Chapitre 2 : La volonté d'un hibou bigleux
07/06/2020 : Corrections et modifications. Je trouvais la honte d'Adèle vraiment éclatée, c'est bien mieux maintenant.
* * *
A l'extérieur comme à l'intérieur de la maison, on ne pouvait échapper à la chaleur écrasante de cette fin de mois d'Août. La rentrée était dans quelques jours mais l'été était encore bien là. Fred, George, Ron et Ginny avaient empoigné leurs balais pour une partie Quidditch arrangée, profitant de la vitesse de leur balai pour se rafraîchir comme ils le pouvaient. Adèle, plus habituée à jouer au Cognepoing qui était le sport favori à Beauxbâtons, avait décliné l'invitation. Elle n'était de toute façon pas très sportive et ne souhaitait pas se ridiculiser. Elle était donc assise dans l'herbe, un livre entre les mains, levant les yeux de temps à autre vers eux pour les regarder jouer. Elle gardait cependant dans un coin de sa tête la discussion qu'elle avait eu avec Arthur Weasley le matin même et ne cessait de penser au lendemain.
La jeune brune leva les yeux de son livre pour regarder la petite troupe descendre des airs.
- T'es sûre de pas vouloir jouer ? lui demanda celui qu'elle supposait être Fred.
- Absolument sûre. Sur un balai je ne suis forte qu'à la course !
- Ah mais ça peut s'arranger ! s'exclama le second des jumeaux. Si tu souhaites défier les batteurs les plus rapide de tout Poudlard, il te suffit de demander !
Adèle les regarda, faisant mine de peser le pour et le contre alors qu'elle avait déjà pris sa décision. Elle ne voulait pas dire non à tout ce qu'ils pouvaient lui proposer comme activité et donner l'impression qu'elle préférait rester à part, ce qui n'était pas du tout le cas.
- Va pour une course ! s'exclama la jeune fille en se relevant.
- Tout doux la petite Française, avant de te lancer là-dedans il faut que tu saches que chez nous, il faut un enjeu.
- Un enjeu ?
- On pari ! Sinon ça n'a aucun intérêt, expliqua Fred.
- Tu ferais mieux de laisser tomber avant qu'il ne soit trop tard, l'avertit Ron.
Les jumeaux affichaient un air espiègle et leurs sourires s'agrandirent lorsque la jeune fille leur confirma qu'elle était partante pour jouer avec eux.
- Vous voulez parier quoi ? leur demanda-t-elle.
- J'hésite ... commença l'un d'eux. C'est vrai que l'on ne te connait pas beaucoup.
- Alors c'est plus dur pour savoir ce qui t'embêterai vraiment, continua le second.
- Mon cher Fred, ne penses-tu pas que nous avons-là une occasion en or pour apprendre de nouvelles choses sur notre jeune invitée ?
- Qui plus est, des choses compromettantes ou peu glorifiantes, en effet.
- Je peux savoir ce que vous avez en tête ? s'enquit Adèle, peu rassurée.
- Nous aimerions connaitre l'une de tes plus grandes hontes !
- Ça me va, leur concéda-t-elle en souriant après avoir levé les yeux au ciel. Mais moi je gagne quoi ?
- L'immense honneur et privilège de te voir escorter lors de ton arrivée dans la Grande Salle par les deux garçons les plus beaux !
- Les plus ingénieux !
- Les plus talentueux !
- Et les plus populaires de tout Poudlard ! termina celui qu'elle identifiait comment étant George.
Le silence qui suivit témoignait de l'intérêt que portait la jeune fille à leur proposition.
- Je croyais qu'en général, ceux qui escortent une fille sont soit des princes, soit des gardes du corps.
Un petit gloussement moqueur s'échappa des lèvres de Ron.
- Je ne sais pas toi George, mais j'ai comme l'impression que la jeune demoiselle est en train d'insinuer que nous n'avons l'allure ni de l'un, ni de l'autre.
- J'en suis fort blessé.
- Et moi j'en suis fort navrée les garçons mais j'avoue ne pas être grandement intéressée par votre proposition. Elle n'est pas très équitable.
- Dans ce cas, proposa de nouveau Fred l'air mystérieux, si tu gagnes on te révèle quelque chose que l'on n'a encore jamais dit à personne.
- Une invention super secrète.
- Ça roule ! Je suis partante !
Adèle amena son balai jusqu'à elle à l'aide d'un sort d'attraction et les trois participants s'alignèrent après avoir déterminé un parcours à suivre. Ginny et Ron se trouvaient déjà dans les airs prêts à arbitrer et à donner le top départ. Une fois tout le monde sur son balai, ils énoncèrent le décompte et chacun des trois sorciers s'élança. Si Adèle n'était pas une grande fan des sports d'équipe, elle adorait néanmoins faire la course avec son père depuis qu'elle était toute petite. Elle se trouvait juste derrière des deux rouquins et il lui suffit de deux virages bien négociés pour prendre la tête de la course. Elle voyait déjà l'un des grands pins qu'ils avaient déterminé dans le parcours, dernière étape avant la ligne droite menant à l'arrivée. Confiante, elle s'engagea dans un virage serré et ne se retrouva qu'à quelques mètres d'un hibou qui volait droit sur elle. Elle l'évita de justesse, tirant le manche de son balai pour l'orienter vers le ciel. Elle se stabilisa plusieurs mètres au-dessus, essoufflée et le cœur battant la chamade. Elle se retourna pour vérifier que le hibou allait bien et le vit se diriger tranquillement en direction de la maison des Weasley. Il n'était manifestement pas le moins du monde chamboulé par la mort qu'il venait d'éviter de justesse. Adèle tourna la tête juste à temps pour voir les garçons franchirent la ligne d'arrivée. Elle relança son balai tranquillement dans leur direction, dégoûtée et peu pressée de les entendre se vanter de leur victoire totalement injuste.
La jeune fille les vit se taper dans la main l'air nonchalant, un sourire entendu au coin des lèvres, comme s'ils avaient toujours su qu'ils allaient gagner et qu'il n'y avait jamais eu de vrai défi.
- Je peux savoir pourquoi vous avez cet air-là ? J'allais gagner ! s'exclama Adèle en fronçant les sourcils. S'il n'y avait pas eu ce fichu hibou sur mon chemin, bougonna-t-elle.
- Et merci à Errol, ce super hibou qui arrive toujours quand on ne s'y attend pas !
- Son intelligence est sous-estimée.
- Parce qu'en plus c'était votre hibou ? s'écria-t-elle. Désolé mais ça ne compte pas. J'allais gagner et c'est votre hibou qui m'a fait perdre.
- Une victoire est une victoire, on avait établi aucune règle en rapport avec un quelconque hibou saboteur de course, manifesta Fred.
Les trois petites têtes se tournèrent d'un même mouvement vers les deux arbitres.
- Et bien ... commença Ron, c'est vrai que ce ne serait pas vraiment juste d'annuler la victoire. Ce n'est pas Fred et George qui ont mis Errol ici. Et ça aurait pu être n'importe quel hibou.
- On a qu'à faire une revanche ! proposa Ginny en bonne médiatrice. Ça satisfait tout le monde ? Vous, dit la petite rousse en pointant les jumeaux, vous gardez votre victoire. Et Adèle peut retenter sa chance, parce qu'on a toutes les raisons de croire qu'elle allait gagner.
- Ok ça me va, concéda Adèle.
- Nouveau pari ! s'exclamèrent les jumeaux en cœur.
Cette fois-ci, si les jumeaux gagnaient, Adèle n'aurait plus le droit de dire « non » de la soirée. Ne risquant pas de révéler quoi que ce soit qui pourrait la gêner ou la mettre dans une position délicate avec ce gage, elle avait accepté. Ce qui fut une erreur, puisqu'elle perdit également cette manche, et cette fois-ci ce n'était en aucun cas à cause d'un hibou bigleux. Les jumeaux avaient cerné certaines de ses techniques et l'avaient empêché tout au long de la course de les appliquer. L'avantage lorsque l'on fait partie d'une équipe qui a l'habitude de concourir, c'est que l'on sait repérer les faiblesses de ses adversaires !
La jeune fille, pourtant bonne joueuse, gardait en tête qu'elle aurait pu gagner et ce résultat lui laissait un goût amer en bouche.
- Oh allez cocotte, fais pas cette tête, tu prendras ta revanche un jour ! s'amusa Fred.
- J'y compte bien ! Hors de question que je reste sur une défaite. Mais je crois que la chance n'est pas avec moi aujourd'hui, je vais me retirer de tout jeu comportant un quelconque pari pour aujourd'hui. Je crois même que je vais même me retirer de la conversation et aller prendre une douche, j'ai beaucoup trop chaud avec tout ça !
* * *
Adèle était confortablement installée dans le canapé des Weasley en compagnie, comme plutôt dans l'après-midi, de Ron, Ginny et des jumeaux. Ils venaient de finir de dîner et le reste de la famille était parti vaquer à ses occupations. Les jumeaux s'étaient installés à même le sol avec des coussins pour être plus proche d'Adèle, et en particulier de l'assortiment de bonbons qu'elle avait amené et partageait avec eux.
- Et ça c'est quoi ? demanda Ron, curieux devant toutes les petites billes colorées que contenait un sachet. Ça fait quoi ? Tu prends la couleur du bonbon ? Ou chaque couleur représente une émotion ? tenta-t-il de deviner.
- Pas du tout, le contredit Adèle. Ça c'est des bonbons moldus. Donc ça ne fait rien du tout.
- Ah ...
- Surtout cache pas ta déception, railla la jeune invitée. Ma tante s'est mariée à un moldu, et ma cousine n'a pas de pouvoir magique. Alors elle m'apprend des trucs de moldu, et les bonbons ont été notre sujet de comparaison préféré quand on avait dix ans.
- C'est trop cool d'avoir des moldus dans sa famille, s'exclama Ron. Tu peux choisir « étude des moldus » en option et avoir des supers notes.
- Si seulement mon père pensait comme toi, répondit Adèle en riant. Il a eu du mal à s'y faire, ça a fait perdre son titre de noblesse à ma famille de ne plus être exclusivement de « sang-pur », expliqua-t-elle en prenant un ton qui laissait facilement comprendre qu'elle trouvait ces histoires grotesques. Alors il ne voit pas les choses exactement comme toi.
- Ta famille faisait partie de la noblesse ? s'étonna George.
- Oui, mais ça n'a rien de si prestigieux. C'est juste un titre qui nous a été accordé. En France, on ne fait pas parti de la noblesse uniquement si on hérite du titre ou si l'on est riche, expliqua la jeune fille.
Cela ne gênait en rien Adèle de parler de l'histoire de sa famille. Elle faisait cependant toujours attention à la manière dont elle racontait les choses : elle ne voulait paraître ni hautaine ni totalement désinvolte.
- Ma famille est une ancienne Maison de Faits. Ça signifie qu'à chaque génération un membre de ma famille a servi la France, en réalisant des actions ou en faisant des découvertes pour la paix ou quelque chose comme ça. J'avoue que j'ai plus vraiment l'historique de toutes les possibilités en tête pour avoir ce titre. Mais en plus de ça il faut assurer une période de préservation du sang. Et chez nous on n'a plus honoré ni l'un, ni l'autre, termina Adèle avec un léger rire qui montrait son détachement.
Bien que cette histoire ne la touchait par particulièrement, Adèle eu un pincement au cœur en repensant à ses parents. Ils lui manquaient presque autant qu'elle leur en voulait.
- Dis donc Adèle, puisque la discussion pour mieux te connaitre est lancée, tu n'avais pas un truc à nous raconter ? proposa Fred d'une voix malicieuse.
- En effet, confirma-t-elle. Ça va aller vite, je vous préviens. C'était très gênant et j'en entend encore parler. Je ne sais pas si c'était vraiment ma pire honte mais en tout cas elle est assez récente puisque ça s'est passé l'année dernière.
- On s'en contentera, lui dit George.
- Bon, alors ce jour-là j'étais de corvée de volière avec un petit groupe et sous la supervision de notre professeur de soin aux créatures magiques. A savoir que dans cette voilière, il y a un hibou odieux. Le sheitan des rapaces. Et j'ai vu cet oiseau de malheur voler droit sur moi. En voulant l'éviter, j'ai fait un pas de côté et j'ai glissé. Je me suis retrouvée couverte de fiente sur toute la jambe et sur les mains. Et tout ça devant beaucoup trop de témoins.
- Ça ne devait pas être joli à voir, compatit Ginny tout en se retenant de se moquer.
- Tu rigoles j'espère, la contredit Fred. Ce hibou est fantastique.
- Je suis bien content que tu es perdu la course de tout à l'heure, conclu l'un des jumeaux en riant.
Après une dernière heure de discussion sur les différences entre Poudlard et Beauxbâtons, les deux plus jeunes des Weasley montèrent dans leur chambre tandis qu'Adèle récupérait les bonbons qu'il restait pour une prochaine fois.
- Vous n'avez pas profité de mon second gage, fit remarquer Adèle aux garçons.
- On sait, répondirent-ils d'une même voix.
- Vous étiez à court d'idées ?
- S'il y a bien une chose à savoir sur nous, c'est qu'on n'est jamais à court d'idées, répondit George.
- Nous sommes simplement des êtres miséricordieux.
- Tu n'aurais pas supporté deux gages dans la même journée vu les cernes que tu as sous les yeux.
- Jolie façon de me dire que j'ai une sale gueule, répliqua Adèle avant de rire de leur échange. C'est sympa de votre part, mais j'imagine que vous vous rattraperez.
- Compte là-dessus ! On n'a qu'à dire que tu nous en dois une, suggéra Fred.
- On ne doit pas avoir la même définition de la miséricorde en France !
Adèle leur sourit une dernière fois avant de monter les escaliers qui la conduisirent jusqu'à la chambre de Ginny et elle s'endormit tard, se tournant et se retournant pour trouver le sommeil. L'idée de sa visite au ministère le lendemain l'angoissait maintenant que plus aucun rouquin n'étaient là pour lui changer les idées.
* * *
J'espère que ce chapitre vous a plût !
Je ne suis pas vraiment fan de cette histoire de maison de Faits, mais j'ai trouvé ça dans mes recherches et je n'en avais jamais entendu parler. Ça n'aura pas d'importance particulière pour la suite alors j'aurais pu l'enlever dans mes corrections mais ça aurait fait un tout petit chapitre.
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