Chapitre 30
Scaliope finit par arriver, annonçant la désactivation du système de sécurité.
Alors qu'elle avançait vers Gabriel pour avoir sa récompense, une tâche rouge apparut sur son chemisier. Elle tressauta puis tomba au sol, raide morte.
Je vis la queue de Gabriel s'en extirper, le sang de sa victime en gouttait. Tandis que Spencer et Joan le regardaient, horrifiés, il se contenta d'essuyer son arme et de continuer à avancer. Les deux chasseurs n'eurent pas d'autres choix que de le suivre.
-Putain, Gabriel ! On fait quoi du corps ?!
-Hé, je peux peut-être les rendre esclaves, mais je peux pas leur demander de purement disparaître ! Pas le choix, les gars. Faudra faire vite.
Et ils firent vite. Leur discrétion et leur efficacité restaient incroyables. Cependant, ils finirent par se retrouver dans un couloir grouillant d'amazones. La discrétion allait devenir difficile.
Joan lança un coup d'œil complice à Spencer, qui lui répondit par un sourire amical. Alors que l'incube tentait de trouver un moyen de passer sans difficultés, une armoire massive se fracassa au sol, attirant toutes les femmes aux alentours. Moi même, je ne comprenais rien.
Je n'eus pas le temps de le leur demander, ils couraient déjà vers l'autre côté du couloir. Ils finirent par trouver une cachette afin de pouvoir se reposer de cette montée d'adrénaline. Gabriel jeta un regard étrange aux deux chasseurs et Spencer finit par s'expliquer :
-Aura manipulatrice.
Il avait donc le pouvoir de prendre contrôle des choses. D'après Joan, j'en étais aussi capable, en plus de la matérialisation qui avait déjà fait ses preuves. Chose rare, j'avais une aura spécifique.
Ils ne s'attardèrent pas longtemps, puisqu'ils étaient proches du but. Heureusement, les amazones s'étaient un peu dispersées après l'attaque de l'armoire, ils purent se faufiler jusqu'au couloir voulu en toute facilité.
-Gab', est-ce que tu vois où aller ?
Il observa les alentours, mémorisant chaque millimètre pour trouver une sensation de déjà-vu. Ce fût pourtant moi qui trouva le chemin à prendre.
-Allez deux fois à gauche, puis une fois à droite. Normalement, on sera en face du grand escalier menant au lieu de prière.
Gabriel siffla, admiratif :
-Sacrée mémoire, ma chérie...
Je l'entendis émettre un petit grognement et compris que Spencer lui avait donner un coup de coude dans le ventre. Joan semblait au bord de la crise de nerfs. Je ne voyais pas pourquoi, il n'avait aucune raison d'être jaloux, puisque je n'étais pas à lui.
Ils firent comme prévu et arrivèrent devant l'escalier. Ce fut avec une très grande appréhension qu'ils descendirent les marches vers le couloir sombre.
Un silence inquiétant régnait. Carole, Cérynie et moi observions leur avancée, nerveuses. Nous nous taisions tous, à l'affût d'une quelconque bruit. Mais ce fut sans encombre qu'ils arrivèrent dans la salle.
Ce qui fut pourtant à l'intérieur ne nous fit pas plaisir.
Hippolyte était là, agenouillée comme la dernière fois.
Malheureusement, elle les entendit arriver et se releva. Elle laissa transparaître de la surprise, et peut-être un peu d'inquiétude. Mais ce fut avec une voix froide et contrôlée qu'elle dit à l'incube :
-Vous avez déjà eu de la chance de survivre la première fois, vous devez être sacrément stupides pour risquer à nouveau votre vie. ( Elle sortit un sabre de son dos ) Cette fois-ci, je ne vous raterais pas.
Et elle chargea. Les garçons furent surpris par sa vitesse mais réussirent tout de même à se séparer pour pouvoir l'attaquer de tous les côtés. Elle resta totalement calme et, alors qu'elle cherchait une ouverture, demanda de mes nouvelles.
-Dites-lui d'aller en enfer.
Son rire cristallin emplit la pièce. Ses adversaires étaient maintenant plus tendus. Le fait qu'elle rit, totalement sereine, devant ses adversaires montrait qu'elle avait confiance en ses capacités pour mettre les trois jeunes hommes au tapis. Et nous la croyions tous, elle avait quand même tenu tête à Héraclès lui-même.
Joan fut le plus courageux : il attaqua alors qu'il était derrière l'amazone. Celle-ci se retourna pour contrer le chasseur. Gabriel et Spencer en profitèrent pour l'attaquer en même temps.
Le pied d'Hippolyte arrêta le premier et le deuxième failli être réduit en rondelles par son sabre. Ils tournoyèrent tous les quatres dans une danse endiablée. C'était le cas de le dire, puisque nous avions un démon dans le lot.
Finalement, elle réussit à tous les rejeter, les remettant dans leur position d'origine. Les chasseurs étaient essoufflés, l'incube agitai nerveusement sa queue, mais l'amazone restait calme, ses yeux observaient ; elle attendait.
Je savais qu'elle allait finir par les avoir en les épuisant. Elle était beaucoup trop forte et expérimentée pour eux.
Je finis par me décider et demandai à mes amis combien de temps ils pouvaient tenir contre elle. Je les vis froncer des sourcils, mais ils essayaient de rester concentrés sur leur adversaire. Je compris qu'ils se demandaient pourquoi je demandai cela.
-Il faut un moyen de pression. Sa ceinture semble être exactement ce dont nous avons besoin. Ne me demandez pas comment je vais m'en emparer, cela ne vous regarde pas.
Ils prirent tous un air renfrogné devant mon idée. Heureusement, Hippolyte n'était pas assez douée pour entendre ce que je leur disais. Elle devait penser que c'était à cause d'elle qu'ils faisaient cette tête.
Joan fut là aussi le premier à réagir.
-Quinze.
Bien. Si nous nous dépêchions, nous pourrions nous en emparer avant les quinze minutes imparties.
J'entendis Hippolyte demander la signification de ce nombre, mais j'étais déjà debout, prête à partir, Cérynie à mes côtés.
-Thina !
Je me retournai. Carole semblait vraiment inquiète.
-Quoi que tu fasses, fais attention.
Je lui souris et, accompagnée de ma panthère, nous courûmes aussi rapidement que nous le pouvions. Grâce à mes origines divines, nous étions plutôt rapides -malgré mes côtes cassées - et ce fût en un temps record que nous atteignîmes la surface. Sans m'arrêter, je m'enfonçai dans la forêt. Chaque seconde comptait.
-Tu pourrais me dire ce que tu comptes faire ?
-Tu feras diversion pendant que je m'emparerai de la ceinture. Je ferai ensuite pression sur Hippolyte et le tour est joué.
-Oui, mais pression pour avoir quoi ?
-La vérité.
Je m'élançai alors, zigzaguant entre les arbres, pour arriver dans la clairière où nous avions rencontrer les Rakshasas. Cérynie n'avait aucun problème à me suivre.
Mais elle allait en avoir.
Je ne savais pas pourquoi, mais je me sentais vivante, capable de tout.
Une énergie indescriptible s'empara de moi, revigorant mon corps endolori. J'étais calme, sereine, j'avais l'impression de voler. Je sentais mon corps se mouver, se transformer.
J'ouvris les yeux et tout m'apparut simple.
J'étendis mes ailes et volai en direction du repaire des amazones.
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