Chapitre 22 (complet)

La mère de Chase revient avec un café à la main tout sourire. Si tu savais... ce sourire disparaîtrait.
— Ça va mon poussin ?
— Oui, j'ai juste un peu mal à la poitrine.
— Tu veux que j'appelle Julian pour qu'il t'administre une autre dose antidouleur ?
— Non la douleur est supportable.
— Le chirurgien qui t'a opéré veut te garder un mois ici.
— Quoi ?
— C'est pour ton bien.
— J'ai des obligations au travail.
— Tu as failli mourir Chase, tes obligations devront attendre.
— Ta mère a raison, il faut que tu guérisses d'abord.
— Enfin un mot sensé qui sort de sa bouche, écoute-là.
— Maman, arrête.
— C'est à cause d'elle si...
— Non ce n'est pas à cause d'elle, c'est à cause du conducteur de l'autre véhicule. Je n'ai pas envie de me disputer avec toi par rapport à Thalia donc s'il te plaît, arrêtes.
— Mon chéri cette femme va causer ta perte.
Putain mais qu'est-ce qu'elle m'énerve, de quoi elle se mêle.
— Comme tu l'as très bien dit « ma » perte, pas la tienne.
— Tu es mon fils.
— Je suis ton fils, mais tu dois aussi accepter avec qui je suis. C'est ma fiancée.
— Ça te passera.
— Je n'ai pas envie que ça me passe dit-il en me regardant avec un regard doux.
— Bien dit-elle avant de prendre son sac et son menton pour sortir de la chambre en colère.
Thalia 1 - belle maman 0.
— Ta mère me déteste.
— Elle ne te connaît pas.
— Elle ne veut pas me connaître, Chase tu es sûr de me vouloir dans ta vie alors que ta mère me déteste à ce point.
— Eh, tu essayes de te défiler ? Tu sais que c'est trop tard, tu as déjà dit oui.
— Mais non, je n'essaye pas de me défiler, je n'ai juste pas envie que tu te retrouves au milieu de nos futures querelles.
— Ne t'en fais pas, ma mère finira par t'accepter, tu verras.

***
Que m'avait dit Chase il y a un mois et demi, « elle finira par t'accepter », mon cul ouais. Cette sorcière veut toujours actuellement ma peau alors que je ne suis plus du tout chez elle. Les jours où Chase était à l'hôpital ont été très éprouvant pour moi. Lorsque j'allais lui rendre visite tout se passer bien, mais une fois de retour dans la maison de ses parents, sa mère me faisait vivre un enfer. À la fin du mois, nous sommes rentrés directement chez lui. J'étais tellement contente, j'allais enfin ne plus voir sa vicieuse de mère, du moins c'est ce que je pensais à l'époque. Cette femme s'accroche à moi comme une merde de chien à la semelle d'une chaussure, on a beau la frotter contre de l'herbe ou le sol, il reste des traces, elle ne s'en ira jamais complètement. Il faut y aller avec une brosse et frotter histoire de tout faire disparaître. À l'heure actuelle je n'ai pas encore pris de brosse pourtant ça ne va plus tarder, car j'en ai marre, si elle reste dans mon champ de vision une seconde de plus, je vais en faire de la chair à pâté, que Dieu me pardonne mais je vais l'étriper, je le sens. Je suis arrivée à un point de non-retour et la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ou plutôt la piscine, c'est le moment où elle a débarqué chez Chase, il y a voilà deux semaines au moment où il avait prévu de prendre quelques jours de congé supplémentaire en plus de son mois d'invalider à l'hôpital pour passer du temps avec moi avant de reprendre le travail. Bon il a changé d'avis puisque sa mère lui a retourné le cerveau. Je lui en veux tellement d'avoir préféré retourner travailler directement et écouter sa mère au lieu de rester avec moi. Depuis que nous sommes rentrés, il ne fait que ça, nous n'avons même plus le temps de se parler. Il part très tôt le matin pour revenir très tard le soir. Cette abrutie me manque et on dirait qu'il s'en fout, je commence à me demander si ça demande en mariage est toujours d'actualité, étant donné qu'il ne m'a pas encore offert de bague et que nous n'avons plus reparlé depuis. Coucher dans le lit que je partage avec lui, je regarde sa place vide. Il est déjà minuit.
Je sors du lit pour me rendre dans la cuisine afin de me prendre une bouteille d'eau avant de me caler dans le divan pour l'attendre. J'en ai vraiment marre de son comportement, il me délaisse complètement depuis qu'il est rétabli pour le grand plaisir de sa mère. Il faut que je lui parle aujourd'hui ! Heureusement pour moi je n'ai pas à attendre plus longtemps, car les portes d'ascenseurs viennent de s'ouvrir. Je me lève pour aller à sa rencontre.
— Thalia ? Tu ne dors pas ?
— Non, il faut qu'on parle.
— On ne peut pas reporter cette conversation, je suis épuisé.
— Non, Chase c'est important.
— S'il te plaît, je suis crevé, dit-il dans un bâillement tout en desserrant sa cravate autour de son cou.
— Tu n'avais qu'à pas travailler aussi tard.
— Tu crois que c'est un choix, me demanda-t-il en se dirigent vers notre chambre.
Je ne réponds pas à sa question en le suivant à l'intérieur de la chambre avant de refermer la porte derrière nous.
— Chase, j'en peux plus. Je suis sérieuse, ta mère qui me rend folle, toi qui n'es jamais là, tu passes plus de temps au bureau qu'avec moi, j'en ai marre.
— Thalia, je t'ai dit que j'étais fatigué. Ce n'est pas le moment pour me prendre la tête avec tes conneries.
— Mes conneries ?
— Oui ! Tu me reproches de trop travailler, mais je n'ai pas le choix, un de nos associés veut se rétracter pour aller avec la concurrence donc tes petits soucis me passent au-dessus pour le moment.
— C'est quand le moment alors !
— Je vais me doucher.
Il me plante en plein milieu de la chambre. Tout mon corps bouillonne de colère, je crois que c'est lui que je vais étriper finalement. Des conneries, c'est tout sauf ça, ok je peux comprendre qu'il puisse avoir plus important pourtant il n'avait pas à me parler ainsi. Il réapparaît au bout d'une quinzaine de minutes avec une serviette autour de la taille.
— Vu que tu ne veux pas entendre mes conneries aujourd'hui, je ne te dirais que ceci, si ta mère reste dans cette maison et que tu t'obstines à renter tous les soirs vers 23 heures où minuit, je pars.
— Tu veux que je mette ma mère à la porte pour toi, balbutia-t-il confus.
— Ce n'est pas vraiment mettre à la porte étant donné qu'elle a un endroit où aller, dis-lui juste de rentrer chez elle.
— Tu t'entends, je ne vais pas dire à ma mère de dégager de chez moi.
— Ça fait deux semaines Chase, deux putains de semaines ! C'est moi qui la supporte quand tu n'es pas là. Elle me rend folle à tout le temps me rabaisser.
— Bon sang Thalia c'est ma mère, elle peut rester autant qu'elle veut chez-moi ! Et je ne vais pas arrêter de travailler pour te faire plaisir, j'ai des obligations.
— Et moi je suis quoi pour toi, Chase ?
— Tu es...
Son absence de parole en dit long sur ses soi-disant sentiments à mon égard.
— Je vois, j'ai compris, je te laisse tranquille. Tu m'excuseras si je ne partage pas ton lit ce soir ainsi que les prochains soirs.
— Ne réagit pas comme ça.
— Va te faire foutre.
Je le pousse pour sortir de la chambre afin d'aller me réfugier dans une des chambres d'amis. Quelle conne j'ai été, il m'a demandé en mariage sur un coup de tête, jamais il n'a eu l'intention de vraiment m'épouser. Stupide ! J'y ai cru, je pensais vraiment qu'il m'aimait, qu'il voulait faire de moi sa femme. Je me sens tellement mal, encore une fois il me laisse tomber. J'ai envie de pleurer, mais je me retiens, il ne mérite pas que je verse une seule larme de plus pour lui. Je me mets sous la couette avant de fermer les yeux. Demain je partirais, à l'instant ou cette pensée me travers l'esprit Chase entre dans la pièce. La serviette à laisser place à un bas de pyjama, c'est le seul vêtement qu'il porte.
— Qu'est-ce que tu fais là ?
— Je ne peux pas dormir sans toi.
— Débrouille-toi, car je ne veux plus jamais que tu m'approches. Je ne suis personne pour toi n'oublie pas.
— Je suis désolé.
— Tu crois que trois mots vont tout régler ?
— Non... je t'ai blessé, Thalia je ne voulais pas.
— Oui, bien sûr. Je suis fatiguée laisse-moi, c'est à mon tour de ne plus vouloir te parler donc sors et éteins la lumière en partant, elle me dérange autant que toi.
Chase ne m'écoute pas et se rapproche du lit, je me redresse pour ne plus être couché, prête à l'affronter, lui dire ses quatre vérités en face. Toutefois, ce qu'il fait ensuite me laisse sans voix. Chase met un genou par terre avant de sortir un écrin de sa poche pour l'ouvrir devant moi. La bague qui me fait de l'œil est magnifique, vu la taille du diamant, elle doit lui avoir coûté une petite fortune.
— Tu es la personne, la plus importante à mes yeux, je ne veux pas que tu doutes de mes sentiments pour toi. D'accord je n'ai pas répondu immédiatement à ta question, mais pour ma défense je suis persuadé que si je t'avais dit que tu étais la femme de ma vie tu ne m'aurais pas cru. Tu m'aurais reproché de ne pas t'avoir donné de bague. Ce que je peux comprendre, je te demande en mariage et je ne t'offre aucune bague pour officialiser cette demande. Je veux que tu saches que je t'ai acheté une bague, dès que je suis sorti de l'hôpital d'ailleurs. Pourtant, je ne voulais pas te l'offrir immédiatement, je voulais d'abord marquer le coup. Je ne suis pas satisfait de la façon ni de l'endroit où j'ai fait ma demande. Tu mérites mieux, tu méritais une vraie demande. C'est pourquoi j'ai pris un vol pour Paris ce weekend, je voulais te faire ma demande là-bas, mais il faut croire que tu n'es pas de cet avis madame l'impatiente. Par ta faute ma surprise tombe à l'eau. Donc mademoiselle la chieuse, veux-tu encore une fois, devenir ma femme ?
— Attends, Paris ?
— Thalia tu es sérieuse, tu n'as retenu que ça, s'exaspéra-t-il.
— Euh... il se pourrait que j'ai commencé à prêter attention à ce que tu me disais au moment où tu as prononcé Paris.
— Tu rigoles ?
— Oui ricanais-je.
— Ce n'était pas drôle.
— Si quand même, si tu avais vu ton visage grave, toi aussi tu aurais ri.
— Répond à ma question au lieu de te foutre de ma gueule.
— Si je dis oui, tu m'emmèneras à Paris.
— Oui...
— C'est bon alors répondais-je en lui tendant la main pour qu'il place la bague autour de mon annulaire.
— Ça me fait de la peine que tu préfères Paris à moi.
— Pauvre chou, tu veux un câlin ?
— Non, je ne veux pas de ta pitié.
— D'accord.
— Je plaisante vient là.
Il se lève et me prend dans ses bars. Instinctivement j'enroule les jambes autour de ses anches. Chase nous fait sortir de la pièce pour nous diriger vers notre chambre. Tout le long du trajet, je n'ai pas cessé de l'embrasser et le mordiller dans le cou.
— Eh doucement ma belle, dit-il au moment où je le mords un peu plus fort.
Il me dépose délicatement sur le lit.
— Tu sais quoi, j'aurais pu narguer ta mère avec cette bague.
— Quoi ?
— Elle s'est moquée de moi en me disant que je n'étais pas vraiment ta fiancée puisque je n'avais pas de bague.
— Elle a fait ça ? Tu es sûr de ne pas l'avoir imaginé ?
— Tu me prends pour une folle ?
— Non, bien sûr que non, je dis juste que peut-être tu as mal interprété ses propos.
— Non, je suis certaine. Elle ne m'aime pas et je crois qu'elle ne m'aimera jamais.
— De toute façon elle n'a pas le choix de t'accepter, puisque c'est avec toi que je vais passer le reste de ma vie, me fit-il en venant me rejoindre dans le lit.
— Chéri, je t'aime néanmoins je vais quand même narguer ta mère avec cette bague. Elle va tellement raguer, j'ai hâte.
— Thalia... Me dit-il d'un ton exaspéré pour me mettre en garde.
— Je rigole, ça va.
En fait, je ne rigole pas du tout, elle va péter un câble, je jubile déjà.
— Je sais que tu ne rigoles pas, tu sais quoi rends-moi ma bague, je sens que tu vas faire la gamine, je te la redonnerai à Paris.
— Quoi ? Non, tu rêves, je cache ma main dans mon dos, elle est à moi maintenant.
En une fraction de seconde Chase est sur moi.
— Tu veux jouer à qui est le plus fort, Thalia ?
— Eh, non... Criais-je quand il attrape ma main. Si tu me retires la bague, je jure que je ne te laisserais plus jamais mettre la main sur moi, Chase West.
— Ce serait vraiment dommage.
— Oui, très, très, dommage.
— En plus de ça elle te va vraiment bien fit-il avant de déposer un baiser dans ma paume puis sur mon poignet.
Ses baisers sont d'une douceur que je me demande si je n'ai pas rêvé tant je suis frustrée.
— Chase...
— Hum ?
— J'ai vraiment envie de toi.
— Tu me tortures... Je ne peux pas, pas tant que ma mère est là, tu le sais.
Oui je le savais, car depuis que cette mégère est là je n'ai plus de vie sexuelle.
— Je te promets de ne pas faire de bruit.
— Non, dit-il en s'écartant de moi pour se mettre sur le dos à côté de moi, dans quatre jours on est à Paris.
— J'attends déjà depuis deux semaines, Chase ! Je ne veux pas attendre quatre jours supplémentaires.
— Je ne veux pas qu'elle nous entende pourtant je doute qu'on soit silencieux si nous commençons.
— Demande-lui de partir alors.
Je me redresse et sans le prévenir je monte sur lui. Surpris, Chase se redresse sur ses coudes pour me dévisager.
— Fait la partir avant demain soir sinon elle sera témoin de nos ébats, auditivement parlent bien entendu. Tu sais que c'est une torture pour moi aussi... Sentir à quel point tu es dur sans pouvoir aller plus loin, c'est un supplice.
Je bouge lentement des anches sur lui.
— Tu frémis Chase, toi aussi tu ne pourras pas attendre quatre jours de plus. Tu veux me faire l'amour ?
Chase ne me répond pas, la seule chose qu'il fait c'est de tirer sur mon haut de pyjama pour me rapprocher de lui afin qu'il puisse m'embrasser. À travers ce baiser il décharge toute sa frustration, il m'embrasse avidement, précipitamment, durement dans un premier temps avant de se calmer pour reprendre le contrôle. Il devient tellement doux que j'en frisonne.
— Grâce à toi je vais devoir prendre une douche froide pour faire redescendre la pression. Tu es fière de toi, chuchote-t-il.
— Si tu te décidais à me prendre on n'en serait pas là.
Il dépose un baiser dans mon cou avant de sourire.
— Tu ne perds rien pour attendre, te frotter ainsi sur moi c'est clairement un coup-bas.
— Ce n'est pas un coup-bas, je suis simplement généreuse en partageant mon envie de toi mon cœur. D'ailleurs je ne vois pas pourquoi je devrai être la seule à souffrir de frustration.
— Oh, tu es tellement gentille. La prochaine fois que tu veux partager ta frustration, abstiens-toi, mon cœur, me répond-il avant de me donner un baiser sur le bout du nez et me pousser délicatement sur le côté pour se mettre debout.
— Attends-moi, j'ai aussi besoin d'une douche froide, plaisantais-je.
— Si tu viens sous la bouche avec moi ça n'arrangera pas notre petit problème.
— Chase pense à toute l'eau qu'on économisera, la planète nous remercia.
— Ouais, ouais, la pro écolo ne t'avise même pas de me suivre.
Il sort de la chambre. Je ne sais pas pourquoi, pourtant je sens qu'il va faire ce que je lui ai demandé cette fois. Bye, bye, Joyce, tu ne vas pas du tout me manquer. Je me positionne correctement sous la couverture en attendant Chase qui ne tarde pas à arriver.
— Elle était bonne cette douche, me moquais-je.
— Fous-toi de ma gueule, je t'en prie.
— Tu es susceptible... Viens, je veux dormir dans tes bras.
— Non.
— Non ?
— Oui, je râle.
— Oh arrête, viens !
— Si je tombe malade demain ce sera entièrement de ta faute.
— Tu ne vas pas tomber malade étant donné que je vais te tenir chaud.
— Hors de question, je n'ai pas souffert sous l'eau gelée pour que tu te colles à moi.
— Chase je te promets que je ne ferais rien pour te tenter. Je veux juste dormir dans tes bras.
Il m'analyse du regard pour décrypter si mes paroles sont vraies.
— Promis !
Chase s'avance vers moi, entre sous la couverture et me serre dans ses bras. Il m'embrasse le sommet de la tête.
— Bonne nuit ma belle.
— Cela aurait été une bonne nuit si tu avais...
— Thalia, ferme là.
— Eh, ne me dis pas de la ferm...
Une respiration régulière me parvient jusqu'aux oreilles. Je lève la tête et constat que Chase dort déjà. Il était vraiment si crevé que ça, le pauvre. Je caresse tendrement sa joue avant de lui donner un baiser sur celle-ci.
— Bonne nuit, chéri.
Je me réveille en sursaut par un bruit sourd. Je regarde l'heure, 6 heures, Chase n'est plus dans le lit. Je sors du lit pour aller voir d'où venait le bruit.
— Chase ?
Je me dirige vers la cuisine ne le voyant pas dans le séjour. Quand je l'aperçois, je pâlis, il est étendu au sol et non loin de lui il y a les restes d'une tasse à café. Je me précipite vers lui.
— Joyce, Joyce au secours, Chase, criais-je pour que sa mère se réveille.
— Eh, Chase, ouvre les yeux, tu veux, le gifler légèrement pour le faire réagir.
Je regarde sa tension artérielle qui est normale.
— Que se passe-t-il... Oh mon Dieu Chase, que s'est-il passé me demande Joyce paniquait ?
— Aller appelez une ambulance, vite.
Sa mère s'exécute.

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