Chapitre 12
Froy regardait Hikaru qui était littéralement étalé sur lui, endormi, pour son plus grand plaisir. Il lui caressa tendrement les cheveux, un sourire idiot aux lèvres. Il ne pouvait pas faire autrement : ce sourire béat ne voulait pas quitter son visage.
Le plus jeune se mit à ronronner dans son sommeil et sa queue se mit à onduler. Attendri, Froy le serra un peu plus contre lui et le bleuté enfoui son visage entre ses pectoraux, le faisant sursauter. Il continua de le caresser et son sourire se fit des plus niais, mais il s'en fichait totalement.
Il était enfin à lui. À lui. Ils s'étaient embrassés et le plus jeune, qui ne l'oublions pas, était à moitié félin, s'était endormi peu après, blotti dans ses bras. Il s'était senti des plus fiers, parce qu'il avait lu quelque part que si les chat s'endormaient sur quelqu'un, c'est qu'ils lui accordaient une confiance totale.
OK, Hikaru n'était pas un chat, mais il se comportait tout de même un peu comme tel. Froy ne le voyait que comme un chaton.
Son chaton.
Il entendit un bruit désagréable au niveau de la serrure, et la clé, toujours sur la porte, tremblota un peu mais ne tomba pas. Un juron retentit, le faisant ricaner.
Il avait tourné la clé d'un quart de tour supplémentaire et, de ce fait, même si quelqu'un avait un double, il lui était impossible d'ouvrir la porte.
-Jeune homme... Si tu n'ouvres pas cette porte, je la défonce!
-Il n'y avait pas une interdiction, sur cette porte ? fit-il innocemment, J'avais cru comprendre que Hikaru ne voulait pas qu'on y touche...
Il y eut un silence puis des chuchotements et, enfin, Jirou dit d'une voix mielleuse...
-Hikaru ? Peux-tu nous ouvrir ? J'ai ici un pot de Nutella.
-Pas de chance. Il est endormi. Dans mes bras.
-Toi ! Ouvre ! cria Hitomiko
-Pour que vous nous infligiez l'inquisition espagnole ? Non mais ça ne va pas ? Je l'ai pour moi, avec moi, rien que pour moi. Ça n'arrive pas souvent. Je ne vais pas le lâcher de sitôt.
Hikaru marmonna quelque chose dans son torse et Froy le serra un peu plus tandis que les trois autres l'insultaient derrière la porte. Voyant qu'il se réveillait, il l'embrassa tendrement sur le front.
-Mon Chaton émerge enfin ?
-Hum...
Il enfonça son nez encore plus profondément dans le torse du jeune homme tout en soupirant d'aise, faisant naître un sourire en coin à ce dernier.
-Devrais-je me reconvertir en oreiller ? demanda-t-il, taquin
-Pas bête... marmonna HIkaru, encore un peu endormi
Quand le bleuté se rendit compte d'où il était, à savoir, le visage complètement enfoncé dans le torse du blanc, il rougit jusqu'à la racine des cheveux et voulut s'écarter de lui. Naturellement, il ne le laissa pas faire et le serra un peu plus contre lui en rigolant doucement.
-Hé là.. Où crois-tu aller ?
-Je... je...
-Tu es trop mignon quand tu es gêné.
Il gonfla les joues et détourna le regard.
-Méchant.
-Moi ? Roo... Tu es dure. Mais... où est mon bisou de réveil ?
-Comment ça de réveil ? J'étais le seul à dormir.
-Et tu as ronronné, d'ailleurs. sourit Froy
-Oh non... murmura Hikaru en mettant une main sur son visage
-Hé, je t'interdis de cacher ce visage. Il est à moi maintenant, et je veux toujours l'avoir sous les yeux.
-Comment ça, à toi ?
-Oui, à moi. Tout comme... ces côtes.
Il passa la main sur ces dernières, le chatouillant. Le plus jeune éclata de rire instantanément, couvrant les insultes venant de la porte qu'il n'avait d'ailleurs même pas remarqué.
-Froyyyy ! Arrête !
-Alors je veux mon bisou.
-O... OK !
Il stoppa alors ses mains et le visage de la panthère se souleva pour venir se coller contre le sien, ravi. Il voulait juste lui donner un court baiser, gêné tout de même, mais le blanc suivit le mouvement quand il abaissa son visage, prolongeant ce moment.
Les insultes à la porte se muèrent en coups et en cris, et Hikaru ouvrit les yeux – qu'il avait fermés en sentant qu'il n'était pas prêt de le lâcher – et un grognement prit naissance dans sa gorge, ce qui stoppa tout de suite l'acharnement des trois autres.
-Hikaru ! fit Yuuma d'une voix mielleuse, Ouvre-nous, s'il te plaît.
-Pourquoi ? demanda Hikaru en repoussant légèrement Froy qui gonfla les joues
-Hikaru. claqua la voix froide de Mitsuru, J'ai cru comprendre qu'il y avait quelqu'un avec toi, dans cette chambre. Ouvre, veux-tu ?!
-Tricheurs ! cria Froy
Des ricanements lui répondirent, et Hikaru soupira.
-Sortons.
-Hein ? Pourquoi ?
-On doit les affronter, de toute façon. Autant faire ça maintenant. Et puis si on ne sort pas, Nii-chan va défoncer la porte.
Il fit la moue pendant quelques secondes, mais rien n'y fit. Il se leva, l'entraînant avec facilité et il se dit qu'Hikaru aurait tout à fait pu se dégager lors de leur étreinte de tout à l'heure, si il l'avait voulu. Cette pensée fit naître chez lui un sourire niais, qui fit hausser un sourcil de Hikaru pendant qu'il allait ouvrir la porte. À la seconde où la clé tourna dans la serrure, la porte s'ouvrit brusquement ce qui fit instinctivement reculer les deux tourtereaux.
-Enfin ! Vous allez payer.
-On va vous torturer !
-Bien. dit Mitsuru en agrippant le poignet de Froy, Je vous le prends.
-Mais... la scène de torture ? demanda Hitomiko
-Il a un entraînement à subir. Il souffrira bien assez comme ça. sourit-il sadiquement, Occupez-vous de Hikaru, si vous voulez.
Un frisson glacé passa sur les colonnes vertébrales de Froy et Hikaru, lorsqu'ils sentirent sur eux les regards de leurs tortionnaires. Avant de disparaître dans le couloir, le blanc fit un sourire en coin à Hikaru, ce qui le fit détourner les yeux et rougir.
Ce fut le sourire aux lèvres qu'il pénétra dans la salle d'entraînement, sourire qui s'effaça très vite lorsque Mitsuru lui montra une table de musculation où était présent un poids faisant un peu plus de la moitié de son bras.
-Et ce n'est que le commencement. sourit-il, Au boulot.
~°oOo°~
Trois heures plus tard...
-Qu'est-ce que vous en pensez, chère collègue ? demanda Jirou, une lampe à la main
-Je pense qu'il pourrait nous donner plus de détails...
-Mais c'est ce que j'ai fait ! Ça fait déjà trois fois que je vous le raconte ! cria Hikaru
-Oui, mais il n'y a pas assez de détails... Allez, mon cher petit neveu. Encore un effort.
-Non, j'en ai ras le bol. Je me casse.
-Ai-je besoin de te préciser que tu es attaché ?
La porte du débarras s'ouvrit brusquement et Haruya débarqua, accompagné d'Atsuya. Le premier, avec trois scarabées dans les mains, et le deuxième, avec une barquette de framboises dans chaque main.
-Hé bien, il y a de l'ambiance ici ! Vous voulez des framboises ? J'ai des framboises de France, des États-Unis, d'Afrique du Sud, de Californie, d'Australie, et du Groenland. fit Atsuya
-Je suis pratiquement certaine qu'il n'y a pas de framboises au Groenland.
-Et qu'est-ce que tu en sais, toi ? C'est comme de dire qu'il n'y a pas de pucerons en Égypte. contra Haruya
-Il n'y a pas de pucerons en Égypte....
-Certes. Mais la comparaison était classe.
-Qu'est-ce qu'il y a de classe à parler de pucerons ? demanda Jirou
-Et toi, qu'est-ce qu'il y a de classe à avoir les cheveux de cette couleur ? Rien. C'est comme être brun, blond, ou autre. Ce n'est pas classe. Déjà, rien que le mot ''cheveux'' n'est pas classe.
-Quel est le rapport ?
-Ha ha ! C'est le mystère de la vie.
-Hé, vous n'avez pas vu... Woua ! Hikaru, tu nous la rejoues inspecteur Derrick ? demanda Fuusuke en passant la tête dans l'encadrement
-Ce n'est pas ma faute. Froy nous a enfermé dans ma chambre et ils me torturent pour que je leur raconte.
Ils avaient accroché ses mains de sorte que ses griffes ne pouvaient trancher les cordes.
-Hum, hum ! Alors, aurions-nous un nouveau couple dans nos murs ? demanda-t-il en s'approchant de lui
Les cinq autres étaient trop occupés à chercher des mots qui n'étaient pas classe et Atsuya était en train de défendre le mot « théâtre » contre Yuuma.
-Ha ! Tu rougis !
-Arrête de te moquer de moi, détache-moi, plutôt !
-Quel impatient !
Il tourna autour du bleuté et rit nerveusement en regardant les nœuds.
-Tu n'étais pas prêt de te détacher, là. C'est un nœud marin qui sert à attacher les bateaux les plus lourds aux passerelles.
Hikaru soupira et sortit une griffe à sa demande. Fuusuke la dirigea de manière à couper les bons fils. Le satiné avait raison, il aurait eu beaucoup de mal à se détacher. Il grimaça quand il contorsionna son poignet en coupant la dernière corde.
Il se frotta les poignets une fois libéré, grimaçant en sentant les marques de la corde.
-Merci, Fuusuke.
-À ton service. Je cherchais Haruya, justement. Je l'ai laissé deux minutes pour aller aux toilettes et il a disparu.
-Pour venir avec m'embêter, comme les trois autres.
-C'est pas étonnant. Mais d'ailleurs, où est ton nouveau petit ami ? Ils ne devaient pas tenter de le torturer, lui aussi ?
-Nii-chan l'a emmené.
-Ils doivent être dans la salle d'entraînement alors. Vas-y.
-Je te suis.
Ils passèrent près des cinq autres, Hikaru attrapant le bras de Yuuma au passage, laissant les autres se bagarrer pour savoir si oui ou non, le mot « deux » était classe. Ces derniers ne remarquèrent pas les trois qui sortaient de la pièce et continuèrent de se hurler dessus.
-Je te dis que c'est beau ! cria Hitomiko, Écoute. Deux... Tu entends comme c'est doux ?
-Et moi je te dis que c'est moche. Deux. Point. C'est chiant, c'est court, et les nombres, c'est chiant et c'est long. contra Atsuya
-Mais justement ! Les nombres, c'est long, il y a une infinité de nombres. C'est un mystère, et c'est intéressant, les mystères. ajouta Jirou
-Non, c'est chiant les mystères. coupa Haruya
Yuuma et Hikaru finirent par ne plus entendre leurs réflexions douteuses en ouvrant la porte de la salle d'entraînement. Fuusuke les ayant laissé pour rejoindre la chambre d'Haruya en attendant que celui-ci arrête de se disputer avec les autres.
-Stop ! cria durement Mitsuru en appuyant sur un bouton
Froy cessa de courir sur le tapis roulant lorsque celui-ci s'arrêta en réponse à la pression du bouton, et il alla s'asseoir par terre, ruisselant de sueur. Il était torse nu, et tournait le dos aux nouveaux arrivants.
Tout ce que pouvait dire Hikaru c'est qu'il semblait particulièrement réceptif aux entraînements de Mitsuru, et pourtant ce n'était encore que le deuxième.
On pouvait voir que ses muscles dorsaux s'étaient vraiment développés et la sueur brillante les mettaient magnifiquement bien en valeur. Il n'osait pas imaginer son torse, et rougit intensément à cette pensée, faisant ricaner discrètement Yuuma. Ce dernier se tut rapidement en voyant Mitsuru enlever à son tour son T-shirt.
Il avait lui aussi fait du sport et, comme Froy, il était en sueur. Ce fut au tour de Hikaru de ricaner.
-Bien, lève-toi.
Froy fit ce qu'on lui demandait et le bleu le regarda en hochant la tête.
-Bien. Tu as progressé, c'est déjà beaucoup mieux. Tiens, il y a un miroir là-bas.
Ils s'approchèrent de ce dernier, qui était de plein pied et faisait environ deux mètres de largeur. Ce n'est que quand ils furent face au miroir qu'ils virent les "intrus" dans le reflet, qui les espionnaient la bouche entrouverte. Avec un sourire complice – ils pouvaient bien s'allier pour ça –, ils se retournèrent avec les mains sur leurs hanches et les muscles saillants. Les oreilles de Hikaru se levèrent brusquement en les voyants se retourner.
-Alors, on pratique le voyeurisme ? demanda Froy, faisant rougir Hikaru
-On va être obligé de vous punir. ajouta l'ainé Ichihoshi avec un sourire en coin
D'un coup d'œil tacite, Hikaru et Yuuma disparurent de l'entrée, et les deux jeunes hommes, toujours torses nus, se lancèrent immédiatement à leur poursuite.
-Par-là ! cria Hikaru en allant dehors
Ils gardaient une avance sur leurs poursuivants et Yuuma dit, d'un air grave :
-Séparons-nous. On aura plus de chance de s'en tirer.
-OK.
Hikaru se cacha dans un buisson, tandis que Yuuma fit le choix d'aller sous le plancher de la maison.
Il y eut un silence, puis Hikaru aperçut un éclat bleuté derrière Yuuma et lui fit signe de regarder derrière lui mais il lui renvoya le même signe. Perplexe, il pencha la tête sur le côté tandis qu'il en faisait de même de son côté. Au moment où il vit Mitsuru sauter sur le rosé, il sentit aussi deux mains lui agripper les chevilles et le tirer brusquement en arrière. Ses oreilles se couchèrent tout de suite et sa queue s'ébouriffa.
-Hé ! hurla-t-il
Il se tut instantanément en sentant un corps humide, chaud et musclé contre lui, alors qu'il était plaqué au sol.
-Alors comme ça, on m'espionne. fit Froy, taquin
Les yeux du plus jeune dérivèrent, incontrôlables, sur le torse de Froy. Et il se dit qu'en effet, il n'aurait pas pu imaginer une chose pareille. Il était musclé juste comme il le fallait, comme son frère. Et ça juste en deux séances. Il en rougit en le sentant rire doucement dans son oreille.
-Je te fais de l'effet ? demanda-t-il, les yeux remplis de fierté et de joie
Hikaru marmonna en détournant les yeux, ce qui fit augmenter son hilarité.
-Ne t'inquiète pas. sourit-il, C'est réciproque.
Il écarquilla les yeux et sa bouche s'entrouvrit. Froy en profita pour l'embrasser avec fougue en glissant sa langue entre ses lèvres.
Il fut surpris par l'intrusion et tenta d'abord de le repousser. Mais en sentant le corps du jeune homme devenir un peu plus lourd et sa langue se faire douce contre la sienne, ensorceleuse et convaincante, il finit par s'abandonner au baiser et y répondit timidement en fermant les yeux. Sentir sa langue était une expérience nouvelle, mais n'en était pas moins désagréable.
Ils durent se séparer par manque d'air, et il sentit le souffle de Froy dans son cou, imitant le sien sur sa gorge.
-C'était pour quoi, ça ? haleta Hikaru
-Pour te punir. répondit Froy en tentant de reprendre une respiration normale
-Alors.. Je ferais des bêtises plus souvent. murmura le bleuté à son oreille
Il se redressa, surpris, et sourit en remarquant les rougeurs du plus jeune. Il baissa la tête pour l'embrasser de nouveau, en murmurant un « je vais te punir pour ces paroles », mais il fut interrompu par un « À TAAAABLE ! »
-Tu me puniras plus tard. sourit-il, Il y a des framboises au dessert et Atsuya va venir nous chercher par la peau du cou si on n'y va pas.
-Je vais te punir pour ça aussi. dit-il en lui embrassant le cou
-Tu vas me punir pour chaque phrase que je vais dire, ou quoi ?
-Précisément.
Hikaru pouffa et Froy se releva en l'entraînant avec lui. Ils sortirent du buisson, main dans la main, heureux.
⊱⋅ ──────────── ⋅⊰
Hey hey hey !
Juste pour vous prévenir que le prochain chapitre sera le dernier et servira en même temps l'épilogue !
J'espére que la lecture de cette fanfic a été agréable et que vous l'avez apprécié !
Si vous le souhaitez, je peux écrire quelques bonus sur les couples ou les moments que vous auriez voulu "approfondir" !
Pour cela, venez me le dire en commentaire ou en privé !
~Bisous~
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