Chapitre 6


Et tous les zombies se jetèrent sur moi.

Mais Joan fut plus rapide, et il en décapita deux juste devant mes yeux exorbités. Je le regardai, du sang sur son magnifique visage, son arme solidement ancrée dans sa paume. Joan s'y connaissait. Il tranchait, arrachait, décapitait sans aucune peur, une lueur féroce dans son regard.

Mais il y en avait tellement, mon appartement était bondé et, à part si on les décapitait, les zombies se relevaient, un membre en moins mais toujours opérationnels.

Je me secouai donc et pris sur moi : je couru vers le salon où était sagement entreposés mes armes. Je n'eus même pas besoin de me saisir de l'arc qu'il était déjà dans ma paume, volant de lui-même jusqu'à moi. 

J'invoquais une flèche et tirai.

Le zombie explosa. Son sang et ses boyaux se répandirent sur moi tandis que j'encochai une seconde flèche, poussée par l'adrénaline.

Joan était dans une mauvaise position, avec trois zombies autour de lui. Je tirai, ils explosèrent.

Je tirai, tirai, tirai. Sans m'arrêter.

Mais quelqu'un finit par me stopper.

Une main desséchée agrippait mon poignet un peu trop fort. Je me surpris à penser au bleu que j'aurai le lendemain, s'il y avait un lendemain.

Le zombie-Boss tordit mon poignet au point que je lâchai mon arc et hurlai. Joan ne pouvait pas m'aider, une horde de zombies se trouvait entre nous.

Mais je réagis, et ma flèche aussi. 

Il me fallait une arme blanche, un couteau, une dague, quelque chose de suffisamment tranchant pour décapiter ce monstre. Et ma flèche exauça mon souhait. Sa pointe en acier s'allongea, le bois de la tige se renforça en un manche élégant et le flèche devint une magnifique dague à double tranchant, longue de vingt-cinq centimètres. 

Je ne pris pas le temps de l'admirer et décapita Monsieur le Zombie. Il ne vit rien venir. Sa tête roula sur le sol, sous les yeux ébahis de ses disciples et de Joan, qui me regardai la bouche grande ouverte.

-Arrête de baver et butte-les ! lui criai-je, ce qui le remit en action, terminant la horde soudainement devenue faible.


Joan décapita le dernier zombie, et je me permis de devenir hystérique.

-C'EST QUOI CE BORDEL ?!

Il se contenta de ranger calmement son épée dans un fourreau que je n'avais absolument pas remarqué et de s'asseoir, observant les cadavres se désintégrer, les morceaux disparaissant dans l'air.

-Des draugar.

-Draugr au singulier.

Il hocha la tête.

-Tu sais donc qui ils étaient ?

Je le savais. Les Draugar étaient d'origine scandinave. Dépouilles des vikings, ils se relevaient pour attaquer les vivants. Utilisant les armes présentes dans leurs tombeaux, ils dévoraient les vivants s'approchant de trop près de leur tombe.

-Si c'étaient des Draugar, que faisaient-ils chez moi ? Le cimetière de la ville est de l'autre côté et cela fait bien longtemps que je n'y suis plus allée.

« Attrapez la fille de la déesse ! »

La fille de la déesse, c'était moi. Le hic c'est que, d'après mon père, ma mère n'était qu'une prostituée qui ne voulait pas m'assumer et m'avait laissée à papa. Rien de très divin à mes yeux, c'était même plutôt pitoyable. Je n'avais jamais apprécié ma mère pour cette raison, et n'avait jamais cherché à la retrouver, pensant qu'elle ne méritait pas de me voir.

Mais ce n'était pas ce qui me préoccupait le plus pour le moment.

-Tu ne panique pas.

-Non.

-Pourquoi ?

Joan soupira.

-J'ai l'habitude.

-Pardon ?

Il soupira une seconde fois. Il commençait à m'énerver, avec ses soupirs.

Il tapota la place à côté de lui, m'invitant à m'asseoir sur le canapé.

-Pas envie.

Ouais, je sais, je faisais ma chiante, mais lui aussi, il me faisait chier.

Soupir.

Je soufflai, attendant ses explications. Mais il insista.

-T'es sure que tu ne veux pas t'asseoir ? Ça va être dur à encaisser.

-Accouche.

Il haussa les sourcils, mais ne fit pas de commentaire.

-Je suis un chasseur.

-Sympa comme métier.

Il balaya mon commentaire de la main.

-Pas celui-là. Plutôt un qui s'occupe de ça tous les jours, matin, midi, soir.

Il désigna les cadavres du doigt.

-D'où le bestiaire.

Il acquiesça.

-Ce bestiaire est un des plus complet, mais il ne l'est pas totalement. Je comptais le compléter moi-même et le corriger si nécessaire.

-Tu fais le tour du monde pour trouver tous ces... monstres ?!

-Ouaip.

-C'est dangereux.

-Ouaip.

-Pourquoi tu fais ça, alors ?

-Pas le choix.

-Pourquoi ?

-T'adore poser des questions, toi. 

-Faut bien faire la discussion quand l'autre garde tout secret. 

J'étais en colère. Putain que j'étais en colère.

Joan l'était aussi, apparemment.

-C'est pas moi, OK ? Je... Putain j'ai pas le droit de te dire parce que t'es qu'une... qu'une...

-Pute ? Salope ? Pétasse ? J'en ai d'autres, si tu manque d'inspiration !

-NON ! Je...

Il était levé, se tenant la tête des mains. Il reprit, plus calmement :

-Je ne sais pas qui tu es, en fait. 

- Enchantée, Thina, 18 ans, qui déteste les garçons avec trop de secrets ! Je te prie donc de me laisser tranquille pendant que je ramasse les poussières de cadavres qui jonchent mon salon !

J'ouvrai la porte en grand, invitant Joan à sortir. Il le fit et juste avant que je ne lui claque la porte au nez, je l'entendis :

-Tu n'est qu'une humaine.



Hey ! Merci pour vos votes et commentaires, ça fait extrêmement plaisir ! Continuez comme ça ! ^^

J'aimerais vous demander si vous voulez des images de l'arc, des flèches et de la dague ( peut-être plus ? ^^ ), histoire de vous donner une idée des armes de Thina. 

Enjoy !

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