Point de vue d'Ink
J'ai chaud. J'ai si chaud. Mon corps entier me brûle et je me consume de ces feux ardents. Je dois faire face à un véritable brasier qui ravage et incendie chacun de mes os. De la sueur perle sur mon front mais je n'ai pas le temps de m'en inquiéter puisque Error a cru bon de s'adonner à son passe temps favori qui me pourrit la vie : détruire mes si précieux AU. Même si, contrairement à ce que la majorité des individus pensent, je ne suis pas le "Créateur" de toutes ces différentes versions dérivant du Undertale classique mais j'en suis plutôt l'unique Protecteur. C'est ce titre dont on oublie le sens qui régit ma vie quotidienne. Même le Destucteur semblait l'avoir oublié mais moi j'y tenais à cette différence! C'était peu mais ça changeait la donne; cela faisait de moi un simple spectateur dans l'incapacité d'interférer dans le déroulement des différentes run des univers alternatifs. J'aurais tellement aimé qu'ils s'en rappellent!

Je n'y pouvais rien pour Dreamtale; je savais ce qu'avait enduré Night; les brimades, les coups, les insultes toutes plus méprisantes les unes que les autres, son refus catégorique d'en référer à son jeune cadet pour préserver son idéologie candide du monde. Tout ce qui avait mené à sa corruption, la douleur de la solitude qui faisait si bien écho à la mienne; j'avais tout vu. Je savais dans les moindres détails sa vie; son inclinaison envers un être aux portes de la Mort qu'une maladie destructrice avait rappelée trop tôt; laissant ainsi un fils et d'autres âmes inconsolables. Cette déchirure qui avait étreint l'incarnation des mauvais sentiments lorsque le squelette qui l'avait fait se ranimer à la vie s'était éteint dans ses bras. La douleur indéfectible qui avait rapproché puis mieux déchirer la Mort et le Gardien déchu.

La violence et le sadisme d'Underfell, la brutalité et la cruauté dont faisait preuve chaque habitant, la maltraitance dont est victime Red. Tout, je sais tout sur tout et ce depuis le commencement! La fatigue qu'éprouve Flowerfell!Frisk quand après chaque mort son âme s'altère pour s'affaiblir et s'éteindre, agonisant en chemin malgré l'unique main tendue par Flowerfell!Sans. Ces mêmes blessures qui ne se soigneront jamais, la rancune que l'on partage elle et moi. Ces envies de se retourner contre les initiateurs de nos blessures qui nous tuent à petit feu tout en sachant que l'on n'y fera rien; pas même les admettre.

Cet espoir de revenir à un semblant de vie après bien des trépas de Geno. Cette âme brisée par la mort de tout ses proches qui ne demandent qu'à sortir de sa prison aux écrans utopiques, cette promesse d'une Frisk tourmentée qui ne le sauvera jamais, le condamnant à une attente éternellement éphémère. Lui, qui avait réussi avec aisance à briser mortellement plus d'un individu, annihilant ses chances d'être un réel père. Pour ma part, je ne m'illusionne plus, de ma cage de verre et de cristal je ne sortirais jamais, je resterai à vie happé par ces ténèbres qui broient ma cage thoracique.

La trop jeune incarnation de la Mort que l'on dit cynique alors qu'elle hait faucher les âmes, accomplissant seulement le rôle qui lui incombe depuis la perte tragique et irrémédiable d'un disparu. Comme je la comprends, cette haine de l'image, du masque que les autres t'attribuent sans prendre ne serait ce la peine de prendre soin de ton ressenti. Quelle rancœur commune que de nous voir affublés d'un rôle qui nous dépasse et nous enchaîne d'une perception toute autre du monde. Je pourrais aller loin pour lister ma ressemblance avec chaque être que je protège mais la fièvre qui me gagne me prive de tout, me tournant et retournant l'esprit.

Je commence tout juste à voir flou mais je ne peux me stopper puisque je perçois des bugs affluant de toute part. En me concentrant un peu, je me rends compte que la source du problème se trouve être à Underswap. J'attrape rapidement Broomi et me rends sur place en un rien de temps. Tiens j'ai la vue qui se trouble subitement. Il va falloir que je fasse vite si je ne veux pas qu'Error en profites pour mettre le bazar partout une fois de plus. En parlant de ça, elle est où la mamie grincheuse? Hmm... Trouvée! Et c'est reparti pour un combat inutile une fois de plus, ô joie.

- "Et voilà le trou du cul arc-en-ciel qui se ramène pour gâcher la fête, tu es pas de mon avis la myrtille? railla-t-il avec un sourire carnassier. Tu as pas l'air en forme la tâche, besoin d'un coup de main peu-être? Ton ami le surexcité en pense quoi? On devrait..."

Je ne lui laisse pas le temps de finir son monologue ennuyant que je libère Blue de sa toile turquoise et lui demande d'évacuer les derniers habitants encore sur place pour qu'il n'y ait pas de gêne pendant le combat, ce qu'il accepte rapidement soulagé que je me batte à sa place pour un univers dont je suis exclu. Je protège des choses que je n'ai pas et que je n'aurais jamais; je me bats pour des biens et des familles qui me font défaut. Comme c'est ironique. Et voilà que je me remets à tousser de l'encre, heureusement qu'Error est trop occupé à détruire pour se rendre compte de mon état actuel sinon je sens que je passerais un mauvais quart d'heures. Rien que l'imaginer profiter de cet instant de faiblesse me donne la nausée ou alors serait-ce le trop-plein d'encre que je régurgites qui change la donne? A dire vrai je m'en fiche du moment que je peux retourner chez moi pour inonder mes os calcinés par la fièvre de fluide cristallin. Mais pour l'instant, il me faut reprendre mes esprits et me concentrer sur la bataille avec la vieille tricoteuse. J'échappe de peu à une ruade de coups de sa part et une avalanche de fils filent par ma droite.

Oubliant notre joute verbale, je l'assomme excédé avec le manche de mon pinceau puis quitte sans plus de mesure l'univers pour retourner chez moi. Trébuchant sur les draps de mon lit, je me mange le sol avec délicatesse dans un râlement. Ma vue de nouveau troublée, j'entends sans le voir le bruit d'un flacon roulant à ma main, émergeant certainement de sous mon pieu. J'essaye de me souvenir de son origine mais avec mes légers problèmes de mémoire gruyère j'ai franchement du mal. Il y a une sorte de hiéroglyphe sur ce qui pourrait s'apparenter à une étiquette. Est-ce que ce ne sera pas un médicament que Science m'avait préparé à un moment? Bon, dans le doute autant l'avaler. Allez Ink cul sec.

Point de vue d'Error
Non mais qu'est-ce qu'il fabrique le drapeau gay! Deux jours! Deux fucking jours que j'installe des bugs un peu partout et aucune trace de Shorty! Non pas que je m'inquiète mais c'est beaucoup moins drôle sans un peu de sport. Et en y réfléchissant bien il est franchement endurant pour sa petite taille! On peut même enchainer plusieurs round avant que la fatigue ne pointe son nez. De plus, ce n'est pas toujours moi le dominant ce qui est fortement appréciable, avec lui j'arrive à passer outre ma phobie et peux le toucher sans aucun problème! Je ne me lasserai jamais d'explorer à tâtons chaque parcelle de son sublime corps, redécouvrant à chaque nouveau contact les différentes tonalités et éclats qui pigmentent et ornent ses douces pommettes qu'il n'hésite pas à gonfler, boudeur et d'un air parfaitement enfantin, lorsqu'il pense que je me joue de son corps. Ah comme je me délecte de ses doutes lorsque je le prends de cette façon...

Comprenant le sous-entendu accidentel, je crois, je deviens citron. Yeah... gloire aux lemons! Secouant la tête pour me faire reprendre pied à la réalité. Nouvel objectif : trouver l'artiste et lui faire passer l'envie de me laisser sans ma première source de distraction. En moins de temps qu'il ne faut pour dire le moindre mot je me retrouve devant la porte de sa baraque perdue dans ce vide étouffant. Me moquant d'être ou non invité je défonce l'entrée et je commence à élancer mes câbles saphir. Comprenant que je faisais chou blanc au rez de chaussée, je fulmine et fais voler en éclat le mobilier simple de l'artiste. De cette façon je détruis une télévision à écran plat où les morceaux de verre se répandent au sol aux lattes de ce que je suppose être du teck au vu de la superbe résistances aux multiples chocs des meubles projetés sur le plancher. Maintenant, les débris encombrent ce parquet qui semblait faire front au saccage auquel mes fils s'étaient adonnés.

Soudain, j'entends un bruit venant de l'étage supérieur. Ni une ni deux je me carapate en haut pour en trouver l'origine qui semble être la chambre de l'artiste. Je me rapproche et le spectacle qui s'offre à moi me glace les os. Des vêtements d'Ink dépasse un chaton aux poils aux yeux verrons, le droit d'un cyan si caractéristique d'une certaine personne, ce que ne manque pas de confirmer son œil gauche d'une teinte oscillant entre le safran et le corail. Ses poils, quant à eux, avaient une couleur ivoire, d'un blanc d'albâtre uniquement tâchés aux extrémités des oreilles et de la queue par un noir charbon accompagné de touches d'encre tout aussi ébène. Même sa joue en était imprégnée.

Mais ce qui m'horrifiait n'était pas la nouvelle forme quadrupède de l'artiste mais plutôt le fait qu'il semblait vraiment mal en point comme en témoignait sa respiration saccadée accompagnée de lueurs arc-en-ciel sur ses joues. Et c'était sans compté sur la flaque d'encre dans laquelle il se tenait inconscient malgré la forte odeur de bile qui s'imposait dans l'habitacle. Serait... non c'est impossible... Ink ne peut pas avoir ressorti autant d'encre et être toujours de ce Multivers! Je récupères sans plus de cérémonie le petit être et nous téléportes tout deux chez moi, regrettant la légère destruction à laquelle je m'étais adonné plus tôt. Je dépose mon fardeau sur l'un de mes coussins avant de voler une maison lambda dans un univers abandonné. Y emmenant mon Shorty, je commence par le soigné avec ma magie plus essayes à coup de bain et de serviettes humides de faire redescendre sa fièvre. Dans quoi je me suis à nouveau embarqué... surtout que je pourrais presque sentir le regard de Goth sur mon peintre et moi-même bien qu'il préfèrerait certainement pouvoir continuer les recherches avec Nightmare plutôt que d'être assigné à ce rôle qui ne lui sied guère...

Point de vue d'Ink
J'ai chaud mais c'est supportable maintenant. C'est désormais plus comme une étreinte, comme si ma cage thoracique était alimentée par une nouvelle verve, une toute nouvelle ferveur énergique qui monte peu à peu en moi pour me parcourir tout les os et les poils sans pour autant me bruler... attendez une petite seconde... des poils?! J'ouvre les yeux mais je suis aveuglé par la lumière et les refermes immédiatement. Il me faut quelques minutes et de nombreux essaies infructueux pour enfin voir mon environnement. Et... j'avais raison, je suis bien transformé en chat... pourquoi de tout les effets indésirables a-t-il fallu que je tombes sur celui-là? Un chaton Science... sérieusement ? Bon passons.

Je me sens mieux en tout cas, blotti dans l'avalanche de couvertures et d'oreillers faits main... ne me dites pas que... et bien si, qui est-ce que je trouve endormi sur une chaise à mes côtés? Ah Glitchy si tu te voyais, tu es si beau et je paries que c'est toi qui m'a recueilli et soigné jusqu'à l'épuisement. Faute de mieux, c'est sur tes genoux que je retournes m'endormir en prenant soin de ne pas te réveiller. Si le monde pouvait savoir à quel point je t'aime Ruru... si toi tu le savait... si seulement j'avais une chance mais non, il me déteste... Il me hais, une coquille vide droguée aux vials, un pantin à la solde des Créateurs qui se joue des destinées des AU's... pourquoi ne voit-il pas le vrai moi? J'ai beau être dénué d'âme, je sais qu'il se porterait mieux sans moi... ah tiens je recommence à pleurer, tant pis... c'est ma croix après tout... ma damnation pour avoir osé poser les orbites sur lui... je méritais que l'on me retire l'âme après qu'ils aient compris mes sentiments dès l'instant où son univers s'est transformé... je méritais que l'on me retire tout sentiments qu'y m'incombaient dans la tâche qu'ILS m'avaient attribué... JE n'avais pas le DROIT d'aimer un être et échapper à leur emprise... Ils ne m'ont laissé que les vials et un masque à porter... des vials qu'ILS contrôlent! C'est "grâce" à eux si mon expiation me détruis! Jamais l'élu de mon cœur n'en saura rien. Il me hait. Il hait cette poupée de cire, cette poupée de son à la solde des perfides Créateurs! Je ne peux leur échapper, il ne peut en être autrement. Et c'est sur cette pensée que je me rendors sur les genoux de mon destructeur. Au moins pour cet instant qui à mes yeux n'a pas de prix.

Le lendemain, je me réveille à nouveau dans ma cachette duveteuse sous les traits d'un squelette aux os parsemés de cicatrices au milieu de ces tatouages qui me marquent et rappelle ma condition. Sachant cette douceâtre parenthèse terminée, je décide de me rendre dans la salle de bain pour me glisser sous la douche fumante. Étant déjà nu, je m'apprêtes à rentrer dans la douche que j'entends le bruit caractéristique d'un téléphone prenant une photo. Non... ne me dites pas qu'il a osé... Je me retourne pour constater qu'en effet Error se tient bien devant moi avec du sang coulant abondamment de sa cavité nasale et un sourire outrageusement pervers ornant ses dents. Oh, je sens que je vais prendre cher!

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Sup enfin le Errink est sorti ^^' j'ai eu vraiment beaucoup de soucis qui m'ont empêché d'écrire donc je profites d'une accalmie pour enfin le poster

Je voulais encore remercier tout les abonnés qui me suivent et me redonne envie de poursuivre notamment par des encouragements divers. Je vous adore <3

Ce texte fait aussi référence à un autre texte que j'ai écrit. Au vu des retours, j'hésite à faire prochainement une suite. Pour ceux qui auront compris la référence dites moi si vous voulez une suite ^w^

Maintenant places aux mentions

Nymphiou

binabarba

RandomFangirl2019

SquinL

Cauchemar_Embulant
Voila je crois que c'est tout en espérant que ça vous aura plu \(^•^)/