Chapitre 4 : Dictateurs, sadiques, pyromanes et impatients

En arrivant au château, on déposa nos chevaux à l'écurie, avant de se diriger vers le palais. Nous devions passer prendre quelques objets personnels, faire nos valises, et enfin nous envoler vers ce paradis, qu'il me semblait enfin frôler du bout des doigts. Cela aurait été une partie de plaisir, si l'ambiance normale était au rendez-vous. Mis nous avions à peine pénétrer dans le palais que l'ambiance nous paru encore plus pesante. C'était comme si dans une des pièces, une bombe était posée et que l'on était sur le point de la désamorcée. Sauf qu'une simple erreur allait être fatale. Autrement dit, tout le monde était tendu, et comme en ville, personne ne passait dans les couloirs. Enfin, beaucoup moins que d'habitude, surtout que « D'habitude » voulait dire des employés courant partout et dans tous les sens, les bras chargés ou non. Aussi une fois arrivée dans nos chambres, on se sépara afin de faire nos valises le plus rapidement possibles. Malgré cette ambiance, et même si cela pouvait sembler égoïste aux yeux de certains, nous ne pouvions nous empêcher d'imaginer ce que nous allions vivre. Activités aquatiques à gogo, parcs d'attractions, musées pour les plus cultivés, c'est-à-dire pas moi, et détente. J'avais tellement hâte de revoir un peu de normalité !

On toqua à la porte au moment où je venais de finir ma valise. Je me rendais à la porte en levant les yeux. Ils avaient déjà fini ? Je n'étais pas si lent que ça à faire une valise, si ? J'ouvrais la porte pour découvrir mes amis qui semblaient être mécontent. Devant moi un employé me fit une révérence, me faisant grimacer.

-C'est pour quoi ?

-Sa majesté vous demande. Il semble qu'il ait quelque chose d'important à vous dire. Déclara-t-il.

-Nous devons partir là. On risque de manquer notre avion sinon. Il ne peut pas attendre ?

-On ne peut pas faire attendre le Roi. ! S'exclama-t-il avec un air outré.

-Mais...

-Suivez moi.

Je lui envoyais un regard noir, avant de me saisir de mon épée, que j'avais posée appuyée contre le mur proche de la porte. Une fois fait, je pris bien soin de faire claquer ma porte le plus fort possible, afin de bien monter mon mécontentement. Visiblement mes amis étaient du même avis que moi, et l'on se dirigea en silence dans les couloirs. Puis finalement, on se stoppa devant la porte où se trouvait le conseil. Je la reconnaissais bien, puisque c'est à cet endroit que nous étions devenus des Chasseurs au service de la Royauté pour le meilleur...Mais surtout pour le pire !

-Asseyez-vous là, je vous pris. Le Roi vous recevra dès que possible. Déclara l'employé, avant de faire une petite courbette et de s'en aller.

Je retenais une remarque cinglante concernant son « dès que possible » et me laissais tomber sur mon siège. Au fil de ma petite carrière de Chasseurs, j'avais découvert de nouveaux traits chez moi. Comme mon impatience. Selon mon arrière grand-mère, tout le monde dans la famille l'était. J'avais aussi découvert de nouveaux traits chez mes amis. Comme la légère tendance pyromane de Gabriel, le sadisme de Jean, qui était aussi présent chez Julie, et le côté dictatrice et jalouse de Rosa. Alors si je récapitulais, ils empêchaient deux impatients, Daphné et moi, dont une surdouée, un pyromane, deux sadique et une dictatrice de partir pour leurs premières vacances. Ils ne devaient tenir, ni à leurs vie, ni à leurs royaumes à mon humble avis. 

Quinze minutes. Déjà quinze minutes que nous attendions là, comme des imbéciles. Mes amis passaient le temps comme ils le pouvaient. Julie en faisant tourner sa dague autour de ses doigts de manière distraite, Jean en faisant apparaitre puis disparaitre son arme sous forme de porte clé, Gabriel en jonglant adroitement avec ses fioles, Daphné en faisant une sorte de méditation et Rosa en jouant avec des petites flammes qui roulaient entre ses doigts. Quand à moi, je faisais craquer mes doigts, je dégainais et rengainais mon épée, je tentais des bottes dans le vide... En bref, cette sorte salle d'attente ressemblait surtout à un grand fouillis de plusieurs activités.

Je dégainais à nouveau mon épée, et pour s'amuser, Rosa me créa un adversaire fait entièrement d'eau. Ainsi je pouvais trancher et retrancher à l'infini, et tester de nouveaux enchaînements. Je me reculais jusqu'à avoir le dos contre la porte, demandais à Rosa d'éloigner l'ennemis un peu plus loin, et de me créer des sortes de balles à éviter. Elle accepta avec plaisir car elle s'ennuyait à mourir. Plus loin, au bout du couloir, jute à côté de la silhouette d'eau qui se mouvait également, des centaines d'épines poussèrent avant de s'envoler, prêtes à me déchiqueter. J'inspirais un grand coup, me concentrant. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, Voyager était difficile à supporter, et encore plus quand il fallait prévoir les mouvements à la seconde. Déjà, Voyager une fraction de secondes et arrêter l'instant d'après était complexe. Ensuite, il fallait que je prévoie plus ou moins où j'allais atterrir, et j'avais peu de marge, si je ne voulais pas finir en gruyère du moins. Puis réitérer cela plusieurs fois de suite. Et il fallait aussi que je me prépare à frapper de l'épée. Je fermais les yeux, inspirait un grand coup et sentis une douce chaleur commencer à parcourir mes veines. J'attendis qu'elle atteigne son paroxysme douloureux, avant d'ouvrir subitement les yeux, et de m'élancer. Mon fourreau placé sur ma hanche gauche, la main gauche le tenant fermement, et la main droite tenant le manche de mon épée, j'étais prêt à dégainer. Une dizaine de projectiles arrivèrent droit sur moi, et je Voyageais, avant de revenir au monde réel, pour faire quelques pas en courant en plus, avant de devoir Voyager une nouvelle fois. Je réitérais au final la chose une bonne dizaine de fois, tranchant quelques projectile au passage, avant de Voyager une dernière fois, pour atterrir juste devant l'ennemi, l'épée dégainée. Je le tranchais verticalement, horizontalement, en diagonale plusieurs fois d'affilée dans un cri enragé que je pus retenir, évacuant toute ma colère et mauvais sentiments. Finalement je m'arrêtais en transperçant une nouvelle fois la flaque d'eau au niveau où ce serait situé son cœur. Je suais et était essoufflé. Cependant j'avais l'impression qu'un énorme poids m'avait été enlevé. D'un geste brusque de l'épée comme si je tranchais l'air, j'enlevais une grande partie de l'eau présente dessus, avant de rengainer. Une fois ceci fait, je me retournais et eut un léger sursaut. Les Anciens, une partie des membres du Conseil, le Roi et sa femme me regardaient. Le Roi et la Reine comme si j'étais un fou dangereux, les membres du Conseil de même et les Anciens...je n'aurais pu déceler aucuns sentiments dans leurs yeux rouges. Aussi je ne savais pas si j'avais fais une boulette ou non. Bizarrement, Gabriel avait cessé de jongler, Jean de jouer avec son porte clé, Julie avec sa dague, et Daphné de méditer.

Génial les copains, ils auraient pu prévenir j'aurais cessé de me donner en spectacle ! Non mais j'vous jure...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top