Un soir, comme tous les autres soirs, l'homme eut une conversation avec son fils.
Souvent, il lui demandait si sa journée avait été comme il voulait, il répondait que oui, il lui demandait s'il allait bien, et assurait toujours que oui.

Cependant ce soir là, quelque chose n'allait pas.
Le garçon lui expliqua qu'une des filles de son cours de chant ne se réinscrirait pas, et que le projet de comédie musicale qu'ils avaient en tête allait donc être annulé.
Il semblait vraiment très déçu mais, avec une mine préoccupé, son père l'interrogea.
《Tu n'as pas parlé de la voisine?
_ Non, je ne la connais pas. Pourquoi aurais-je parlé elle?

Comme pour lui apporter la réponse, la jeune fille du troisième se mit à chanter, accompagnée de son piano.

_ Oui, c'est vrai qu'elle chante très bien, mais je ne lui ai jamais parlé! admit-il. Et puis, ça m'étonnerait qu'elle accepte.ajouta-t-il.

Son père secoua la tête.
_ Si j'étais toi je n'en serais pas si sûr... À mon avis c'est comme si elle faisait déjà parti de votre chorale. Son coeur y est déjà en tous cas. poursuivit-il. Tu es sûr que tu ne veux pas lui en parler toi même?
_ Non, vraiment.
_Bien. Dans ce cas je m'en charge. Je vais lui laisser un mot. décida-t-il.》

Le lendemain, il glissa une enveloppe dans la boîte aux lettres correspondant à l'appartement du dessus.

《Chère voisine,
Bonjour.
Mon fils et moi aimerions vous parler d'une inscription dans sa chorale. Une fille manque, et nous avons tout naturellement pensé à vous.
Je vous attendrai demain, aux alentours de 16h30, au square Jules Ferry.
Bien cordialement,
Le voisin du dessous.》