DANGER
THÉO EN MÉDIA 🙊
3:48
Je m'arme d'un bâton à la solidité douteuse dans le but de me protéger des loups qui approchent dangereusement de ma cachette. J'entends leur souffle se rapprocher petit à petit. Ils ont l'air...affamés voilà. Je sens qu'il ne me reste plus beaucoup de temps et la panique prend le dessus de mon être. Je ne peux pas mourir. Pas tout de suite. Je dois finir cette foutue chasse aux trésors et ensuite je pourrai partir. Je m'en fout en fait. Vivre ou ne pas vivre. Tant que je suis près de mon meilleur ami. Mais je dois avant tout finir ce que j'ai commencé. Pour Théo. Pour moi..... Je tente malgré tout de garder l'espoir de m'en sortir saine et sauve. Même si cette possibilité est minime. Je resserre mon emprise sur le bâton qui me serre de protection, prête à me sortir du pétrin dans lequel je ne me trouvais pas il y a quelques heures de cela. Je me prépare à sortir des buissons, seule cachette que j'ai pu trouver dans ces bois, en cette soirée sombre. Je peux y arriver. Je me fais un décompte dans ma tête pour me préparer mentalement à m'enfuir le plus vite possible de cette forêt sinistre.
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15:26
1.Pelle, check!
2.gants de jardinage, check!
3.espadrilles, check!
4.lampe torche et lampe frontale, check!
5.barre énergétique, check!
Je joue nerveusement avec le pendentif de Théo qui se trouve au fond la paume de ma main moite du à l'angoisse de retourner dans cette forêt seule, sans lui. Je me décide finalement à le mettre dans mon cou, seul endroit sûr, où je pourrais être certaine qu'il soit en sécurité.
Je prend tout mon équipement et me prépare pour la première mission de cette aventure qui s'annonce...étonnante je dirais. Je préviens ma mère de mon absence pour les prochaines heures, même si ça ne doit rien lui faire au fond.
J'enclenche la poignée de la porte arrière de la maison et me dirige à la marche vers cette forêt me remémorant beaucoup de souvenirs, autant des bons que des mauvais.
J'avance, un pied après l'autre sur une petite passerelle se trouvant au beau milieu de la clairière où je me situe présentement. J'y venais souvent plus jeune avec Théo. C'est justement ici que nous nous sommes rencontré. Il était assis sur cette passerelle et regardait l'horizon, réfléchissant trop profondément pour un petit garçon de 7 ans. Je me souviens de mettre disputée avec ma mère, d'avoir couru jusqu'à cette forêt et d'être venue m'assoir à ses côtés. On a parlé pendant des heures. Je me rappelle aussi d'avoir pointé la petite montagne qui se trouvait loin au bout de la clairière. Je lui avais dis:
- un jour je veux que tu m'y emmène. On ira jusqu'au sommet et on sautera pour ensuite s'envoler. Loin.
Il m'avait promit qu'il le ferait. Et comme Théo tenait toujours ses promesses, le jour de mon 14e anniversaire, il avait décoré la passerelle de lumières de toutes les couleurs, comme si elles montraient le chemin pour se rendre vers ce qui me paraissait la "liberté". Nous avions sauté, mains jointes, dans le lac qui se trouvait au dessous de nous, celant ainsi notre amitié Depuis ce jour, c'était devenu notre point de rencontre pour décompresser. On se rejoignait pour se libérer ensemble de tout ce poids qu'on devait supporter chaque jour sur nos épaules.
Je m'arrête un instant pour admirer la vue qui s'offre à moi. Au loin je peux voir les formes définis de cette montagne qui est pour moi devenu un endroit sacré. Quand je serai prête, j'y retournerai. Je crois qu'ainsi je pourrai une fois pour toute dire adieu à Théo et le chasser ( gentiment quand même ) de ma vie, qui doit à présent se poursuivre sans lui, comme il me l'a si bien écrit dans cette lettre.
Après environ 10 minutes de contemplation, je me décide enfin à me remettre en route et à laisser cette partie de ma vie derrière moi. Lorsque je repasserai sur cette passerelle, ça ne sera que des planches de bois banales et non un endroit spécial et précieux sentimentalement.
***
Cela fait une trentaine de minutes que je marche. Je n'en peux plus. Je suis essoufflée et fatiguée. Mais je n'abandonnerai pas. Je me dois de continuer cette chasse aux trésors. C'est la seule chose qui me garde en vie pour l'instant. Car oui, l'idée du suicide m'est passé par l'esprit à plusieurs reprises.
Je vois au loin un grand chêne où je pourrais me reposer. Je me mets en route pour l'atteindre et faire une sieste. Je dépose mon sac au pied de l'arbre et me couche par terre, en prenant soin de déposer ma tête sur ce qui me serre d'oreiller.
J'essaye de chasser tous mes problèmes de ma tête et lorsque je sens un minimum de paix dans mon esprit, je parviens à m'endormir.
Je suis assise sur la passerelle. Comme Théo à 7 ans, sauf que moi j'en ai 16. Je réfléchis tout comme il le faisait la première fois que je l'ai vu. Je regarde le panorama affichant des arbres et des arbres à perte de vue. En dessous de moi se trouve un petit cours d'eau menant jusqu'au lac au sommet de la montagne. J'observe tout ce qui se trouvent dans mon champ de vision, comme si j'essayais de tout mémoriser.
Tout à coup, je sens une légère pression sur mon épaule droite. Je me retourne, surprise. Ce que je vois me pétrifie sur place.
Non. C'est impossible. Il..il est mort.
Mais pourtant Théo, mon Théo se trouve devant moi en ce moment même.
Je ne sais pas quoi dire. C'est comme si on m'avait arraché la langue. Je m'approche doucement de lui. Tous mes membres tremblent. Je suis carrément en état de choc.
Je lève ma main en direction de son visage et la dépose sur sa joue. Je tressaille au contact de ma peau contre la sienne, ce qui s'enchaîne d'un mouvement de recule de ma part, moi qui est en état de choc. Je suis ébahi, stupéfaite, confuse, etc.
Comment c'est possible?
Je me rapproche de lui, craintive. Une partie de moi me dis que je suis folle, voire même schizophrène. Mais une autre a envie d'y croire.
Et c'est à ce moment que je me dis que cette chance de le revoir, même si tout ceci se passe dans ma tête, ne risque plus jamais d'arriver. Voilà pourquoi je me jette sur lui et le prend dans mes bras. Je le serre fort, mais je me retiens un peu, comme si je craignais de le blesser.
Il répond à mon geste et me serre à son tour. C'est la plus belle chose qui pouvait se produire. Je pourrais passer ma vie dans cette position. Dans ses bras, je me sens forte, importante mais, surtout vivante. Je me sens bien avec lui et j'aimerais que ce peu de temps que je passe avec lui dure à jamais.
Mais chaque chose à une fin...
Théo desserre son emprise de sur moi et s'éloigne lentement, sur cette passerelle où tout a commencé. Je comprend alors que c'est la dernière fois que je le vois en personne.
Une larme s'échappe de mon œil droit.
Le froid s'empare de moi et je me sens vide. Comme si on avait pris toute mon énergie et qu'il ne restait plus rien de moi. Je me sens nue, absente.
Et c'est ainsi que je regarde mon vieil ami partir pour de bon. Je le regarde marcher pendant je ne sais combien de temps. J'ai perdu la notion du temps et de l'espace. Tout ce qui m'obsède pour l'instant est la silhouette familière de Théo s'éloigner et de diriger vers la montagne. Notre montagne.
Je ne sais pas pourquoi, mais je commence à le suivre. Nous gravons la montagne comme nous le faisions dans le temps. Ensembles.
Nous sommes maintenant au sommet. Nous ne nous étions jamais rendu aussi haut auparavant. Je m'arrête mais lui il continue d'avancer. Curieuse, je m'avance à sa hauteur pour savoir ce qu'il peut bien faire aussi près du bord. En cette période de l'année, l'eau commence à geler et ça devient dangereux de s'approcher autant de la paroi. S'il saute, il meurt sur le coup.
Il se retourne vers moi, prend mes mains dans les siennes et me regarde dans les yeux. Je le prend dans mes bras, comme plus tôt. Mais cette fois, je le prend le plus délicatement possible, sachant bien que c'est la fin.
Nous restons collés l'un contre l'autre plus longtemps que la fois précédente.
Théo fini par me lâcher, se retourner et lever les bras dans les airs.
Je comprend alors ce qu'il s'apprête à faire, mais lorsque j'essaye de le retenir, il est trop tard.
Il a sauté.
Aahhhooowwwllll!!!!
Je me réveille en sursaut par le bruit d'un animal. Mais pas n'importe lequel. Un loup.
Je n'était pas au courant de la présence de loups dans cette forêt et je dois dire que cette nouvelle me fait légèrement, non, littéralement paniquer.
Je me lève le plus vite que je puisse, attrape mon équipement, et commence à courir comme une époumonée pour trouver un endroit où me cacher.
Il fait maintenant noir depuis que je me suis endormie. Je ne sais pas quelle heure il est ni où je me trouve exactement. Je ne vois pratiquement rien, la seule cachette plausible qui apparaît dans mon champs de vision semble être un tas de buissons un peu plus loin dans le sentier qui se trouve à ma gauche. Je pris pour que ce ne soit pas de l'herbe à puce, et sans réfléchir, je galope pour atterrir dans le regroupement de branchages.
Voilà comment je me suis retrouvée dans cette situation. Je cherche désespérément une solution mais la seule qui me semble efficace, soit d'attendre le jour et de rester ici, cachée.
Mais c'est un plan de mauviette...et je n'en suis pas une.
Je décide plutôt de me laisser guider par mon instinct.
J'enlève mon sac de mon dos, et fouille à l'intérieur pour trouver un lampe torche. Lorsque je l'ai en ma position, je fais des signaux de lumière dans cette forêt sombre, dans le but d'attirer l'attention des bêtes plus loin.
Je les entends à nouveau, mais cette fois-ci, le son semble s'éloigner au lieu de se rapprocher.
Je range ma lampe torche dans mon sac et cherche à nouveau à l'intérieur, pour cette fois en sortir une lampe frontale que je m'accroche sur le front. Je me remet en chemin, en espérant ne pas me faire repérer par les loups...
6:54
Le soleil commence à se lever. Je ferme ma lampe frontale, la range, puis continue de marcher. Ce que j'ai hâte d'être arrivée et de pouvoir enfin enlever ces espadrilles qui me font souffrir depuis des heures déjà.
***
Je suis (enfin) au pied de la montagne, après plusieurs contretemps. J'analyse le décor qui s'offre à moi pour finalement repérer le saule en dessous du quel Théo et moi avions creusé un trou pour y déposer les pendentifs. En parlant de ceux-ci, je tâte mon cou distraitement pour vérifier si celui de Théo y est encore. C'est avec mon plus grand soulagement que je sens la chaîne métallique glisser entre mes doigts.
Je me dirige hâtivement vers le premier indice de l'aventure qui s'apprête à commencer.
Je m'agenouille au pied de l'arbre majestueux, et ouvre mon sac pour y sortir...ma barre énergétique. Quoi?, j'ai besoins d'énergie pour creuser moi. En plus du fait que je n'ai pas soupé hier soir. Lorsque je l'ai fini, je jette le papier par terre (attention la pollution) et cherche à nouveau dans mon sac pour m'équiper de ma pelle et de mes gants de jardinage.
Je commence à creuser, excitée à l'idée de voir ce qui m'attend pour la prochaine étape de cette chasse.
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2005 mots les amis!!!
Voilà c'est tout pour ce chapitre, qui je dois dire m'a prit beaucoup de temps à écrire ( et je tiens à m'en excuser ). Sinon, j'espère qu'il vous aura plu et comme toujours, merci encore de voter et commenter, ça me touche de savoir que les gens me supporte dans mon écriture ☺️
Je vous aime et on se revoit bientôt avec un nouveau chapitre ❤️
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