Chapitre 28 : Fuir, encore et toujours

-C'est...C'est ça la bibliothèque ? Demandais-je en regardant avec stupéfaction tout autour de moi.

-Exactement ! Vous devriez trouver ce don vous avez besoin, mais si vous ne trouvez pas, vous pouvez toujours aller à la bibliothèque du palais. La bibliothèque est vivante, et elle obéira à vos ordres. Vu que vous n'avez plus besoin de moi, je m'en vais. Ah oui ! N'allez pas vous perdre dans ses rayons sans fin ! Me dit-il avant de partir tranquillement.

J'entendis le bruit de la double porte s'ouvrir et se refermer quelques instants plus tard. Je me trouvais dans une énorme pièce, tellement grande, que je n'en voyais plus les murs. Il m'avait conduit jusqu'au centre où se trouvait plusieurs fauteuils aux airs confortables. Avec un lustre et quelques chandeliers pour simple éclairage, cette pièce semblait être bloquée, plusieurs siècles en arrière. Mais cela lui donnait un certain charme. Cette petite « aire de lecture » formait comme un cercle lumineux, et de la partait plusieurs rayons de bibliothèques, allant dans des sens dans l'autre, en rejoignant d'autres parfois, formant un véritable labyrinthe où il était facile de se perdre. Les bibliothèques étaient hautes jusqu'au plafond, qui devait bien se trouver à trois mètre au dessus de moi. Comment allais-je faire pour atteindre ces livres ? Surtout que certains d'entre eux m'avaient tapé dans l'œil avec leurs couleurs rouge sang et leurs bordures dorées. « La bibliothèque obéira à vos ordres... » C'est ce qu'il m'avait dit.

-Heu...Est-ce que je pourrais avoir le livre en rouge là-haut ? Demandais-je sans réel conviction.

Pourtant à ma grande surprise, le livre désigné brilla d'une petite lumière argentée et se dégagea de l'étagère. Puis il tomba doucement, comme une feuille morte en automne, comme porté par le vent.

-Wouaw ! Lâchais-je alors qu'il se posait délicatement dans mes bras.

Ses couleurs dorés et rouges m'avaient peut-être attiré, mais il ne portait absolument pas sur le sujet que je recherchais.

-Hum...Vous auriez quelque chose sur...Euh...Sur les dons ? Une liste de tous ceux qui existent et quelques informations par exemple. Demandais-je en ayant l'impression de parler tout seul.

Cependant, plusieurs livres brillèrent à leur tour, et tous vinrent se poser en plusieurs piles devant moi. Il y en avait cinq en tout, et toutes faisaient ma taille.

-Tout ça ?! Je vais y passer la journée ma parole. Lâchais-je avant d'attraper le premier livre d'une pile.

Puis j'allais m'assoir dans un des fauteuils. C'était parti pour une longue lecture !

-Hum...Monsieur ? Monsieur, tout va bien ? Me demanda une voix lointaine.

Je revins à mes esprits et ouvrais un œil en baillant.

-Oui ? C'est pour quoi ? Demandais-je en regardant la personne qui me parlait, qui n'était autre que le même jeune que tout à l'heure.

-Et bien, ça fait plusieurs heures que vous êtes ici, et des invités sont arrivés.

-Des invités ? Plusieurs heures ?! Quelle heure est-il ? Demandais-je en me relevant d'un coup.

-Et bien, ça fait plus de quatre heures que vous êtes ici. Il est un peu plus de 10 heures.

-Tant de temps perdu ! Je me suis endormi alors que je n'ai feuilleter que cinq livres, c'est pas possible. Dis-je pour moi-même.

Je me désespérais moi-même. Si on me disait que je n'avais pas un souci après ça...

-Je vous ai apportés des vêtements plus...convenables pour recevoir nos invités. Dit-il en me tendant un ensemble de vêtement, et une paire de chaussures.

-Oh, merci. Répondis-je en me rendant compte que j'étais effectivement sans haut, et sans chaussures.

-Il y a également une salle de bain non loin de là pour vous nettoyé si vous en ressentez le besoin.

-Je veux bien. Dis-je en lui souriant.

Il me sourit à son tour, se retourna, et leva la tête avec fierté, avant d'avancer comme s'il l'on allait lui remettre une médaille. Je me retenais de pouffer : est-ce que le fait que lui ait sourit était aussi important ? Je le suivais néanmoins, et prenait une bonne douche, avant de me brosser les dents et de m'habiller pour rejoindre les autres.

La salle de bain se trouvant à l'étage supérieur, et la salle de réception se trouvant au rez-de-chaussée, je redescendais, et rejoignais les autres. En chemin je croisais mes compagnons d'infortune et on termina la route ensemble. Ils avaient l'air de très bonne humeur aujourd'hui, et leur bonne humeur ne tarda pas à m'envahir également. On entra ainsi dans sa salle de réception, alors que nous riions aux éclats, à cause d'une remarque de Julie.

-Dan ! S'écria une voix féminine que je reconnaissais facilement.

-Daph...Eu-je à peine le temps de prononcer avant qu'elle ne me saute au cou, manquant de me faire basculer en arrière.

-Dan, tu m'as manqué dis-donc ! Me dit-elle avant de me faire un long bisou sur la joue.

-Depuis quand es-tu devenue aussi gentille ? Demandais-je en rigolant.

Elle se détacha de moi, et recula d'un pas.

-Mais j'ai toujours été gentille je te signale. C'est de ta faute aussi ! Qu'est-ce qui t'as prit de te jeter dans la gueule des vampires ?! Tu es aussi pressé de trépasser ? Me dit-elle avec un ton de sermon.

-Mais ! Qui t'as raconté ça ? Demandais-je.

-Ton ami le Lycan.

Je cherchais aussitôt Aidan dans la pièce. Je sus que j'avais raison quand il me fit un grand sourire avant de me tirer la langue. Ce n'était pas un adulte, mais un grand enfant décidément.

-Au fait, ta mère te cherche, elle m'a dit qu'elle voulait me parler de quelque chose d'important...

-Ah oui ? Tu sais où elle est ?

-Dans le jardin je crois. Me dit-elle

-Je vais aller la voir, à plus tard. Dis-je en leur faisant un petit signe de la main. Ils me répondirent tous de même, sauf Rosa, qui semblait être fâchée pour une raison que je ne connaissais pas. Est-ce que j'avais fais quelque chose de mal ? Pourtant on rigolait quelques instants auparavant... Je continuais néanmoins ma route, et retrouvais ma mère appuyée contre le mur, dans le jardin. Le soleil brillait bien dans le ciel, un ciel sans nuages.

-Coucou m'man. Tu voulais me parler ?

-Ah, enfin tu es là. Mais où étais-tu passé ? Tu n'étais pas dans ta chambre.

-Ouais...J'ai assez mal dormi parce que...Maman ! Il faut que je te dise quelque chose de très important !

-Ah oui ? Je crains que sa ne doive attendre, il y a un peu trop d'oreilles qui trainent à mon avis. Trop poilues et pointues à mon goût. Me dit-elle en soutenant mon regard.

Je voyais bien qu'elle insistait pour je ne dise rien à haute voix, devant tous les Alphas. Pourtant il pouvait frapper à n'importe quel moment. Ce voleur d'âme qui se régénérait à l'infini, était un parasite.

-Alors trouvons vite un endroit où...

-Dan ! Dan ! Entendis-je plusieurs voix m'appeler.

Je me retournais et voyais toute la petite troupe que j'avais laissé derrière moi, courir pour me rejoindre.

-Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Il faut qu'on parte ! Maintenant ! Me dit Gabriel.

-Mais enfin que...

-Nos parents, ils sont en route pour nous rejoindre ! On n'a pas le temps de parler, on doit déguerpir et vite ! Me dit Rosella en m'attrapant la main et en commençant à courir, suivie par tous les autres dont ma mère.

-Hé, mais qu'est-ce qui vous prends ? Je ne vois pas le problème !

-Le problème, c'est que nos parents sont de mèche avec toute cette machination : ils nous ont emprisonnés, et vendus pour assurer leur sécurité. Et en prime, ils ont du territoire et de l'argent ! M'expliqua Jean, la voix remplie de haine.

-Et ces imbéciles les ont contactés sans nous prévenir !

-Alors ils sont en danger ! On ne peut pas les laisser ! M'écriai-je en m'arrêtant de courir et en dégageant ma main de celle de Rosella.

-Dan, tous ces Lycans ne les intéressent pas ! C'est vous la cible ! Si tout ce qui vous dites est vrai, alors ils n'ont pas intérêt à vous retrouver. Sinon on est fichus. Me dit ma mère.

Elle sortit son téléphone et pianota dessus à toute vitesse.

-J'ai prévenu ton père, il va passer récupérer Théo et Daphné.

-Vous venez aussi ?

-Vous n'avez même pas encore tous dix-huit ans. Et en cavale, sans connaissance du pays, vous ne survivrez pas deux jours. Et puis...Nous avons quelques contacts...

-Alors en avant, et plus vite que ça ! Nous encourageâmes Gabriel.

On accéléra la cadence. Bon sang, plus le temps de lancer ne serais-ce qu'un regard en arrière. J'essayais de réfléchir à une solution, tandis que le stress m'envahissait. Il fallait que je trouve un plan et vite. Quelqu'un prit ma main, coupant toute mes pensées. Je tournais la tête et croisait le regard troublant de Rosa. Elle qui semblait en colère toute à l'heure...La peur semblait avoir dominé sur sa subite colère.

-Est-ce que tu aurais peur ? Peur de sauter dans le vide comme la dernière fois ?

-Quoi ?! Pas du tout ! Je n'ai pas eu peur du tout ! Je vérifiais juste...si Rayssa était prête ! Et puis, il n'est pas question de sauter de plusieurs étages là.

-C'est un peu pareil...On fait...comme un saut dans l'inconnu.

-Ouais...Il faut vite que je trouve un moyen de nous sortir de là...Peut être qu'en Voyageant je...

-Cesse un peu de parler à la première personne ! Tu n'es pas tout seul dans cette histoire ! On va tous trouver une solution, et s'en sortir.

Tous les autres se retournèrent et m'adressèrent des sourires encourageant. Oui, c'est vrai j'étais loin d'être tout seul dans cette affaire ! 

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