Chapitre 4
Insta: Missjopotter
Lorelai qui se la jouait Vin Diesel avec le quatre roues de Paul se retrouve punie à l'arrière. Comme une enfant, elle fait la moue sur la banquette arrière, les bras croisés. A l'avant nous avons l'impression d'être deux parents refusant un jouet à leur progéniture.
-Et si on jouait à un jeu? je propose.
Le Lahote acquiesce tandis que les yeux de la miss à l'arrière, faisant toujours mine d'être fâchée, s'illuminent. J'échange un regard complice avec le garçon.
-Tu préfères mourir congeler ou brûler? commence Paul.
-Brûler évidemment! Et toi, tu préfères avoir des cheveux à la place des dents, ou des dents à la place des cheveux?
Il rit.
-Des dents à la place des cheveux bien sûr !
Lorelai grimace.
-Tu préfères...
Comme sauvée par le gong, elle reçoit un appel. La jeune fille se précipite sur son téléphone comme s'il était la seule goutte d'eau dans un désert. Quelques secondes plus tard, Rachel apparaît sur son écran. Celle-ci inspecte son visage avant de glousser.
"Ils te font le coup du tu préfères?"pouffe la Black.
Lorelai approuve tristement.
"Mes petits, vous préférez n'avoir que quatre doigts à chaque mains, ou en avoir cinq mais qu'à une seule car vous n'avez plus l'autre? "
La blonde affiche des yeux ronds. Je crois qu'elle s'attendait à un soutient quelconque de la part de Rachel. Malheureusement pour elle, la Black est bien plus forte à ce jeu que nous le sommes. Lorelai raccroche avant de relever la tête vers nous.
-Vous êtes graves !
Je jette un regard en biais à Paul, nous rions.
Quelques heures plus tard, nous nous arrêtons enfin pour faire escale dans un petit café. Il est 15 heures et nous roulons depuis l'aurore. Je m'étire en quittant véhicule. Ça fait du bien. Paul nous attend dans la voiture, je me charge de rentrer dans le commerce avec notre nouvelle amie. C'est une sorte de bar/ restaurant, il est bien plus grand qu'on ne pourrait le croire vu de l'extérieur. Comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences. Des clients sont attablés et déjeunent malgré l'heure tardive. Nous nous dirigeons vers le bar. Lorelai dévore des yeux les pâtisseries. Je dois l'avouer, elles m'ont l'air appétissantes. J'ai à peine le temps de les regarder que la fille m'observe un sourire malicieux aux lèvres.
-Jettes un coup d'œil par dessus mon épaule droite, brun, veste grise, beau gosse sur les bords, me murmure-t-elle.
J'arque un sourcil. Le concerné est tranquillement entrain de déjeuner un ami.
-Allez Charlie! Avoues le il est plutôt mignon !
-On n'a pas de temps à perdre, je soupire.
- Je n'en ai pas pour longtemps,
Lorelai me fait ses yeux de chien battu.
- Ok, tu prends son numéro et on est reparties dans cinq petites minutes, c'est comprit ?
Elle hoche la tête avec frénésie avant de se téléporter à la table du garçon.
Je reste au bar, attendant qu'on prenne ma commande. Je zieute du coin de l'oeil la scène à quelques mètres de moi. Elle a l'air de bien s'en sortir, il sourit de toutes ses dents. Je suis contente pour elle.
Je me concentre sur le serveur qui me demande ce que je souhaite. Je n'oublie pas d'ajouter quelques donuts supplémentaires sur ma note, Paul est un véritable morfal et cette expédition ne m'a pas encore totalement ruiné, autant en profiter. De plus, un peu de sucre ne lui fera pas de mal, il est épuisé par le trajet.
Cela ne dure que deux petites minutes, j'ai quitté des yeux Lorelai seulement deux petites minutes et la revoilà en panique.
- On s'en va ! s'écrie-t-elle.
-Comment ça on s'en va ?
- On s'en va je te dis ! Le mec mignon,
- Et bah?
-Il a une copine! Elle est sortie de nulle part et maintenant elle veut me faire la peau !
Je découvre une blonde fonçant dans notre direction, manches relevées, prête à en découdre. Une femme jalouse est bien plus effrayante que quiquonce.
- Ok, je lui chuchote, on se fait la malle maintenant !
Je paye, elle saisit le petit sachet qu'on nous tend en vitesse. Lorelai me prend la main et nous courons avec à nos trousses la jolie blonde qui n'a rien d'un ange. Elle aurait une tronçonneuse je ne courais pas plus vite que je ne le fais déjà. Le parking est désert.
Paul qui somnolait au volant est réveillé par les portières qui claquent.
Il nous questionne du regard.
-POSES PAS DE QUESTION ACCÉLÈRES!
Il fronce les sourcils.
-SI TU NE LE FAIS PAS, JE LE FAIS! s énerve Lorelai.
Pas moyen. Il est toujours dans les vapes. Je soupire, me penche, prend son visage entre mes mains et dépose un baiser sur ses lèvres. Le garçon est comme prit d'un électro choc, il appuie enfin sur l'accélérateur.
-Je crois que ça l'a réveillé pour de bon, s'esclaffe Lorelai.
Je lui fais un clin d'oeil.
La nuit tombe vite. Lorelai et moi nous endormons sur la banquette arrière, blottie l'une contre l'autre.
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Je me réveille dans un sursaut. Il fait nuit noir, à l'intérieur de la petite voiture la température est glaciale. Je suis en sueur, assiégée de petits spasmes, je reprend doucement ma respiration.
Je ne me souviens plus de mon rêve mais vu l'effet qu'il me provoque ce n'est pas plus mal.
Lorelai surprise, m'observe reprendre mon souffle. Je la vois inspecter mon avant-bras qui dépasse légèrement de la couverture. La marque de Larry, bien que moins vive qu'à l'époque, est toujours impressionnante. J'ai l'impression d'avoir été marquée au fer rouge par mon propre passé.
Les yeux de la jolie blonde remonte à mon visage, elle fronce légèrement les sourcils et entrouvre la bouche.
-Ça ne te regarde pas, je soupire.
Je quitte ma couverture et sors de la voiture. Je croise Paul qui jusque là fumait appuyé contre le capot de la voiture. Il m'interroge du regard mais je ne suis pas d'humeur. Je quitte le petit parking dans lequel nous nous sommes arrêtés pour la nuit et rejoins un petit café à quelques mètres de là.
-
Paul retourne au véhicule. Il s'asseoit sur le siège conducteur tandis que Lorelai à l'arrière reste interdite. Dans un mouvement presque saccadé le garçon se retourne vers la jolie blonde dont le teint blafard ne présage rien de bon.
Les yeux dans le vide, Lorelai ne dit rien. Il l'inspecte.
-Pourquoi a t-elle cette marque? souffle-t-elle horrifiée.
Paul baisse la tête et soupire. Tous deux observèrent Charlie quitter le parking, partageant une sensation commune.
-Sûrement parce qu'elle a été seule bien trop longtemps et que même moi je ne m'en rendais pas compte à l'époque, avoue-t-il.
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