Chapitre 6

La porte de la boulangerie s’ouvrit sur la mère de Marinette. Celle-ci fut surprise de voir le jeune homme, mais ne s’en formalisa pas, lui adressant un sourire courtois.

« Bonsoir Adrien ! Tu es venu chercher Marinette pour votre sortie de ce soir ? Je pensais que vous vous rejoindriez tous sur place directement ! »
« Bonsoir madame Dupain-Cheng ! Et oui, mais une fois n’est pas coutume, j’étais dans le quartier alors, plutôt que de faire le même trajet chacun de notre côté, je me suis dit que ça aurait été bête de ne pas passer par ici, et de proposer à Marinette de m'accompagner ! »

Sabine lui sourit de nouveau et le fit entrer.

« Tu veux bien patienter dans le salon ? Je vais voir si ma fille est prête ! »
« Bien sûr ! Merci beaucoup madame ! »
« Oh et appelle-moi Sabine ! J’ai l’impression d’être vieille quand on m’appelle madame ! »
« Ah ah, c’est noté ! Merci, Sabine ! »

Toujours souriante, la mère de Marinette disparu dans les escaliers pour aller vers la chambre de sa fille.
Alors qu’elle s’éloignait, Plagg sortit le bout de sa truffe de la poche de la chemise de son porteur et ricana :

« Eh bien, en voilà un, de parfait futur beau-fils ! Niark ! »
« Plaaagg ne dit pas n’importe quoi ! Et reste discret, veux-tu ?… »
« Oui oui, par contre, le coup du ‘je passais dans le quartier’… Bof, bof, on y croit pas une seule seconde ! Elle devrait être interdite par la loi cette excuse tellement elle est naze ! »

Adrien lança un regard noir à son kwami qui rigolait tout seul. Certes, il n’avait pas tort, mais c’est la seule excuse qu’il avait trouvé sur l’instant…

Arrivée devant la porte de sa fille, Sabine toqua :

« Marinette ? Tu as de la visite ! Un charmant jeune homme t’attend pour aller au cinéma ! »

La dite Marinette passa la tête à travers sa porte, surprise.

« Mais on devait tous se rejoindre là-bas directement pourtant ? »
« Oui eh bien, estime-toi chanceuse alors ! »
"Et c'est qui? Nino?"

Sa mère rit.

"Eh bien, va voir!"

Fronçant les sourcils, Marinette dévala les escaliers et manqua de tomber, pour se retrouver face à face avec Adrien, qui lui faisait un de ces sourires qui la faisait fondre.
Sentant le rouge lui monter aux joues, et perdre toute la quiétude qu’elle avait gagnée auprès de Chat Noir, elle bafouilla :

« A…drien ? »

Se doutant qu’elle allait s’emmêler les pinceaux, le jeune homme décida de l’aider :

« Bonsoir Marinette ! Je passais dans le coin et je me suis dit que ça serait plus sympa de faire le trajet à deux plutôt que tout seul ! Alors je t’attends dehors !!! Je suis un peu en avance, prends ton temps pour te préparer ! »
« … D’ac…accord… »

Sur ce, Adrien disparu dans l’encadrement de la porte d’entrée. Il avait fui. Voir l’étonnement et le hâle de rougeur sur le visage de Marinette était trop pour son petit cœur. Elle était si adorable avec son petit air gêné ! Il avait préféré la fuite pour se calmer un instant, avec le léger vent d’air frais de l’extérieur.

Plagg sortit de nouveau sa tête de la poche de chemise, un grand sourire carnassier vissé sur le visage.
Il n’avait besoin de rien dire, Adrien roulait déjà des yeux en regardant vers le ciel.

À bien y réfléchir, Marinette lui faisait presque autant d’effets que sa Lady… Bien que c’était totalement différent. Sa lady, il était certain de l’aimer, du plus profond de son être.
Marinette, elle, le touchait de plus en plus, mais d’une façon inédite, presque mystérieuse. Et il n’arrivait pas à comprendre comment cela s’appelait. Ça ne pouvait pas être de l’amour, comme semblait vouloir lui faire croire son kwami… Après tout, on ne peut être amoureux que d’une unique personne à la fois, non ?

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas que la porte d’entrée s’ouvrit dans son dos. C’est quand il entendit une petite voix l’appeler par son prénom qu’il se retourna d’un coup.

Et il eut le souffle coupé. Marinette était devant lui rougissante, vêtue d’une petite robe qu’il devina être une de ses créations. Cette robe n’avait rien d’exceptionnel, mais elle la portait d’une manière si adorable… Il ne put s’empêcher de rougir lui aussi.
Décidément, il fallait qu’il comprenne ces étranges sentiments à l’égard de son amie… Il en allait de sa santé mentale…
Sans réfléchir, il laissa son tempérament de Chat Noir prendre le dessus, et lui tendit un bras pour qu’elle puisse s’y accrocher.
Pour contrer sa gêne et le regard surpris de sa compagne du soir, il lui dit :

« Un bras pour vous accompagner, Chat-rmante demoiselle ! »

Adrien se figeât instantanément. Venait-il réellement de laisser ressortir son côté Chat Noir, à ce point ?
Stressé il osa finalement lever son regard vers Marinette.

Elle ne semblait pas avoir remarqué, ni entendu sa phrase, et se contentait de scruter son bras, toujours tendu vers elle.
Après ce qui semblait être des heures pour Adrien, elle décida d’y glisser sa main, délicatement.
Heureux, Adrien lui sourit. Marinette, elle, était encore plus rouge qu’une pivoine.

Le trajet se passa dans le silence le plus total, mais à aucun moment, ni l’un ni l’autre ne dessaisit sa prise sur le bras de l’autre.
Marinette s’était concentrée durant tout le trajet pour réussir à sortir une phrase cohérente.
Adrien lui, continuait de stresser par rapport à sa bourde de tout à l’heure. Il sursauta quand Marinette amorça une phrase.

« A…Adrien ? Euh… Comment… Comment s’est passé ton piano de cours ? Euh… Cours de piano, pardon… »

Adrien la dévisagea.

« Mon cours de quoi ? »
« Ben… De piano ? »

Percutant enfin, Adrien se gratta le coup avec son bras libre.

« Euh… très bien, merci… »
« Je … je suis heureuse que ton père t’ait laissé… Tu sais, venir avec nous… »

Marinette était vraiment fière d’elle. Grâce à Chat Noir elle avait trouvé suffisamment de courage pour avoir un début de conversation normale avec le jeune homme. Elle ne le remercierait jamais assez pour ça !

Adrien rit avec un petit air contrit :

« Oh euh… En vérité, je me suis éclipsé de mon ‘cours’ de piano pour venir ce soir… Mon père n’est absolument pas au courant… »

Paniquant, Marinette oublia sa gêne et s’inquiéta immédiatement des potentielles conséquences pour son ami :

« Mais ! Tu risques d’être puni !! Pardon, c’est à cause de nous que tu risques des ennuis… »
« Ne t’inquiète pas ! Je suis sincèrement heureux d’être ici !! Si tu savais comme je suis content !! »

Marinette le fixa, rougissant de nouveau. Il y avait de la joie sur le visage du jeune homme, et elle n’était pas feinte. Elle espérait juste qu’il pourrait rentrer chez lui sans conséquence fâcheuse…

Sur ces entrefaites, Alya et Nino arrivèrent derrière eux. Pendant que Nino les saluait chaleureusement, le regard pétillant d’Alya oscilla entre les bras de ses amis entrelacés et le visage rouge de Marinette.
Cette dernière sentant que sa meilleure amie allait faire une gaffe, lâcha le bras d’Adrien et fit ‘non’ de la tête. “Pitié, surtout pas de commentaire Alya !” Pensait-elle alors.

Le message sembla passer, mais le regard sournois de la journaliste, fit comprendre à Marinette qu’une séance d’interrogatoire allait prochainement avoir lieue…

C’est donc joyeusement que les 4 amis achetèrent leurs tickets et prirent place dans la salle du cinéma. Alya se débrouilla pour être un bout de rangée, gardant Marinette à ses côtés et lança un regard entendu à Nino, qui se plaça lui aussi en bout, laissant entre eux une Marinette désorientée et un Adrien qui ne s’était rendu compte de rien.

Alors que les publicités venaient de se terminer et que le film commençait enfin, un bruit sourd suivit d’un grand tremblement secoua toute la salle.

Il ne fallut qu’une fraction de seconde à Alya pour dégainer son téléphone portable sur le mode vidéo et courir vers la source du bruit. Marinette et Adrien devaient, quant à eux, trouver une excuse afin de s’éclipser rapidement.

Mais ils n’eurent pas le temps de réfléchir qu’un nouveau tremblement fit s’effondrer une partie du toit du cinéma.
C’était la panique à l’intérieur de la salle. Les personnes encore présentes couraient dans tous les sens et cherchaient à sortir le plus vite possible, obstruant ainsi les sorties.
Nino s’inquiétait de ne pas trouver Alya dans son champ de vision et scrutait la foule de personnes agglutinées devant la sortie de secours.

Profitant de son inattention, Adrien offrit un sourire contrit à Marinette et s’éclipsa au fond de la salle sans dire un mot, pressé par la situation qui s’annonçait dangereuse.

Quand il fut certain que personne ne le voyait, il se baissa entre deux rangées de sièges vides et demanda à son kwami de le transformer, priant pour que personne ne remarque la lueur verte qui émanerait de lui à cet instant.

Marinette n’avait pas attendu en voyant Adrien s’éloigner et avait fait de même en courant dans le sens opposé pour se cacher derrière le grand rideau qui bordait l’écran du cinéma.

Le temps de leur transformation avait suffit pour que le groupe de personne encore présent dans la salle finisse de sortir.
Il ne restait plus que Nino, perdu au milieu des chaises, qui cherchait désespérément Alya. Il avait également enfin remarqué l’absence de ces deux autres amis, criant leurs noms à travers la salle vide.

S’approchant de lui dans des bonds souples, Chat Noir se saisit de son ami pour le porter à l’extérieur du cinéma en un lieu sur.
Voyant qu’il s’inquiétait pour sa petite amie, Chat Noir lui promis de la lui ramener.

Ladybug les rejoint sur ces entrefaites.
La voyant arriver, Chat Noir, une lueur de panique dans le regard, saisi sa Lady par les épaules. D’une même voix, à l’unisson, ils s’inquiétèrent pour leur alter ego. Chat Noir parla cependant plus fort, et plus vite. Son cœur battait à tout rompre.

« Marinette, ou est Marinette ? Tu l’as vue ? Elle va bien ? »

Ladybug était secouée mais tout autant inquiète, mais pour Adrien 

« Et toi ? Tu sais ou est Adrien ? Nino, toi, tu l’as vu ? »

Nino hocha négativement la tête.

Une vague de stress envahit les deux héros. Chat Noir raffermit sa prise autour des épaules de Ladybug.

« Désolée ma Lady, je pars à la recherche de Marinette, je te rejoins sur le terrain dans quelques instants le temps de m’assurer qu’elle est en sécurité… Ne t’inquiète pas pour Adrien, je l’ai laissé à deux pâtés de maison d’ici, il va bien… »

Marinette souffla, rassurée. Sous son masque, elle était également touchée par l’inquiétude de Chat Noir à son égard, tant et si bien, qu’elle ne réagit pas tout de suite. Elle dut rattraper Chat Noir par la queue juste avant qu’il ne saute vers le toit pour partir à sa recherche.

« Attends ! Chat ! J’ai déjà mis Marinette en sécurité ! Ne t’inquiète pas ! Il ne reste plus qu’Alya à trouver, les autres personnes dans le cinéma ont déjà fuit. Mais j’irais tout de même faire un tour pour m’en assurer. »

Chat Noir soupira de soulagement, reprenant enfin son souffle. C’était la première fois qu’il stressait autant. Son cœur battait si vite, qu’il se demandait s’il n’allait pas exploser.
Il se reprit rapidement et se concentra enfin sur sa mission première.

« Va chercher Alya, Ma Lady, je m’occupe du cinéma ! Tel que je la connais, elle doit être au plus proche de l’action, et donc de l'akumatisé… Sois prudente, je te rejoins vite ! »

Nino, qui avait écouté d’un air distrait la conversation des héros, les fit sursauter en hurlant :

« Ici !! Elle est ici !!! Je la vois !!! Elle est là-bas ! Au fond, à l’angle de la rue, juste à côté du vilain !!!! »

Ladybug lança un regard entendu à Chat Noir et bondit au secours de la journaliste en herbe qui ne semblait pas prendre en compte le danger auquel elle s’exposait en restant si proche de ce … ce …
Golem de détritus ???

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Merci d avoir lu jusqu'ici !!!! J'espère que ça vous a plu !!!
Le prochain chapitre arrivera aux alentours du 12 juillet (vacances oblige !)

En attendant; retrouvez mes 3 autres fictions (terminées) miraculous via mon profil !!!!

À très vite !!!

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