Chapitre 11

10 JUIN 2000

Ils attendaient Harry sous le chapiteau du cinéma, Russell Crow en tenue de gladiateur au-dessus de leurs têtes. "J'ai essayé de l'arrêter," murmura Hermione.

"Regarde qui est venu!" Ron avait l'air très content de lui.

Un gilet pull jaune citron et un pantalon kaki plissé sur le devant. L'homme tendit une main à Harry et sourit. "Doug Boterill. Enchanté de te rencontrer. Depuis le temps, hein?"

Harry serra la main offerte. "Oui, certainement... depuis le temps." Doug rit un peu trop. Hermione lui fit des excuses.


Après le film, les hommes s'arrêtèrent devant un restaurant appelé, astucieusement, le Diner. Ginny et Hermione les avaient abandonnés, prétextant des maux de tête. Harry était sûr qu'elles ne pouvait plus supporter le sérieux sourd sarcasme de Doug. "Alors, qu'en penses-tu? Tu vas inviter Boterill à sortir?" demande Ron à voix basse lorsque Doug s'excusa pour un voyage dans la pièce des 'petits garçons' comme il l'avait dit.

Harry soupira. "Ron, je sais que tu as les meilleures intentions du monde. Mais ce n'est pas comme remplacer une paire de chaussettes."

"Mais Doug est si gentil. Et Malefoy est si... Malefoy. Je veux dire, j'admets qu'il n'est plus aussi mauvais qu'avant, mais c'est toujours un gamin gâté, vaniteux et exigeant."

"Et Hermione te dirige comme si tu étais un enfant."

"Mais j'aime quand elle fait ça." Une pause. "oh."

Harry sourit. "Ouais, ah."


21 JUILLET 2000

Cela faisait longtemps qu'Harry n'avait pas été au Chemin de Traverse. Il n'irait pas aujourd'hui s'il n'y avait pas le fait que la romance de Kreattur avec Posey avait rencontré une sorte de problème. L'elfe de maison était actuellement inutile à autre chose qu'à gémir douloureusement. Sa cuisine était presque aussi mauvaise que celle de Drago. Il y avait des choses dont Harry avait besoin pour que ses appareils électroniques fonctionnent sans électricité réelle, et il ne pouvait pas faire confiance au Kreattur amoureux pour acheter les bons articles.

Il portait une casquette enfoncée bas sur son front, mais il était toujours reconnu. Ce qui aurait dû être une promenade de dix minutes se transforma en un défi de quarante-cinq minutes. Stressé et affamé, il entra dans le restaurant le plus proche. C'était beaucoup plus chic que ce à quoi il était habitué, avec des nappes en lin blanc et des couverts avec un nombre ahurissant d'ustensiles. Le maître d'hôtel demande à Harry d'enlever sa casquette avant de s'asseoir.

Non loin d'Harry se trouvait une table de quatre femmes d'âge moyen partageant une bouteille de vin, et l'une d'elles était Narcissa Malefoy. C'était toujours une belle femme, mais un peu fatiguée. Les trois autres femmes se levèrent de table. "Tu viens, Cissy?"

"Non, je vais juste finir mon vin et ensuite aller retrouver Lucius." Dès que ses amies furent partis, le sommelier remplit à nouveau le verre de Narcissa. Ses yeux rencontrèrent ceux d'Harry. Elle se leva en faisant un peu clapoter son verre. Il était clair d'après son expression floue et ses mouvements vacillants qu'elle était loin d'être sobre. Elle s'assit à la table d'Harry et sourit faiblement.

"Bonjour, Narcissa."

"Avez-vous vu Drago?" Elle parlait avec la précision excessive de quelqu'un qui s'efforçait de paraître sobre.

"Je suis désolé, non."

"J'aurais aimé... J'aurais aimé qu'il reste avec vous. Je pense que vous serez bon pour lui. Je pensais qu'il serait resté. Il vous voulait depuis si longtemps. Il était si venimeux envers vous principalement parce que vous l'avez rejeté depuis le début, je pense." De toute évidence, Drago avait hérité de sa tendance à dire la vérité en état d'ébriété de sa mère.

"Il n'a pas exactement mis en avant son meilleur atout lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois," déclara Harry.

Narcissa fit tourner son verre, le renversant presque. "Il a essayé si fort d'être comme son père quand il était à l'école. Il était un garçon si doux et affectueux quand il était petit, par contre. Lucius ne croit pas que les hommes doivent avoir quoi ce que ce soit à voir avec les bébés, alors c'était juste la nounou et moi qui avons gâté mon bébé pendant ses six premières années. Puis Lucius a décidé qu'il était temps pour lui de commencer l'éducation de Drago. Il a renvoya la nounou, et quand Drago a pleuré pour elle..." Elle se pinça l'arête du nez d'un geste qu'Harry reconnut. "Vous devez comprendre, Lucius a fait de son mieux. Son père, Abraxas, comme il était... il fait ressembler mon marin à un chaton." Elle but une longue gorgée de son vin. "Il y a eu des moments où j'ai pensé que Lucius avait tué toute la douceur de Drago, mais c'était juste caché. Drago le laisse montrer de temps en temps."

La bouche d'Harry s'ouvrit, mais il ne trouva rien à dire.

"Je- je veux juste que mon fils revienne." Ses yeux bleus pleuraient.

"Narcissa." Une main pâle se posa sur son épaule. "Il est temps de rentrer à la maison." Lucius hocha la tête vers Harry. "Veuillez excuser ma femme. Le vin rouge la rend larmoyante et excessivement bavarde." Il aida sa femme à se lever de sa chaise. Harry pouvait l'entendre lui chuchoter alors qu'il l'emmenait. "Narcissa, pas encore. Cela doit s'arrêter."


31 JUILLET 2000

"Cela a vraiment porté ses fruits, Potter." Shacklebolt parcourut un gros dossier. "Nott et Flint vont certainement à Azkaban pendant très longtemps. Nous devrions les faire juger au début de la semaine prochaine. Je sais que vous avez travaillé tout le week-end là-dessus, mais pourriez-vous simplement régler ces problèmes pour moi?"

Harry hocha la tête. Interroger doucement les Moldus pour voir si la modification de la mémoire était absolument nécessaire n'étais pas exactement le genre de chose pour laquelle Harry était devenu Auror, mais le Ministère n'était plus bon gré mal gré pour oublietter les gens. Les charmes de mémoire étaient une entreprise risquée et potentiellement dangereuse. Après qu'un contingent réformiste d'employés du Ministère, dirigé par Hermione Granger, ait recueilli des preuves que certains moldus étaient devenus fous ou dans des états végétatifs après une modification de la mémoire trop enthousiaste, l'utilisation de ces charmes était devenue plus strictement réglementée.

Flint et Nott avaient repris une devanture vacante à Soho pour leurs activités. Ils avaient noirci les fenêtres et l'avaient rempli avec presque tout ce dont un mage noir aurait besoin. Pour autant qu'Harry ait pu le déterminer, le sorcier pour qui ils essayaient de recruter était eux-même. Ou plutôt, le sorcier qu'ils seraient. Car, au lieu de se séparer comme l'avait fait Voldemort, ils essayaient de se fondre ensemble dans ce qu'on appelait un Relucrux. L'intellect et le talent de Nott combinés à la vitalité physique de Flint (qu'Harry attribuait à une vigueur hybride ; il était toujours convaincu que Flint avait du sang de troll en lui) auraient fait un mage noir très imposant. C'était un morceau de magie noire très complexe et peu connu; personne au ministère n'a pu déterminer où Nott l'avait appris.

Une chose qu'un Horcruxe et un Relucrux avaient en commun : quelqu'un devait mourir pour les faire tous les deux. Un corps avait été retrouvé dans une sous-cave de la devanture. Nott et Flint étaient toujours tous les deux séparés, donc ils ne devaient pas l'avoir fait correctement. Ils n'auraient pas eu la chance de réessayer. Ils étaient déjà à Azkaban en attente de jugement.

La devanture avait été vidée dans la nuit par des employés du ministère. Tout ce qu'il resait à faire à Harry était d'engager des conversations avec les employés des entreprises voisines. Il portait sans vergogne une tenue que Ginny, Hermione et Fleur avaient déclaré toutes être délicieuse sur lui ; il avait appris l'efficacité du sex-appeal de Drago, et n'était pas trop fier de l'utiliser au travail. Mais, bien que ses cheveux noirs ébouriffés et son sourire de James aient rendu beaucoup de gens heureux de le voir, personne n'avait rien remarqué d'inhabituel à propos de la devanture noircie.

Il était midi et Harry avait le reste de la journée libre. Il avait faim, mais ne voulait pas retourner au restaurant avec le garçon au comptoir, alors il se promena à la recherche d'un endroit intéressant pour manger. Il passa devant le pub où il avait rencontré Drago et ne put résister à jeter un coup d'oeil par la fenêtre. Personne ressemblant à Drago ou Robert n'était là, mais il attira l'attention d'un très beau monsieur qui lui fit un geste 'entre'. Harry sourit, haussa les épaules et passa devant.

Un pâté de maison plus bas, il s'arrêta net devant un bâtiment étroit avec une pancarte qui disait Male 2 Male Club. La fenêtre était entièrement tapissée de photos astucieusement sexy de corps d'hommes dans divers états vestimentaires. Ce qui attira l'attention d'Harry fut une photo de la cage thoracique d'un corps mince et pâle avec des tatouages noirs enroulés autour des avant-bras. il ouvrit la porte en bois verni et passa de la lumière du soleil à la pénombre.
Le club était petit à l'intérieur, mais propre et bien aménagé. Les seules lumières brillantes brillaient sur la scène, où un homme bronzé et blond taquinait les hommes assis autour de la scène en tirant sur la ceinture de son short de bain pour montrer le bord de son speedo. D'autres clients étaient assis seuls à de petits tables, attendant que des danseurs se joignent à eux. Harry s'assit.

La chanson jouée avait un grognement profond, presque subsonique sous un battement de tambour lourd de cymbales. "Au diable la douleur, au diable la douleur, au diable la douleur..." Harry vit un rideau à pampilles être écarté, et un homme d'âge moyen en costume sortit, suivi de... Son souffle se coupa. Harry eut beaucoup de temps pour regarder Drago alors qu'il marchait à moitié, à moitié dansait à travers les tables, ne portant rien de plus qu'un slip de bikini violet et un sourire. Il était parfait jusqu'au bout de ses orteils ornés de paillettes argentées.

Un ouvrier du bâtiment en train de déjeuner, muni d'une ceinture à outils, leva la main pour attirer l'attention de Drago. Harry se leva si vite qu'il faillit renverser sa chaise. Surpris, Drago le fixa. "C'est mon anniversaire," dit Harry, "Tu dois être gentil avec moi."

Les yeux de Drago s'écarquillèrent. Pendant un instant, Harry pensa qu'il allait s'enfuir. Mais ensuite il sourit et se dirigea vers Harry, le repoussant dans sa chaise. Posant ses mains sur les accoudoirs de la chaise d'Harry, il se pencha. Harry remarqua que des lianes épineuses avaient grimpé sur les bras fins, formant des dessins : un coeur, un oiseau, une étoile. "Les garçons d'anniversaire ont des lapdances gratuites," dit Drago d'une voix rauque à l'oreille d'Harry. Il se tourna et secoua son arrière-train devant le visage d'Harry, puis se laissa tomber sur les genoux d'Harry et commença à rebondir sur la musique.

Harry regarda d'un côté à l'autre, essayant de comprendre ce qu'il était censé faire, le cas échéant. "Tu n'as plus à t'inquiéter pour Flint et Nott. Ils ne sortiront jamais d'Azkaban."

Le coeur de Drago manqua quelques battements. "Merci," murmura-t-il.

Harry leva la main et toucha les cheveux de Drago. Les extrémités avaient été teinté à l'indigo. Il passa légèrement ses doigts sur la peau lise de son bien-aimé, jusqu'au bas de son dos; Drago tressaillit lorsque la caresse d'Harry atteignit l'horrible ecchymose. "Laisse-le. Reviens moi."

"Tu es mieux sans moi."

"Tu te trompes."

Drago regarda par-dessus son épaule, faisant la moue. "Tu n'aimes pas la lapdance."

"C'est plutôt... impersonnel."

Harry n'avait aucune idée de ce que Drago avait en tête quand il se tourna sur ses genoux; il savait juste qu'il ne pouvait pas laisser passer cette opportunité. Enroulant une main dans les cheveux blancs et indigo, il étendit l'autre sur la colonne vertébrale de Drago. Il tourna le visage de Drago vers le sien. Harry était déterminé à ce que ce baiser dise tout ce qu'il ressentait.

Drago fit un petit bruit de protestation quand Harry posa doucement ses lèvres sur les siennes. Harry commença à bouger sa bouche doucement et lentement, passant légèrement sa langue sur la chair soyeuse. Il pressa jusqu'à ce que Drago entrouvre ses lèvres, approfondissant le baiser. Quand Harry suça son piercing à la langue, Drago fondit contre lui, faisant ce ronronnement qui rendit Harry fou. Après quelques instants de langues caressant les recoins de la bouche de l'autre, Harry rendit le baiser plus énergique, presque meurtrier. Il ne pouvait s'empêcher de gémir de désir.

C'est alors qu'une chaise racla bruyamment le sol et que quelqu'un se racla la gorge. Ouvrant les yeux, Harry vit un homme en costume trois pièces s'asseoir en face de lui. Deux hommes très grands se tenaient derrière lui, comme des versions moldues de Crabbe et Goyle. Le directeur du club fit un sourire qui n'atteint pas ses yeux et parla doucement. "Hé, Blanche-Neige, tu es là pour gagner de l'argent pour moi, et ça n'arrivera pas si tu embrasses ton petit ami." L'homme passa un pouce par-dessus son épaule, puis tourna son regard acéré vers Harry. "Toi, je ne veux plus te revoir ici."

Dès que Drago fut descendu de ses genoux, les deux hommes de main tirèrent Harry hors de sa chaise et vers la porte. "Ta mère a besoin de tes nouvelles!" cria Harry par-dessus son épaule. Puis sa tête heurta la porte et il se retrouva sur le trottoir, clignant des yeux face au soleil.

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