CHAPITRE 16

PDV MOLLY


- Charlie ?

Mon ami se retourne, une mine grave sur le visage.
Quand il me voit, il se lève et vient me prendre dans ses bras.

- Je suis désolée pour le bébé.
Je chuchote.

Je le sens secouer sa tête sur la mienne, me rappelant qu'il est plus grand que moi.

- Elle n'arrêtait pas de crier, et tout... Il y avait, tout ce sang. C'était horrible.
Sanglote-il.

- Chut... Elle va bien. Barb' bien.
Je tente de le rassurer.

Je le fais s'asseoir sur le fauteuil et me place à côté de la rouquine, lui prenant la main délicatement.

- Je sais que la situation actuelle n'est pas idéal pour avoir un bébé. Mais c'était... Molly c'était notre bébé !

Je le regarde peinée, hochant simplement la tête. Il a besoin de parler, de sortir son mal-être et je me dois de l'écouter.

- Le temps qu'elle accouche, on-on aurait trouvés la planque parfaite ! C'est pour ça qu'on attendait de le dire aux autres. On voulait d'abord trouvez un chez nous, se mettre à l'abris. Dis moi que ce n'est pas idiot, je t'en supplie.

Je détourne le regard, ne pouvant plus soutenir le sien. Je caresse d'un pouce, le dos de la main de l'endormie.

- Ce n'est pas idiot. Un bébé est toujours signe d'espoir.
J'affirme la voix tremblante.

- Et pourtant il est mort.

Je cligne mes yeux plusieurs fois, je ne veux pas pleurer devant lui. Et j'ai assez pleuré aujourd'hui.

- C'est peut-être dur à attendre mais... Je commence, rassemblant courage et tact. Oui, il est mort. La bêtise de l'homme vous l'a prit. Mais ce sera le seul. Si il y a bien un couple qui mérite d'être heureux, c'est le tiens, Charlie. Alors, oui, ça fait mal, oui, ça prendra du temps, mais vous en aurez d'autres. On trouvera notre chez nous et vous construirait la famille rêvée de tous. Je te le promets.

Son regard se voile d'incompréhension avant de froncer des sourcils.

- Je croyais que tu partais...

- Non. Je reste avec ma famille. Je souris tendrement. Vous êtes ce que j'ai de plus cher à mes yeux.

- Si c'est à cause de n...

- Non ! Je l'arrête. Mon bonheur est auprès de vous tous. Je ne veux pas vous abandonner.

Une pression sur ma main se fais sentir et je préviens le blond qui se lève tout de suite.

- Je vous laisse. Et Charlie... Montre lui le futur merveilleux que vous aurez, elle aura besoin de positif...
Je conseille dans un souffle.

Il hoche de la tête et mime un merci avec ses lèvres. Je sors de la chambre, un peu... Perplexe.

Depuis quand je promets des choses qui sont hors de ma portée ? Est-ce une vraie promesse si ma détermination à la tenir est sincère ?

Ils le méritent. Je ferais tout pour eux.


***


Je prends le sandwich qu'un homme en blouse blanche me tends.

- Merci.
Je souris poliment.

- C'est vous Molly ?

Je me fige, comme à chaque fois qu'un inconnu me reconnait.

- Oui.
Je murmure à peine.

Ai-je fait quelque chose de mal ?

- Je suis le médecin qui voit a soigné.
Il sourit à son tour.

Je cherche dans ma mémoire mais il ne me dit rien. D'un coup, il se penche vers moi et murmure à mon oreille.

- Vous êtes attendue à la salle de contrôle.

Je me redresse, perdue. J'allais lui demander de quoi il était question mais il retire ses gants en latex qu'ils jettent dans une corbeille avant de sortir du réfectoire d'un pas détendu.

Je regarde à la table de mes amis pour voir s'ils ont vus cet échange plus qu'étrange et c'est avec surprise que je les voit tous me regarder.

En m'approchant d'eux, je repense à la façon que cet homme à eut de m'approcher. C'est bizarre qu'un médecin serve le repas du midi, j'aurais dû tilter.

- Je... Hm. J'ai quelque chose à faire, je reviens.
Je bafouille lamentablement.

- Il y a un problème ?

Je regarde Will pour la première fois depuis deux jours. C'est d'ailleurs la première fois qu'il m'adresse la parole depuis le... Le duel.

- J'espère pas.
Je réponds dans un élan d'honnêteté.


***


- Molly, vous voilà ! Je suis le commandant Wayatt, il me tends sa main que je serre non sans avoir mal aux doigts, je tenais à ce que vous assistiez à la réunion d'aujourd'hui.

Je regarde autour de moi et constate un comité réduit à une dizaine de personne, dont Owen.

- Je vous remercie commandant.

Je pars rejoindre mon mentor dans un coin de la pièce.

- Pourquoi m'a t-on convoqué ? J'ai décliné l'offre d'entrer dans ton squad.
Je chuchote durement.

- Si tu faisais plus attention, tu remarquerais qu'aucun gars de mon équipe n'est présent. J'ai moi aussi était convoqué... Parce que je suis ton mentor.

Je le regard vraiment inquiète maintenant. Je fini par remarquer que seul des médecins et des militaires sont présents.

- Commençons ! Asseyez-vous tous.
Nous ordonne le commandant Wayatt.

On fait ce qu'il nous dit, s'asseyant autour d'une grande table en bois.

Une carte repose en son centre, avec des pions dessus. Je commence à sentir la merde arriver.

- Les ninjas ont pris d'assauts l'hôpital de Stonehawk. Apparement, ils en ont fait une vrai forteresse et nous ne savons toujours pas comment ils ont pu sortir vivant de la vague de radiation. Surtout que tous les bunkers sont répertoriés et qu'ils n'y ont jamais mit les pieds.

C'est étrange. Ils avaient forcément un abris solide où se cacher.

- Ils ne sont pas bêtes, ils se dispersent à la venue de nos alliés. On ne sait comment ils sont au courant, mais nous pensons aux signaux radio.
Explique une femme d'une soixantaine d'années.

- Ils ont d'ailleurs un canal public où ils passent le même message en boucle depuis ce matin.
Poursuit le commandant en décrochant sa propre radio de sa ceinture pour la poser sur la table d'un geste brusque.

- Rien ne peut battre un ninja, ni l'homme, ni la mort. Ses alliés sont immunisés. Ses ennemis sont abattus. Défiez-le et il vous répondra de son sabre-

- Nous avons sous-estimés ses... Ninjas. Crache la femme avec dégoût. Ils sont une secte, et non une bande de gamins paumés comme nous le pensions. Ils ont tout âge, toute ethnie. Nous ne connaissons leur but commun, et ne savons pas non plus comment ils sont recrutés.

C'est rassurant...

- Excusez moi, messieurs dames, mais pourquoi sommes nous là ?
Demande Owen avec un rictus gêné. C'est d'ailleurs la première fois que je le vois mal à l'aise. Ça me fait penser que notre présence n'a rien de rassurant, au contraire.

- Pour ça.

Elle appuie sur la radio avant de croiser les bras.

- ...Ses ennemis sont abattus. Défiez-le et il vous répondra de son sabre aiguisé.
Toute menace est prise au sérieux et nous n'accepterons aucune concurrence sur notre terrain. Viens à nous, Molly 55, goûter notre acier tranchant. Rien ne peux battre un ninj-

Je ferme les yeux, me laissant submerger par les premiers symptômes d'une crise d'angoisse.

- Il semblerait qu'ils aient pris vos tags comme une menace.

Respire, expire, respire, voilà, tout va bien.

- Nous avons besoin que vous repreniez votre fréquence.

- Pourquoi ça ?
Demande Owen à ma place.

Ils veulent ma peau. Ils me traquent déjà.

- Pour les attirées à nous. Molly sera l'élément clé.





•••


Verdict ?


WILLCHR

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