CHAPITRE 1


PDV MOLLY

Je pose deux doigts contre mon cou pour vérifier que mon cœur ait bien ralenti. Pouls normal.  

- Excellent...  
Je souffle, épuisée.  

Cette crise m'a particulièrement fatiguée, autant mentalement, que physiquement. 
 
Vous avez déjà regardé un film post-apocalyptique ? Rappelez-vous, il y a toujours des groupes de survivants, qui se connaissent ou non. Et dans chaque groupe, il y a une personne faible, fragile, un personnage auquel on ne s'attache pas trop car on sait tous qu'il va mourir dans les vingt prochaines minutes...  

Cette personne, c'est moi.  

Depuis le... L'événement, cette horrible chose qui est arrivée, mon courage a décidé de m'abandonner. Voilà pourquoi je me cache dans la baignoire d'un inconnu, attendant que ma crise d'angoisse passe.  

Quelqu'un toque violemment à la porte, me faisant évidemment sursauter.  

- Tu as fini ? On part dans cinq minutes.  
Me prévient Will froidement. 

Comme d'habitude, il ne s'attarde pas plus et part sûrement rejoindre les autres dans le salon.  

Peut-on m'en vouloir d'être le maillon faible ?  

J'aimerais tellement, oui, tellement... Être confiante, comme les autres. Mais je suis perdue dans un monde que je ne reconnais pas.  

Je prends une grande inspiration et m'étire. Il est temps d'affronter le monde.  

 
 

***
 


Je marche d'un pas lent, faisant attention à ne pas faire de bruit dans cette ville fantôme.  

Laissez-moi vous expliquer très rapidement la situation actuelle.  

Un beau jour ensoleillé, l'alarme de la ville s'est déclenchée sans aucune raison apparente. Étant en retenue avec certains de mes camarades, c'est le surveillant qui nous a emmené dans le bunker du lycée. Nous attendions tous que quelque chose se passe et je dois avouer ne pas avoir été très rassurée par l'état de cet abri anti-nucléaire vieux de cent ans. Nous y sommes restés 6 heures, comme le protocole de sécurité placardé au mur le conseillait. Il y a eu des vibrations, le courant s'est éteint, puis quand on est sortis... Il n'y avait plus rien. Les murs du bâtiment ont tenu mais tout le reste a brûlé. Il n'y avait plus personne, plus d'oiseaux, plus de soleil.  

Seulement de la cendre et un ciel rougeâtre comme l'enfer.  

C'était il y a deux mois.  
 
Et le petit groupe en retenue a décidé de rester groupé. On est seriephiles, on sait que les chances de survie sont moindres quand on est seul. Et on ne savait pas à quoi s'attendre ! Nous ne savions pas ce qu'il s'était passé !  

Certains ont eût de la chance et ont survécu grâce au bunker sous l'hôpital mais ceux en manque de temps...  

Je secoue la tête pour ne plus penser à ça, je dois me concentrer sur notre mission : changer de planque et rester en vie.  

Nous sommes allés plus vers l'Est, là où les villes ont été à peu près épargnées. Malheureusement, personne de notre groupe ne connaît sa cartographie et sans internet pour nous aider... C'est compliqué. Alors nous changeons d'endroit toutes les semaines pour ne pas tomber sur d'autres groupes, disons, moins sympathiques que nous. Il nous est déjà arrivé de tuer. Enfin pas moi, je me répugne à ça. Mais les autres ont déjà tous tué par nécessité, pour se défendre.  

La fin du monde, comme j'aime l'appeler, a changé la mentalité des gens. Leurs vraies natures se sont révélées. Tu as faim ? Tu tues. Tu te défends ? Tu tues. Tu t'ennuies ? Tu tues.  

Franchement... Il y a de quoi faire des crises d'angoisses non ?  

- On s'arrête là, il y a deux portes d'entrées et des rideaux opaques.  
Nous informe Will en montrant du doigt une maison mitoyenne à l’angle d’une rue.

Je suis d'accord avec lui mais n'ayant de toute façon pas mon mot à dire, je me contente de suivre les autres.  

On évite le plus possible les immeubles. On a appris à nos dépends que c'était... Dangereux.  

 

*** 

J'ouvre les boîtes de conserve une par une avant de les distribuer à mes camarades.  

Ils sont cinq.  
 
D'abord, il y a Charlie. Mon presque meilleur ami. Disons qu'on était très proche depuis le jardin d'enfant, mais ça c'était avant Barbara, dite Barb'. Ils se tournent autour depuis des mois et elle n'apprécie pas trop ma présence. Et bien sûr, elle est avec nous. Ensuite, il y a Jane et Mike, des jumeaux aussi barrés l'un que l'autre, pas étonnant qu'ils se soient faits collés. Ils remontent le moral des troupes et savent se battre. Will...  

C'était un sportif, malgré sa popularité auprès de tout le monde, il ne traînait avec personne. Et il séchait souvent les cours, d'où l'heure de retenue. Il est intelligent, sait se battre et des fois... J'ai l'impression qu'il se complaît plus dans ce nouveau monde que dans l'ancien. C'est aussi le moins tolérant. Les autres se retiennent de faire des commentaires lors de mes crises, mais lui, il ne mâche pas ses mots. Je me demande pourquoi il ne m'a pas encore viré du groupe.  

C'est pour ça que je me cache maintenant. Montrer ses faiblesses, même devant ses alliés, n'est jamais très bon.  

- Tiens Jane.  

Je souris en lui tendant la boîte de tomate séchée.  

- Merci mon chou, youhou, encore des tomates, elle grimace, on se régale...  

Je distribue la dernière au chef grincheux qui la prend sans un merci et pars m'asseoir dans un coin de la pièce, à même le sol.  

Je prends le temps de les observer un à un. Puis tous ensemble. Ils ont tous une utilité, tous des liens entre eux. Moi... Je suis devenue un fantôme pour eux. J'ouvre les boîtes le soir et c'est tout. Je ne sais ni me battre, ni remonter le moral -bien au contraire- et n'ai aucun lien avec eux. Charlie prend soin de Barb' maintenant. Lui aussi a dû se résoudre à ma nature. Lâche. Peureuse.  

Tous paraissent si sereins... 

C'est une certitude, dans un film, je ne tiendrais même pas vingt minutes.

•••


Verdict ?

Je tiens à préciser que l'univers de cette histoire ne sera pas pleinement exploité, étant courte, elle sera surtout centrée sur Molly et ses liens avec le reste du groupe.

Comme je l'ai déjà dis : il y aura de la romance. Et un happy-end.

À demain pour le prochain chapitre.

WILLCHR

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