Chapitre 27
J'espérai ne pas rêver, mais ça devait sûrement être le cas.
J'étais devenue vétérinaire, comme je le voulais étant petite. Mon père et ma mère me regardaient fièrement alors que je recevais mon diplôme. Émus, il se regardèrent en souriant et s'embrassèrent tendrement.
Le temps passa et j'ouvris mon centre vétérinaire. Mes premiers clients affluèrent, ils avaient l'air plutôt satisfaits. J'avais adopté un chiot abandonné que l'on m'avait ramené. Nous étions à présent inséparables.
J'avais quelques relations et quelques amis, mais je finis par rencontrer celui qui deviendra plus tard mon époux. j'étais en train de me déstresser dans un bar, vidant tranquillement ma deuxième bière. Il était entré et nos yeux s'étaient immédiatement rencontrés. Je sais, ça avait l'air très cliché, mais je ne savais pas comment l'expliquer autrement, puisque c'était comme cela que ça c'était passé. Nous avions discuté, puis sympathisé.
Nous étions en couple depuis quelques années déjà lorsque j'appris que ma mère était atteinte d'un cancer en phase terminale. J'avais été bouleversée, puis effondrée lorsqu'elle était décédée, quelques mois plus tard, après m'avoir dit au revoir. Papa l'avait été aussi, mais finit par s'en remettre : il rencontra un charmante femme de son âge et un fût atteint d'un deuxième coup de foudre.
Ils se marièrent quelques temps plus tard, je savais qu'ils étaient bien ensemble, et j'en étais heureuse.
Nous étions en train de manger dans notre Kebab préféré, mon chéri et moi, lorsqu'il sortit une petite boîte de sa poche et s'agenouilla. Au début, je n'avais pas compris, mais lorsque j'avais vu la magnifique bague sertie de diamants, j'avais explosé de joie et dis oui. Nous nous mariâmes et finîmes notre vie extrêmement heureux, avec notre chien et nos deux bambins.
Je m'en rappelai, il s'appelait Gabriel, et m'avait donné une vie que je n'aurai jamais espérée.
Ou peut-être s'appelait-il Joan...Je ne savais plus.
****
-Thina... Reviens ma grande...
Mes yeux papillonnèrent et se refermèrent lorsqu'ils furent éblouis par l'éclat doré du soleil. Non, ce n'était pas le soleil...c'était plus... artificiel.
-Elle revient !
Ce n'était pas Gabriel qui avait dit cette phrase, mais je ne savais pas exactement qui.
J'avais tellement mal aux côtes et à la tête que je ne savais penser à quelque chose d'autre. Après quelques essais infructueux pour parler, je sombrai à nouveau dans l'inconscience.
***
Je finis par complètement me réveiller, mais je me retrouvai seule. Il me semblait être dans un souterrain, puisqu'il n'y avait aucune fenêtre.
Peut-être suis-je au QG ?
Je me relevai difficilement et me mis assise sur le lit double. Ma tête me faisait un mal de chien, comme si je me réveillai d'une soirée bien arrosée. Je n'avais pourtant pas fais ça, mais qu'avais-je fait alors ?
Je vérifiai le reste de mon corps et remarquai que mon ventre était entièrement bandé. J'appuyai légèrement et criai face à la douleur. D'un coup, je me sentais faible et sans défense, et je détestai ça.
J'entendis des bruits de pas. Ils avaient sûrement été alertés par mon cri.
La porte s'ouvrit à la volée et laissa apparaître Gabriel, totalement paniqué. Il me regardait, le souffle court.
-Thina, tout va bien ?!
Je fronçai des sourcils.
-Bah ouais, pourquoi ?
Il soupira de soulagement. Alors qu'il s'avançait dans la pièce, je vis les personnes qui s'étaient tenues derrière lui.
Spencer et Carole se précipitèrent vers moi.
-Thina !
Ils s'étaient presque jetés sur moi. Je ris et manifestai mon bonheur de les voir. J'étais soulagée de les savoir vivants et en bonne santé. Je n'y avais pas vraiment pensé pendant mon escapade avec Gabriel, mais j'avais culpabilisé de les avoir laissés seuls et je m'étais inquiétée.
Un énorme rugissement retentit derrière eux et je n'eus pas le temps d'ouvrir les bras que Cérynie me montait déjà dessus et me léchait le visage avec joie. Je l'enlaçai, tout aussi heureuse. Je sentis même quelques larmes couler sur mes joues, mais Cérynie s'empressa de les lécher elles aussi. Je tentai de la contacter en pensant, afin de garder notre secret devant mes amis.
-Comment vas-tu ?
-Tranquille, pépère ! C'est surtout toi qui importe !
-Maintenant que t'en parle, tu appuies sur mes côtes...
-Oups !
Elle se dégagea et je lui laissai une place pour qu'elle puisse s'étaler sur le lit.
-Pourquoi je n'ai pas pu t'appeler ? J'étais tellement inquiète !
-Je ne sais pas comment ton ami a fait ça, mais il a réussi à couper le lien qui nous unissait. Je ne savais pas où tu étais, ni même si tu étais vivante. Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai eus peur !
Je levai la tête vers Gabriel qui était en retrait. Il me regardait droit dans les yeux, comme s'il essayait de savoir ce que je pensai. Je me demandai s'il y arrivait.
Mais ce que je vis ensuite m'arrêta.
Joan était nonchalamment appuyé sur la chambranle de la porte, les bras et les jambes croisés.
-Hey.
Sa voix était calme, comme si rien ne s'était passé entre nous, comme si je n'étais qu'une connaissance dont il venait prendre des nouvelles.
Sa copine lui a lavé le cerveau.
Un silence pesant s'installa et je vis du coin de l'œil Gabriel se crisper. Était-il jaloux ? Je n'espérai pas, parce qu'à présent, je ne savais pas lequel était le plus important pour moi.
***
Le verdict était tombé : j'avais quatre côtes cassées et une belle commotion cérébrale, accompagné d'une jolie petite bosse.
Tous m'avaient laissée me reposer, sauf Cérynie, qui ronronnai contre moi. Elle semblait tellement soulagée de me voir, et c'était réciproque.
Maintenant que j'étais calme et tranquille, je pouvais réfléchir à la situation.
Il semblerait qu'Hippolyte ne m'aimait pas. Bon, ça, c'était déjà compris.
Mais au point de vouloir me tuer, il y avait certainement une autre raison. N'est-ce pas impoli de tenter d'assassiner un invité ? Elle m'avait proposé de voir Arès, ne devait-il pas être au courant ? Il l'était certainement. Notre première idée, celle concernant le chantage fait par Éris devait être la bonne.
Je posai un pied par terre et grognai, ce qui réveilla Cérynie. D'un bond, elle était là pour me soutenir. Je m'appuyai donc sur elle et avançai prudemment.
-Est-ce vraiment nécessaire ?
-Je dois leur parler.
-Je peux très bien les appeler !
-C'est vrai, mais j'en ai aussi marre de rester assise.
Elle ricana et nous avançâmes pour atteindre la sortie. J'ouvris fébrilement la porte et m'arrêtai net.
Joan et Gabriel se regardaient comme chien et chat. Et ils avaient l'air prêts à en venir en main.
-Putain les gars, qu'est ce que vous foutez ?!
Ils ne prirent même pas la peine de me regarder, puisqu'ils se jetèrent dessus.
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