PARTIE 1 CHAP. 3
Charlie me rejoint et on se dirige vers un parc. Le trajet se fait dans un silence étrange mais pas embarrassant. En arrivant aux portails du square, je me rend compte que nous sommes dans un jour de fermeture. Ce parc ferme une fois par semaine, le samedi justement, entre 12H et 14H pour une raison que j'ignore. Faudrait que je me renseigne auprès de la mairie un jour.Je me souviens que quand j'y venais étant plus jeune et que les portes étaient fermées, j'escaladais le grillage à un endroit accessible. Voilà le plan que je lui propose et auquel elle répond positivement avec un sourire en coin. On arrive enfin dans le parc après un magnifique saut de 1 mètre à peine. On se pose sur le premier banc que l'on voit étant donné qu'ils sont tous libre vu que nous ne sommes pas censé être là, et on commence à discuter.Après plusieurs dizaines de minutes à parler, elle se tourne vers moi et me dit :
« Je peux te poser une question disons... personnelle ?
— Euh... ouais bien sur, vas-y,dis-je, pas tellement serein.
— T'es homo non ?
— Quoi ?! dis-je en manquant de m'étouffer.
— Je sais pas, tu fais pas très hétéro en fait. Surtout que depuis toute à l'heure, on discute tout les deux et t'as rien tenté...
— Tu te crois si irrésistible que ça ? Tu me fais rire toi !
— Non mais je te dis ça parce que...
— Parce que ?
— Parce que tout les mecs qui ont eu ne serait-ce qu'une micro-conversation avec moi finissent toujours par vouloir m'embrasser. À croire que je n'intéresse pas les gens pour mes paroles mais plutôt pour mon physique.
— Alors d'abord non, je ne suis pas homosexuel, avec tout le respect que j'ai pour eux cela dit,hein, ne les considérons pas comme une catégorie différente de personnes, nous sommes tous égaux, ne l'oublions pas. Et puis, je ne te trouve pas très attirante finalement. Le morceau de salade que tu as entre les dents ne me donne pas du tout envie d'avoir un quelconque contact avec cette partie de ton visage, excuse moi. Non,sérieusement, tu es assez intéressante comme fille. C'est sympa de discuter avec toi. »
Elle esquisse un léger sourire et me propose de venir chez elle pour manger un morceau et continuer à discuter. Juste discuter les amis, n'allez pas vous imaginer autre chose ! Elle est vraiment sympa et, bizarrement, elle pourrait bien être une très bonne amie. On ne se connais que depuis quelques minutes, maximum une heure, mais elle a un truc qui me plaît. Elle parle, elle a des choses à raconter ou à conseiller et, par dessus tout, elle rit à mes blagues plutôt minables.
« Au fait, je t'ai même pas demandé. Tu entres en quelle classe à la rentrée ?demandai-je.
— Terminale Littéraire et toi ?
— ES. Mais Terminale aussi.
— Ah ! On a le même âge en fait ! Je te croyais plus âgé.
— J'ai un an de plus en réalité.
— Ah oui ? Redoublement ?
— Non, plus compliqué que ça.
— C'est par rapport à l'histoire dont tu ne veux pas me parler depuis notre rencontre ?
— Notre rencontre d'il y a 1 heure tu veux dire ? C'est ça. Je suis pas encore prêt pour en parler, excuse-moi...
— Pas de soucis ! Je te comprends. Tu me diras quand tu le seras, t'inquiète. On a tous des choses que l'on veut garder pour soit au début.»
On retourne finalement chez elle et elle me propose de manger dans sa chambre. Il est actuellement 16:07,l'heure du goûter, comme pour les enfants. Elle me propose des biscuits et de quoi boire puis on se dirige vers sa chambre qui se trouve à l'étage. Logique étant donné qu'elle est pile en face de la mienne et que JE suis à l'étage aussi. Enfin bref. En entrant dans sa chambre, je remarque une odeur un peu spéciale. Je lui demande innocemment :
« Tu fumes ?
— Non, mais ma copine oui.
— Ta pote vient souvent chez toi ?
— Non mais quand je dis copine, je veux dire copine quoi...
— Ah oui d'accord, excuse-moi, je viens de piger.
— T'inquiète, personne ne comprend généralement.
— Et... Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?
Elle me montre 3 avec ses doigts.
« Trois mois ? Petite relation alors.
— Trois ans en fait.
— Ah ouais, quand même !
— C'est pour ça que l'on se disputait avec mon père toute à l'heure. Je lui ai annoncé la nouvelle et il l'a plutôt mal pris. Il m'a dit des choses pas très correctes tu vois... Je vais pas entrer dans les détails mais autant te dire que mon père est pas très ouvert sur le sujet.
— Tu as réussis à le lui cacher pendant tout ce temps ! »
Je ne connais pas encore cet homme mais je sens qu'il ne va pas me plaire du tout, vu ce qu'elle en raconte. Elle décide de changer de sujet et commence à parler musique. On partage nos sons favoris et elle me fait découvrir des tas de groupes ! Après avoir passé la quasi-totalité de mon après-midi avec elle, je ne ressens pas l'envie de rentrer chez moi pour me retrouver de nouveau seul puis avec mes parents à partir du moment où ils seront rentrés.
« Tu veux dormir chez moi ce soir ? dis-je.
— Je suis pas sûre que mon père accepte mais je peux toujours essayer de lui demander. Remarque, tu es une personne de sexe masculin. Il risque d'apprécier l'idée,pensant que j'ai guéri de mon homosexualité durant cet après-midi avec toi. Tu sais quoi papa, c'est pas une maladie. Le Doliprane®ne suffira pas à me changer !»
Elle sort en vitesse de la pièce,descend les escaliers comme si quelqu'un la poursuivait et crie« Padre ! »à travers la maison. Je les entends échanger quelques paroles sans vraiment comprendre ce qu'ils se disent. Après plusieurs minutes, elle remonte enfin et, en passant le seuil de la porte, elle me lance un sourire machiavélique en faisant un clin d'œil. J'éclate de rire. J'envoie un rapide sms à mes parents pour les prévenir qu'une fille dort à la maison ce soir sans leur donner vraiment le choix de me répondre oui ou non. Ce n'était pas une question papa/maman.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top