Le jour de Noël était un jour important.

En tant qu'êtres humains vivant dans le bas monde de Satan, nous étions confrontés à de nombreuses épreuves au fur et à mesure des jours.

Au fur et à mesure des années.

Les choses passaient et il y avait toujours des choix à faire.

Pas toujours les meilleurs.

Pas toujours les bons.

Mais chacun faisait de son mieux pour vivre sa vie de la manière qu'il l'entendait, histoire de chercher son propre bonheur à travers un énorme tas de merde.

On tatonnait.

On abandonnait.

On réussissait.

Telle était faite la vie.

Disons qu'au milieu de cette guerre pour vivre tranquillement, Noël était une trêve.

Le jour de Noël avait des antécédents religieux bien évidemment, pas tout le monde n'aimait le fêter ou ne ressentait le besoin de le fêter tout simplement.

C'était au bon vouloir de chacun.

Aujourd'hui, pour une majorité d'individus, Noël était devenu un jour de fête familiale.

Un jour où tous les membres d'une famille se réunissait autour d'un grand repas pour se foutre la gueule des uns des autres.

Se lécher les bottes de chacun et chacune afin d'obtenir une petite compensation monétaire.

Faire des blagues étranges à table pour créer le plus gros blanc de l'histoire.

Comparer les vies de chacun des membres présents pour pouvoir se sentir un peu supérieur.

S'insulter un petit peu parce qu'il n'y avait pas assez de viande pour tout le monde.

Finir à moitié bourré sur le canapé à parler à une télé éteinte.

Se dire à quel point on s'aimait parce que dans deux jours on ne se supporterait déjà plus.

Et le plus important, les cadeaux !

Bon d'accord, le jour Noël était un jour comme les autres pour ceux qui vivaient déjà ensemble au quotidien.

Vivre un amour inconditionnel dans la haine et la bonne humeur.

C'était un quotidien qui devenait légèrement plus marrant les jours de fêtes.

On ne choisissait peut-être pas sa famille, mais on pouvait choisir la famille avec qui on passerait ce jour de célébration.

Célébrer quoi ?

L'amour ?

Les cadeaux ?

La fin d'année ?

Les conneries ?

Beaucoup plus de choses en réalité.

Noël était la célébration de tout ce qu'il y avait de bien et de mal dans nos vies.

Célébrer tout cela avec d'autres personnes nous aidait à relativiser, à réaliser qu'il y avait plus important que la guerre qu'on menait au jour le jour...

...qu'il y avait ce genre de moment.

Le genre de moment qui nous donnait envie de nous sauter au bras des uns des autres.

Qui nous donnait envie de chanter une vieille chanson de notre enfance à deux heures du matin.

Qui nous faisait oublier ce que la vie pouvait nous faire subir au quotidien.

Qui nous rappelait pourquoi est-ce qu'on continuait de se battre.

Profiter du plus important.

Profiter de ceux que l'on aimait.

Avoir cet échappatoire pour nous rappeler que la vie n'était que ce que l'on décidait de ce qu'elle était.

Noël était un jour magique qui nous forçait à regarder un peu plus loin que le bout de notre nez.

Noël était un jour de fête important.

C'était d'ailleurs sur cette simple pensée que se réveilla un jeune homme aux cheveux roses.

La lumière non-existante du soleil n'a l'avait pas réveillé, mais l'horloge mentale qui battait au fond de son cœur avait fait une joie de le lever en premier en ce jour de fête.

Comme chaque année.

- C'est le réveillon...? se demanda t-il doucement en essuyant de manière peu délicate ses yeux encore un peu endormi.

Une fois qu'il eut enfin réussi à s'asseoir sur le rebord de son lit, le jeune homme tourna la tête brusquement en direction de son réveil.

Il ne lui fallut pas longtemps pour apercevoir au coin de l'appareil, la date désirée.

Le 24 décembre.

On était le 24 décembre.

C'était enfin le jour qu'il attendait tant.

Ce jour qu'il aimait tant.

- C'est le réveillon ! s'exclama t-il soudainement avant de sortir de sa chambre en courant.

Un véritable boule d'énergie lâché en pleine nature.

À travers le long couloir, il avait failli trébucher une ou deux fois à cause de la précipitation de ses actes, mais le plus important était qu'il n'était pas tombé.

Le plus important était qu'il avait bruyamment déboulé à sept heures et demi du matin dans la chambre d'un de ses petits frères.

- Doyoung ! C'est le réveillon ! se mit-il à crier avant de sauter sur le lit de son frère encore endormi...plus pour longtemps rassurez-vous.

À peine le plus jeune eut entendu les cris totalement hystérique de son aîné, il se réveilla tout aussi brusquement que son arrivée, cognant leurs deux fronts par la même occasion.

Ils n'étaient vraiment pas doués.

Le garçon aux cheveux noirs se mit à gémir de douleur tout en essayant de comprendre ce qu'il était en train de se passer.

Tout ce qu'il savait pour le moment, c'est qu'on venait de le sortir d'un rêve génial.

Qu'on venait de lui sauter dessus.

Qu'on lui avait détruit la plupart de ses neurones par la même occasion à cause d'un choc frontal.

Que cette journée commençait bien.

Une fois que la douleur fut passé et qu'il eut les idées plus claires, le plus grand des deux souffla fortement sur le visage de celui qui venait de le réveiller sans aucun remord.

- Tu pue de la gueule. lui fit remarquer Taeyong en mimant une difficulté à respirer.

- T'es insupportable Tae', je t'ai explicitement dit de ne pas venir me réveiller hier soir. Et tu m'avais promis ! se plaignait le plus jeune en donnant une pichenette sur le front du surnommé.

- Aïe ! Hier soir c'était hier soir, aujourd'hui c'est le réveillon et je veux perpétuer ma tradition de venir te sauter dessus le matin ! lui rétorqua le garçon aux cheveux roses tout en se massant le front.

Il était sûr d'avoir une marque rouge sur son front après ce bas coup.

Il en avait une chaque année.

Et il n'apprenait jamais la leçon.

Il revenait toujours, encore et encore.

- Je te rappelle que t'as sept autres frères sur qui sauter dessus ? se permit de lui rappeler le jeune homme afin d'éviter de l'étriper dans la seconde.

La passion de Taeyong pour Noël et son réveillon n'était un secret pour personne au sein de l'appartement.

Il n'y avait pas forcément d'histoires derrière cette fameuse obsession.

Juste qu'il adorait passer du temps en famille autour d'un bon repas...

...bon d'accord, il y avait peut-être une raison logique à tout cela.

Ils étaient neuf frères dans la famille.

Seo Johnny.

Lee Taeyong.

Nakamoto Yuta.

Quian Kun.

Kim Doyoung.

Wong Yukhei.

Lee Jeno.

Jung Sungchan.

Zhong Chenle.

De mères différentes.

Ils avaient tous le même père queutard.

Qu'aucun ne considérait comme leur père étant donné qu'ils n'étaient restés au chevet d'aucun de ses fils.

Ils avaient tous pris le nom de leur mère, et n'avaient jamais cherché à connaître l'identité de leur véritable père.

Ça n'avait intéressé aucun d'eux.

Jusqu'à ce que ce dernier ne meurt subitement dans un accident de moto, peu après le quatorzième anniversaire de Chenle.

À ce moment là, aucun d'entre eux n'avaient été forcés à rien.

Pourtant, ils étaient tous venus à l'enterrement de leur géniteur.

Histoire d'avoir un peu de respect pour cet homme qui n'avait eu aucun rôle dans leur vie, mais qui avait eu le mérite de participer à peur processus de création.

Les neufs jeune hommes n'avaient pas grandis au même endroit, ni dans les mêmes conditions, mais aucun d'eux n'avait manqué d'un père.

Sauf peut-être le plus jeune de la fratrie.

Chenle avait été abandonné par sa mère très jeune, et il ne cessait de se faire trimballer de famille d'accueil à famille d'accueil.

Ne cherchez pas à savoir pourquoi, mais quand Taeyong avait vu ce petit garçon pleurer au milieu d'individus insultant son paternel, il s'était senti concerné.

Comme si son devoir était d'aller consolé ce gosse perdu.

Tout seul.

Tout comme lui.

Et comme si ça avait été le destin, un autre jeune homme les avait rejoints.

Et un autre.

Et un autre.

Et un si de suite jusqu'à ce que les neufs individus se rendent compte de l'identité des uns et des autres.

Ils étaient tous frères.

Demi-frères.

Mais pour eux, le destin avait été trop joueur pour simplement les laisser n'être que la moitié de ce qu'ils étaient.

Malgré l'étrange situation et leurs écarts d'âge, les neuf jeunes garçons étaient partis boire un café ensemble.

Et tout avait commencé par un café.

Ils avaient appris à se connaître.

Ils avaient beaucoup rigolé.

Un peu pleuré.

Le plus important était qu'à ce moment là, aucun d'entre eux n'avait senti cette solitude qui pesait sur leurs épaules au quotidien.

Comme si le quotidien qu'ils avaient vécus depuis toujours n'était pas le quotidien qu'il devrait vivre.

Leur faisant sentir qu'ils méritaient mieux.

La journée s'était rapidement terminé, mais personne ne l'avait oublié.

Un mois plus tard, les neufs garçons passaient les fêtes de Noël ensemble.

Taeyong s'était débrouillé pour payer les billets d'avions de ceux qui habitaient trop loin, avec l'aide de Johnny.

Autant vous dire que les deux garçons s'étaient tapés beaucoup d'heures supplémentaires.

Tout le monde avait tenté d'y mettre du sien.

Et le résultat avait été à la hauteur de leurs espérances.

C'était la première fois qu'ils ressentaient ce qu'était un véritable repas de réveillon de Noël.

Chaotique.

Amusant.

Énervant.

Touchant.

Abominablement bruyant.

Une année plus tard, Chenle avait enfin pu quitter le domicile de sa famille d'accueil en date pour s'installer avec Taeyong qui avait bien voulu l'héberger.

Qui avait reprit ses droits légaux sur son petit frère.

Grâce à Kun, l'avocat de la famille, évidemment.

Au final, lorsque les deux jeunes garçons avaient voulu déménager dans un appartement plus grand, Taeyong avait eu l'idée de sa vie.

Et s'ils emménageaient tous ensemble ?

Tous les neufs.

Cela faisait deux années qu'ils restaient en contact et qu'ils tentaient de se voir au maximum.

Parce que la présence des uns et des autres leur faisait mutuellement du bien.

Aucun d'entre eux n'était assez attaché à son habitat actuel pour vouloir absolument y rester et de toute manière, à cause des études ou de leur future profession, ils finiraient tous par déménager.

Autant déménager maintenant et ensemble.

C'est ce que s'était dit Taeyong.

Et il avait eu raison.

Un mois plus tard, soit au mois de décembre, les neuf frères habitaient désormais ensemble.

Pour le meilleur comme pour le pire.

Ils avaient passés le deuxième meilleur Noël de toute leur vie.

Au sein de la famille qu'ils étaient devenus.

Taeyong berçait souvent avec ce souvenir.

Se rappelant qu'auparavant ils étaient tous si différent d'aujourd'hui.

Doyoung était un jeune homme froid et distant, et maintenant il se permettait de lui faire des pichenette affectives.

Car oui, pas de doutes, ces pichenettes étaient affectives !

- T'es mon petit préféré Doyoungie tu le sais très bien ! lui répondit le plus âgé avant de se lancer sur lui pour avoir un câlin avant que ce dernier ne se décale pour éviter ce câlin trop énergique pour une matinée à peine débuté.

Alors que le plus grand se mit à rire face à la détresse du plus petit qui avait la tête enfoncé dans son matelas, une silhouette était venu les déranger dans ce moment de complicité du matin.

La porte grande ouverte qui laissait entrer la lumière éblouissante du grand couloir laissait maintenant entrer le plus jeune de la fratrie.

- Je pensais que j'étais ton préféré moi...murmura Chenle avant que Taeyong ne relève soudainement sa tête pour faire face à son cadet.

- Bien sûr que t'es mon préféré aussi ! lui rétorqua directement le garçon aux cheveux roses avant de lui ouvrir grand ses bras.

Toujours sur le lit de ce pauvre Doyoung qui n'avait rien demandé à personne

Autant vous dire que Chenle n'avait pas hésiter une seule seconde avait de sauter sur son aîné, entraînant son autre aîné dans une étreinte malgré lui.

Il n'en fallut pas plus avant qu'un autre jeune homme se ramène.

Et puis un autre.

Et puis un autre.

Et encore un autre.

Et un si de suite jusqu'à ce que les neuf frères soient tous regroupés sur le lit deux places de Doyoung.

Qui n'avait toujours rien demandé à personne.

Certains étaient à l'endroit.

D'autres à l'envers.

Certains se câlinaient.

D'autres se donnaient des coups de pieds.

Le lit de du garçon aux cheveux noirs allait finir par lâcher sous le poids de leurs conneries.

- J'aime ce genre de moment. déclara Taeyong tout en caressant les cheveux de Chenle.

- Moi je dis que Johnny il pue des pieds quand même. s'exprima Yukhei avant de se prendre un coup par le susnommé.

- Toi tu pues tout court, ça fait combien de temps que tu t'es pas lavé ? lui demanda Sungchan avant de faire face au sourire de son aîné.

Il regrettait soudainement sa question.

- Depuis cinq jours je crois, j'avais la flemme honnêtement. répondit le garçon aux cheveux bruns.

- Putain Yukhei, t'es en plein sur moi en plus...se plaignait Yuta avant de pousser, sans aucune vergogne, son frère au sol.

- Vous êtes vraiment des gamins. les reprit Jeno avant de se faire également pousser au sol par Kun.

- C'est toi le gamin ici Jeno. lui rétorqua gentiment son grand frère, traître en chef, avant de se faire tirer au sol par le plus jeune.

C'était la guerre.

- Est-ce qu'on va mourir ? demanda Johnny à Yuta d'un air dramatiquement dramatique.

- Y'a moyen, personne touche à Chenle par contre ! s'exclama le jeune homme aux cheveux blonds avant de lancer un oreiller dans la tête de Doyoung.

Oups.

Il n'aurait peut-être pas dû viser Doyoung.

- Tu vas mourir Nakamoto Yuta. lui lança calmement Doyoung avant de se jeter sur lui, entraînant Sungchan dans leur chute.

C'était catastrophiquement chaotique.

Et il n'était que huit heures du matin.

Au milieu de tout ce foutoir, Taeyong et Chenle assistait à la connerie de leurs semblables.

- J'adore les réveillons de Noël. déclara le plus jeune en rigolant doucement tout en se blotissant contre la chaleur de son aîné.

Du haut de ses dix-neuf ans, il avait toujours l'impression d'être le même gamin qu'il y avait cinq années.

Et pourtant, tant de choses avaient changées.

Il avait une famille.

Ils n'étaient peut-être pas tous du même sang au milligrammes près...

...mais la fraternité n'était pas défini par un test ADN ou de foutus papiers.

- Moi aussi Chenle, ils sont vraiment cons. s'empressa de lui répondre Taeyong avant de lui pincer la joue fortement.

- Je suis d'accord, par contre, je suis plus un enfant. se permit de le répondre le cadet en massant sa joue abîmée par les nombreux pincages de son frère aîné.

Il se fit pincer les deux joues cette fois-ci.

- Tu te tais Chenle, t'es encore un gosse. le reprit Taeyong d'un ton crédibiliblement pas menaçant, mais bon, il valait mieux éviter de jouer dans la mauvaise cour.

Il n'y avait rien à redire.

Ils étaient à la fois changés et inchangés de cette situation.

Comme si le fait de connaître ce que représentait réellement les liens familieux leur avaient permis de développer la meilleure version d'eux-mêmes.

La version d'eux-mêmes qu'ils avaient envie d'être.

La version d'eux-mêmes qu'ils avaient fièrement envie de révéler au monde.

Ils étaient heureux ainsi.

Dans la guerre perpétuel qu'était la vie, il fallait bien un moment de répit pour espérer reprendre le combat.

Ils étaient le réconfort des uns et des autres.

Leur plus grande force et leur plus grande faiblesse.

L'amour qu'ils avaient les uns envers les autres étaient un amour qui devait être célébrer.

Unique et rare en ce monde.

C'était suffisant pour être célébrer.

Le réveillon de Noël s'annonçait déjà incroyablement chaotique.

Mais vous savez quoi ?

C'était beau le chaos chez eux.

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Hellow ~

Bienvenue dans mon projet pour les fêtes de Noël !

Normalement, cette fanfiction est censée avoir 26 chapitres, ce prologue inclu.

Les chapitres publiés chaque jour seront normalement beaucoup moins longs, ne vous inquiétez pas !

J'ai pas eu la force de relire ce chapitre, je le corrigerais demain sans faute !

N'hésitez pas à commenter ou voter si vous apprécié ?

Merci beaucoup d'avoir lu !

Tchaoooooooooooooooo ~