Au moment où je terminais mon verre, un sifflementaigu perça le silence. Il ne fallut alors que quelques secondes pour que lasituation ne dégénère...

Il y eu comme une explosion qui secoua le bâtiment. Mes amis bondirent hors de leurs lits en une seconde.

-Je reviens ! M'exclamais-je avant de Voyager.

Je ne pus retenir un soupir de soulagement en voyant que j'arrivais toujours à Voyager, contrairement à ce que j'avais cru. Je reportais mon attention sur l'extérieur. Certains vampires étaient effectivement redevenus fous. Une explosion avait eut lieu, non loin de là, mettant feu à certaines maisons. Je redevenais dans un état normal, et retrouvais mes amis, prêts à partir.

-Alors ?

- Alors je ne sais pas. Commençons par nous réunir. Commentais-je.

Ils acquiescèrent, tous du même avis, et alors que je n'avais fait qu'un pas, notre porte s'ouvrit en claquant. Rayssa, Daphné, Julie et Thimoté se trouvaient derrière celle-ci. En me voyant debout, un sourire sembla éclairer leurs visages quelques secondes, avant que la gravité de la situation ne les rattrapes.

-Qu'est-ce qu'on fait ?

J'allais ouvrir la bouche pour parler, mais la vitre juste en face de la porte, dans le couloir se brisa sous le poids d'un vampire blond qui venait de se faire jeter sur celle-ci de l'extérieur. Vampire blond...

-Ethan ?! M'écriais-je en me précipitant vers lui.

Il tourna son visage vers moi, et je pus remarquer du sang coulant de sa bouche, et son bras ouvert. Un autre vampire arriva par la fenêtre au moment où je m'agenouillais près d'Ethan. Et, grande surprise, il sauta...sur moi, évidemment ! Des deux, il fallait qu'il choisisse celui qui n'avait rien fait ! Mes camarades eurent de très bons réflexes, surtout Rayssa, qui attrapa le premier objet à sa portée, une chaise, oui, une chaise, et lui la fracassa à l'arrière de la tête. Dieu merci, il avait l'air d'être solide, et il ne fit que s'effondrer à mes côtés, assommé.

-Hey ! C'est mon seul ami ! S'exclama Ethan, alors que je me redressais et qu'il se précipitait vers le corps de son soi-disant ami.

-Ah ouai ? Et pourquoi est-ce qu'il m'a sauté dessus alors ?! Et ce n'est pas lui qui vient de te balancer contre la fenêtre ?

-Si, c'est lui. Mais je t'assure qu'il n'a rien fait. Il n'est pas comme ça d'habitude.

-Il est comme ça depuis le sifflement ? Demandais-je alors, commençant à imaginer une hypothèse.

-Sifflement ? Je n'en sais rien. On se baladait en ville, à quelques rues d'ici, et on a entendu comme un... un « pschit » et il s'est subitement mit à agir bizarrement.

-Comment ça un « pschit » ?

-Euh, les gars ? Je ne suis pas sûr que rester à découvert soit une très bonne idée. Commenta Gabriel.

Une seconde explosion, beaucoup plus puissante cette fois, résonna dans tous le bâtiment. D'énormes flammes jaillirent alors à l'autre bout du couloir. Elles dévoraient tout. Les tapisseries, les meubles, les vies aussi.

-Dehors ! Dehors tout le monde ! M'exclamais-je.

Julie se précipita vers la fenêtre.

-Le feu à aussi prit dehors ! Si on saute, c'est comme si on descendait directement en enfer !

-Ce n'est peut-être que de ce côté ! Tentons de sortir par l'entrée normale ! M'exclamais-je.

J'attrapais Thimoté dans mes bras, et l'on se mit à courir vers les autres escaliers, dans le sens contraire des flammes. Néanmoins de la fumée envahissait déjà tout l'étage. Des toussotements derrière moi me fit tourner le regard vers l'arrière, pour voir Ethan traînant difficilement son copain à bout de bras. Sa blessure sur laquelle il tirait en faisant ça, ne cessait de saigner.

-Ethan mais qu'est-ce que tu fous ?!

-Je ne peux pas le laisser là ! S'écria-t-il.

Je m'arrêtais un instant. Le reste de mes amis, n'ayant visiblement pas entendu, continuaient de courir. Hors les flammes léchaient déjà les poutres en bois au dessus de moi. Et elles rattrapaient également Ethan, un peu plus loin. Je pestai silencieusement, avant de faire demi-tour. Jamais je ne pourrais abandonner quelqu'un comme ça. Je transférais alors Thimoté dans les bras d'Ethan, et attrapais son ami, pour le caler sur mon dos. L'on se remit tous les deux à courir. L'ami d'Ethan était loin d'être un poids plume, et vu que j'étais à peine remit d'une grosse fatigue, il prit rapidement de l'avance. Il s'arrêta pour m'attendre au coin d'un couloir, tout comme le reste de mon équipe, qui s'était aperçue de notre absence. Un long et sinistre craquement se fit entendre, et je me décalais au dernier moment, évitant de me faire écraser par une poutre enflammée. Une partie du sol s'effondra, faisant se lever de la poussière, et je fus obligé de sauter au dessus du trou que cela avait formé pour rejoindre mes amis.

-C'est ultra dangereux. Il faut sortir au plus vite.

- Rosa, ouvre-nous une voie s'il te plaît.

Elle hocha la tête, et l'on se remit à courir, Rosa en tête de groupe. Les flammes s'ouvraient devant elle, et se refermaient derrière nous.

Grâce à cela, l'on arriva au rez-de-chaussée plus rapidement que prévu. L'on arriva non loin de la grande porte d'entrée, que Rosa fit claquer d'un énorme courant d'air. Des centaines de craquements se firent entendre. On se précipita dehors, et derrière nous s'effondra le bâtiment.

Je n'avais fait que quelques pas dehors, que mes jambes me lâchèrent, et je m'effondrais à terre, les poumons, c'était justement le cas de le dire, en feu. Je roulais un peu plus loin sur le sol, fixant mon regard vers le ciel. Ethan apparu dans mon champ de vision.

-Toi là...Tu m'en dois une...Même deux, voir trois...Déclarais-je entre deux respirations saccadées.

-Hein ?

-Je t'ai sauvé deux fois la vie...Et celle de ton pote...

-Deux fois ?

-Laisse tomber.

Je me redressais, et regardais les dégâts des flammes. Ma cape était trouée à plusieurs endroits tout comme mes vêtements, noircis. Dieu merci, aucun de mes cheveux n'avait brûlé visiblement, et mon épée, brûlante à cause de la chaleur, restait en bon état. Elle était loin d'être en bon état, mais elle contenait toujours quelques poudres en sachet, cachées dans la doublure, qui avait bien tenu le choc. En vérité, elle avait surtout brûlé vers le bas, ce qui lui donnait un petit truc en plus je trouvais. Et puis, sachant que le reste de mon équipement brûlé, je n'avais pas vraiment le choix. Je n'avais plus comme arme que mon épée et mon couteau. Ce dernier ne pourrait me servir qu'en combat rapproché, puisque j'étais très mauvais au lancer. Autrement dit, j'allais éviter de me battre. C'était certes très embêtant, mais quelque chose d'autre commençait déjà à me travailler.

Il y avait quelque chose qui clochait, j'en étais persuadé. Commander des êtres humains était déjà impossible avec seulement l'aide d'un sifflet. Surtout, que visiblement les vampires ne les entendaient presque pas, puisqu'Ethan lui-même ne l'avait pas entendu. Il semblerait que seules les ouïes les plus fines le discernent. Et même si la personne y arrivait, cela aurait du faire changer le comportement de tous les vampires. A moins que leurs forces d'esprit importe ou peut-être le sang qu'ils avaient bus récemment...Non, c'était impossible également. Les vampires ici buvaient soit le sang d'animaux, soit celui de personnes volontaires ; hors réussir à « contaminer » les vampires de cette façon, était plutôt facile en fait, mais comment se faisait-il que cela se déclenche pile au bon moment ? A moins que ce ne fût qu'un signal et que les vampires étaient dans le cou ? Une rébellion peut-être ?

Je passais mes mains dans mes cheveux avec rage, lâchant un cri de frustration. Tant de questions, et si peu de réponses ! Je pouvais très bien Voyager pour comprendre ce qu'il se passait, mais non seulement j'avais peur de ne rien trouver, mais en plus, j'avais peur de retomber malade. Jean décida justement de s'approcher de moi à ce moment là.

-Je viens voir tes plaies et vérifier que tu n'as rien.

J'acquiesçais, et le laisser vérifier mon poult, ma facilité à respirer, ainsi que les possibles blessures, internes et externes.

-Rien à signaler, mis à part quelques brûlures à soigner au niveau de ton bras.

Il arracha d'un geste brusque ma manche. Je ne réagissais même pas, ce qui sembla l'étonner. De toute manière mon haut était fichu alors avec ou sans une manche, je m'en fichais.

-Ton manque de réaction m'étonne. J'ai peut-être raté quelque chose en fait.

-Non, t'as rien manqué du tout. C'est juste que je réfléchi à quelque chose.

-Et je peux savoir à quoi tu penses ?

-Oh, rien d'important. Au fait je me demandais, je peux Voyager normalement maintenant, non ?

Il m'envoya un regard noir.

-Je ne crois pas non. Ton état reste totalement instable. Je ne t'autorise qu'un seul Voyage par jour, en cas d'extrême nécessité. Et si jamais tu dois absolument Voyager plusieurs fois, espaces les d'au moins 5 heures. Expliqua-t-il tout en appliquant une sorte de baume sur mon bras brûlé.

-Quoi ?! Tu rigoles ? Mais c'est beaucoup trop long !

-Je ne rigole pas Dan. Tu es vraiment très instable en ce moment. Tu dois faire très attention à ta santé. Sinon, j'ai fini. Tu viens ?

-Ouai j'arrive. Dis-je en me relevant, et en le suivant, rejoignant le groupe de filles.

Que faisait un Voyageur qui ne pouvait pas Voyager ? J'allais visiblement le découvrir.