Chapitre 7

La nuit s'est passée sans aucune autre évolution sentimentale de la part des deux tourtereaux. Je m'endors en entendant une douce musique venant du salon. Autant que je m'en souvienne, Bea et Connor ont toujours eu cette habitude de finir leur réconciliation avec une danse. Très romantique pour eux, mais pour être franche, mon sentiment de troisième roue de la bicyclette est si amplifié que je les envie grandement. 

Néanmoins, At My Worst de Pink Sweat défini bien leur lien. 

Le lendemain, je suis réveillée par la sonnerie de mon téléphone. Ma mère voulait savoir pourquoi j'ai laissé mon père manger aussi tard hier soir. Pauvre papa, rien ne passe sous le radar de Mei Yang, il devrait le savoir à ce stade. 

Sortant de ma chambre, je me dirige tout de suite aux toilettes, ne supportant pas la sensation de ma bouche après une nuit de sommeil. Je me lave les cheveux et prends mon temps pour exfolier toutes les parties de mon corps que mes bras pouvaient atteindre. Ensuite, j'utilise les produits de Bea pour les soins de la peau puisque les miens sont encore chez mes parents. 

Finalement, faisant face au reste de la maisonnée dans le salon, je remarque deux choses : un petit déjeuner complet sur la table accompagne d'une tasse de café fumante, ensuite, Bea et Connor assis face à face, de chaque cote de la chaise devant laquelle se trouve le repas. 

-Bonjour, je dis. 

Bea sourit de toutes ses dents et vient m'enlacer pendant quelques secondes. 

-Salut ma belle ! Comment tu te sens ? 

Ses grands yeux bruns pétillent d'une joie qui n'était pas du tout présente hier soir. La magie de Connor a encore une fois portée ses fruits a ce que je vois. 

-Je vais bien et toi ? 

-Super! Viens manger! Le repas va refroidir. 

Elle se retourne et s'assoit rapidement à sa place. Connor, calme et réservé comme toujours, me salue d'un hochement de la tête, un sourire et dit: 

-Salut Lanz. 

Ok. Quelque chose de louche est en train de se produire. Peu importe combien j'aime Connor, lui et moi, on a toujours été sur la même longueur d'onde sur le plan de la timidité, ou bien du retrait social si je puis dire. Un sourire remplace facilement deux minutes de salutations matinales et un hochement de la tête en remplace dix autres. Ce matin, il est bien trop expressif pour que je ne voie pas que quelque chose est louche. 

En plus, bien que si elle m'entendait, Bea serait un peu vexée, mais cette dernière ne cuisine qu'à de rares occasions. Pas qu'elle ne sache pas cuisiner, mais plutôt la tache même ne l'amuse pas tout le temps. 

Je suis accueillie par trop de positivisme de la part de mes deux amis pour n'y voir que du feu. Je m'assieds à table et joue donc le jeu. Je commence à manger lentement et lance des regards à droite et à gauche, espérant intercepter quelque chose qui pourrait m'aider à comprendre. Connor est concentré sur son téléphone et Bea me regarde en souriant comme une maman poule. C'en est presque sinistre. Finissant mon café après ce repas copieux, je me gratte la gorge. 

-Donc... il se passe quoi? Je demande. 

-Quoi? Qu'est-ce que tu veux dire? Répond Bea, un peu trop rapidement à mon gout. 

-Tout ça, je dis en montrant l'assiette, Connor et elle. 

-Je ne peux pas tenir compagnie à ma meilleure amie et mon fiancé? 

Ouf, ils sont toujours fiancés! 

Je lui lance le regard le plus blase que je puisse produire et la regarde dans les yeux. Bientôt, elle craque, roule des yeux et s'éclaircit la gorge. 

-On en a discuté largement hier soir, n'est-ce pas Amor? Commence-t-elle. 

Connor acquiesce et retourne à ses emails avec un dernier clin d'œil pour mon amie. 

-Alors, on est venus à la conclusion d'exclure ma cousine du mariage le plus possible. À la fin, elle ne sera qu'un simple nom parmi les autres. À la place, on voudrait que tu sois notre demoiselle d'honneur. 

Elle a le dos droit, me fixe sans cligner des yeux et un sourire carnassier au visage. J'en ai presque peur. Mais je n'en crois pas mes oreilles. 

-Moi? Ta demoiselle d'honneur? 

-Oui. Je sais qu'à l'origine, tu n'aurais pas pu participer au mariage parce que tu voulais de ce temps pour chercher un job qui en vaille la peine et blah, blah. Mais regarde ! Il n'y aura peut-être pas d'autres opportunités pour visiter mon pays. Je vais travailler, Connor aussi et bientôt toi. Tu pourras venir avec ton ordinateur, la connexion internet est rapide. Ne t'en fais pas. SI tu as besoin d'un endroit pour ton interview, il y a plein de chambres libres et silencieuses. On prévoit de payer le voyage pour toi puisqu'on l'a décidé à la dernière minute. Ou bien la moitie, c'est comme tu veux hein. Mais s'il te plait Lana, j'aimerais tellement que tu sois là pour mon mariage ! Tu es pratiquement la sœur que je n'ai jamais eue et celle qui correspond le mieux à mon tempérament, si j'étais lesbienne, probablement, je voudrais me marier avec toi. Tu comptes beaucoup pour nous, tu sais ? 

Bea a pris ma main gauche entre ses mains et me regarde avec espoir. De l'autre cote, je sens aussi la chaleur de la main de Connor, mais lui, il n'a posé que le bout de ses doigts sur mon bras et me sourit aussi. 

-Ta présence représenterait beaucoup pour nous. Il ajoute. D'une certaine manière, tu es aussi ma sœur. Meme si ça sonne bizarre après que ma fiancée a dit la même chose. Mais c'est le même sentiment.

Pour tout dire, je ne suis pas habituée à ce genre de discours. Ma famille a toujours été là pour moi et m'aime beaucoup, je le sais. Mais ce genre de déclaration a réveillé quelque chose en moi dont je ne connaissais pas l'existence, ou plutôt, qui était si présente qu'elle ne représentait plus rien de sensible : la reconnaissance. 

Je n'ai jamais eu d'ami assez proche pour que je reçoive ce genre de demande de leur part. Certes, je suis proche de plusieurs personnes, grâce à mon cote sociable, mais rien de trop fort. Mais, à cet instant, je sentais que je représentais quelque chose pour des gens autres que ma famille. Connor et Bea ont été un des nombreux exemples d'interactions humaines qui m'ont le plus touchées. Leur amour, leur amitié, leur complicité m'ont appris beaucoup sur moi et sur les autres. Mais bien sûr, la pratique est bien différente de la théorie, ma profession me l'a grandement montrée. Leurs regards tendres et amicaux font en sorte que ma gorge se noue en un nœud qui annonce des larmes imminentes. Ma vue se brouille et je sanglote doucement. 

-Oh Amorcita! Ne pleure pas ! 

Bea m'enlace et pose un baiser sur mon front. 

La seule chose que je trouve à dire après quelques minutes d'émotions déferlantes c'est : 

-Je n'ai pas de robe. 

Connor pouffe et pousse un soupir. 

-Je croyais qu'on allait devoir te droguer et t'amener de force avec nous, pendant un moment.

-Je n'allais jamais vous dire non ! Je lui assure. 

Il sourit et hoche la tête. 

Bea me lâche. 

-On est supposé partir dans cinq jours. On aura le temps de faire les boutiques et les quelques ajustements pour toi, ne t'en fais. Merci beaucoup Lanz. Tu ne sais pas à quel point tu comptes pour nous, spécialement à ce moment précis. 

Je me lève et l'enlace à son tour. 

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En fin d'après-midi, je décide de prendre un Uber et de retourner chez mes parents avant qu'ils ne viennent déposer mes affaires à la maison. Je dois leur faire part de la soudainement décision que j'ai prise. 

Bien-sûr, ils me supportent, mais ma mère me rappelle que:

-Meme en t'amusant, ne perd jamais ton objectif de vue. 

Papa me ramène encore une fois. Cette fois-ci, il monte et reste quelque temps avec moi, attendant que Connor et Bea rentrent. Il les félicite, invite Connor à une sortie de tennis de la part de son Country Club après sa lune de miel, et retourne à la maison, après deux appels menaçants de la part de maman. 



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FINALEMENT!!! 

Je suis de retour après plusieurs semaines d'absence ! J'espère que cette histoire vous plait toujours autant!!! 


Vous en dites quoi ? 


xoxo

Magnifix 


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