O4 Late Departure.
- On va être en retard ! s'exclama fortement un jeune homme tout en enfilant rapidement ses chaussures.
Lee Donghyuck, vingt ans, étudiant de deuxième année en Art Appliqué était en train de pratiquer ce qu'il savait faire de mieux.
Râler pour tout et pour rien.
Surtout pour rien.
Même si cette fois-ci, il y avait définitivement une bonne raison.
Il pouvait l'assurer même si son petit-ami n'était pas forcément du même avis que lui.
Lee Minhyung, vingt-et-un ans, vendeur dans un des magasins de vêtements Streatwear les plus populaires de la ville, avait l'habitude de tout ce rafus.
- On ne va pas être en retard voyons, il est à peine seize heures ? affirma sans vraiment affirmer l'aîné tout en entrant dans le salon de leur appartement, se calant dans l'encadrement de la porte.
Le plus jeune, qui était en train de terminer de lacer ses chaussures, abandonna cette activité pour menacer du regard son interlocuteur.
Ce dernier eut du mal à avaler sa salive lorsqu'il se rendit compte qu'il aurait mieux fait de ne rien dire.
- Justement, il est déjà seize heures ! J'avais promis à Taeyong de venir l'aider avec les pâtisseries, et de faire quelques parties avec les garçons aussi, peut-être aussi de coiffer Sungchan ? Bref. Il fit une légère pause. Je ne peux vraiment pas me permettre d'être en retard. soupira t-il un peu avant de se remettre à lacer ses chaussures.
Minhyung se sentit un peu idiot sur le coup, il savait à quel point le réveillon de Noël chez les neuf frères étaient importants pour le plus jeune.
Donghyuck, au contraire de ses amis, avait eu deux parents aimants présents de sa naissance à son adolescence.
Il avait vécu une enfance heureuse aux côtés d'une famille qu'il aimait sincèrement.
Sa mère craquait toujours un peu trop quand il s'agissait de lui céder ses caprices sucrés.
Son père n'était pas toujours aussi sévère qu'il le devrait parce qu'il ne résistait à sa bouille d'ange.
Mais ils étaient heureux comme ça.
Malheureusement, les contes de fées n'existaient que dans les livres et encore, même dans les livres pour enfants, les histoires les plus belles avaient toujours un point de rupture.
La mort pouvait faucher le nombre de vie qu'elle voulait sans même se demander si cette mort précoce était justifié.
Rien n'était justifiable lorsqu'il s'agissait de briser la vie de quelqu'un.
Donghyuck n'avait que quatorze ans lorsqu'il eut appris que ses deux parents ne rentreraient jamais de leur petite sortie méridienne.
C'était comme cela que sa tante Sunkyu lui avait expliqué la situation, comme s'il était trop jeune pour accepter ce que la mort pouvait enlever à ce monde.
Ses propres parents en premier.
Quelques heures plus tard, il avait appris une vérité plus détaillée qu'un simple euphémisme ne préservant rien d'autre que la colère au fond de lui.
Un camion complètement fou avait foncé sur leur voiture, créant un accident de grande ampleur.
Un acte terroriste selon certains journalistes, mais toutes ces raisons restaient encore extrêmement flous.
Toutes ses hypothèses devaient être prises avec d'énormes pincettes.
Le jeune garçon s'en foutait pas mal de leurs hypothèses, comme si un acte aussi sauvage que celui-ci pouvait se faire justifier par une raison quelconque.
Juste pour finir par un " affaire classée " et ranger ce dossier avec tous les autres le plus rapidement possible.
Il avait souvent dit à Minhyung qu'il se rappellerait toujours ce sentiment d'injustice coincé dans sa gorge à ce moment là.
Qu'il revenait parfois face à l'injustice de ce monde.
Comme si cette pression l'avait empêché de dire ce qu'il ressentait réellement.
Comme s'il n'arrivait pas à s'exprimer alors que tout semblait brûler fortement et ardemment à l'intérieur de lui à cette époque.
Le rouquin avait peut-être été égoïste, mais dans cet accident faisant plus de trente-cinq morts, il n'avait pleuré que la mort de ses parents.
Il avait même prié de nombreuses fois une puissance supérieure quelconque pour qu'elle ramène à la vie les deux personnes qui comptaient le plus pour lui.
Trop de personnes étaient mortes sans aucune raison ce jour-là.
Et pourtant, toutes ces personnes décédés restèrent bien décédés.
Aucune n'était revenu à la vie.
Le jeune homme avait vécu ses deux dernières années de collège dans un froid à la fragilité incommensurable.
Il s'était senti seul.
Comme vide de toute vie.
Comme s'il avait été mort lui-même sur cette route ce jour-là.
À cette période de sa vie, il aurait certainement préféré se résigner à se lever tous les matins.
Se résigner à apercevoir la beauté d'un ciel qui, à ses yeux, ne brillait plus qu'à la lueur de la nuit.
Face à la brillance des deux plus grosses étoiles qui ornait la nuit noire.
Il n'avait plus eu envie de briller lui-même en ce monde par son sourire si rayonnant.
Il avait eu envie de briller au sein des étoiles, au centre des deux éclats qu'il priait tous les soirs.
La vie avait peut-être été cruelle avec Lee Donghyuck, mais elle savait se racheter au fur et à mesure du temps.
Ce n'était peut-être pas une réparation totale, car aucun sentiment déchiré ne pouvait être recousu à la perfection.
Disons plutôt que c'était une sorte d'ouverture nouvelle à ce que la vie pouvait offrir dans les pires moments.
Une lueur brillante sur Terre nous permettant de retrouver un peu de cette personne que nous étions avant.
Personne ne s'en rendait vraiment compte, mais il y avait toujours une raison qui nous poussait à rester en vie au lieu de nous jeter du haut d'un pont.
Il suffisait simplement de la trouver.
Ou de tomber dessus.
Ou qu'elle vous tombe dessus sans aucune raison.
Parce que saviez-vous qu'il n'y avait pas de raisons ou explications nécessaires à tout ce qu'il se passait ?
Certaines choses arrivaient simplement parce qu'elles devaient arrivés.
C'était le cas de la rencontre entre Minhyung et Donghyuck.
Toujours en mode zombie, même après son entrée au lycée, le plus jeune avait bousculé Minhyung en marchant n'importe comment dans les couloirs.
Le rouquin se souvenait s'être dit que la vie s'acharnait vraiment sur lui jusqu'au bout pour le mettre face à des situations aussi embrassantes dans sa solitude déjà bien pesante.
Il n'attendait plus rien de ses semblables, ni de lui-même.
Minhyung aurait pu l'insulter, le frapper ou encore faire comme si rien ne s'était passé, le plus petit n'en aurait rien eu à faire.
Et pourtant, ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il allait se préoccuper un peu du plus grand.
Un peu trop.
Parce qu'à la place de ses hypothèses à deux balles, le jeune homme aux cheveux châtains lui avait demandé si tout allait bien pour lui, s'il sentait bien.
Il avait insisté avec ce ton à la fois inquiet et rassurant.
Ils ne se connaissaient ni d'Adam ni d'Eve, mais cet individu lui avait demandé s'il allait bien.
Pas pour se foutre de sa gueule.
Pas parce qu'il le trouvait étrange.
Pas parce qu'il lui faisait pitié.
Simplement parce qu'il s'inquiétait sincèrement de ce qu'il pouvait ressentir en lui à ce moment-là.
Donghyuck ne lui avait pas répondu directement, mais il ne lui avait pas demandé de s'en aller non plus.
Comme aujourd'hui finalement.
- T'en fais pas, on ne sera pas en retard. lui répéta Minhyung en s'avançant vers le canapé où était assis son petit-ami.
Donghyuck releva la tête vers son interlocuteur après avoir fini de lacer sa chaussure droite.
- Je suis toujours en retard ! À force ils vont nous rayer de la liste des invités ! s'exclama le plus jeune d'un air qui voulait clairement dire qu'il valait mieux que Minhyung reste loin de lui dans l'actuel situation.
Et pourtant, ce dernier n'en avait absolument eu rien à faire.
Il avait ignoré les préventions de son cadet, et avait directement prit place à ses côtés sur le canapé de leur appartement.
Oui, parce que c'était leur appartement depuis un peu moins de six mois maintenant.
Ils étaient ensemble.
Ils comptaient l'un sur l'autre.
Ils avaient besoin de se parler et de se comprendre.
De se soutenir même lorsqu'ils avaient envie de rester seul, parce qu'il fallait qu'ils acceptent le fait qu'être deux avait un sens.
Et tout cela, ce n'était pas juste pour donner l'image du petit couple parfait que tout le monde leur attribuait.
C'était juste parce que Minhyung se préoccupait sincèrement de Donghyuck, et qu'il l'aimait tout aussi sincèrement.
Sans mentir, Minhyung pourrait tenir le coup face aux difficultés de la vie jusqu'à la fin de cette dernière en se rappelant simplement l'image que lui avait donné son cadet lors de leur première rendez-vous officiel.
Ce réveillon de Noël, il y a trois années de cela.
Cette image d'un Donghyuck sous le sapin de Noël artificiel du centre commercial de la ville, en train d'observer la grande étoile au sommet de l'arbre comme s'il s'agissait d'une véritable étoile filante.
Des étoiles dans les yeux et la beauté d'un ange vêtu de blanc, c'était ce que Minhyung avait cru apercevoir de plus beau dans sa courte existence.
Ou peut-être était-ce le sourire démoniaque qu'il lui avait fait dès qu'il l'avait remarqué ?
Certainement les deux.
C'était ces deux faces diamétralement opposés et pourtant si complémentaires qui rendait le plus grand complètement fou de son cadet.
Il en était fou amoureux.
Et grâce à cela, avec le temps, Minhyung avait appris à différencier le vrai du faux.
La réalité qui se cachait sous les excuses cousus de toutes pièces.
Et en ce jour si particulier, le jeune homme aux cheveux châtains savait pertinemment que ce n'était pas que la peur d'être en retard qui habitait les pensées de son rouquin préféré.
Donghyuck souffla en apercevant son aîné à ses côtés, son aîné qui ne semblait pas vouloir le décoller d'aussi tôt.
Il lui lançait son regard rassurant et moralisateur.
Celui qui l'avait aidé le jour de leur rencontre.
Ce regard qu'il n'arrivait plus à supporter aujourd'hui sous peine d'avoir l'impression de faire son gosse pourri gâté.
Alors que dans sa vie actuelle Donghyuck n'avait rien à regretter.
Il avait fait le deuil de la mort de ses deux parents, allant leur rendre visite plus d'une fois par mois.
Il n'en parlait pas beaucoup, mais ça ne voulait pas dire qu'il les avait oublié pour autant, il se confiait toujours à Minhyung, Sungchan ou Taeyong en cas de besoin.
Il étudiait un sujet qui le passionnait vraiment dans une bonne école qu'il appréciait sincèrement.
Il s'était fait de très bon amis en la personne de Jeno, Sungchan et Chenle.
Il avait été recueilli par les neuf frères qu'il considérait vraiment comme ses propres frères.
Grâce à Yukhei, le meilleur ami de Minhyung.
Minhyung était celui qui aurait dû se faire présenter aux fêtes de fin d'années deux années auparavant.
Au final, il avait ramené Donghyuck et tout le monde en était tombé amoureux, encore plus que prévu.
C'était comme s'il avait été voué à faire parti de leur famille.
Taeyong l'aurait presque adopté s'il n'était pas sous la pseudo responsabilité de sa tante.
Même aujourd'hui, il serait prêt à supplier son petit-ami d'adopter le petit rouquin.
Tout ça pour dire que Donghyuck n'avait aucune raison de se plaindre et qu'il n'aimait pas sentir le regard pesant de Minhyung sur lui lorsqu'il commençait râler.
Il avait bien le droit de râler un peu quand même, non ?
Alors que son aîné commença à entrouvrir ses lèvres pour s'exprimer, Donghyuck le devança.
- Je sais ce que tu vas me dire, je te connais par cœur, tu vas encore vouloir me dire qu'il ne faut pas se mettre dans des états pareils pour si peu et ensuite tu vas tenter de remettre ma mauvaise humeur sur une quelconque raison qui concerne la perte de mes parents, et d'habitude je suis prêt à entendre ça, mais là j'ai juste pas envie d'entendre ce genre de choses, je vais très bien et la seule chose qui m'énerve c'est qu'on va finir par être vraiment en retard, et puis mon lacet droit vient de se défaire alors que je viens de le lacer, alors s'il te plaît Lee Minhyung, arrête de me regarder avec ce regard moralisateur. déclara d'une traite le plus jeune avant de souffler longuement, il ne savait pas trop pourquoi mais ce lacet qui ne voulait se lacer était la chose qui l'énervait le plus dans l'immédiat.
Il était à bout.
Il ne savait pas vraiment si c'était parce que la période de Noël lui rappelait ce qu'était une famille.
Qu'il avait eu la chance d'en avoir eu une.
D'en avoir toujours une au fond de son cœur.
D'en avoir trouvé une seconde tout aussi génial.
Il était heureux.
Il n'y avait aucun mal à être heureux, pas vrai ?
Et s'il avait simplement peur de tout perdre une nouvelle fois ?
Le réveillon de Noël était raccroché au souvenir de l'accident de ses parents.
Ces années sans souffle de vie.
De sa mise en couple avec Minhyung.
De sa rencontre avec sa famille par procuration.
De son bonheur reconstruit pierre par pierre grâce à l'aide de ses proches.
Grâce à son travail sur lui-même, et peut-être un énorme coup de pouce de la vie.
Pourtant, tout pouvait s'envoler sous ses yeux en un instant.
C'était toujours lorsque l'on était le plus heureux que le monde s'acharnait sur l'idée de nous rendre de nouveau malheureux.
Car au fond, tout n'était qu'un éternel recommencement.
Il le savait mieux que quiconque.
Il savait aussi que c'était vraiment idiot de penser de cette manière.
Il se sentait juste vulnérable pendant quelques minutes, et il n'avait pas besoin d'un discours moralisateur.
Dans quelques minutes, il arrêterait de s'en faire pour si peu.
Il profiterait juste de ce jour qui lui avait tant apporté.
Qui lui avait tant pris.
Et qui ne lui enlèverai plus jamais quelque chose.
Alors il restait campé sur ses positions, le visage déterminé à faire fuir son partenaire.
Comme si Minhyung allait se défiler...
...c'était vivre dans la mauvaise version de l'histoire.
Le plus grand se leva du canapé, faisant ressortir la lueur de tristesse, qui régnait désormais, dans les orbes marrons de son vis-à-vis.
Quel ne fut son soulagement intérieur lorsqu'il s'était rendu compte que son petit-ami s'était levé pour venir se coller à côté de lui de l'autre côté.
À sa droite.
Il se rapprocha encore plus de lui et sans que le plus jeune n'eut le temps de faire une quelconque protestation, d'un doux geste de la main, il proposa à sa tête de se poser sur son épaule gauche.
Ce qu'il ne refusa pas.
- J'allais simplement te dire que tu ne savais pas lacer tes chaussures. lui répondit doucement Minhyung en lui caressant doucement ses cheveux roux.
C'était complètement faux, peut-être qu'il était, au départ, parti pour un énième speech un peu moralisateur...
...il ne voulait faire que ce qui pouvait aider son partenaire à se sentir moins oppressé par les idées qui l'envahissait en cette période si particulière.
Il voulait être un pilier sur lequel le plus jeune pouvait se permettre de se reposer.
Même s'il n'avait plus vraiment envie de se reposer sur quiconque.
Donghyuck n'était pas le genre de personne à aimer dépendre des autres, il s'était construit une personnalité suffisamment forte pour se défendre contre le premier con.
Contre la première connerie que pouvait lui faire ressentir ses propres pensées.
Il y était habitué, mais face à Minhyung, c'était une tout autre histoire.
Il n'y avait aucune arme à lever, car il l'était l'arme qu'il utilisait pour puiser au fond de lui-même.
Il ne pouvait pas se battre contre lui.
Pas dans ces cas-là.
Pas quand il ressentait un besoin intérieur de rester sur cette épaule qui le réconfortait tant.
Contre celui qui l'avait aidé à se sauver de sa propre emprise.
Celui qui le soutenait encore aujourd'hui, même quand il l'utilisait comme réceptacle pour les mauvaises raisons.
- Je sais que je ne sais pas lacer mes chaussures. lui rétorqua simplement Donghyuck en soufflant face à son incompétence.
Il se rendait compte qu'il était vraiment énervé contre une paire de chaussures.
C'était ridicule.
Il se mit à sourire légèrement en fixant leurs deux jambes à moitié enlacés.
C'était étrange et pas vraiment confortable comme position, mais ça lui faisait du bien.
De se trouver un problème dans une chose aussi inutile qu'un lacet mal fait.
- On s'en fout de tes lacets, de toute manière, je t'achèterai une paire de chaussures à scratch, apparemment ça revient à la mode. tenta de le rassurer Minhyung en rigolant un peu.
Il trouvait ça ridiculement drôle.
Et tout aussi efficace qu'un speeh habituel.
La meilleure manière de passer outre ses propres pensées destructrices étaient de se rendre compte qu'il y avait pire dans la vie.
Comme un lacet défait.
Parce que l'importance des pensées toxiques ne devaient jamais prendre plus d'importance que cela.
- Si tu fais ça, c'est la fin de notre relation, je te préviens. s'empressa de répondre très sérieusement le plus petit en tournant sa tête vers le visage de son interlocuteur.
Il n'en revenait pas.
Est-ce que Minhyung voulait vraiment lui offrir des chaussures à scratch comme à un gamin de huit ans ?
C'était inadmissible.
Le plus inadmissible, c'était certainement le fait que leurs deux visages étaient soudainement très rapprochés.
Trop rapprochés.
Comme s'ils ne s'étaient jamais embrassés et que l'ouverture de ce merveilleux moment n'était qu'à quelques centimètres et un brin de courage.
Donghyuck n'avait pas honte d'admettre qu'il avait vraiment la flemme de revivre cette soirée de réveillon où ils s'étaient embrassés de manière hyper gênante.
C'était un bon souvenir...
...comme beaucoup des souvenirs de sa vie actuelle.
Le garçon aux cheveux châtains se mit à rire un peu plus en remarquant l'air pensif du plus jeune, avant de voler un baiser à ce dernier.
Pas aussi romantique et gênant que leur premier baiser.
Mais tout aussi significatif.
- Je ne ferai rien dans ce cas alors, je n'ai vraiment pas envie de te perdre pour si peu. reprit le plus grand en plantant son regard brillant dans celui de son interlocuteur qui se permit de se blottir un peu plus contre lui.
Avant que cet instant ne soit brisé par une pichenette donné par Minhyung en plein dans le front du plus petit.
- C'était pour quoi ça ? se plaignait Donghyuck, outré, en fonçant les sourcils.
Lui qui s'attendait à recevoir un baiser plus langoureux, il était presque déçu de la tournure des événements.
Lui qui pensait qu'ils allaient peut-être souillé ce canapé avant de s'en aller.
Il était vraiment déçu.
Minhyung était un idiot.
- Pour te dire qu'au final, peut-être qu'on ne va plus avoir d'avance du tout. lui répondit-il en lui montrant l'horloge qui indiquait presque les seize heures et demi.
Comme si après toute cette petite scène, le rouquin s'inquiétait encore d'être en avance ou non.
Un idiot.
Un véritable idiot.
Donghyuck détestait Minhyung.
Tout simplement parce que ce dernier avait le don de lire en lui comme dans un livre ouvert.
Il pouvait réussir à le manipuler sans qu'il ne s'en rende compte, lui faisant croire qu'il était celui à l'origine des choix qu'il avait fait.
Alors que tout cela était guidé par le cerveau pas si idiot de son aîné.
Il le détestait pour avoir réussi une fois de plus à avoir le dernier mot dans ce genre d'impasse.
Ce genre d'impasse émotionnel qu'il n'arrivait pas à traverser seul.
Un véritable idiot.
Un idiot qu'il aimait sincèrement à son grand malheur.
- Est-ce qu'on peut rester un peu comme ça ? demanda Donghyuck à contrecœur tout en passant ses bras autour de la taille de son nounours géant.
Maintenant qu'il avait perdu, autant en demander encore plus.
Profiter de cette défaite comme d'une victoire dûment acquise.
Peut-être qu'il n'arrivait pas à avoir le dernier mot lorsqu'il se laissait aller à sa vulnérabilité, mais était-ce réellement une mauvaise chose ?
Oui totalement.
C'était une chose horrible.
Minhyung allait finir par prendre un peu trop la confiance.
Bientôt, il finirait par se dire qu'il allait pouvoir porter la culotte dans leur couple alors que c'était bien à Lee Donghyuck qu'elle était destiné.
- Autant que tu veux. lui répondit doucement le plus grand en un sourire tout en passant sa main dans ses cheveux roux.
- Tu prends trop la confiance...râla Donghyuck dans sa barbe imaginaire avant d'élargir inconsciemment le sourire de son vis-à-vis.
Il en avait fait la promesse.
Minhyung serait toujours là pour Donghyuck.
Lui offrant toujours une meilleure version de ce qu'il méritait.
Pour qu'il puisse se rendre compte qu'il ne risquait plus rien au sein de ce monde de brutes.
Qu'il n'existait pas qu'une seule version des choses.
Que le destin finissait toujours par rendre les choses différemment meilleures.
Donghyuck était son destin.
Brillant comme une étoile au sommet d'un majestueux sapin de Noël.
Sauf que cette étoile ne cherchait pas à rejoindre ses semblables.
Cette étoile cherchait à rester auprès de lui, tentant d'imprégner le monde de sa lumière éblouissante.
Se servant de lui comme réceptacle.
Et il n'allait pas se plaindre.
S'il y avait une seule définition à donner au miracle de Noël, Minhyung donnerait le nom de celui qui partageait sa vie.
Car un miracle de Noël était une opportunité incroyable se renouvelant toujours et encore.
L'amour qu'il ressentait pour son cadet correspondait à cette citation.
- Ça ne te déranges vraiment pas d'arriver un petit peu en retard ? lui redemanda quand même l'aîné en soulevant la frange de celui qui le serait contre lui.
- Pas le moins du monde, de toute façon, tu seras celui qui se fera engueulé. Je suis le petit préféré je te rappelle...termina de répondre Donghyuck par un murmure compréhensible.
Il essayait de couvrir son rire maléfique pour ne pas passer pour un petit-ami indigne.
Minhyung embrassa de nouveau son cadet, sur son front cette fois-ci, faisant éternuer ce dernier par un excès d'attentions mignonnes.
Oui, il était allergique à cela.
De temps en temps.
Un véritable miracle de Noël envoyé par un être omnipotent qui avait envie de semé la zizanie sur Terre.
Qui n'avait fait que semé la zizanie dans le cœur de Lee Minhyung.
Et celui de la moitié des êtres innocents de cette ville.
Cette soirée allait encore être une démonstration de ce pouvoir miraculeux.
Vivement cette soirée où il allait devoir jouer le bouc émissaire pour prendre les bêtises du plus jeune.
C'était pour la bonne cause.
Pour conserver leur bonheur chaotiquement mignon.
Plus chaotique que mignon.
Tout aussi mignon que chaotique.
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Hellow ~
Désolée du post tardif, j'écris vraiment plus que je ne devrais, je devrais me forcer à écrire moins, mais j'écris au jour le jour :'(
Je vous promets que c'est le seul passage un peu triste que j'aurais à écrire ! Cette fanfiction n'est que joie et mignonnitude !
N'hésitez pas à voter, commenter et tout ce que vous voulez si ça vous plaisir, parce que ça me fait extrêmement plaisir ^_^
Merci beaucoup d'avoir lu !
Tchaoooooooooooooooo ~
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