4 | 'ATELIER'
Yamaguchi n'avait pas vraiment l'habitude de rester tard le soir dans sa salle de classe, mais là, il avait besoin d'un endroit pour travailler – un endroit adéquat, donc son appartement n'était pas une possibilité.
Sur son carnet à croquis, il griffonna quelques choses au dessus d'autres, puis le tendit droit devant lui pour le regarder avec attention, jugeant le résultat assez satisfait. Rien qu'avec ce croquis, il réussissait à traduire ce qu'il avait essayé de dire, ce qui était déjà un bon point positif. Malgré tout, il n'avait pas eu l'avis d'une personne extérieure, donc il n'avait aucune idée de si c'était seulement bien à ses yeux ou non.
Et alors qu'il pensait à ça, la porte de la pièce s'ouvrit sur Akaashi, une toile sous le bras, un sac tombant à moitié de son épaule droite.
— Ah, lâcha le noiraud en voyant Yamaguchi dans la pièce.
— 'Kaashi ! s'exclama le jeune homme, bien content que se soit lui qui soit entré, Tu tombes à pic !
— Vraiment ? Qu'est ce qu'il se passe ? s'informa Keiji en installant ses affaires.
— Toi aussi tu restes après les cours pour travailler ?
— Hm oui. C'est plus pratique que de rester dans mon appartement. Au moins, tout est à portée de main.
— Pas faux. Eh, je voulais te demander ton avis, finit par hésiter le garçon en lui tendant son carnet de croquis, Bon, ce n'est qu'une idée, ce n'est rien de très concret encore, et je voulais ton avis, même si je sais que tu es vraiment doué, ça ne doit pas te sembler très intéressant ...
Son ami le coupa dans ses paroles inutiles et ses excuses futiles pour demander, pointant du doigt un côté du dessin :
— Ici, tu vas utiliser de l'acrylique ?
— Oui ! Je vais en fait le dessiner partiellement, et avec l'acrylique, je vais pouvoir rendre le tout plus fluide, tu sais. Ça se fond mieux, et ça pourra paraître euh ... Pas trop brut.
— Tu ne penses pas qu'utiliser aussi de la peinture à l'eau pourrait marcher ? Je veux dire, seulement pour les contours des tâches, ça permettrait d'éclater encore plus la chose, enfin de l'éparpiller. Comme c'est censé être comme des tâches d'encre qui s'éparpillent, ça peut être bien si tu veux des nuances de couleur assez pâles. Ou alors tu pourrais simplement faire des vraies tâches d'eau sur la peinture à l'eau encore mouillée, ça s'éparpillerait vraiment comme tu veux je pense.
Yamaguchi l'écouta lui donner des conseils sur ses techniques, presque des étoiles dans les yeux, et il lui expliqua plus en détails ce qu'il comptait faire.
— En tout cas c'est une super idée ! Franchement, je suis épaté ! s'exclama-t-il finalement en lui rendant son croquis, Est-ce que je peux me permettre de demander qui est le garçon que tu comptes représenter ?
— Aucune idée.
Akaashi haussa les sourcils, étonné.
— Enfin ! Je l'ai rencontré une fois dans le métro et quand j'étais dans la rue pour me balader. Deux fois en une heure, tu te rends compte ! Il était scandaleux ! Franchement, un vrai connard !
Son ami était de plus en plus confus en le voyant fulminer alors qu'il expliquait sa rencontre avec lui.
— C'est bien que tu aies le côté éphémère ... Mais tu es au courant que c'est aussi de l'amour qu'on recherche ?
— Je sais, souffla le jeune homme en le regardant droit dans les yeux.
Ses émotions bataillaient dans ses pupilles, et Keiji n'arrivait pas clairement à déterminer ce qu'il ressentait.
— Mais je n'arrive pas à me le sortir de la tête. Il était splendide. Je ne peux pas m'empêcher de penser à lui, dès que je ferme les yeux, je vois son visage.
— Je comprends mieux le concept de ton tableau alors.
— Merci.
Il reprit son croquis et commença à faire de grands traits sur sa toile. Il vit du coin de l'œil Keiji lui sourire et commencer lui aussi à travailler en silence.
Yamaguchi osa jeter un coup d'œil discret à la toile de l'autre étudiant, et pour l'instant, il ne vit qu'un dessin au crayon de papier faiblement tracé. Pourtant, il pouvait déjà reconnaître certains éléments.
Il passa énormément de temps dans l'atelier, dans le silence, travaillant sur son projet, observant par instants le travail d'Akaashi. Après ce qui lui paraissait comme une heure, il tourna la tête vers l'extérieur, pour remarquer qu'il faisait déjà nuit noire.
— Eeeh ? lâcha-t-il, assez paniqué, avant de regarder sa montre.
21 heures.
Bon, il avait peut être passé trois heures dans l'atelier au lieu d'une heure. Il n'avait pas vu le temps passer.
— Ne t'inquiètes pas, j'ai les clés de la salle, murmura Akaashi en commençant à ranger ses affaires, On rentre ensemble ?
Tadashi hocha la tête rapidement, et après une vingtaine de minutes de rangement, les deux amis sortirent de l'Université en pleine nuit de Paris.
— Waaaah au moins c'est plus l'heure de pointe, se rassura le jeune homme aux cheveux verts en s'étirant.
Keiji hocha la tête en riant.
— C'est vrai que d'habitude, quand je prends le métro, il est 18:30. Je tombe toujours en plein dedans. Tu ne peux pas savoir le nombre de fois où je me suis fait bousculer. C'est fou, les gens ne disent même pas pardon.
— Je suppose que les Français ne sont pas si beaux et charmants après tout.
— Beaux ? Tu veux rire ? J'ai vu un groupe se trimballer en jogging avec des casquettes à l'envers, des claquettes et des chaussettes et des barbes mal rasées d'ados de seize ans.
— Ouch.
— Ça brûle les yeux ce genre de choses.
— C'est dingue comme la population est différente ici.
— Meh. C'est la diversité.
Ils rirent un peu en entrant dans le métro, et alors qu'ils continuaient d'avancer, l'épaule de quelqu'un vint effleurer celle de Tadashi. Ce dernier se retourna rapidement pour voir un jeune homme blond avec un trench coat beige marcher d'un pas rapide en sens inverse. Le même trench coat.
Est-ce que c'était encore cet inconnu ?
~Moi : ne pas savoir décrire des tableaux
Zhdizbdiaejisd c'était vraiment une épreuve à écrire.
Bon, j'ai franchement pas grand chose d'autre à dire ._.
Passez une bonne journée ahah, on se voit mercredi~
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