Chapitre 11 - Foutu placard à balais, et foutus hormones !

Avant de lire ce chapitre, petite modification qui n'a pas grande importance : J'ai changé le nom du pote de Clay. Je suis vraiment stupide, j'ai passé du temps à lui chercher un nom anglais alors qu'il vient de Beauxbâtons ... Il ne s'appelle donc plus Duncan mais Julien. Je vais le modifier dans le chapitre précédent et en profiter pour corriger quelques petites fautes d'orthographe que j'ai retrouvé.

* * *

- Attends, il t'a vraiment dit ça ? demanda Donnie à la française. Qu'il préférait être ton second choix plutôt que le premier choix de n'importe qu'elle autre fille ?

Installée à la table du petit déjeuné, Adèle faisait à ses amies le récit de ce qui c'était passé la veille alors qu'elle était avec Fred et les deux invités non désirés.

- Plutôt que le premier choix de n'importe quelle fille de Beauxbâtons, corrigea Adèle. Et tu devrais parler encre plus fort : comme tu peux le voir ça me met super à l'aise, la réprimanda Adèle en baissant la voix.

- On s'en fou, c'est pareil, commenta Donnie en ignorant la dernière phrase de son amie.

- Donc tu l'aimes bien ? demanda Phoebe qui ne perdait pas le nord et recentrait toujours les choses.

- Oui bon, ça va ! s'exclama la petite brune tout en essayant de ne pas parler fort, ce qui n'était pas une réussite. Oui, je l'aime bien.

- Elle est amoureuse ! s'extasia Donnie.

- Mais pas du tout ! Et parlez moins fort, sinon je ne vous raconte plus rien du tout.

Donnie et Phoebe se regardèrent l'air de dire « elle est sérieuse ? ». Du bout de discussion qu'elles avaient eu, Adèle parlait pratiquement au même niveau sonore que les deux anglaises. Pour l'embêter, Donnie lui rétorqua qu'elle ne leur racontait déjà pas grand-chose et que sa menace n'avait donc aucun pouvoir. Elle enchaîna pour étayer ses propos, qu'elle savait d'ailleurs complètement faux, mais qui agaçaient visiblement Adèle :

- Tu ne racontes que des faits, pas ce que tu penses vraiment.

- Ça c'est parce que tout ce que tu veux entendre c'est que je te dise que je suis amoureuse, alors que ce n'est pas vrai, rétorqua froidement Adèle qui ne comprenait pas que son amie la cherchait volontairement.

- C'est pas de ma faute si tu te mens à toi-même, dit-elle en haussant les épaules, impuissante.

- T'es lourde à la fin, s'impatienta la française. C'est bon, j'ai plus envie d'en parler, tu te fais tout un film de rien du tout.

- C'est que tu te dis. Mais je sais que tu rêves secrètement de te retrouver bloqué avec lui dans un placard à balais pour vous rouler des pelles entre une vielle serpillère et une étagère remplie de chiffons, imagina Donnie un sourire espiègle sur les lèvres.

- Mais t'écoutes rien ! s'emporta Adèle en se levant brusquement.

Les quelques élèves autour d'elles qui jusque-là ne leur prêtaient pas la moindre attention dirigèrent tous leurs regards vers la sorcière qui venait de se lever.

- C'est bon Donnie, je pense qu'on va arrêter là, soupira Phoebe qui n'avait été que spectatrice jusque-là. Ça va Adèle ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette, c'était qu'une blague.

En bonne médiatrice, Phoebe posa sa main sur celle d'Adèle à ses côtés pour lui intimer de se rasseoir. C'est d'ailleurs ce qu'elle fit tout en repoussant son bol de céréales et avoir ainsi la place de croiser ses bras devant elle pour y enfouir sa tête. Elle lâcha un soupir qui se transforma en grognement avant de relever la tête vers ses amies.

- Désolée Donnie, c'est moi qui suis de mauvaise humeur.

- Ouais, et bien je ne suis pas ton exutoire, lui reprocha-t-elle alors que Phoebe lui lançait un regard l'intimant de faire profile bas étant donné qu'elle l'avait aussi un peu cherché.

- Je sais, pardon.

- Mais tu n'avais pas l'air si mal il y a dix minutes quand tu nous racontais ce qui c'était passé hier, remarqua Phoebe. Sauf peut être quand tu parlais de ce sale gnome de Clay, dit-elle alors qu'elle n'avait pas oublié que c'était par sa faute qu'elle s'était retrouvée avec des cheveux verts. C'est à cause de lui ?

- Non, rien à voir, soupira Adèle. Avant que vous arriviez au petit dej j'ai reçu une lettre de mon père, expliqua-t-elle.

- Lequel ? demanda Donnie, qui avait de nombreuses qualités mais dont le tact ne faisait toujours pas parti.

- Le seul que je connaisse, lui répondit Adèle avec un sourire aux lèvres en la voyant étaler sur une part de brioche une énorme cuiller à soupe de pâte à tartiner. C'est plus facile avec un couteau.

- Quoi ?

Elle venait de relever la tête, ne comprenant pas très bien le report entre le père français de son amie et un couvert. Faisant le lien avec sa tartine déjà à moitié dans sa bouche, elle répondit la bouche pleine et du chocolat sur les dents :

- Non, ch'est pas vrai. Ch'est chuste que tu chais pas faire.

Elles rirent toutes les trois et Phoebe jeta une serviette en tissu à la tête de son amie.

- Tu l'as lu ? demanda Phoebe en reparlant de la lettre.

- Juste le début, répondit Adèle. Après ça m'a énervé. Il me demandait si j'allais bien, comment se passaient ces premiers mois, si je m'étais faites des amies ... C'était une lettre banale qu'un papa envoie à sa fille quoi. Sauf que notre situation n'est pas vraiment ordinaire, et qu'il m'avait dit qu'il me laisserait le temps qu'il me faudrait. Il n'a pas pu s'en empêcher.

- Il s'inquiète, le défendit Phoebe.

- Je sais, mais ça m'oppresse de le savoir dans l'attente d'une réponse, dit-elle d'une voix lasse.

Toutes les trois se plongèrent dans leurs pensées tout en mâchonnant des tartines de pain grillé. Bien qu'elle se soit levée de bonne humeur ce matin-là et qu'elle avait voulu raconter à ses amies les dernières nouvelles, cette lettre avait plus affecté Adèle que ce qu'elle ne pensait sur le moment. Quand elle l'avait reçu, elle l'avait ouverte sans trop se poser de question et c'est dans le même état d'esprit qu'elle en avait commencé la lecture. Rapidement rattrapée par l'énervement, elle l'avait fourré dans son sac parmi tous ses livres et elle serait surement bien chiffonnée ce soir quand elle déferait son sac. De toute façon, elle ne comptait pas répondre. Enfin ça, c'est ce dont elle essayait de se convaincre : « Il n'avait qu'à tenir sa promesse et me laisser y aller à mon rythme » pensait-elle. « De toute façon je ne leur dois rien ». Mais la mauvaise-foi ne fonctionnait que très rarement avec soi-même et Adèle ne pouvait pas se voiler la face. Elle avait toujours fait passer les autres avant elle et ce n'était pas près de changer. Elle était d'ailleurs surprise de la manière dont elle avait parlé à Donnie un peu plus tôt. Habituellement, même fatiguée et un peu énervée, elle prenait sur elle et laissait couler. Alors elle avait été la première étonnée de son comportement. Elle ruminait toujours ses pensées quand Donnie releva brusquement la tête en affichant un grand sourire :

- Mais attendez, c'est pas aujourd'hui qu'on doit s'essayer au transplanage à la place du cours de Sortilèges ? *

- Si, répondit Phoebe. Et on est avec les Gryffondors pour ça.

- Ah oui, je comprends mieux pourquoi tu te rappelais de ce cours alors, la taquina Adèle avec un petit coup de coude dans les côtes.

- Qu'est ce qui te fait sourire comme ça Phoebe ? renchérit Donnie. Essayer le transplanage ou partager un cours avec Lee ?

La rouquine ne répondit pas, se leva et se dirigea vers la porte de sortie sans un mot. A mi-chemin, elle se retourna vivement vers ses amies et leur jeta un regard aguicheur tout en passant sensuellement une main dans ses cheveux. Si c'était cette tête là qu'elle comptait faire à Lee, on n'était pas près de les voir ensemble. Il faudrait qu'elle s'entraine un peu pour que cette attitude de séductrice lui sied, parce que dans le cas présent elle ressemblait plutôt à la parodie d'une actrice de comédie romantique bas de gamme. Ne regardant pas devant elle, Phoebe bouscula quelqu'un au moment ou elle voulu se retourner vers la sortie, ce qui acheva ses amies de rire. L'allure séductrice qu'elle essayait d'avoir quelques minutes plus tôt laissa sa place à une gêne apparente et une maladresse totale. Finissant leur verre de jus de citrouille, Donnie et Adèle se levèrent de table pour la sauvée, de bien meilleure humeur qu'au début de la journée, et elles sortirent de la grande salle sous les auto-flagellations orales de Phoebe qui avait tout un champ lexical de la maladresse en mémoire.

Une fois dehors, elles attendirent toutes les trois près de la Grande Salle, là ou devait se tenir les cours de transplanage. Pressées que la salle soit vide pour pouvoir y rentrer de nouveau, elles fusillaient du regard les retardataires qui se dépêchaient d'entrer en espérant qu'il resterait quelques petites choses à manger avant le début des cours. Les élèves de sixième année de Gryffondor et de Poufsouffle se rassemblaient en attendant qu'on leur fasse signe de rentrer et le trio d'or se joignit à celui des filles (principalement mené par un Lee très enthousiaste).

- Salut les petites blairottes ! Alors, hâte de vous désartibuler ? les salua joyeusement Fred en arrivant à leur hauteur.

- Il y a beaucoup trop de choses qui ne vont pas dans ta phrase, se moqua Adèle.

- La femelle du blaireau c'est la blairelle, lui apprit Phoebe qui feignait être consternée.

- C'est connu pourtant, ajouta Lee avec une mauvaise foi évidente, mais qui était toujours d'accord avec la rouquine.

Adèle et Donnie échangèrent un regard lourd de sous-entendus alors que les jumeaux en faisaient de même. La française capta leur échange et adressa à Fred un clin d'œil complice : il n'y avait pas de doute, Lee était tout aussi mordu que Phoebe.

- Et deuxième erreur que tu as commise alors que tu venais à peine d'ouvrir la bouche : il n'y aura aucun désartibulage de notre côté, continua Adèle.

- Si ça te fait plaisir de le croire, ajouta George en passant un bras autour des épaules de son frère. Les Lions seront forcément plus habiles que les Blaireaux.

Ces deux-là étaient toujours d'accord, et ils faisaient front commun pour à peu près n'importe quoi, même quand le sujet était aussi peu important que cette conversation. Donnie comptait faire de même avec Adèle et leur placer une réplique bien salée dont elle avait le secret pour leur faire ravaler leur ton orgueilleux et confiant, mais c'était sans compter sur l'interruption de Flitwick qui apparut entre les deux portes de la Grande Salle, les invitant à entrer. Elle se contenta alors de leur tirer la langue et d'attraper ses deux amies par la main pour les emmener à sa suite loin de ces trois rustres bougres. C'était du moins le terme qu'elle trouvait approprié pour les désigner étant donné le peu de considération qu'ils affichaient pour sa maison. Phoebe lui répétait qu'ils ne faisaient que blaguer (elle tenait à défendre les amis de Lee) et Donnie ne s'intéressait déjà plus à la conversation, trop pressée de commencer le cours.

Flitwick présenta aux élèves des deux maisons l'instructeur Wilkie Tycross qui avait été envoyé par le ministère pour leur dispenser ces premiers cours de transplanage. Cet homme était à mi-chemin entre un fantôme et un verre d'eau plate : il semblait étrangement incolore avec ses cils transparents et ses cheveux blancs si fins qu'on aurait juré qu'ils flottaient autour de sa tête comme s'il se trouvait sous l'eau. Il avait l'air serein et bienveillant qu'on aurait cru appartenir au Dalaï-Lama en personne et portait autour du cou un long sautoir de pierres émoussées multicolores. Celui-ci leur expliqua qu'ils ne travailleraient que la pratique pour aujourd'hui étant donné qu'ils avaient déjà vu la théorie avec leur professeur. Les élèves étaient d'abord invités à prendre un coussin sur la pile qui se trouvait près de l'entrée et à s'assoir ou s'allonger à même le sol. Cette première partie de méditation était selon cet intervenant essentielle pour focaliser leur esprit sur une seule et même chose et ainsi préparer le travail de concentration, crucial dans l'exercice du transplanage.

- L'exercice est assez simple, leur dit Tycross d'une voix chaude et ferme dont on ne l'aurait pas cru en voyant sa silhouette dégingandée. Fermez les yeux et suivez les consignes. Vous devez d'abord vous concentrer sur votre respiration. Inspirez profondément ... voilà. Bloquez, puis expirez longuement. Mais enfin les enfants ! Vous ne savez pas respirer ou quoi ?

Tout en s'exclamant de la sorte, il posa son pied chaussé d'un vieux mocassin sur le torse de Cédric Diggory.

- Respiration ventrale ! Je ne veux voir aucune poitrine se lever, dit-il en reprenant la voix d'un hypnotiseur. C'est mieux. Aller, on continue. Inspiration ... blocage ... expiration. Encore. Vous n'avez nullement le besoin de gonfler le ventre à ce point, jeune homme, dit-il à Fred. Vous concurrencez sérieusement une femme enceinte de huit mois. On reprend !

Il ne devait pas s'en rendre compte, mais à chacune des remarques qu'il faisait à l'un des élèves, il déconcentrait tous les autres qui relevaient la tête tels de petits suricates pour voir les intéressés. Finalement, cette première heure de pratique fut entièrement focalisée sur des exercices de respiration et de méditation particulièrement ennuyeux passé les vingt premières minutes.

Adèle n'arrivait d'ailleurs pas à focaliser son esprit sur cette fichue respiration. A vrai, dire, dès qu'elle essayait de se concentrer, elle repensait à ce que lui avait dit Donnie le matin même. Elle n'arrivait pas à chasser de sa tête l'image de Fred et elle coincés dans un placard à balais en train de s'embrasser. Ce qui était d'ailleurs du grand n'importe quoi, mais qui avait le mérite de chauffer ses joues et d'accélérer quelque peu sa respiration. Et bien évidemment, comme à chaque fois qu'on essaie de ne pas penser à quelque chose, c'est encore pire et on n'arrive pas à se le sortir de la tête. Si Donnie n'avait pas autant insisté ce matin, elle n'aurait même pas pensé au rouquin pendant cette heure de cours, ça n'avait aucun sens ! Enfin, si, un peu. Si elle était honnête avec elle-même, elle ne pouvait nier que ce jumeau en particulier lui plaisait, mais pas de là à s'imaginer ce genre de scénario !

D'un commun accord avec le professeur de Sortilèges, Tycross les libéra pour la deuxième heure qu'ils auraient dû passer ensemble. Ils n'étaient visiblement pas encore prêts à passer à l'étape suivante et une nouvelle heure de méditation n'aurait fait que les énervés davantage, ce qui n'était clairement pas l'objectif. La petite française fut plus qu'heureuse d'être libéré de sa douce torture et s'empressa de ramasser ses affaires.

­- Et n'oubliez pas, on se voit samedi prochain pour ceux qui sont intéressé par le permis de transplanage !

- Un samedi ? s'exclama George. Mais c'est grasse mat' !

- Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais réquisitionner toutes les heures de cours de votre professeur ?

George eut l'air bougon pendant approximativement trente secondes avant que son jumeau ne lui fasse remarquer qu'ils pourraient toujours faire semblant de participer et continuer leur nuit, allongés sur le parquet de la Grande Salle à faire de la respiration ventrale-endormie.

Le groupe des filles se dirigea ensuite vers la bibliothèque, décidant d'utiliser cette heure de libre pour s'avancer un peu, alors que les garçons les suivaient on ne sait trop pour quelle raison puisqu'une fois installé sur une table ils n'ouvrirent aucun manuel. Du moins, les jumeaux n'ouvrirent aucun bouquin. Lee, quant à lui, s'était installé en face de Phoebe et mettait un point d'honneur à sembler concentrer alors qu'il avait le nez fixé sur la même page depuis une bonne demie heure. Fred et George, quant à eux, réalisaient tout un tas de petits animaux en origamis qu'ils ensorcelaient pour qu'ils aillent déconcentrer les trois filles. Phoebe repoussait inlassablement un lapin qui sautillait devant ses notes, Adèle était passablement énervée des traces d'encre que laissait le noueux de papier sur son parchemin et Donnie se marrait du petit oiseau qui venait lui picorer les joues.

Alors que la pause allait sonner, elles prirent leurs affaires pour s'en aller quand Fred et George semblèrent soudain frappés d'un éclair de lucidité :

- Adèle ! Tu as fini de t'occuper de nos comptes ? demanda George. On peut voir ça maintenant tant qu'on est libre ?

- Sérieusement ? répondit-elle, un peu agacée. On vient de passer une heure ici et c'est maintenant que l'idée vous vient ?

- Faites pas attention, leur dit Donnie, elle s'est levée du pied gauche ce matin.

Réplique qui lui valut un regard noir de la part de la concernée.

- Ce ne sera pas long, insista Fred.

La française soupira et reposa ses affaires sur la table après avoir remarqué le regard appuyé de Mme Pince qui ne devait pas apprécier les bruits de conversation dans sa bibliothèque. Mais en réalité, ce qu'elle avait surtout remarqué, c'était le regard suppliant de cocker que Fred lui avait lancé. Particulièrement adorable. Elle eut tout de même le temps de se demander si c'était ce regard qu'il lui aurait lancé dans le placard à balai pour la convaincre de l'embrasser. Vraiment n'importe quoi, décidément.

- Asseyez-vous. On fait vite, accepta-t-elle en sortant les feuilles qu'elle avait par chance amené avec elle.

Ses deux amis et Lee sortirent profiter de leur pause avant le prochain cours et Adèle leur présenta ce qu'elle avait déjà fait pour le mois passé tout en leur expliquant comment remplir les tableaux préparés à l'avance pour leur faciliter la tâche.

- Comme ça, à la fin de chaque mois, vous savez exactement ce que vous avez dépensé, ce qu'il vous reste de profits et ce que vous devez encore amortir, termina-t-elle, contente qu'ils se soient concentrés durant son explication.

- Tu es géniale !

- Fantastique, merci !

Les deux garçons, qui se trouvaient de part et d'autre de la demoiselle, lui claquèrent simultanément une bise sur une joue et elle ne put s'empêcher de sourire. Déjà parce qu'il fallait bien l'avouer, elle était contente d'avoir un peu étalé sa science et d'avoir pu être utile, mais aussi parce que leur attitude lui faisait penser à deux enfants à qui on venait d'offrir un cadeau. Ils se levèrent donc pour enfin quitter cette pièce et se diriger vers leur salle de cours respective. Devant la bibliothèque, Adèle eu précipitamment envie de faire demi-tour et de retourner s'y cacher aussi vite qu'elle en était sortie. Clay, Julien et leur troisième et dernière acolyte, Morgane, passaient à ce moment même dans le couloir et elle n'avait aucune envie de se prendre la tête aujourd'hui. Avant qu'elle n'ait le temps de mettre au point sa technique de fuite qui ne consistait qu'à faire demi-tour aussi vite que possible, Julien l'apostropha.

- Mais dis-moi Adèle, c'est qu'il y en a deux pour le prix d'un ! fit-il, goguenard, alors qu'il n'avait vu que Fred jusqu'ici.

- Quitte à ne pas te faire un vieux, tu additionnes leurs âges et c'est presque pareil ? renchérit Clay.

- Ce n'est pas vos meilleures vannes, répliqua Adèle qui avait l'air fatigué d'avance à l'idée d'une nouvelle joute verbale.

- C'est quoi l'idée ? Tu as une liste de tous les scénarios utilisés dans les films pornos et tu essais de coché toutes les cases une par une ? reprit Clay en se tournant vers ses amis. Se faire un prof ? check !

- Des jumeaux ? Check ! continua Julien.

- Et la prochaine fois c'est quoi ? Le plan à trois ? Mais non, suis-je bête ! Déjà fait avec ces deux-là ! Quelle organisation, dit-il en feintant de la féliciter.

- D'une pierre deux coups, continua le blondinet en lui adressant un clin d'œil.

- C'est ça, et en plus ils m'attachent, comme ça je fais aussi dans le BDSM, rétorqua la jeune fille en levant les yeux au ciel.

Elle vit du coin de l'œil Fred sourire à sa réplique alors que jusqu'ici elle le sentait tendu et prêt à lui venir en aide. Ce dernier passa un bras autour des épaules de la sorcière et s'adressa finalement au petit groupe de français devant lui :

- Si vous voulez bien nous excuser, on a des cordes à aller chercher pour notre petite soirée privée, leur lança-t-il avec un sourire jusqu'aux oreilles.

Adèle suivit le mouvement de Fred qui l'entraîna dans le couloir alors que George marchait en arrière à leurs côtés pour continuer de fixer le petit groupe en souriant. Finalement, il se retourna au moment de s'engager dans un autre couloir et prit la parole :

- C'était eux les gars qui sont venus vous voir quand vous étiez avec Hagrid ?

- En chair et en os, répondit la petite brune.

- Ils ont l'air de t'adorer, ils ne te lâchent pas d'une semelle visiblement, constata George.

- Désolée d'ailleurs, commença Adèle. C'était vraiment dégueu.

- De quoi ? demanda Fred avec un sourire en carnassier. Imaginer que tu te faisais attacher ?

Adèle éclata de rire à sa remarque.

- Non. Enfin ... si ! Mais je voulais surtout parler de ce qu'ont dit les garçons. De vous deux. Ensemble quoi, expliqua-t-elle en les désignant du doigt tour à tour. L'inceste, tout ça. Ce n'est pas des images que j'ai envie d'avoir en tête.

Les deux garçons s'arrêtèrent pour se fixer. Ils écarquillèrent les yeux et, après une seconde de silence, éclatèrent d'un rire commun. Non, cette scène n'était définitivement pas envisageable. Du grand n'importe quoi. Beurk. Ils se calmèrent et quand Adèle remarqua l'éclat espiègle dans les yeux de Fred, elle se dit que sa prochaine réplique serait pour elle. C'est qu'elle commençait à la connaitre.

- Peut-on savoir, dans ce cas, quel genre d'images est-ce que tu aimerais avoir en tête ? demanda-t-il en référence à sa dernière phrase.

La jeune fille sentit ses joues chauffées. Autant elle était habituée à répliquer quand Clay lui balançait des remarques salaces et déplacées, autant quand c'était Fred qui s'y mettait ce n'était pas le même cirque. Peut être parce qu'elle ne s'y attendait pas et qu'elle n'était pas sur la défensive, mais surement aussi parce que Fred lui plaisait bien plus que le français. Ce n'était alors pas aussi facile pour elle de garder tous ses moyens. D'autant plus quand elle avait une idée très claire de ce qu'elle aurait pu lui répondre puisqu'elle en avait eu des images en tête toute la matinée.

- Au- ... Aucun genre, balbutia-t-elle en cherchant un point à fixer du regard pour reprendre ses esprits et se maudire de sa réponse bien maigre.

Elle ne pouvait décemment pas lui dire que la seule image qui lui aurait plu d'avoir en tête c'était celle qui se déroulait dans ce foutu placard à balais ou il l'embrassait urgemment alors qu'elle était coincée entre la porte en bois et son torse à lui. Oui, plus elle y pensait et plus cela devenait indécent. Si ce fantasme lui revenait ce soir à l'esprit, elle ne donnait pas cher de la chemise de Fred qui finirait surement par terre. A moins que ce soit la chemise de son propre uniforme qu'elle déboutonnerait, ça c'était une idée ... Non. Foutu placard et foutus hormones.

- Oh allez, tu peux nous le dire, à nous ! l'encouragea George.

Surement pas. Et ils avaient tous les deux l'air de visiblement bien s'amuser, elle n'était pas prête de pouvoir se débarrasser de cette question. Alors qu'Adèle venait tout juste de trouver un tableau fort intéressant à détailler – mais c'est que cette vieille dame à l'air particulièrement ridée, ça alors ! – et qu'elle se demandait comment elle allait bien pouvoir se sortir de ce bourbier, elle vit apparaître devant ses yeux le visage de celui qui avait élu domicile dans ses pensées.

- Tu ne veux pas nous le dire justement parce que c'est l'un de nous qui est dans ta tête ? demanda Fred, une lueur de malice au fond des yeux.

Et ce visage était bien trop proche.

* * *

Alors vous en avez pensé quoi de ce chapitre ? Je l'aime bien moi !

J'en profite pour vous dire que j'ai posté un OS avec Charlie Weasley sur mon recueil d'OS, et aussi un nouveau livre dans lequel je recense les fanfictions HP que je suis en train de lire.

Et enfin, pas sûre qu'il y est un chapitre la semaine pro ! Il n'est pas encore commencé et bien que je termine mon stage aujourd'hui ce qui devrait me laisser bien plus de temps, je pars aussi en Erasmus en Finlande samedi prochain, et il me reste une tonne de trucs à faire avant. J'ai hâte, et je flippe aussi héhé.

Je m'arrête là et je vous dis topette !

N'hésitez pas à voter/commenter si vous avez aimé :)

*Je sais que toute ma partie sur le transplanage ne correspond pas à ce qui est fait dans l'univers d'HP, j'ai fait mes recherches. Mais ça m'arrangeait de créer un cours pour ça donc c'est moi qui décide pour mon histoire hihi.

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