Chapitre 11

Point de vue: Cameron

  Nous avions passé la fin de l'après-midi ensemble et nous n'avions pas vraiment l'envie de nous séparer... J'aurais aimé l'inviter à dîner chez moi, mais je ne voulais pas l'exposer aux questions incessantes des filles. Je préférais tout leur raconter et éviter à Kaïthleen cette tâche. Mais je l'invitai tout de même à manger le lendemain midi. Depuis que je lui avais avoué, depuis que l'on était ensemble, que ses lèvres avaient touché les miennes pour la première fois, je me sentais léger et d'humeur enjouée, et je ne pouvais plus me passer d'elle. J'étais heureux. Le soir, quand je rentrai à mon appartement, Lilia se précipita vers moi.
- Cameron, où étais-tu parti? Tu aurais pu nous prévenir, quand même.
- Désolé ma puce. J'étais avec Kaïthleen.
  Ma réponse à sa question retira sa mine boudeuse pour la remplacer par de l'enthousiasme. Sophie, qui était sur le canapé à lire, releva la tête, aussi curieuse que ma soeur. Elle demanda:
- Et qu'est-ce que tu faisais avec elle?
- À votre avis, souris-je.
- Tu lui as dit que tu l'aimais!? s'extasia Lilia.
  Devant mon silence approbateur, elle questionna:
- Et elle a dit quoi?
- Je parie qu'elle t'a giflé, se moqua Sophie.
  Elle avait beau être ma cousine, nous nous étions vraiment connus trois ans auparavant, et j'avais eu le droit à une gifle de sa part. Je lui avais fait peur en la réveillant durant un cauchemar qu'elle faisait. Alors cette histoire de gifle était devenue une vanne entre nous. Je répondis:
- Alors c'était la gifle la plus douce que je n'ai jamais reçue.
- Elle t'a embrassé!? devina-t-elle.
- Trop mignon! Et pourquoi elle n'est pas venue avec toi?
- Pour qu'elle n'ait pas à subir votre curiosité, mais elle vient demain.
  Elles continuèrent à me poser des questions. Le lendemain, je m'étais levé de bonne heure. Lorsque Kaïthleen frappa à la porte, j'allai lui ouvrir. Un radieux sourire sublimait son visage. Je ne pus m'empêcher d'afficher un immense sourire en la voyant. Elle me salua:
- Bonjour mon cœur !
  Je l'embrassai tendrement en réponse et l'invitai à entrer.
- Lilia et Sophie sont sorties, l'informai-je.
  Un peu gêné, j'ajoutai:
- Du coup, je n'ai pas vraiment pu préparer le repas... Tu veux bien m'aider?
  Elle comprit que ma main droite était la cause de ma difficulté, et elle accepta:
- J'en serais ravie!
  Nous commençâmes donc à préparer, en discutant et rigolant. Elle finit par demander:
- Qu'est-ce que tu as à la main? Si ce n'est pas indiscret, bien sûr.
  Ma main était vraiment une de mes faiblesses. Non seulement je ne pouvais m'en servir que très peu, mais en plus elle me complexait énormément. Si je la gardais cachée ainsi, c'est que personne ne m'acceptait en la voyant. Je pouvais même m'énerver très vite si on me vexait ou si on m'en parlait mal. Voyant mon hésitation, elle revint sur ses mots:
- C'est pas grave. Tu pourras m'en parler quand tu le voudras.
  Je la remerciai d'un sourire. Ce n'est pas que je n'avais pas confiance en elle, mais je ne voulais pas qu'elle me rejette à cause de ça. Pour changer de sujet, elle rit:
- Bon, on reprend la cuisine? Ça ne va pas se préparer tout seul !

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