PARTIE 1 CHAP. 2
« Tu te prends pour Tarzan ou quoi toi ? dit une voix venant de l'extérieur.
— Qui est-ce qui me parle là,j'aime bien savoir à qui j'ai affaire. »
C'est alors que je vois apparaître, à la fenêtre d'en face, un garçon un peu plus âgé que moi.
« C'est une chambre là ? je demande alors.
— Affirmatif mon colonel !
— C'est la tienne ?
— Négatif. Celle de Charlie.
— Ton frère ?
— Ma sœur.
— Oh. Et toi, c'est quoi ton prénom ?
— Je m'appelle Baptiste et toi ?
Maël.
— J'aime bien ton prénom. Bon, tu m'excuses mais je tiens pas à me faire décapiter si Charlie s'aperçoit que je squatte sa chambre quand elle est pas là donc ciao l'ami.
— Pas de soucis ! À la prochaine alors !
Il referme la fenêtre et disparaît de mon champs de vision. Enfin quelqu'un qui m'adresse la parole. Ça faisait un bail... Nos maisons sont jumelles, en plus d'être face à face, ce qui engendre ce genre de rencontre ou de situation étrange,comme dans les films, où le garçon observe tendrement la fille qu'il convoite depuis le collège alors qu'il n'a jamais osé lui adresser la parole. Ce genre de rencontre et de situation.
Après avoir passé ma matinée à réviser et avoir mangé dans une des ambiances appréciables où personne ne se parle mais tout le monde se tue du regard, c'est enfin l'après-midi. Mes parents, si je peux encore les appeler comme ça,sont partis faire du shopping et d'autres trucs et ne rentrent pas avant 19H, ce qui me laisse environ 5 heures de libre pour faire...je sais pas encore quoi mais je vais trouver. Pourquoi pas aller faire un tour chez mes voisins ? Ce serait l'occasion de faire leur connaissance, en bonne et due forme, sans avoir à parler à travers deux fenêtres donnant chacune sur la chambre de l'autre.J'attrape alors de quoi me vêtir : un jean troué et un tee-shirt froissé. J'enfile le tout en ajoutant une veste à peu près propre et présentable pour le style puis je sors de la maison en emportant mes clés et mon téléphone.
J'arrive devant leur porte et m'apprête à toquer lorsque j'entends des cris : une dispute. On dirait un homme et une femme. Je ne pense pas que ce soit une dispute de couple mais plutôt un père et sa fille. J'ai comme l'impression que quelqu'un s'approche de la porte alors je décide de faire demi touret de retourner chez moi afin de ne pas m'impliquer dans une affaire susceptible de se terminer en scène de crime (je ne souhaite pas avoir à faire avec la police ou le FBI). Au moment où je tourne sur moi-même, la poignée de la porte est vivement baissée et la porte s'ouvre dans un mouvement brusque.
« T'es qui toi ?! T'écoutes aux portes ? Mais c'est quoi ce mec !
— Non, excuse-moi, je venais juste faire connaissance et...
— Comme tu vois c'est pas le moment là.
— J'avais remarqué ouais... »
Elle se met à pleurer. Merde...
« Tu es Charlie, c'est ça ?
— Comment tu sais ça toi ?Tu m'espionnes ? dit-elle en sanglotant.
— Non pas du tout, jet'expliquerai. Mais d'abord, viens, on va faire un tour. Faut que tu respires et que tu te calmes.
— Je suis pas censée suivre un inconnu, probablement pervers sexuel ou je ne sais quoi... C'est pas contre toi mais t'as l'air bizarre. Le prend pas mal...
— Non t'en fais pas pour moi, je sais que je mets pas en confiance. On m'appelle La Brute dans le coin. J'ai une réputation de bagarreur avec ma carrure de boxeur. »
Elle rit enfin. Comme quoi avoir un corps de lâche peut rendre les gens heureux, même si cette phrase n'a aucun sens pour vous.
« Je m'appelle Maël, j'habite juste ici, tu vois ? »
Je montre du doigt ma maison.
Elle regarde la maison, se retourne vers moi, me sourit, descend les deux marches devant sa porte d'entrée et s'arrête à mon niveau.
« Je savais pas que les EDWARD avaient un fils. Tu sors d'où ?
— Un groupe de clan de clandestins argentins m'a recueillis quand j'étais encore dans le ventre de ma mère et à la suite de 17 ans de séquestration, ils m'ont enfin libéré après m'avoir implanté une puce GPS dans le petit orteil droit.
— T'es amusant toi ! Non, vas-y, raconte.
— Trop personnel, trop long à expliquer...
— Bon, tant pis, je vais retourner chez moi alors. »
Elle commence à faire demi-tour et fais mine de rentrer chez elle. Je sais très bien qu'elle ne le fera pas alors je ne réagis pas. En effet, arrivée à la première marche de son escalier, elle s'arrête et se retourne en faisant une grimace.J'éclate de rire.
« Je savais bien que tu en étais pas capable ! Allez viens, je te raconte mon histoire et tu me racontes la tienne. Deal ?
— C'est ça ! On verra... »
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