arc de cercle.
Il sourit tendrement, puis rentra sans bruit dans la chambre. Il se rapprocha, puis s'assit à côté du lit. Il mit ses bras sur ce dernier, et posa sa tête juste devant ses poignets. Il fixait le bleu.
Il avait la bouche entre-ouverte, et sa respiration était régulière. Il soupira longuement, et l'oreille du plus jeune s'agitait en un geste rapide, puis redevint immobile.
Froy sourit, séduit. Il se comportait exactement comme un chat. Il était adorable.
Mais il avait retenu la leçon, il savait que ce petit chaton était sauvage. Mais... Il allait apprendre à l'apprivoiser. Il tendit la main, et effleura l'oreille d'Hikaru qui fronça le nez, et il immobilisa sa main, qui restait en l'air. Il tendit la tête, et appuya son crâne sur la paume de Froy.
Ce dernier battit des paupières, et de l'index, gratta derrière l'oreille du jeune félin. Instantanément, il ronronna, et s'appuya un peu plus sur la paume. Ce fut ainsi pendant trente secondes. Hikaru ouvrit les paupières d'un coup, puis se recula enfeulant.
-Hey, hey. Calme.
Il se reprit, mais le regarda méchamment.
-Qu'est-ce que tu fous dans ma chambre ?!
-Je voulais te parler. Mais je t'ai retrouvé endormi, et je n'ai pas pu m'empêcher de..
-De me toucher ?! Je ne suis pas une peluche !
-Je ne t'ai pas touché. Je t'ai juste effleuré. Mais tu as froncé le nez, et j'ai reculé ma main. C'est toi qui a appuyé ta tête sur ma paume. Je n'ai fait d'autre que de te gratter derrière l'oreille.
Hikaru fronça les sourcils.
-Tu mens.
-Je te jure que je ne mens pas.
-C'est pas possible... Je fais ça juste avec Nii-san. marmonna-t-il
-Quoi ?
-Je ne fais que ça, là, quemander des caresses, avec Nii-san, ou encore avec Jirou. Avec les gens dont j'ai confiance, quoi. Et on ne peut pas dire que je te fasse confiance.
-Ça fait mal, Hikaru, dit-il en posant une main sur son cœur, d'un geste théâtrale. Je te confirais ma vie.
-Et bien, ce n'est pas réciproque.
Froy sourit, amusé. Il était toujours dans la même position, et il regardait Hikaru d'en bas. Il s'était assis, et le regardait sérieusement, lui signifiant qu'il ne voulait plus jouer.
-Qu'est-ce que tu veux?
-Un câlin.
-Tu peux te brosser.
-Je rigole. Et bien, je te dois des excuses.
Il releva un sourcil, perplexe.
-Me regarde pas comme ça, fit-il en détournant le regard, faussement boudeur. Je sais que je n'aurais jamais du t'approcher comme ça. Je suis désolé. J'aurais du reculer dès que tu as... hum... feulé ?
-Continue, soupira le cadet
-Mais comme tu étais très mignon, je n'ai pas pu m'empêcher de m'approcher de toi. Désolé, je ne le referais plus. Tu me pardonne?
Il allait répondre, mais il y eu un choc sur la porte qui les fit sursauter tous les deux.
-Atsuya ! Tu peux pas faire attention, bordel ?!
-Et toi, qu'est-ce que tu fous en plein milieu du chemin, abruti !
-C'est pas vrai....
Il se leva et Froy pu voir qu'il ne s'était pas changé, et qu'il portait encore un short. Vu qu'il était de dos, il ne pouvait pas voir qu'il fixait ses jambes avec beaucoup plus d'insistance que n'autorisait la politesse.
En déglutissant, il se traitait de masochiste et de pervers. Il observait les muscles de ses cuisses jouer sous sa peau, alors qu'il marchait vers sa porte en faisant de grande enjambé. Il avait une peau blanche, et il trouva ça extraordinaire, car, comme il l'avait constaté, il passait beaucoup de temps dehors. Ses jambes étaient magnifiques, fuselées, longues, fines. Il remonta le regard, et s'arrêta en serrant les mâchoires, et ferma très fort les paupières. Jamais il n'avait été dans cette situation en voyant des jambes et un joli derrière. Il avait vu des tonnes de personnes en maillots de bain ! Alors pourquoi il réagissait comme ça ? Il savait qu'Hikaru lui faisait de l'effet, mais jusque là... Il regarda son jean, et observait, mauvais, la bosse qui trahissait son désir. Il priait pour que quelqu'un dise un mot qui lui couperait toute envie de sauter sur Hikaru, là, maintenant.
-Mais quoi ? Maintenant, on est sûr que quand on écrase un cafard sur une porte, il meure pas. Regarde, il a rien !
Ah, problème résolu. L'excitation de Froy avait disparu comme elle était arrivée. Il se leva, et comme si de rien n'était, épousseta son pantalon et se dirigea vers Hikaru.
-Qu'est-ce qui ce passe ?
-Oh, c'est simple. J'étais là, en train de marcher, tranquille, dans le couloir, pénard, avec mon mignon cafard. Et là, l'autre cruche, obsédé de framboise, pas mignon du tou-
-Bon, abrège !
-Calme ! Bon, il m'est rentré dedans, et je me suis écrasé contre la porte avec mon mignon et petit cafard. Il s'est pris la porte en pleine poire, et regarde, il est tout neuf !
-Haruya, tu te rappelles de ce qu'avait dit Hikaru au sujet de sa porte ? Tu l'as touché !!! Mouhahaha !!! Ça t'apprendra !!! Tu vas crever dans d'atroces souffrances... Et c'est bien fait pour ta gueule !!!
-Hein ? Quoi?
Il jeta un regard au visage fermé du bleuté, effrayé.
-Ah non !!! C'est toi qui m'as poussé ! Donc c'est toi qui dois crever dans d'atroces souffrances !! Hikaru !! C'est lui qui m'a poussé !!! C'est pas ma faute !!
-Dégagez. Tout de suite.
Les deux se regardèrent, puis se bousculèrent pour arriver à l'autre bout du couloir.
-Bon, ça c'est fait, fit Froy en retournant dans sa chambre
Il s'assit à sa place, à côté du lit pendant qu'Hikaru refermait la porte en soupirant avant de se retourner vers lui.
-Tu ne m'as toujours pas répondu, que je sache. dit simplement le blanc
Il soupirait encore une fois, puis retourna sur son lit.
-Alors, tu me pardonne ? demanda-t-il en la regardant avec une moue enfantine
-Tu sais que tu es énervant ?
Il était adorable, et il le savait bien. Hikaru bouillonnait. Bien sûr qu'il lui pardonnait. Et ne lui en avait jamais voulu. Il était simplement vexé. Mais hors de question de l'avouer.
-Je sais. Mais s'il te plaît...
-D'accord !! C'est bon, arrête de geindre. Je te pardonne.
-Merci mon Chaton !
-Qu-
Froy lui sauta dessus, et le serra dans ses bras.
Il se traita encore de masochiste, mais au point où il en était... Il avait eu une impulsion, et il avait cédé. Il lui avait sauté dessus. Mais bon... Il avait réussi à se contrôler, à simplement le serrer dans ses bras et non à le déshabiller.
-Froy !! Qu'es-ce que tu fais ?!
-Oh, excuse moi. Je me suis laissé aller.
Il se redressait avec un regard innocent, tout en lâchant le bleu qui le regardait, irrité.
-C'était quoi ça ?! Tu me saute dessus, comme ça ! Je te l'ai déjà dit, je ne suis pas une peluche ! Contrôle tes envies, un peu !
«J'aimerais bien...» pensa-t-il.
-Encore une fois désolé, s'excusa-t-il en regardant sur le côté avec un air triste
-C'est bon, arrête de faire cette tête. Je te pardonne encore.
-Merci !
Cette fois, il lui servit un sourire étincelant. Hikaru détourna de suite le regard, et marmonna dans sa barbe.
-Oh, j'ai autre chose à te dire. Plutôt à te demander.
-Quoi ?
-Hum... Est-ce que je peux habiter ici ?
-Quoi ?!
-Attends, attends. Ton Grand-père m'a proposé de venir habiter ici. J'ai accepté à condition que ton frère et toi acceptiez. Alors ?
Hikari sourit sadiquement.
-Je serais d'accord, si mon frère l'est aussi.
-Donc tu es d'accord.
-Si Mitsu-nii l'est aussi.
-Tu ne reviendras pas sur ta parole ?
-Si Nii-san est d'accord !
-Très bien. ATSUYA !!! C'EST BON !!
-YES !
-Mais.. t'as pas...
-Demandé à Mitsuru? Si, avant toi. Et il a répondu la même chose que toi. Et vu que tu es d'accord...
-Tu m'as piégé...
-Tu es fâché ?
-Oui...
Hikaru croisa le bras en faisant une moue boudeuse.
-Tu es trop mignon.
-Bon !! Moi je vais m'entraîner.
-T'entraîner ?
Il ne répondit pas, et sortit de la chambre -suivit de près par Froy- pour aller dans celle de Mitsuru.
-Nii-san ? Tu viens ?
-C'est l'heure ?
-Yep !
-J'arrive.
Froy, perplexe, suivit le jeune homme qui avait détalé vers le jardin.
Il rentra dans une cabane, qui était à côté de la maison. Il voulut en faire autant, mais il le stoppa avant qu'il ne franchisse le seuil.
-Non, toi tu reste là. Je vais me changer.
-Pourquoi ?
Encore une fois, il ne répondit pas. Froy commençait à s'énerver, il détestait quand on ne répondait pas à ses questions.
Il s'adossa à la cabane, et marmonna dans sa barbe pendant qu'il se changeait. Il entendit la porte coulisser, et il se retourna, près à envoyer une remarque typiquement masculine du genre «Eh bah enfin !», mais elle ne quitta même pas ses lèvres. Il était là, la bouche grande ouverte, incapable de bouger.
Hikaru était habillé d'un short noir, et des guêtres de la même couleur. Elles étaient fixées à ses genoux avec des bandelettes en cuir. Pas de T-shirt. Ce qui laisser son torse totalement visible. Donc tout son ventre était exposé, ainsi que ses cuisses. Froy déglutit difficilement. C'était beaucoup, beaucoup trop de peau exposée. Et en plus, il était vraiment sexy dans cette tenue. Hikaru détecta son regard.
-Quoi ?
Il ne répondit pas, bien trop choqué pour prononcé une phrase cohérente.
Mitsuru apparut, et dévala les marches de l'escalier. Froy fut aussi surpris de sa tenue, qui allait avec celle de son frère. Il portait un short noir, plus long que celui de son frère, allant jusqu'en haut des genoux, où les extrémités étaient elles aussi serrés avec des rubans de cuire. Il était torse-nu.
Voyant la tenue de son frère, et comment Froy le regardait, Mitsuru se racla la gorge, et lui fit signe de détourner le regard.
Hikaru, qui n'avait pas compris, haussa les épaules et commença à s'étirer pour s'échauffer.
Il regarda le frère d'Atsuya.
-Arrête de me mater comme ça, c'est agaçant.
-Je ne te mate pas.
-Alors qu'est-ce que tu regardes ?
-L'arbre, derrière toi. Il est joli.
Ok, c'était un gros mensonge, mais il était crédible. L'arbre en question était un sakura en fleur.
-Mouais.
-Bien. Commençons. Tu ferais mieux de reculer.
-Pourquoi ?
Encore une fois, personne ne lui répondit.
Mais cette fois, il était bien trop subjugué pour dire quoi que ce soit.
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