Chapitre 11 : Confidences

Quelque chose me chatouillait le nez. J'ouvrais doucement mes yeux encore ensommeillés. La première chose que je vis fut le plafond, chose logique puisque j'avais l'air d'être allongé. Puis je baissais la tête, pour voir Rosa, lovée contre moi, sa tête posée sur mon torse. C'était ses cheveux qui me chatouillaient légèrement le nez. Je ne savais pas ce qu'elle faisait là, elle était sûrement restée à mon chevet, tout comme Jean, qui s'était endormi, assit sur la chaise qu'il avait placée juste à côté de mon lit. Sous ses yeux, d'énormes cernes c'étaient formées. C'était d'ailleurs la première fois que je le voyais ainsi. D'habitude, il restait très classe, bien coiffé, et dans une bonne posture, avec le dos droit. Hors là, sa tête penchait sur le côté, se posant presque sur son épaule. Il avait croisé ses bras, et avait l'air d'avoir veiller longtemps. Je tentais de me décaler sans faire de bruit, mais Rosa se redressa sur ses coudes.

-Comment tu te sens ? Me demanda-t-elle avec une voix tout de même ensommeillée.

-Bah...ça va. J'ai un peu la tête qui tourne mais bon...

-Jean t'a mis plusieurs cachets, et une concoction à avaler. Et un vampire à amener pas mal de choses à manger. Déclara-t-elle en se levant, et en attrapant un plateau, posé un peu plus loin, sur le une petite table.

Puis elle revint dans ma direction.

-Ah...Et depuis combiens de temps je dors ? Demandais-je.

-Quelques heures à peine. Tu a eut une crise très bizarre, puis tu es comme tombé de fatigue et tout s'est arrêté. Mais ta température chutait et remontait sans cesse. Un coup sur deux on devait te couvrir et te découvrir parce que tu avais chaud ou froid. Mais tu récupères vite, donc ça va. Dit-elle en posant le plateau sur le lit, et en s'installant à nouveau en position assise.

-Oui, sûrement grâce au sang d'Alpha.

Il s'y trouvait une tasse avec un liquide grisâtre, semblant légèrement épais. Il y a avait également quelques médicaments, et une bonne dose de nourriture : barres de céréales, sandwichs, bonbons...Et également un verre de lait chocolaté. A la vue de cette nourriture, mon ventre sembla commencer à gronder doucement.

-Quand tu t'es calmé et que tu as commencé à dormir, on en a tous profité pour se reposer un peu. Gabriel dors dans le lit là-bas, et les filles sont retournées se reposer.

-Temps mieux.

Il y eu comme un moment de silence. Il n'était pas malaisant, mais pas agréable non plus ; l'on aurait dit qu'elle voulait me dire quelque chose, sans trop savoir comment s 'y prendre.

-Tu sais, je pense qu'on ne devrait pas trainer ici. Tout le monde est sur les nerfs et tes crises n'arrangent rien...Non pas que ce soit ta faute, mais je crois réellement que plus vite on sera partit, mieux ce sera.

-Je suis totalement d'accord. Dépêchons-nous de régler cette affaire, et partons d'ici. Déclarais-je en déballant une des barres de céréales que l'on m'avait amené.

Elle sembla ravie que je sois du même avis. Je croquais à pleines dents dans la barre sucrée, et au moment où je refermais la bouche, Rosa déposa furtivement ses lèvres sur les miennes quelques seconde.

-Légèrement sucré, comme d'habitude. Commenta-t-elle.

-Je t'ai manqué autant que ça ?

-Tu m'as surtout fait peur. Ne me refais plus jamais ça. Dit-elle avant de s'étirer en baillant.

-Oh, comme c'est mignon.

- Mouais. Au fait, euh...comment s'appelle-t-il déjà ? E...Ethan ! Oui voila, Ethan. Il est passé pour te voir.

-Ah ouai... Je l'avais oublié celui là.

-Et sinon, c'est quand que tu m'expliques ?

-T'expliquer quoi ?

-M'expliquer pourquoi est-ce que le sosie d'Aidan se balade tranquillement, et que tu n'as pas l'air étonné.

-C'est son petit frère. Il a été enlevé petit par des vampires. Tous le croyaient mort. Expliquais-je en attaquant un sandwich.

-Depuis quand le sais-tu ? Comment ?

-Je l'ai su dans un Voyage. C'était encore à l'épisode du maître fou.

Rosa grimaça, sûrement en repensant à cette période.

-Depuis quand tu Voyages pour espionner les gens ?

-C'est pas bientôt fini les questions ? Demandais-je avant de terminer ma barre de céréales dans une dernière grosse bouchée.

-C'est pas bientôt fini tes mystères ? Répliqua-t-elle du tac au tac.

Je prenais du temps pour mâcher, avant d'avaler, une phrase toute prête dans ma tête.

-C'est vrai, je fais beaucoup de mystères. Mais c'est dans ma nature de vouloir tout régler dans mon coin. Et ce n'est pas maintenant qu'on va me changer.

Elle leva les yeux au ciel.

-Je fais beaucoup de mystères, mais je fais tout pour ne pas vous exposer trop en danger.

-C'est ça le problème. Dan, on est tous là, tous ensemble. On forme une équipe, et on est amis. Alors partage, décharge toi un peu de toute cette pression. Et si tu n'es pas prêt à crier nos futurs problèmes à tout le monde, tu peux au moins me le dire à moi. Je suis là pour t'épauler, et tu sais bien que je t'aime autant dans les mauvais moments que dans les bons. Alors je ne vois vraiment pas ce qui te bloque.

Je détournais le regard. Moi non plus je ne savais pas trop pourquoi j'agissais ainsi. Et je savais aussi que je pouvais compter sur eux. Mais quelque chose me bloquait toujours...

-Je ne te demande pas de me raconter tout de A à Z, mais juste d'y penser la prochaine fois que tu as un problème. Peut-être que mon point de vue extérieur pourrait éclairer ta lanterne. Déclara-t-elle.

Puis elle m'embrassa furtivement, avant de se recoucher, me donnant son dos. J'attrapais la fameuse potion magique de Jean. A contre cœur, mais sachant que ce n'était que pour mon bien, j'en avalais une gorgée. A ma grande surprise, c'était très bon. Un arrière goût fruité, délicieusement sucré...Jean se leva à ce moment là. Il ouvrit doucement un œil, et bailla. En me voyant debout, il ne m'adressa qu'un geste de tête, avant de se lever, et de se traîner jusqu'à un lit, plus loin. Il s'y laissa tomber simplement, se laissant réceptionner en douceur par le matelas, et retomba immédiatement dans les bras de Morphée.

J'avalais une seconde gorgée, tout en repensant à ce que m'avait dit Rosa. Il était vrai que dans certaines situations, un point de vue extérieur n'était pas de refus.

Au moment où je terminais mon verre, un sifflementaigu perça le silence. Il ne fallut alors que quelques secondes pour que lasituation ne dégénère...

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