Chapitre 8
Le Golem avait enfin été vaincu.
Après trois très longues heures de combat et révélations en tout genre, Marinette était enfin là, tranquillement accoudée à la rambarde de son balcon.
Tikki, à ses côtés, se délectait d’un cookie aux pépites de chocolat.
Il était vraiment tard et le balcon, ainsi que la ville, étaient plongés dans une nuit profonde.
Seuls quelques Parisiens fêtards traînaient encore dans les rues.
Marinette souffla.
Elle se rendait compte petit à petit que la journée qu’elle venait de passer, allait changer son quotidien pour toujours...
-.-.-.-.-
Chat Noir quant à lui, était toujours perché sur un toit.
Il réfléchissait.
Après avoir retrouvé ses amis sous sa véritable identité, il avait observé Marinette qui, comme il s’en doutait, avait l’air contrariée et perturbée.
Elle les avait d’ailleurs si vite abandonné, qu’il n’avait pas pu lui proposer de la raccompagner chez elle.
Marinette…
Et dire que c’était elle depuis tout ce temps !!! Il avait été si bête de ne pas s’en rendre compte avant !
Maintenant qu’il y pensait, il ne pouvait que voir les similitudes. Et il y en avait un nombre incalculable !
Il repensait à leurs soirées ensemble, aux soins qu’elle lui avait prodigué… Et surtout… à sa découverte sur l’élu du cœur de sa camarde… personne d’autre que lui-même…
Et dire, qu’il avait été son seul rival pendant tout ce temps !
Maintenant, il ne souhaitait qu’une chose, aller la voir, lui révéler son identité et se déclarer !
Oui, mais, elle lui avait expressément demandé de la laisser seule…
Il fallait qu’il respecte sa demande.
Sauf que voilà.
Avant même qu’il ne s’en rende compte, il était maintenant tapie dans l’ombre, sur le balcon de Marinette.
Il se fustigeât mentalement… Comment avait-il fait pour ne pas se rendre compte que sa déambulation le menait directement au seul endroit sur Terre où il ne devait pas se trouver ce soir ?
Tant pis, il ne lui restait plus qu’à rester discret jusqu’à ce qu’il puisse s’enfuir discrètement…
Et, on ne va pas se mentir, en attendant le bon moment, il pourrait observer à loisir celle qui hantait ses pensées, nuit et jour, depuis maintenant presque un an…
Marinette, qui ne l’avait absolument pas remarqué, continuait de profiter de l’air frais pour se remettre de ses émotions.
Fronçant les sourcils, elle lança à son kwami :
« Dis, Tikki… Tu sais, je ne m’explique toujours pas ce miroir à main que j’ai eu quand j’ai lancé le premier " Lucky-charm " tout à l’heure… Finalement, je n’en ai eu aucune utilité ? »
Tikki ne répondit pas et sembla réfléchir un instant.
Chat Noir, lui, écoutait de manière distraite la discussion entre les deux amies. Il se contentait d’être là, à les contempler.
Alors qu’il était caché dans l’ombre, il n’aurait eu qu’à tendre le bras pour pouvoir toucher sa partenaire. Elle était si proche de lui, et pourtant si loin… Il était là, présent, palpable, et pourtant invisible.
Sa conscience lui rappelait qu’il devait absolument se tenir éloigné, et ne pas se faire repérer…
Un instant, il fut tenté de se manifester, de la toucher, ou même de lui effleurer la joue dans une caresse, mais il se retient au dernier moment.
Frustré, il s’autorisa tout de même à observer son aimée dans les moindres détails.
Il grava dans sa mémoire l’ovale de son visage, la porcelaine de sa peau et le noir profond, aux reflets bleutés, de ses cheveux. Il n’avait de cesse de se demander comment il avait fait pour ne rien remarquer pendant tout ce temps.
Impossible de rattraper le temps perdu, mais silencieusement, il se promit de veiller sur elle et sur sa sécurité pour le reste de sa vie.
Marinette, totalement étrangère aux observations et pensées de Chat Noir, qui se tenait à pourtant moins d’un mètre d’elle, continuait de réfléchir à la journée qui venait de passer.
Plus pour elle, qu’à l’attention de Tikki, Marinette formula finalement ce qui l’inquiétait, à voix haute :
« Tu crois que Chat Noir est déçu ? Que la Ladybug qu’il admire ne soit en réalité que la maladroite Marinette ? Que dans la réalité, je n’ai rien d’héroïque, au contraire ? »
Tikki voleta jusqu’au visage de sa porteuse et se frotta dans un élan de réconfort.
« Tu sais bien ce que j’en pense Marinette… Chat Noir sait tout autant que moi ce que tu vaux, et que Ladybug n’est en réalité qu’une infime partie de toi… »
« Elle a raison, ma Lady ! »
Un lourd silence se fit, alors que les deux amies s’étaient retournées d’un coup, pour se trouver nez à nez avec le héros de Paris.
Héros de Paris, qui était encore plus surpris que les filles.
Venait-il vraiment de dévoiler sa présence au grand jour ? Venait-il de s’attirer les foudres de sa coéquipière avec une petite phrase ?
Oui.
Définitivement, oui.
Se rendant compte de sa bourde, il recula légèrement, tendant et secouant les mains en avant en signe de replis, une grimace contrite sur le visage.
« Euh, je euh… Passait dans le coin ? »
« Chat. »
Le ton de Marinette était sans appel, son visage était dur. Un frisson de crainte traversa le jeune homme. Elle avait le même regard que quand elle combattait un vilain particulièrement coriace…
En bref, il allait passer un sale quart d’heure…
« Euh… euh… Je suis désolé, je me suis retrouvé ici avant même de m’en rendre compte, je le jure ! Et je m’en vais tout de suite, comme si je n’étais jamais venu ! Bonne soirée ! »
Alors qu’il se retournait pour prendre son élan, Marinette lui attrapa la queue et tira dessus violemment. Si fort, qu’il se retrouva au sol, sur les fesses, avec comme un air de déjà vu…
« Aouch, Ma Lady, tu sais, si tu continues à me faire ça, mon pauvre petit fessier délicat ne va jamais s’en remettre ! »
« Je crois plutôt que ton fessier délicat va bientôt rencontrer mon joli petit pied ! »
Chat Noir, les yeux ronds, regardait la jeune fille. Il déglutit :
« Tu n’oserais pas… »
« Tu penses ? »
« Non, OK, tu oserais, c’est évident ! Pardon, pardon ma Lady !!! Je comptais repartir tout de suite quand je me suis rendu compte que j’étais arrivé ici, mais j’attendais le bon moment, pour être discret…»
« Et c’est donc en parlant à haute voix, que tu penses avoir été le plus discret ? »
« Euh… C’est que… »
Marinette rigola. Décidément son chaton en inventait toujours une. Elle fut coupée dans ses pensées quand Chat Noir reprit :
« C’est que je n’ai pas pu me retenir en t’entendant te dénigrer ainsi… Moi qui pensais avoir été bien clair tout à l’heure, j’ai l’impression que tu ne m’as pas écouté… »
« … »
« Je ne vois qu’une solution. Que je te répète encore et toujours que je te trouve fantastique !!! Et j’en étais convaincu avant même de savoir que tu étais ma Lady à moi ! Maintenant, je suis encore plus heureux, et certain, que tu es l’être le plus incroyable que la terre a porté !! »
Chat Noir se retient au dernier moment de conclure sa phrase par un « je t’aime ». Il voulait absolument le dire une fois que sa véritable identité ne serait plus un secret.
Alors qu’il était resté au sol, il releva le visage pour croiser celui de sa partenaire.
Elle était rouge tomate. La trouvant plus qu’adorable, il se releva, et passa sa main gantée le long de la joue rougie de son amie. La caresse eu pour effet que Marinette s’empourpra encore plus si cela était possible.
Chat Noir se sentit frissonner, la vue de sa partenaire ainsi le chamboula.
Sa bouche, rose et délicate, le fascina pendant quelques secondes au point de devenir, pour lui, son unique horizon.
Se sentant perdre tout contrôle, Chat Noir recula. Il devait partir maintenant sinon, il ne répondrait plus de rien. Il profita donc des dernières limbes de raison qui lui restait pour s’éclipser, non sans une révérence 100 % made in Chat Noir…
« Ma princesse, sur ces bonnes paroles, je te laisse, comme si je n’étais jamais venu ce soir… Mais, demain je reviendrais ! J’ai beaucoup trop de choses à te dire ! Et surtout, crois-moi, je n’ai jamais été aussi heureux de savoir que c’était toi sous le masque !!! Toi et personne d’autre !
Alors, attends-moi demain ! Et avec des viennoiseries si possible, j’adore les viennoiseries ! »
Alors qu’il était présentement en équilibre sur la rambarde, il se retourna et vit que Marinette n’avait toujours pas bougé. Immobile et rouge comme une tomate. Il sourit, s’approcha, et, comme à son habitude, lui embrassa le sommet du crâne.
Puis, il s’évapora dans la nuit.
Marinette reprit lentement ses esprits. Elle saisit la rambarde et respira profondément l’air frais de la nuit noire.
« Tikki ? J’ai un problème… Je crois que je suis aussi tombée amoureuse de Chat Noir… Comment vais-je m’en sortir ? »
Tikki sourit et vint se frotter contre sa porteuse.
« Tout fini toujours par s’éclairer Marinette ! Il te faut juste de la patience ! »
Tikki avait beau lui dire ça, mais le cerveau de la jeune fille tournait à plein régime. Cela faisait plusieurs jours déjà qu’elle refusait de s’avouer l’inévitable. Mais ce soir, elle l’avait enfin accepté… Elle aimait éperdument deux garçons à la fois…
Or, la fidélité, chez elle était une seconde nature. Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, elle éprouvait pour deux êtres si différents, une attirance égale.
Se frottant la tête dans tous les sens, elle était déstabilisée. Pour des raisons éthiques évidentes, il était hors de question de se rapprocher de l’un alors qu’elle continuait à aimer l’autre. Ce ne serait juste ni envers Chat Noir ni envers elle-même. Mais jamais elle ne s’était sentie aussi peu en mesure de contrôler ses émotions. Ni même, d’établir une préférence…
Tikki la voyant se torturer décida de la conseiller :
« Ne te sens pas obligée de faire un choix tout de suite, Marinette. Tu as besoin de réfléchir à ce qui s’est passé aujourd’hui, et à tête reposée. Pour l’instant, tout est beaucoup trop récent ! Une bonne nuit de sommeil te fera le plus grand bien ! »
« Hum… Tu as sûrement raison… »
Marinette resta encore un instant, perdue, à fixer un point imaginaire à l’horizon. Elle fut coupée dans son observation par son kwami :
« Tu sais Mari, j’ai réfléchi à ta question de tout à l’heure concernant le miroir du Lucky-charm »
« Oh ! Et tu as trouvé quelque chose Tikki ? »
« Eh bien, c’est juste une hypothèse, mais, dans un miroir, ce qui se reflète, c’est la personne qui le tient, n’est-ce pas ? »
« Euh, oui, mais où veux-tu en venir ? »
« Eh bien, le Lucky-charm t’a donné un miroir à main qui te reflétait toi. Et la détection en lien avec cet objet, ne t’orientait vers rien d’autre que toi et Chat Noir n’est-ce pas ? »
« Oui… Mais je ne vois toujours pas où tu veux en venir Tikki… »
« On se sert souvent de l’image d’un miroir pour scruter son être, son réel « moi ». Outre Ladybug, tu es en réalité Marinette, et Chat Noir et un jeune homme normal aussi… »
« Tu veux dire que le Lucky-charm voulait que je me dévoile à Chat Noir ? Il voulait que je lui avoue qui je suis ? »
« Je dis juste que, sinon, c’est la première fois de toute mon existence qu’un Lucky-charm aurait été inutile… Autant dire que c’est impossible »
Marinette resta silencieuse. Elle réfléchissait à la théorie de la petite Kwami… Si c’était vrai, il fallait qu’elle en parle avec Chat Noir dés demain, quand il passerait la voir.
En attendant, elle alla se coucher, mais eu bien du mal à trouver son sommeil…
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Voilà la fin de ce chapitre !!!! J'espère qu'il vous a plu !!!!! Est-ce que vous aviez compris le coup du miroir ? 🤔
En tout cas, merci pour vos commentaires sur le précédent chapitre, ils m'ont vraiment fait super plaisir !!!!
Rendez vous dans une dizaine de jours si tout va bien pour la suite ! 🤗🤗
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