Chapitre 35 :Les Elémentaires


Il passa dans le portail, suivit de tous les hommes. Sans même porter un regard en arrière, je rentrai à mon tour dans le portail. Pour une fois, j'arrivais d'une manière correcte, sur mes pieds, au lieu des quatre fers en l'air. Le portail se referma derrière nous, nous plongeant dans le noir d'une nuit sans lune. Les soldats nous accompagnants firent apparaître comme des boules d'énergies au dessus de nous, et ainsi, on fut baignés de lumière. Les boules s'écartèrent, et formèrent un grand cercle, ce qui nous permis de voir quelques mètres autour de nous. Et à première vue, tout semblait en ordre. L'herbe était verdoyante, et rien ne brûlait.

-Je ne comprends pas, nous n'étions pas censés atterrir chez les Elémentaires ? Demandais-je discrètement à Gabriel.

-Si, mais nous avons atterri dans un territoire proche, qui ne leur appartient pas. Ils viennent d'être attaqués, ont aurait sûrement succombés sans avoir le temps de réagir si on était rentrés sur leur territoire sans les prévenir.

-Oh, oui tu as sûrement raison.

On marcha une bonne dizaine de minutes avant de traverser la forêt. Autant dire que j'avais une mauvaise expérience avec les forêts, alors j'étais sur mes gardes. Si jamais un monstre apparaissait dans mon champ de vision, j'aurai été prêt à réagir. Mais rien ne vint nous attaquer, et on traversa la forêt tranquillement, le bruit de nos pas meublant le silence ambiant. Une fois la forêt traversée, on arriva sur le bord d'une falaise. Je n'avais pas peur du vide ! Pas du tout ! Néanmoins, je restais prudent, et n'avançais pas prêt du vide. On ne savait jamais, un morceau pouvait se détacher et nous précipiter vers notre mort. Alors tandis que le Roi et une bonne partie des soldats se penchaient vers le vide, regardant quelque chose de très intéressant visiblement, je restais quelque peu en retrait.

-Bien, c'est ici. Enfin, en bas.

Je sentis un long frisson me remonter le long du dos.

-En...En bas ?

-Oui. Il suffit de sauter et de se laisser tomber. La chute va finir par ralentir et on va se poser en douceur en bas.

-Bon Dieu, qu'est-ce que je fais là...Murmurais-je pour moi-même.

-Comment ?

-Non rien. Répondis-je.

-Tout à l'heure, votre messager a dit qu'il y avait de la fumée où je ne sais quoi...Et je ne vois aucune fumée. Commença Gabriel

-Ce que tu vois comme paysage n'est qu'une illusion créée par les Elémentaires. En vérité, en sautant, tu vas traverser, sans t'en rendre compte, une barrière, un peu comme la nôtre. Ne sois donc pas surpris, si en un clin d'œil, le soleil est à son zénith. Les Elémentaires ont leur propre fuseau horaire : un jour éternel. Ils ne dorment jamais, mais ils se reposent un peu parfois. D'ailleurs, ce que tu verras est un soleil fictif, totalement créé de toute pièce. Encore une illusion.

-Donc en fait, en sautant, on passe dans un autre monde ?

-Exactement. Bon, ce n'est pas que le temps presse, mais il est temps d'y aller. Le mieux est qu'on y saute tous ensembles. Dis le Roi en avançant au bord de la falaise.

Un pas et il chutait dans le vide. Tous s'approchèrent, et pour ne pas perde la face, je fus donc obligé de faire de même. « Ne pas regarder en bas ». C'est la phrase que je me répétais en boucle. Même si le Roi nous avait bien dit que ce n'était qu'une illusion, le paysage au loin semblait bien trop réaliste à mon goût.

-Aurais-tu peur du vide, jeune Voyageur ? Demanda le Roi avec un ton légèrement moqueur.

-Ah ah, très drôle.

-Tu peux toujours faire demi-tour.

-Moi ? Faire demi-tour ? Hors de question. Rien ne me fait faire demi-tour. Déclarais-je avec un ton orgueilleux. Il fallait vraiment que j'arrête de sortir des phrases pareilles, et d'essayer de faire croire que j'avais du courage.

- Si tu as trop peur, contente-toi de te laisser tomber et de fermer les yeux pendant la chute. C'est dur à surmonter les phobies.

J'acquiesçais.

-Très bien alors. Soldat ? Attention...

J'avais l'impression que mon cœur allait exploser tant il battait vite.

-Sautez !! S'écria le Roi.

Ils poussèrent un cri de guerre, et sans réfléchir, je m'élançais également, à leurs côtés. Pendant un instant, j'eu l'impression de voler, avant que la gravité ne me rappelle à l'ordre. En fait, je faisais du saut en parachute, mais sans parachute ! Quelle bonne idée j'avais eu de demander à venir...Je gardais au début les yeux fermés, mais je me décidais à les ouvrir finalement.

La nuit disparut devant moi, et je fus aveuglé par le soleil. En dessous de moi, s'affichait un paysage désolant. Des cratères fumaient un peu partout, et des restes de forêt terminaient de brûler. Toute l'herbe était jaunâtre, comme si l'air lui-même était empoisonné. Pourtant, très loin, j'eu même du mal à le voir, l'herbe repoussait, et était d'un beau vert. Les arbres se redressaient, et un lac se remplissait à nouveau d'eau claire. Je me rendis compte que je m'étais entièrement crispé, quand j'essayais de montrer l'horizon à Gabriel. Finalement, la chute commença à ralentir, et on se dirigea vers le sol doucement, tout en se déplaçant étrangement comme portés par le vent. On s'éloigna beaucoup de la falaise et on atterrit au milieu du territoire ravagé, délicatement. J'avais tout de même de la nausée et la tête qui tournait. Gabriel m'appuya, le temps que je reprenne mes esprits totalement.

-Ah, vous êtes encore vivant, merveilleux. S'exclama le Roi en nous voyant à ses côtés.

-Comment ça encore vivant ? Demandais-je.

-Rien d'important...

Je lui lançais un regard noir avant d'observer notre environnement. Tout semblait ravagé, détruit et empoisonné. Au loin, une dizaine de personnes arrivaient en volant. Plusieurs femmes et plusieurs hommes. Ils se posèrent à une dizaine de mètres de nous. Enfin, ils flottaient toujours mais si près du sol que leurs orteils frôlaient l'herbe. Tous les soldats se mirent en position, prêts à défendre leurs Roi.

-Repos, soldats. Déclara-t-il.

Le petit groupe avança vers nous. Derrière eux, l'herbe virait au noir, signe de leur colère. Un vent fort se mit à souffler, presque aussi puissant que lors de notre chute. Je vis que Gabriel se mit à chercher quelque chose dans sa poche, et je devinais aisément qu'il cherchait son arme. Je posais ma main sur son épaule, et il sursauta.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. On n'a aucune chance contre eux, alors évitons de leurs montrer les crocs.

Il acquiesça, et se calma. Mon attention retourna vers les Elémentaires, qui étaient à présent à deux pas de nous. Et ils étaient magnifiques. Des abdominaux pour les hommes, des mâchoires plus ou moins carrés, des visages parfaits, des jolies courbes pour les femmes, une taille parfaite...Ils étaient tous d'une beauté parfaite. Si parfaite que ça en devenait effrayant.

-Rachid. Serais-tu devenu suicidaire ? Commença l'un.

-Pas tant que ça, puisque je suis toujours vivant.

-Et bien, que nous vaut le plaisir de ta visite ? Comme tu peux le voir, nous ne sommes pas dans de bonnes dispositions.

-Je vois bien ça. M'a été conté cette horrible tragédie...Je sais que la colère des Elémentaires est sans limite, mais j'ai tout de même une requête à vous faire. Se pourrait-il que mon territoire soit épargné ? J'ai toujours été un honnête allié, et je le suis toujours. Mon peuple à besoin de terres fertiles, mais également d'eau, pour vivre.

-Voyez ! Notre territoire dévasté, et détruit par vos mains. Comme tu l'as dit plus tôt, notre colère sera sans limite, et ainsi le Royaume entier la subira.

-Mais...

-Néanmoins, notre mémoire reste active, et nous n'oublions pas ce que tu nous as apportés depuis le début de notre alliance. De plus, il y avait énormément de chance que tu sois détruit par notre colère au moindre pas fait ici. Malgré cela, pour préserver la paix et le bien-être de ton peuple, tu n'as pas hésité à mettre ta vie en jeu. Ainsi il se pourrait, peut-être, que ton territoire soit moins touché que le reste du Royaume.

Le Roi s'inclina légèrement avant de se redresser.

-Je n'en demandais pas plus.

-Il sera donc fait ainsi.

- Seul les Sylphes sont dehors ? Je dois m'entretenir avec les Ondines. Demanda le Roi.

-En effet, l'air empoisonné affecte énormément nos Ondines ainsi que nos Phoenix. Nous sommes les premiers touchés, mais nous avons déjà purifié une bonne partie de l'air.

-Tu comprends quelque chose toi ? Demandais-je discrètement à Gabriel.

Il me fit un signe négatif de la tête, tandis que l'homme qui parlait au Roi tournait son regard vers moi. J'eu l'impression que son regard vert foncé me transperçait.

-Tu as amené sur notre territoire des inconnus ? Tu ne tiens pas à leurs vies ?

-Je les avais bien prévenus qu'ils risquaient de mourir instantanément, mais les jeunes de nos jours...

-Suivez nous. Nous allons vous conduire au lac où se sont rassemblées les Ondines. Maria, tu veux bien leurs conter nôtre histoire ? La version courte.

-Avec plaisir ! S'exclama une femme rousse.

On se mit tous en route.

-Nous sommes appelés les Elémentaires. Quand je dis « nous » je veux parler des Sylphes, des Ondines, des Phoenix et des Terrans. Nous sommes des Esprits de la nature et des quatre éléments, d'où notre nom : le vent pour les Sylphes, l'eau pour les Ondines, le feu pour les Phoenix et la terre pour les Terrans. Nous sommes des êtres de paix, et nous procurons la fertilité des terres, l'arrivée d'eau et le beau temps à tout le monde, mais nous aidons plus particulièrement nos alliés se développer. Notre territoire est appelé le territoire neutre, car nous pouvons nous allier avec n'importe qui, mais nous ne prenons part à aucune bataille, aucune guerre. Personne, avant aujourd'hui, n'osait nous attaquer, car si nous pouvons procurer tant de bonnes choses, nous pouvons aussi les retirer. Nous créons tempêtes, ouragans et catastrophes naturelles pour détruire nos ennemis. Les éléments nous obéissent au doigt et à l'œil comme vous dites.

-Oh, je vois.

-Qu'est une personne capable de contrôler les quatre éléments à la perfection ? Lui demanda Gabi.

-Cette personne à reçu notre bénédiction probablement...

Alors Rosa avait leurs bénédiction? Je ne m'en étais pas aperçu mais nous venions d'arriver près d'un énorme lac, visiblement très profond. On m'attrapa le menton, et me tourna légèrement la tête. Je me retrouvais à deux centimètre du visage de la dame qui nous avait raconté cette histoire. 

-Tu es très mignon tu sais. Tu as déjà une petite amie ? Dit-elle en approchant son visage si près que son nez touchait le mien. 

-Euh...J...je...Bégayais-je, ayant sûrement le visage rouge.

Un jet d'eau jaillit du lac, et fonça droit sur Gabriel, qui se fit attiré dans l'eau.

-Gabriel ! M'écriai-je en me libérant d'un geste brusque de la prise de la fille et en me précipitant près du lac.

Une tête émergea de l'eau, un peu plus loin, Gabriel. Des têtes féminines sortirent elles aussi tout autour de lui.

-Gabriel, ouf ! Dis-je, soulagé qu'il aille bien.

Une autre tête, féminine cette fois à moins d'un mètre de moi.

-Oh, il y en a un autre !

-Ah non ! Je l'ai vu avant toi ! S'écria la Sylphe en s'approchant et en m'enserrant dans ses bras.

-Qu'est-ce qui leur prends ? Demanda le Roi à un des Sylphes qui semblait jaloux.

-Ce qui se passe c'est qu'elles sautent sur tout ce qui bouge. Elles s'arrachent les humains, comme si nous, les esprits mâles, on ne suffisait pas !

La Sylphe me serra dans ses bras, et s'envola à plusieurs mètres de hauteur. Aussitôt, je me crispais.

-Essaye toujours de me le voler maintenant.

Un énorme jet jaillit vers le ciel, et en sortit une fille aux yeux bleus glace. Elle m'attrapa le bras. Je me concentrais pour me pas fermer les yeux, mais quand elle avait décollée, je m'étais fermement accroché aux bras de la Sylphe. Je m'étais aussi forcé à contenir mon cri, qui m'aurait fait perdre toute crédibilité. Qu'est-ce qu'ils avaient tous aujourd'hui à vouloir me faire voir tout du ciel ?!

-Merci pour la livraison. Dit-elle avant de me tirer d'un coup hors des bras de la Sylphe et de m'attirer contre elle.

Sauf que vu qu'elle était mouillée, je ne pus me raccrocher à elle, et je chutais. Je sentis un liquide chaud traverser mes veines, et alors qu'au dessus de moi les deux esprits de la nature se disputaient, sûrement à mon sujet, que Gabriel criait mon prénom à s'en arracher les poumons, et qu'un Sylphe mâle décollait du sol pour m'attraper, je Voyageais.    

Et oui, ces nanas sont folles xD Moi je dis qu'heureusement que les autres filles n'étaient pas là. Parce que certaines auraient étés jalouses. Bref à dans deux jours sûrement pour la suite. Ah oui, je voulais juste vous prévenir que je ne suis pas sûre de pouvoir poster lundi et mardi prochain...Je vous tiens au courant, promis. 

Ah oui, et aussi merci pour les déjà 2.3K de vues et les 388 votes, sa me fait très plaisir. Allez-y commentez, votez si sa vous à plu, et puis bonne journée à vous :D !!!

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