L'année de mes 17 ans,  j'avais décidé de tout arrêter. Rien n'allait plus dans ma vie. Atteint d'une grave maladie, je suis resté enfermé dans une chambre d'hôpital pendant plusieurs mois, entouré de rideaux blancs, de murs blancs, de draps blancs et même de meubles blancs à en devenir fou. Ma maladies'aggravait de jour en jour et mes parents n'osaient même plus venir me voir de peur que ce soit la dernière fois. Je suis resté seul dans cette chambre,pendant 127 jours et 127 nuits. Toutes les nuits, je faisais le même rêve, encore et encore, d'une femme ayant l'apparence de ma mère, se penchant au dessus de mon lit d'hôpital et m'embrassant tendrement sur le front en me murmurant que je ne suis pas seul dans cette histoire. Mais je l'étais. Durant mes moments d'éveil, je regardais le plafond, sans aucun trait d'émotion. Mon visage était comme figé. Au bout de quelques semaines, les infirmiers et médecins ont commencé à apporter de bonnes nouvelles mais je ne réagissais pas. On aurait dit que je vivais comme dans une sorte de coma éveillé. Je respirais et clignais des yeux mais là étaient les seuls mouvements et actions que je réalisais dans une journée. Pour m'aider à me rétablir plus rapidement et afin d'alléger mes douleurs, on me faisait prendre une quantité immense de médicaments toutes les heures de la journée et de la nuit mais je ne semblais pas réagir à ce qui était en train de se passer.Mais mon état n'empirait plus, au contraire. Dans le courant du mois de Mars, je me remis à vivre. Je souriais quand la jeune infirmière de mon service entrait dans ma chambre et je lui disais même bonjour. Le mois suivant, je remarchais et tenais des conversations complètes et presque sensées.

Le 17 Mai, j'ai enfin été en mesure de sortir de l'hôpital et reprendre une vie à peu près normale. On m'avait prescrit une dizaine de séance de kiné et je devais venir une fois tous les quinze jours à l'hôpital pour vérifier mon état.Le 20 Juin, tout était fini. Je n'avais plus aucune séquelle, comme si je n'avais jamais été malade.