1

- Les meufs! C'est la merde, Angelina accourt vers nous complètement essoufflée, elle met ses mains sur ses hanches et ramasse presque un poumon au sol tout en nous regardant avec des yeux apeurés

- Hé respire meuf, y'a quoi? Noûr tire une taffe adosée au mur en regardant notre copine sans prendre au sérieux sa panique pourtant claire

- Les keufs! Ils nous cherchent!

En effet, c'est la merde. Noûr écrase sa clope, rapidement suivie par Roxane. On se regarde toute un peu paniquée même si nous avions l'habitude des courses poursuites avec ces hommes en uniformes. Il faut bien avouer que vendre de la drogue c'est sportif.

- Rendez vous à la coloc dans moins d'une heure, la tête de ma mère je paye pas vos cautions bande de bouffonnes, menace sérieusement Roxane en nous pointant du doigt une par une

On se sépare et on commence à courir dans quatre directions différentes. Je sprinte aussi vite que je peux dans les rues sombres de Paname, faisant attention à ne perdre aucun sachet de cocaïne présent dans mes poches sinon Théodore allait me tuer.

- Y'en a une par ici! hurle un flic derrière moi

Je cours de plus en plus vite, mes pas se font lourds sur le sol et je pourrais clairement cracher mes poumons mais là n'est pas le moment bien choisi pour se plaindre. Bien que le goût de sang dans ma trachée se fasse de plus en plus présent. Je déteste courir.

Je m'entasse dans les ruelles, je saute par dessus les grillages et les poubelles pendant ce qui me paraît être un instant plutôt bref dans cette nuit si longue.

J'aperçois la civilisation au loin avec de la forte musique et beaucoup de gens devant ce qui me semble être une boîte. Je jette un rapide coup d'oeil derrière moi pour voir que je suis toujours suivie. Mais c'est pas possible sérieux! S'ils couraient aussi bien après les violeurs qu'après les dealers, le monde irait bien mieux.

Mon regard se reporte sur mon chemin et je pars dans la petite ruelle collée à la boîte avant de percuter de plein fouet un gars qui visiblement faisait sa pause clope entre trois shoots de Poliakov.

- Tu pourrais faire gaffe un peu, il me dit alors que je jette encore un coup d'œil derrière moi, les flics se rapprochant, T'as fait tomber ma garo, sa voix est si grave et assez atypique que je ne peux pas m'empêcher de rire nerveusement

Je prends le mec par la veste pour le forcer à se mettre devant moi et me cacher tant bien que mal. Son grand corps devrait faire l'affaire et la nuit allait être mon amie.

Les filcs commencent à venir dans la ruelle et à demander aux gens :

- Vous n'auriez pas vu une jeune femme qui courait ?

Dieu merci personne ne me balance. Pendant que mon petit coeur se remet de cet effort physique nocturne, qui n'est pas celui que je préfère ma foi, je regarde le grand mec devant moi.

- Embrasse moi, je chuchote entre mes dents

- Mais t'es malade on se connaît ap! Il tourne les yeux un bref instant vers les hommes en uniforme et son visage s'illumine, Oh j'comprends, la petite fuit la police

- Tu comprends bien et j'ai pas envie d'aller en zonzon donc embrasse moi qu'ils ne regardent pas ma vieille tronche! j'ordonne en même temps que les poulets regardent les gens uns par uns de la ruelle

Le grand brun ne se fait pas prier et me roule une pelle. Il a le goût à la fois d'alcool et de tabac froid, tout à fait charmant.

- Oh mais prenez vous une chambre les jeunes! Bon viens Xavier elle n'a pas l'air d'être là

J'embrasse encore quelques instants le brun avant de le repousser. Sans m'en rendre compte j'étais restée accrochée à sa veste tout le long de notre échange. Je me pince le nez et je lui fais un petit sourire pour le remercier de m'avoir littéralement sauvé.

- Tu galoches des inconnus tous les soirs comme ça ou c'est comment ?

- Mais non chaton, t'es le premier, malgré la lumière complètement absente dans cette sombre ruelle il capte le petit clin d'oeil que je lui fais

- J'en suis honoré, moi c'est Mikael mais tout le monde m'appelle Deen, son sourire laisse apparaître des dents blanches bien alignées, son nom me dit quelque chose mais je ne saurais dire quoi, Et toi?

- Charlie, je me détache de lui et recule de quelques pas pour prendre un main mon téléphone qui vibrait un peu trop à mon goût. J'ouvre la discussion de groupe avec mes petites meufs.

**

Angelina Diconte : je suis rentrée! vous en êtes où?

Roxane Deferin : ouvre moi stp j'ai perdu mes clefs dans l'aventure
Roxane Deferin : j'ai du les faire tomber casse les couilles
Roxane Deferin : flics de merde

Noûr Aref : je suis au coin de la rue j'ai réussi à les semer
Noûr Aref : @Charlie Lambert t'es partie en zonzon cousine ?

Roxane Deferin : elle a pas intérêt cette bouffonne, y'en a une qui plonge et on plonge tous
Roxane Deferin : si elle vesqui aussi vite les keufs que les mecs on est sauvés

Angelina Diconte : les bichettes pq vous parlez sur le groupe alors qu'on est dans la même pièce?

Charlie Lambert : oklm mes zouz j'arrive bientôt

**

- T'as un sourire d'idiote collé au visage, tu sais? me demande le fameux Deen

- Pas étonnant, bon c'était sympa, il me regarde amusé, 8/10 la galoche, je dois y aller !

Je commence à m'éloigner de la ruelle, les mains dans les poches et la capuche vissée sur la tête, sans une explication de plus à ce Deen. De toute façon à quoi bon m'expliquer avec un mec que je ne reverrai jamais? Paris est grand.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top