Chapitre 10
6 JUIN 2000
Harry se dirigea vers la chambre que Drago utilisait. Le sac de sport avait disparu, mais il y avait des choses éparpillées dans toute la pièce. Une chaîne en argent emmêlée, les bottes Oxford, une paire de jeans déchiquetés au-delà de la décence, quelques magazines pornographiques, des chaussettes en soie qui ont l'air chères, la chemise Cradle of Filth déchirée, un cahier rempli de griffonnages avec une coccinelle dessinée sur la couverture, un chat - des lunettes de soleil, un CD d'Eminem sans pochette, un recueil de nouvelles d'Angela Carter, un boxer en satin imprimé léopard, une petite peluche chaton. Harry étudia les fragments aléatoires d'épaves comme s'il s'agissait d'indices pour une énigme qu'il essayait de résoudre.
Quand il ramassa le livre d'Angela Carter, deux photographies tombèrent. La première avait 'Drago et Sir Percival Blancmange-Frillybottom III 1988' écrit dans un coin. Un Drago aux joues potelées sourit à Harry exposant l'espace où ses deux dents de devant supérieures devraient être. Ses cheveux étaient coupés si courts qu'ils se dressaient autour de sa tête comme du duvet de pissenlit. Sir Percival était le paon blanc qui essayait d'atteindre ce que le petit garçon tenait dans sa mains en coupe. La bouche de Drago se pinça et vibra, faisant une sorte de son qui fit lever le paon et déployer sa magnifique queue. Drago laissa tomber une double poigné de céréales sur le sol, et Sir Percival la piqua avec empressement, ses mouvements de tête frénétiques faisant rire silencieusement le garçon. Harry sourit malgré lui.
La seconde était une photo de Drago et Robert posant avec la Statue de la Liberté en arrière-plan. Les deux hommes avaient des visages bien servis par la photographie de style moldu ; ils auraient pu passer pour des mannequins dans un numéro de Men's Vogue s'il n'y avait pas eu les cheveux rose barbe à papa de Drago, qui étaient extactement la teinte de son tee-shirt 'I love NY'. Robert portait une chemise en tricot serré qui montrait son physique perfectionné à la salle. Son bras musclé drapé sur les frêles épaules de Drago enragea tellement Harry qu'il brûla complètement Robert de la photo avec sa baguette.
Harry s'assit sur son lit avec les photos dans ses mains. Une tempête sous la forme d'un garçon était apparue et, en une semaine, avait complètement bouleversé sa petite vie circonscrite qu'il menait depuis deux ans. L'ouragan Drago Satané. Pendant un moment fou, Harry imagina le tout comme une version plus élaborée et humiliante déguisée en détraqueur, et Robert en une sorte de co-conspirateur. Mais Harry savait que la vulnérabilité dont Drago avait fait preuve la nuit où il s'était présenté à la porte d'Harry était réelle. Si ce n'était pas le cas, Drago devrait être dans des films et être acteur.
Depuis le début, Drago avait clairement indiqué qu'il retournerait vers Robert. Mais les deux derniers jours, les choses qu'il avait dites... Harry s'était laissé penser à un avenir partagé. Qu'est-ce que ce serait d'avoir quelqu'un qui attend quand il rentre du travail? Quelqu'un d'autre qui aimerait Teddy. Un corps chaud à tenir la nuit, une bouche douce à embrasser et à lui dire des choses douces et sexys. Et puis Regina Higgenbotham était arrivée. Harry regarda la photo de Drago, huit ans, qui faisait un drôle de digne de la main pendant que Sir Percival toilettait ses plumes. "Tu veux être puni, n'est-ce pas?" Il touche le petit menton de Drago ; le petit garçon parut le regarder avec surprise. "C'est en partie de ma faute, tu sais. Je t'ai laissé tomber quand tu avais tellement besoin de quelqu'un."
Harry rangea les deux photos dans son tiroir à chaussettes.
En descendant vers la cuisine, le regard d'Harry fut attiré par la couleur et l'éclat alors qu'il passait devant l'ancienne salle à manger. Il reste bouche bée devant les cadeaux empilés autour de l'ours en peluche, presque enrubanné jusqu'au cou. Des boîtes assez grandes pour contenir plusieurs elfes de maison étaient posées au bas de la pile, enveloppées dans du papier avec des motifs mouvants. Plusieurs peites boîtes en daim de bijoutiers étaient posées dessus. Toutes les tailles possibles entre les deux étaient également représentées. Harry vit un paquet s'agiter et, horrifié à l'idée que quelqu'un ait enveloppé un animal de cette façon, il déchira le cadeau. C'était juste une sorte de plante étrange et mouvante avec des fleurs violet foncé. "Aie!" Les fleurs avaient des crocs. La carte ci-jointe disait : À Drago Malefoy de Gregory Goyle et Per Lundstrom.' Harry était prêt à parier beaucoup d'argent que Per était le nouveau petit ami de Goyle.
Suçant son doigt blessé, Harry contempla le trésor qui occupait son salon. Il cracha. La plante laissée avait un résidu au goût horrible qui lui brûlait la langue. Harry commençait à ne pas aimer Per.
Dans la cuisine, Kreattur faisait une omelette Le CD de HIM était toujours dans la boombox. Harry appuya sur play. "Kreattur, d'où viennent les cadeaux?"
"Posey les a amenés. Mais Maître Drago est parti. Kreattur se demande ce qu'Harry a fait de mal pour faire partir Maître Drago."
"Il y a une plante sur la table basse devant la canapé. C'est un cadeau pour toi."
Dès qu'il fut arrivé au ministère, Harry sortit le dossier sur Denton Higgenbotham. Il avait été emmené par les Rafleurs parce que l'on croyait qu'il transmettait des informations codées à des cellules clandestines anti-Voldemort via son émission de radio. Un témion fiable (nom expurgé) l'avait vu au Manoir Malefoy. Il était présumé mort, mais aucun corps n'avait été retrouvé. Harry soupçonnait Drago de savoir exactement ce qui était arrivé à Higgenbotham.
Plus tard dans l'après-midi, il rencontra brièvement Shacklebolt pour discuter de l'overture des dossiers sur Nott et Flint. "Je suis d'accord, Potter. Ces deux-là ont besoin d'être surveillés. Très pratique, un Auror ayant un mangemort réformé comme petit ami." Shacklebolt rit au regard d'Harry. "Être Auror signifie que vous perdez un peu d'intimité. Désolé."
La journée semblait ne jamais finir. Au moment où il rentra chez lui, Harry avait un énorme mal de tête. Il voulait juste zapper devant la télé avec une bouteille de bière à la main, mais il savait que ce ne serait pas le cas quand il entendit Kreattur parler dans la cheminette. "Je suis pas là, Kreattur!" C'était trop tard. Le pas qui montait les escaliers depuis la cuisine semblait étrangement familier.
La vue de Lucius Malefoy fit tressaillir Harry. Des pommettes saillantes, un menton pointu, des yeux gris en amande et un nez fin et tronqué. Des lignes qui lui donnaient un air distingué et une racine des cheveux qui s'était juste assez reculée pour lui donner une pointe de neuve. De longs cheveux blonds blancs ramenés en arrière par un ruban noir. Il avait été hagard à l'époque de la bataille de Poudlard, mais son apparence s'était rétablie. Drago allait très bien vieillir. Si Robert ne l'avait pas tué avant.
Lucius regarda la pile de cadeaux non ouverts et le regard désolé d'Harry. "Laissez-moi deviner. Vous avez passé une semaine éclair avec mon fils, vous êtes tombé amoureux de lui et il a disparu dans la nuit." Il gloussa sans joie devant l'espression choquée d'Harry. "Quoi, vous pensiez que vous étiez le premier,. Je vais être cruel mais gentil ici. Pour tout ce que vous avez fait pour ma famille, je pense que vous méritez la franchise." Lucius se dirigea vers la télévision et la regarda avec une curiosité dédaigneuse alors que le Docteur utilisait son tournevis sonique. "Mon fils a un profond besoin de prouver qu'il est désirable. Il donne envie à quelqu'un, puis il s'en va. Je peux pourquoi il serait attiré par vous, le célèbre et beau sorcier qui lui a sauvé la vie et l'a tenu à l'écart et loin d'Azkaban. Vraument, je suis surpris que cela ne se soit pas produit plus tôt. Mais, à la fin, comme un ivrogne reoturne à son whisky pur feu. Oubliez Drago."
"Vous ne pouvez pas lui faire oublier Robert?"
Lucius fit un bruit impatient. "En tant qu'employé du ministère, vous devriez connaître les limites de la modification de la mémoire. Quelque chose d'aussi grave pourrait l'envoyer dans le quartier Janus Thickey. Narcissa et moi préférerions voir notre fils avec vous plutôt que..." Ses lèvres se retroussèrent avec dégoût. "...lui. Mais Drago doit avoir son propre esprit."
"Pitié."
"Dans cette situation, oui, ça l'est. Ça brise le coeur de sa mère. Si vous le revoyez, dites-le lui. Maintenant, je m'en vais."
"Attendez, qu'en est-il de -"
CRAC. Lucius était parti.
" - des cadeaux."
9 JUIN 2000
Molly et Arthur Weasley avait un peu plus d'argent maintenant que tous leurs enfants avaient déménagé, mais le Terrieur n'avait pas beaucoup changé. Pendant que les Weasley s'étaient cachés pendant la guerre, la maison confortable et tordue avait été vandalisée par des mangemorts. Harry pouvait encore se souvenir du regard dévasté de Molly alors qu'elle examinait les décombres de sa maison. La plupart était réparables avec la magie, mais Molly pleurait profondément la violation du caractère sacré de sa maison. Maintenant, elle la traitait presque comme un musée, essayant de garder les choses exactement comme elles étaient avant la guerre. La perte d'un vieil objet ou l'introduction d'un nouvel objet la rendait extrêmement nerveuse.
C'est pourquoi Hermione avait l'air si sombre alors qu'elle travaillait à réparer un bol de fruits brisé. "Est-ce que Ron devenait de nouveau bruyant?" demande Harry. Il venait d'entrer par cheminette.
"Oui, un autre déchaînement de vaisselle. C'était à propos de fromage. Il voulait du cheddar, mais il ne reste plus que du Suisse, et il est irrité par les trous. Je l'ai envoyé dans sa chambre parce qu'il était un mauvais exemple pour Teddy. Molly prend une tasse de thé à l'herbe à chat dans le jardin pour se calmer. Dieu merci, le temps s'est avéré assez beau pour souper dehors. Essayer de faire entrer tout le monde dans cette cuisine serait comme mettre un éléphant dans une théière. Surtout si l'on tient comtpe de la façon dont Angelina est enceinte. Pourrais-tu apporter les tables à l'extérieur pour moi?"
"Bien sûr." Harry conduisit les tables dans le jardin à l'arrière. Hermione ne put s'empêcher de montrer un nouveau sortilège qui faisait défiler toutes les chaises dépareillées comme une ligne de soldats, leurs pieds touchant le sol à une cadence parfaite. Teddy, qui essayait d'attraper des grenouilles sous l'oeil vigilant d'Andromeda, poussa un cri ravi à la vue. Molly sourit à Harry depuis un fauteuil à bascule en bois courbé.
George et Angelina arrivèrent, et Angelina était, en effet, extrêmement enceinte. Sa silhouette athlétique supportait un ventre si gros que George affirma qu'elle portait en fait l'enfant de Hagrid. Sa marche rapide habituelle était maintenant une dandine lente. Elle s'installa prudemment sur une chaise. "Je ne peux pas attendre que cette chose sorte de moi," gémit-elle.
Bill et Fleur arrivèrent avec Victor dans un landeau. Molly s'illumna immédiatement et commença à s'occuper de son premier petit-enfant. Charlie et Ginny vinrent seuls, et Percy amena Audrey. Une fois que tout le monde fut là, Hermione envoya son Patronus pour dire à Ron qu'il était à nouveau autorisé à sortir parmi les humains civilisés.
Harry convoqua Kreattur pour que Molly puisse se mêler à sa famille toujours grandissante au lieu de cuisiner. Kreattur n'aimait pas du tout le clan Weasley, mais il aimait préparer de la nourriture pour de grandes rassemblements, et il faisait du foie et des oignons exactement comme Arthur les aimait.
Molly s'approche d'Harry avec Victoire dans ses bras. Le bébé ressemblait à une boule de chewing-gum enveloppée de satin. "Alors, j'ai entendu dire que tu avais des nouvelles."
"Oh, euh..."
"Ouais, Harry, c'est vrai?" demande George, levant les yeux de son siège à côté de sa femme, "Toi et Malefoy êtes vous enfin un couple, Après toutes ces années de tension sexuelle non résolue exprimée sous forme d'hostilité?" Lui et Angelina ricanèrent.
Tout le monde regardait Harry, et il pouvait en fait se sentir pâlir. Le visage de Molly s'assombrit. "Oh, Harry, je suis désolée. Je n'aurais rien dit si j'avais su que les choses n'allaient pas bien."
"Quoi? Qu'est ce que Malefoy a fait, Harry?" demanda Ron.
"Il - il est parti. Il a juste disparu une nuit."
"Ce bâtard de rat!"
"Bassah wat," répéta Teddy.
"RON." Molly le frappa à l'arrière de la tête.
"OW. Mais, maman, c'est un rat!" Ron posa maladroitement une main sur l'épaule d'Harry, tapotant un peu trop fort. "Il ne te mérite pas s'il est juste parti comme ça. Tu es trop bien pour lui, non," demanda-t-il à Hermione et Ginny.
"Je suis désolée, Ron," gloussa Ginny, "mais te voir essayer d'être attentionné et réconfortant, c'est comme regarder un ours utiliser de la vaisselle." Ron partit en trombe. "Ah, il sera de retour dès que la nourriture sera servie."
Après le repas, Ginny, Harry, Ron et Hermione jouèrent aux cartes dans le salon. La radio jouait doucement du jazz. "De nouveau chez toi demain soir, Harry?" demanda Ron.
"Je pensais que nous pourrions peut-être sortir."
Ses trois amis le dévisagèrent. "Sortir? Tu veux sortir?"
"Est-ce si étrange, Ron?"
"Pour toi oui."
"Je- Je suis sorti dernièrement. Drago et moi avons emmené Teddy à une foire."
"Cela ne compte qu'à moitié," dit Ron, "Si tu essaies de garder Teddy dans la maison trop longtemps ces jours-ci, il commence à rebondir contre les murs."
"Drago et moi sommes allés dans un club. Un très bruyant."
"Un club de sorciers?"
"Non. Drago ne va plus chez les sorciers." Harry commençait à avoir l'impression que Drago parlait de Robert. "Je n'en ai pas vraiment envie non plus."
Ron roula des yeux. "Oh, c'est tellement dur d'être célèbre. D'accord, alors, sortons demain."
"Je ne sais pas, Harry." Ginny souriait à nouveau. "Tant de changements si rapides. Tu pourrais avoir le vertige."
"Le cinéma!" s'exclama Ron avec enthousiasme. "J'ai toujours voulu aller au cinéma. Pouvons-nous?"
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