CHAPITRE 5


PDV MOLLY

 
J'étale les plans et papiers diverses sur la table en bois et m'assois, faussement décontractée.

- Qu'est-ce que c'est ?
Demande Will assit à côté de moi.

- Des cartes, des textes provenant des archives.

- Et en quoi ça peut nous aider ?

- Je ne sais pas. Aider pour quoi ? Tout le monde semble se complaire dans notre mode de vie.
Je murmure.

L'ancienne carte de notre pays dans les mains, j'observe chaque partie à la recherche de... Quelque chose.

- Ça commence à devenir pesant pour tout le monde, crois moi.
Il réponds contrarié.

- J'ai une idée en tête. Je finis par avouer. L'idéal, serait d'avoir une planque fixe. Un bunker.

La surprise que je lis sur son visage m'indique qu'il n'y a pas pensé.

- Tu crois qu'ils sont répertoriés ?

Je secoue la tête négativement.

- J'aurais aimé, mais les bunkers sont cachés, c'est le principe même. Sans plus d'informations, il m'étais impossible d'en trouver.

Je commence à lire une page concernant l'Accord. Il est dit que les deux chefs d'états ont dû se présenter à une nouvelle élection, inédite.
Je me souviens que c'est le candidat de l'autre pays qui ait finalement devenu le Président du Nouveau-pays.

- Si seulement on pouvais avoir un chez nous. La planque parfaite.
Murmure le brun.

J'arrête ma lecture et laisse mon regard divaguer sur le mur d'en face.

- C'est compliqué. Il faut penser à tout et je suis sûr d'oublier des détails importants.

- On a juste à trouver un bunker, on l'aménage et c'est tout.
Il sourit.

Je dois laisser de la peine transparaître dans mon regard car son sourire se fane très vite. Je range les documents en une pile, faisant attention à ne pas les abîmer.

- J'aurais du garder ça pour moi. C'est cruel de donner de faux espoirs. Je souffle honteuse. N'en parles pas aux autres s'il te plaît.

- Pourquoi tu... Pourquoi tu abandonne si vite ?
Il lâche durement.

- Parce que ! C'est trop compliqué !

- Non !

- Si !

- Molly...
Grogne-t-il, sourcils froncés.

Je tourne la chaise face à lui, pour qu'il comprenne bien ce que je vais lui dire.

- On doit trouver un bunker avec un générateur assez gros pour alimenter la lumière, la ventilation et le système d'épuration. Mais peut-être qu'il n'y a pas de quoi épurer l'eau. Ou même de système d'aération. On ne pourra ni boire et encore moins respirer. Oui, parce qu'il faut qu'il soit hermétique ! Sinon tout le monde pourrais nous attaquer ou pire ! On pourrais se faire irradier à cause de toutes ses foutues centrale nucléaire que plus personne ne surveille !

Gorge sèche, tremblements, respiration erratique. C'est reparti pour une nouvelle crise.
Je me lève d'un coup, la chaise derrière moi raclant le sol.

- À chaque solution, deux problèmes ! Je sanglote, encore capable de parler. Et tout ça c'est... C'est sans compter les autres ! Qui sèment le chaos partout... Avec des armes et...

Je cours jusqu'à la salle de bain et m'y enferme. Tout est contre nous, tout va mal. On va tous y passer, tôt ou tard.

Je m'assois contre le sèche serviette, ramenant mes genoux contre ma poitrine.

Je veux juste être en sécurité, revoir mes parents, les embrasser, les enlacer et sentir leur parfums. Allez au lycée un jour de pluie et me plaindre. Je veux avoir des problèmes qui ne me mèneront pas à une mort certaine. Je veux remonter le temps.

- Je ne veux pas que le monde s'améliore. Je ne veux pas vivre dans ce monde là...
Je chuchote.

Les joues inondées et le nez bouché, je me relève fébrile face au miroir à pharmacie.


***


- Faut que j'aille pisser !

Je crois reconnaître la voix de Jane mais n'en suis pas sûre. Elle tembourine à la porte mais ça ne me la fais pas ouvrir plus vite.

Tout est au ralentit. Comme c'est étrange cette... Nouvelle dimension. J'en rirais si je me souvenais comment faire.

- Tu es malade ? Tu es sacrément pâle...

Je plisse les yeux pour voir à travers mes cils, mauvaise idée, ils ressemblent à des pattes d'araignées. J'en frissonne de dégoût.

- T'es bizarre, tu as bu ? T'aurais pu partager quand même !

Une porte qui se ferme et je ne vois plus rien. Je crois que j'ai oublié ma lampe. Bah... Si les chauves-souris peuvent voir la nuit, pourquoi pas moi ?

- MOLLY !
J'entends crier derrière moi.

Pourquoi tout tangue autour de moi ? Je me retiens à un mur de justesse en me cognant le front. Ce n'est même pas douloureux.

Des voix résonnent dans ma tête, du moins c'est ce que je croyais avant de voir plusieurs visages devant moi. Est-ce vraiment plusieurs visages ou un seul ?

Une lumière m'éblouit et semble être la seule chose qui me rattache encore à la réalité.

Je frotte mes doigts entre eux, comme avant lorsque je pinçais une longue mèche de cheveux.
Ils sont courts maintenant.

Tout à changé.
Je pense avant de sentir des doigts dans ma bouche.


***


J'ouvre les yeux très lentement, avec une impression de vide. J'ai un trou noir à la place du lobe temporal, je ne me souviens de rien.

Qu'est-ce que je fais allonger dans le lit ? Je me suis peut-être endormie lors de ma sieste...
Non. Il fait nuit. Mon tour est à midi.
Pourquoi j'ai ce sale goût dans la bouche ?

La porte s'ouvre sur une personne, que je distingue très bien et qui arbore un visage contrarié.

- Charlie, je ne me souviens de...
Je commence vite coupée par le blond.

- Tu nous a fait peur tu sais. Il marmonne. Il s'avance jusqu'à s'allonger sur le lit à côté de moi. Viens.

Je suis étonnée de le voir étendre ses bars vers l'extérieur mais n'en montre rien. Cela fait longtemps qu'il ne m'avais pas proposé de câlin. Désespérée d'être dans le flou totale mais aussi par manque d'affection, je me laisse tomber dans ses bras.

Cette chaleur humaine, qui me semblait si lointaine, me donne du baume au cœur. C'est comme si le froid m'enveloppait continuellement jusqu'à une quelconque marque d'affection où elle s'envolerait. Avant de revenir.

- Tu as pris des cachets il y a à peine quelques heures. J'ai du te faire vomir. Tu m'a d'ailleurs mordu les doigts.
Il finit en ronchonant.

Dans une autre situation, j'aurais ris, mais je suis effrayée de ne me souvenir de rien. Combien d'heures se sont écoulées ? J'ai l'impression d'avoir dormis trois jours. Ce qui ne m'empêche pas d'être encore trés fatiguée. Je suis dans le coltard comme on dit.

- Je suis désolée de... Je ne sais pas ce que j'ai voulu faire mais je suis désolée.
Je chuchote confuse mais sincère.

- Tu as fais une crise. C'est tout ce que nous savons. Mais ce n'est pas important. Il sourit, je l'entends. Je vais veiller sur toi maintenant.

J'ai un tas de questions en tête mais je les mets de côté pour profiter de ce contact chaleureux.

Car tout est éphémère maintenant.


•••

Verdict ?


Trop hâte que vous lisiez le prochain, l'action va commencer 😈


WILLCHR

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