Chapitre 4
Adrien et Théo se sont réveillés tôt. Aujourd'hui leur père leur a sans doute accordé un jour de répit parce qu'ils sont fatigués du voyage depuis les Etats-Unis. Mais il ne tardera pas à les surcharger d'activités et d'apprentissage en tout genre. Ses héritiers se doivent d'être multi-tâches, éduqués, polyglottes, savoir se tenir correctement et impressionner en public. Ils viennent de prendre leur petit-déjeuner comme le veut l'horaire imposé par Nathalie. Les deux frères s'asseyent sur le canapé dans la chambre de Théo après que celui-ci se soit fait battre par son cadet au baby-foot. Adrien, d'excellente humeur, ne cesse de le narguer. Ils allument la télé mais finissent par se bagarrer. Théo étrangle son petit frère par l'arrière avant que ce dernier ne les plaque contre un porte-manteau suspendu sur le mur. L'aîné gémit. Quelque chose de dur vient d'heurter violemment le bas de son dos. Il se tourne, hésite mais garde le bras autour de la gorge de son frère. Il fouille dans sa sacoche et trouve une boîte noire aux motifs rouge sombre de taille moyenne.
— Un cadeau pour moi, marmonne Adrien toujours étouffé, que c'est attentionné de ta part. Qu'est-ce que c'est ?
— J'en ai aucune idée. C'est toi qui l'a mis là ?
— Non. J'ai jamais vu cette boite.
Théo se décide enfin à lâcher son frère décoiffé. Le regard rivé sur cet objet inconnu, ils s'asseyent sur le canapé. Ils s'apprêtent à l'ouvrir lorsque un flash spécial interrompt le programme qu'ils ne regardaient pas.
— Aussi incroyable cela puisse paraître, un monstre de pierre sème le chaos dans Paris. La police tente difficilement de contenir cette situation inédite.
Entre la présentation de Nadja Chamack et l'allocution du maire de la ville, les frères Agreste échangent un regard indéchiffrable. Un mélange d'étonnement et d'incompréhension.
— Je demande à tous les parisiens et parisiennes de rester chez eux jusqu'à nouvel ordre.
L'attention de Théo se reporte sur la boîte qu'il tient entre ses mains. Il l'ouvre sans réfléchir, piqué par la curiosité. Deux bijoux se trouvent à l'intérieur, un bracelet vert et une bague grise. Puis une imposante lumière verte les éblouit. Ils détournent le regard sans lâcher prise. Au bout de quelques secondes, la lumière s'estompe et laisse place à deux choses volantes pourtant dénuées d'ailes. L'un, un petit chat noir doté de grands yeux verts et d'une fine queue, baille et s'étire. L'autre est une tortue entièrement verte.
Avec un air détaché, Adrien croise les bras, penche sa tête sur le côté et déclare :
— Ils sont apparus comme le génie de la lampe.
— Oui nous l'avons rencontré, il exauce les vœux mais il n'y a pas de quoi en faire un fromage. Plagg, ravi de votre connaissance. Avez-vous à manger ?
Il fait une rapide révérence bâclée et part à l'exploration. Adrien sursaute et à besoin d'une seconde avant de partir le rattraper. Il ne sait pas ce qu'il pensait mais il ne s'attendait pas à ce que cela soit réellement vivant.
Alors que son frère court derrière un des deux minuscules animaux volants, Théo scrute la tortue face à lui en se grattant le menton. Il passe sa main au-dessus et en-dessous de la créature mais aucun fil ne semble lier à elle. Et il n'aperçoit aucun compartiment où mettre des piles.
— Qui êtes-vous ? Qu'êtes-vous ? demande-t-il.
Son frère revient à ses côtés après avoir attrapé le chat fugueur.
— Bonjour, mon nom est Wayzz et je suis un Kwami.
— Qu'est-ce que vous êtes ? Une blague de notre père ?
— Impossible ! s'écrie Adrien.
— Père n'a aucun sens de l'humour, affirment-ils en chœur.
— Laissez-moi tout vous expliquer rapidement, Paris a besoin de vous.
— Paris a besoin de nous ? répètent les Agreste avec un air dubitatif.
— Oh ! Mais avant auriez-vous quelque chose à manger, je meurs de faim !
Wayzz, Théo et Adrien lancent un regard blasé à cet estomac sur pattes de dix centimètres.
— Nous sommes des créatures anciennes reliées à ces bijoux qui accordent des pouvoirs spécifiques à leurs porteurs. Mon pouvoir est celui de protection.
— Et quel est le pouvoir du chat qui mange ma réserve de biscuits ?
— Plagg possède celui de destruction. Nous vous avons choisi pour devenir nos nouveaux porteurs. Théo, il vous suffit de dire « Wayzz transforme-moi » et votre pouvoir s'active au mot « Protection ».
Le Kwami tourne brusquement la tête vers son semblable et l'incite à revenir.
— Je détruis tout ce que je touche avec mon « Cataclysme ».
— Mais...
Dans le poste de télévision toujours allumé, un grognement se fait entendre. Les images du JT montrent le monstre de pierre détruisant des voitures et semant la panique. Théo et Adrien s'adressent un énième regard ahuri. Peut-être après tout ils sont en train de rêver.
Théo se redresse et enfile le bracelet.
— Wayzz, transforme-moi.
Le Kwami disparaît dans le bracelet et des éclairs lumineux verts clairs entourent Théo. Cela ne dure que deux secondes mais il se sent réchauffé, chatouillé et...puissant. Il a revêtu une combinaison verte foncé avec des motifs rappelant la carapace d'une tortue. Dans son dos trône un épais bouclier vert. Il porte également un masque autour de ses yeux bleus. Il s'approche de son miroir et effectue un mouvement de recul. Son visage n'est plus le même. Outre ses courts cheveux blonds coiffés en arrière et ses yeux bleus marqués d'un fin cercle vert anormal autour de ses pupilles, il ne se reconnaît pas. Et à la réflexion, lorsqu'il se penche, il constate que ses cheveux sont plus foncés.
— Plagg.
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