Chapitre 11
Je tombai à la renverse lorsque la boule d'énergie qui venait d'apparaître me percuta. J'étais trop sonnée pour riposter : c'était bien la biche qui venait de me l'envoyer. Je n'arrivai pas à y croire : j'étais la Chasseresse et la biche de Cérynie se tenait devant moi. Mais le plus déroutant était le fait que ma mère n'était pas une pute, c'était tout le contraire. Je n'y aurais pas cru si rien de tout cela ne m'était arrivé.
Je me relevai difficilement, grognant lorsque je sentis la douleur irradier de mon arrière-train. Je levai furieusement la tête, m'apprêtant à demander à la biche quel était son problème. Mais elle n'était plus là, seuls restaient Joan et moi. D'ailleurs, je l'entendis clairement jurer et il sauta sur ses pieds, prêt au combat. Il se rendit compte du manque d'adversaire et la tête qu'il afficha me fit sourire et il tourna la tête vers moi. Ses yeux s'agrandirent, comme si j'avais une grosse tâche en plus milieu du front, j'arrêtai de sourire et fronçait des sourcils.
-Quoi ? Je suis devenu un thon en l'espace de quelques minutes ?!
Il se contenta de secouer la tête, la bouche entrouverte. Puis il se rendit compte d'une apparente boulette, et se jeta à mes pieds, littéralement agenouillé devant moi, les yeux baissés et un air se soumission. Je reculai légèrement, choquée.
-Putain, Joan ! À quoi tu joues ?!
-J'aurai dû comprendre plus tôt que tu étais tout sauf une simple humaine... Désolé d'avoir été aussi grossier.
-Mais lève-toi, andouille !
Il le fit, les yeux toujours baissés. Je commençai à paniquer, la biche lui avait peut-être fait un lavage de cerveau, qui sait ?
Dis pas de conneries, je ne lui ai fait aucun mal.
Je criai et me retournai, cherchant la biche des yeux. Mais elle n'était pas là. Je fronçai des sourcils et je vis Joan faire de même, il s'était enfin relevé et ne comprenait pas mon angoisse.
Tu ne peux pas me voir, je suis dans ta tête, imbécile...
En effet, maintenant qu'elle me le disait, je sentais une présence dans ma tête. Comme si la biche s'était immiscée dans mon cerveau et avait trouvé un endroit où s'installer. Je paniquai, pourquoi était-elle là ?
Ta mère en a marre que tu te tires à chaque fois tout juste des tentatives de meurtre, elle a décidé de m'assigner à ta protection, alors arrête de paniquer et laisse-moi dormir.
Je me tus mentalement et reportai mon attention sur Joan, qui s'était légèrement reculé, inquiet face à mon monologue interne. Je lui fis signe que c'était bon et il fronça des sourcils de plus belle. Mais je ne lui donnait pas les détails, craignant de lui faire peur.
-Bon, tu m'expliques ta mascarade ?
-Tes vêtements.
Je me penchai, observant mes vêtements qui devaient être un jean et un chemisier blanc, accompagnés de mes bottes noires préférées. Mais je ne les portai plus, ils étaient remplacés par une combinaison de combat tout simplement magnifique. Je bougeai légèrement, testant la souplesse du vêtement. La combinaison me semblait comme une seconde peau, totalement réceptive à mes mouvements. J'avais même l'impression qu'elle les amplifiait : mes sens me semblait plus aiguisés et je sentais mes muscles prêts à fournir l'effort. Mais peut-être ce n'était qu'une impression. Dans tous les cas, cet uniforme était magnifique et m'allait vachement bien. Je me sentais... divine. Je sentais également un poids sur la tête, et je palpai mon crâne avec précaution. Ce que je ressentis sous mes doigts n'était rien d'autre qu'une couronne. Elle semblait discrète, cachée sous mes cheveux dorés qui étaient rassemblés en une sorte de chignon haut, mettant en valeur mon visage fin sur lequel tombait quelques mèches rebelles. Je ne pouvais pas me voir, certes, mais je sentais que c'est ce à quoi je devais ressembler : à une déesse. Cérynie devait m'avoir customisée en même temps que son intrusion dans ma tête.
Je baissai à nouveau les yeux sur Joan, ses yeux brillant devant ma beauté toute divine. Il fit un pas et posa délicatement sa main sur ma joue.
-Tu es magnifique.
Je sentis le feu me monter aux joues, mais je n'y prêtai pas attention : ses yeux verts parsemés d'étincelles dorées sondaient mon âme, je me sentais fondre sous son magnifique regard. Le mien dériva malgré moi vers ses lèvres, entourées de sa barbe de trois jours. Je le vis sourire et il s'approcha davantage de moi, nos lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres de distance. Son sourire se fit plus éclatant et il déclara :
-Quand je me rends compte que tu es la fille de la déesse et notre sauveuse... Je ne devrai pas faire ça.
-Faire quoi ?
Il sourit et se pencha sur mes lèvres. Lorsqu'elles se touchèrent, un frisson parcouru tout mon corps et je me penchai sur Joan, profitant un maximum de ce baiser devenu passionné et tendre à la fois, ma tête tournait tellement que c'était bon. Joan devait avoir le même avis car il émit un grognement tout masculin et posa ses mains sur mes hanches, me rapprochant de lui. Nous finîmes par nous séparer, reprenant chacun son souffle.
Je n'osai le regarder. Peut-être cela ne lui avait finalement pas plu ? Après tout, c'était mon premier baiser...
-Thina.
Son ton était ferme mais tendre. Il me prit le menton et me releva la tête, nos yeux se rencontrèrent. Ce que je vis dans les siens me laissa perplexe. Un mélange de tendresse et de regret. Il était à moitié déçu ?
-Il ne faut pas que cela se reproduise, je ne peux pas, moi, un simple chasseur, embrasser une Chasseresse pure.
-Rien à foutre d'être pure, tout ce que je veux, c'est toi.
Il sourit et posa une main sur le bas de mon dos, me dirigeant tranquillement vers le QG. Je le regardai avec insistance pour qu'il me réponde mais il faisait semblant de ne rien voir. Je soufflai et me promis de remettre cette discussion au plus vite. Lorsque nous arrivâmes à la lisière du parc, Joan rompit tout contact avec moi et un grand froid me submergea immédiatement. Mais j'étais trop fière pour lui demander de reposer sa main sur moi. De plus, cela aurait été totalement ridicule et je ne voulais pas qu'il se moque de moi.
Nous descendîmes silencieusement les escaliers menant à la grande salle où nous avions rencontré les amis de Joan mais nous ne nous y arrêtâmes pas. Joan prit une petite porte sur le côté, assez discrète qui menait dans un bureau extrêmement simple, lui aussi. Derrière le bureau se trouvait un homme assez âgé, devant certainement dépassé la septantaine. Il lisait tranquillement des rapports et leva la tête, curieux de savoir qui avait dérangé sa lecture. Lorsqu'il vit que c'était Joan, son visage s'éclaira et il se leva, accueillant d'un câlin le nouveau venu. Enfin, il porta son attention sur moi et une étincelle de compréhension éclaira ses yeux gris.
-Tu es Thina, n'est ce pas ?
J'acquiesçai, impressionnée par cette force qui émanait de lui, malgré son âge. Il reprit, enthousiaste :
-Je suis enchanté ! On attendait ta venue depuis si longtemps ! Et je vois que nous avons eu raison, vu ta tenue...
Je souris malgré moi devant son air enjoué. Joan se racla la gorge, un peu trop sérieux à mon goût et s'adressa au vieil homme :
-Grand-père, elle n'est pas seulement la Chasseresse...
Le vieux pris un air surpris et demanda à Joan d'approfondir son explication.
-Elle est également la fille de la grande Déesse.
Le grand-père écarquilla les yeux et son visage perdit toute l'assurance qu'il possédait quelques instants auparavant. Lorsqu'il reporta son attention sur moi, un grand respect s'affichait sur son visage. Il s'agenouilla, solennel.
-Je vois que vous êtes encore plus incroyable que nous le prédisions. Je vous présente tous mes respects, ô fille de la Grande Déesse.
Je fus immédiatement gênée par son soudain vouvoiement et lui demandai rapidement de se lever. Je me tournai vers Joan, le regard implorant.
-Je ne souhaite pas être crainte ou même respectée. Je préfère garder cela secret, afin d'éviter certains malentendus, comme le fait que je sois toute puissante...
Joan sourit et acquiesça, comprenant mon malaise. L'homme fit de même et finit par me tendre la main.
-Je ne me suis pas présenté, je me nomme Edward Maldonado, mais tu peux m'appeler Ed ! Je suis, comme tu l'as sans doute remarqué, le grand-père de Joan. Je représente, en quelque sorte, le "chef" des Chasseurs.
Je lui serrai la main et lui sourit gentiment. Il tapa des mains, ravi.
-Bien ! Maintenant, commençons ton entrainement !
TA TA DAAA !
Enfin ! N'est ce pas ? :P
Je suis plutôt fière de ce chapitre, et des milliers d'idées me donnent mal à la tête, il va se passer plein de choses, les gens !
N'hésitez pas à me donner vos critiques, positives ou négatives ! Vos votes et vos commentaires font extrêmement plaisir, merci beaucoup ! <3
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top