Chapitre 29

Chaque infiltré était équipé d'une oreillette afin que nous puissions les aider en cas de besoin. Spencer était équipé d'une caméra. Carole, Cérynie et moi étions installées dans la bibliothèque et observions à travers les garçons.

Gabriel, Joan et Spencer avaient facilement trouvé une entrée et s'y étaient faufilés en toute discrétion. Ils étaient à présent à l'intérieur du camp militaire, mais loin d'être dans le repaire des amazones.

Je tournai la tête vers Carole qui était en train de taper ses codes pour pirater les plans du camp. J'avais découvert que sous son apparence de blonde écervelée, elle avait tout d'une hackeuse de haut niveau, ce qui pouvait être très utile, la preuve.

Je vis sur son visage qu'elle avait réussi. Elle tourna l'ordinateur vers moi et deux plans se présentèrent. Je tentai de repérer les garçons parmi tous ces couloirs.

-Les gars, est-ce que vous voyez la piste de vol d'où vous êtes ?

-Nop.

Nous avions réduit la zone, mais pas encore suffisamment.

-Peut-être une cage d'escalier ?

-Bingo.

-Empruntez-là. Vous devriez arriver sur un couloir en cul-de-sac. C'est là que ça va devenir chaud.

Ils se précipitèrent vers les escaliers et les descendirent rapidement. Je vis depuis la caméra de Spencer que Joan avait sorti ses poignards tandis que Gabriel s'équipait de l'épée qu'on lui avait prêtée. 

Le manque d'arme à feu était normal : elles faisaient beaucoup trop de bruit pour rester discrets. De plus, il semblerait que les chasseurs soient plus familiarisés avec les armes blanches. C'est vrai que c'était plus classe...

Ils finirent par arriver dans le couloir prévu. Les épaules de Spencer se crispèrent, le visage de Joan se referma et la queue de Gabriel fouetta l'air. On les sentait à cran.

-Ok, les gars. Gab', normalement, la salle du trône sera deux couloirs vers la gauche, puis un à droite. J'espère que tu sauras trouver le chemin de la salle que nous avions visitée depuis là. Faites gaffe, vous rentrez vraiment dans leur repaire.

Ils hochèrent la tête et foncèrent. Leurs orteils touchaient à peine le sol, j'étais impressionnée par leur efficacité.

Et la première amazone arriva. Les garçons avaient été assez méfiants : ils réussirent à se cacher à un tournant et observèrent. 

La guerrière semblait ne s'être doutée de rien, puisqu'elle continuait de lire le document qu'elle tenait en main. Elle marchait rapidement pour se diriger toujours tout droit. Les garçons manquèrent de se faire remarquer, mais heureusement, l'amazone n'avait pas tourné la tête. Ils s'empressèrent d'avancer dès qu'elle disparut.

Leur avancée se passait bien : ils s'arrêtaient à chaque tournant et observaient, avant de se ruer sur le tournant suivant.

Plus ils avançaient, plus ils risquaient de se faire voir par les amazones qui devenaient de plus en plus nombreuses. Je me sentais incroyablement stressée.

Je finis par me défaire des ordinateurs pour me plonger dans les quelques livres concernant les amazones. Heureusement, ceux-ci semblaient pertinents, puisque je finis par trouver le témoignage d'un chasseur ayant été invité dans leur repaire. Il décrivait l'établissement avec une précision effrayante, et je découvris dans ses notes que c'était justement en cas d'infiltration. J'en eu des frissons.

Mais grâce à ça, je découvris quelque chose qui sauva nos infiltrés.

Alors que je parcourrai les notes, une phrase m'interpella :

 «Note : En plus des sentinelles, une caméra infrarouge a été installée au sein même de l'établissement. La portée des rayons va jusqu'à l'entrée du couloir menant à la salle du trône ».

Je frappai sur la table et m'écriai, peut-être un peu trop fort :

-Arrêtez-vous !

Je les entendis siffler et vis leurs visages se crisper. Je réussi à me calmer, puisqu'ils s'étaient arrêtés comme demandé. Gabriel eût tout de même l'air énervé par mon intervention. Je vis du coin de l'œil Carole qui me regardait avec étonnement.

-Putain, Thina ! C'est quoi ton problème ?!

Gabriel chuchotait, mais le micro était assez performant pour que je puisse l'entendre.

-Caméra infrarouge, pauvre imbécile ! Merde, vous ne pourrez pas passer sans vous faire repérer avec ça !

L'incube se calma et prit un air réfléchi. Je me demandai s'il arrivait vraiment à le faire. Pourtant, il sembla arriver à une conclusion.

Il fit passer sa tête pour pouvoir observer les personnes présentes dans l'autre couloir. Ce qu'il vit sembla lui faire plaisir. Joan finit par ne plus supporter ses mystères :

-Hé, l'incube, tu nous expliques, là ?

Au lieu de lui répondre, Gabriel se contenta de le mettre encore plus en colère : il siffla.

-Non mais t'es malade ?!

Joan se tut lorsqu'il entendit des bruits de pas s'approcher. Je le vis lever les yeux au ciel puis se préparer pour neutraliser la menace. Mais Gabriel, toujours confiant, lui fit signe qu'il s'en occupait.

L'amazone finit par prendre le tournant et se retrouva devant les trois ennemis. 

Elle n'eût pourtant pas le temps de donner l'alerte puisque Gabriel se jeta sur elle et l'embrassa.

Ma réaction fut assez rapide :

-PUTAIN GABRIEL TU FOUS QUOI ?!

Je les vis esquisser une grimace sous mon assaut sonore. Mais il semblerait que ça ne fonctionne que sur Spencer et Joan, puisque l'autre continuait à faire le beau.

Finalement, il s'écarta. Je vis Joan s'avancer, menaçant. Mais ce qu'il vit sembla l'arrêter. Spencer s'avança à son tour de façon à ce que nous puissions voir.

L'amazone était dans un état pathétique. Elle regardait Gabriel comme si c'était dieu tout puissant et s'avançait vers lui afin de pouvoir l'embrasser à nouveau.

-Que...?

Gabriel se tourna vers la caméra de Spencer ; il semblait me regarder dans les yeux. Il me fit un petit clin d'œil rempli de sous-entendus et me dit :

-Ne sous-estime pas le pouvoir des incubes, ma jolie.

Même s'il ne pouvait pas me voir, je pris un air dégoûté et tentai d'ignorer la femme qui se jetait sur l'incube. D'une voix froide, je lui fis remarquer que l'on avait pas que ça à faire.

Le Gabriel séducteur disparut alors, laissant un incube prêt à l'attaque. Il demanda alors à l'amazone - nommée Scaliope - de partir désactiver les systèmes de sécurité.

-Et après, je pourrais avoir un bisou ?

Je grinçai des dents et me promis de ne jamais me laisser faire face à un incube. L'état dans lequel elle était plongée me révoltait. Elle n'avait aucuns droits, et si elle était au courant de la manière dont elle venait de mater le cul de Gabriel, elle péterait un câble, avec raison. 

Mais elle finit par aller faire son devoir. Gabriel se tourna vers les garçons, l'air victorieux. Mais ce qu'il reçut n'était pas ce à quoi il s'attendait.

Joan lui balança son poing dans le ventre, hargneux. 

Alors que l'incube se pliait en deux pour calmer la douleur, le chasseur constata d'une voix froide :

-Tu n'as aucun respect pour les femmes, l'incube.

-J'en ai : certaines sont incroyables au lit.

Et il reçut un deuxième coup de poing dans le ventre, bien plus fort.

C'est ainsi qu'ils attendirent l'arrivée de l'amazone et la désactivation de la sécurité. Gabriel couché à terre, grommelant des injures, et les deux chasseurs surveillant les alentours, le visage et les poings crispés.

Là, ça allait vraiment devenir chaud.






Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top